Une métropole en recomposition? Pourquoi et comment Dakar tente de repenser sa géographie.

Classe de 1ère.

Une étude de cas à la croisée de l’histoire et de la géographie.

Héritière d’un passé colonial, confrontée à une croissance rapide et mal contrôlée, Dakar cherche à repenser sa géographie par un plan d’aménagement à l’échelle régionale. (Voir en bas de page un récapitulatif et une mise en page des documents)

Géographie

  • Thème 1 : la métropolisation. Sous thème : « Des métropoles en mutation ».
  • Commentaire associé : « l’étalement urbain combiné à l’émergence de nouveaux centres fonctionnels (dans la ville-centre comme dans les périphéries) contribuent à recomposer les espaces intramétropolitains »

Histoire

  • Thème 3 chapitre 3 : Métropoles et colonies
  • Commentaires associés : « ce chapitre vise à étudier la politique coloniale de la IIIème République. On peut mettre en avant …le fonctionnement des sociétés coloniales (affrontements, résistance , contacts) »

 

La démarche :

Pour s’interroger sur les enjeux de recomposition d’une métropole, on se penche sur ce qui à l’origine l’a structurée. L’idée est donc d’explorer la « géohistoire » d’une cité ouest africaine, fortement marquée par l’héritage colonial et confrontée aujourd’hui à des perspectives de croissance qui incitent à reconsidérer son modèle urbain.

3 processus au cœur du programme

Transition : la croissance urbaine s’est opérée à partir d’un substrat colonial faisant passer Dakar d’une ville modeste à une grande agglomération avec des déséquilibres renforcés

Recomposition : par la création d’un nouveau pôle urbain, de nouvelles infrastructures et un plan d’aménagement régional, l’ambition est bien de rebattre les cartes pour tenter de donner à la métropole une nouvelle architecture.

Mondialisation

  • Histoire : bâtie autour d’un port, Dakar s’est édifiée par son ouverture au monde l’exposant à des épidémies chroniques.  Ce sont ces épidémies qui ont en bonne partie façonné une métropole marquée par la ségrégation.
  • Géographie : la stratégie de décongestion d’une capitale par un ou plusieurs pôles urbains excentrés s’est répandue un peu partout dans le monde et en particulier assez récemment sur le continent africain. (Le Caire, Ouagadougou)

A propos d’un choix d’étude de cas qui n’est pas dans la liste des programmes : « Une liste indicative et non limitative d’études de cas est proposée pour chaque thème. »

Les raisons d’un choix portant sur une métropole africaine : déconstruire certaines représentations limitant la ville d’Afrique subsaharienne à des problématiques de pauvreté et de croissance non maîtrisée. A ces représentations s’associe parfois l’image d’une entité atemporelle, sans passé ni avenir, sans composition ni recomposition.

Situation d’accroche : La ville d’aujourd’hui est porteuse d’une histoire et d’une identité.  Youssou N’dour chante « Médina » à Paris-Bercy.(Sélectionner un très court extrait). Voir les commentaires

Intr : Situer Dakar

  • Un site de presqu’île, voué à l’enfermement (Utiliser Google Earth en dézoomant pour localiser Dakar à plusieurs échelles)
  • Une métropole qui n’est pas une mégapole (environ 3 millions d’habitants) mais connait une croissance très rapide ( 1 million supplémentaire prévu d’ici une décennie)

La géographie de Dakar et ses problématiques de croissance sont intimement liées à son site de presqu’île et son emplacement originel de fond de presqu’île. Comment comprendre cette origine?

Histoire 

Comprendre Dakar par ses origines coloniales. (2ème moitié du XIXème S et 1ère moitié du XXème S)

Les leçons d’une histoire. Qu’est-ce que Dakar nous apprend de l’histoire coloniale sous la IIIème République?

Transition de l’histoire à la géographie : quel héritage la ville coloniale a-t-elle laissé à la ville d’aujourd’hui?

 

 Géographie 

Dakar d’un passé récent à une ville en devenir : comment (s’) en sortir?

1) Le passé récent : une croissance urbaine mal contrôlée, une agglomération prise au piège de l’enfermement. (Voir lien)

2) Une métropole en devenir

a) De la ville-métropole à la région-métropole : le triangle Dakar-Thies-Mbour.

Voir lien. L’utilisation pas à pas du SIG de l’ANAT (Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire du Sénégal)

b) Diamniadio, le pari d’une Ville Nouvelle.

c) Ouverture : un type d’aménagement régional qui s’inscrit dans un processus de mondialisation

« Yennenga, projet de ville Nouvelle à 15km de Ouagadougou » (France Info)

 

BILAN (Voir lien)

  • Un schéma de synthèse sur le plan d’aménagement régional.
  • Une réflexion d’ensemble : la recomposition dakaroise est-elle effective?

Mise en page des documents

 

Nancy s’affiche dans le métro parisien : comment une moyenne métropole du Grand Est cherche à vendre ses atouts dans la capitale

Publicités affichées dans le métro parisien en octobre 2019

Démarches préalable :

-> Localiser Nancy (à placer sur une carte muette des villes de France)

-> Mesurer la population et l’attractivité de Nancy et de ses environs…

  • Nancy commune (centre ville) : 106 000 en 2016 / Solde migratoire 2010-2015 : -0.5%
  • Nancy aire urbaine (Grand Nancy)  : 435 000 hab en 2016/ Solde migratoire 2010-15 : – 0.3%
  • Département de Nancy (54) : 733 000 hab en 2016 / Solde migratoire 2010-15 : -0.2%

…en déduire la justification de cette campagne publicitaire

-> Réfléchir sur le contexte du lieu de l’affichage et les destinataires visés.

-> Sur le contexte du lieu à l’affiche, dégager une remarque de l’observation de cette carte ; en déduire une idée essentielle sur l’enjeu de la campagne publicitaire.

 

  1. Analyser le slogan et le texte commun aux deux affiches.

Slogan. Il y a plusieurs sens à décrypter dans le  mot « place ». Lesquels?

Texte au bas de l’affiche : quelle entité de Nancy est mise en avant? quel atout majeur est valorisé? (Vérifier la validité de l’information sur le site de la SNCF) 

 

2) Vision d’ensemble comparative des deux affiches

Les couleurs dominantes et leur raison d’être, l’impression graphique dominante et sa signification, les acteurs en scène et le public à atteindre.

3) Analyse détaillée de la 1ère affiche

  • La relation image/texte
  • La complémentarité image/texte

4) Analyse détaillée de la 2ème affiche

  • Trouver des informations via internet sur les différents éléments mentionnés au bas de l’affiche. (Bien identifier la source)
  • Etablir des relations entre le texte et l’image.
  • Montrer que l’enjeu de l’attractivité ne se limite pas aux migrations résidentielles

5) Travail rédigé

Quels atouts une métropole de moyenne envergure peut mettre en avant pour développer son attractivité?

6) Ouvrir la réflexion

Quelles idées la 1ère affiche véhicule-t-elle de manière implicite sur Paris? La 2ème sur la province?

Les effets du réchauffement climatique en France : sélection de documents sur le site de l’ONERC

ONERC : Observatoire National des Effets du Réchauffement Climatique

Carte prospective

Infographie générale

TEMPÉRATURES ET PRÉCIPITATIONS

L’évolution des températures

Evolution du nombre de jours de gel à Nancy

Les pluies extrêmes dans les régions méditerranéennes

Sécheresse

AGRICULTURE

Les dates des vendanges

BIODIVERSITÉ

Un insecte nuisible comme témoin du réchauffement climatique

LITTORAL ET MILIEU MARIN

Niveau de la mer et submersion des infrastructures

MONTAGNE

Enneigement en moyenne altitude

Le manteau neigeux dans les Alpes du Nord

Où en est la condition féminine au Sénégal? Analyse d’affiches publicitaires et de documents d’enquête

A) Deux affiches publicitaires (photos prises à Dakar en novembre et décembre 2018)

(Photo : A Lamotte)

(Japp : attraper ; naa : 1ère personne du singulier ; ci : dans). Traduction possible : « je soutiens »

(Photo : A Lamotte)

  • Décrire chacune des images séparément (images,textes)
  • Identifier les auteurs (ceux qui sont à l’initiative des affiches). A propos de Lydia, voir le lien
  • Quel est le thème commun aux deux affiches?
  • Quelles différences opposent d’une affiche à l’autre les messages visuels et écrits?
  • Quelle réalité commune de la société sénégalaise semblent illustrer ces deux affiches?

B) Documents extraits d’une enquête de l’ANSD (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie du Sénégal) en lien avec les affiches précédentes.

I) Condition féminine et pouvoir de décision

1) La femme sénégalaise prend-elle des décisions pour elle-même?

2) Ce pouvoir de décision varie-t-il…

a) …selon l’âge?

b) …selon le niveau d’instruction?

c) …selon le milieu de vie?

III) Femmes, sexualité et maternité

1) L’utilisation des moyens de contraception

Environ 25% des personnes interrogées disent recourir à la contraception

2) Nombre idéal d’enfants et besoins en contraception non satisfaits

Analyser ces chiffres en donnant tout son sens à la nuance de taille entre « espacer » et « limiter » les naissances

c) L’âge des femmes au 1er rapport sexuel

Ces chiffres sont-ils conformes à certaines idées reçues? (précocité des rapports sexuels, en particulier non consentis)

 

Mise en perspective et élargissement de la réflexion : peut-on défendre le droit des femmes « contre son temps »? L’exemple d’Olympe de Gouge (site Gallica)

L’émigration sénégalaise : des flux sud nord?

Voir l’enquête « Profil migratoire du Sénégal, 2018 » sur le site de l’ANSD

  1. L’émigration sénégalaise est-elle massive?

Extraits : Quant aux résultats du dernier recensement (RGPHAE, 2013), ils font état de 164.901 Sénégalais ayant émigré au cours de la période 2008-2012 (soit environ 10% de la population sur 5 ans, ce qui représente environ un taux d’émigration de 2% par an)

2. L’émigration se dirige-t-elle massivement vers les pays du Nord?

Extraits :

Ainsi, l’émigration internationale au Sénégal se caractérise principalement par des flux sud-sud, c’est à dire des mouvements de population intercontinentaux essentiellement dirigés vers les pays de la sous région ouest-africaine, et des flux sud-nord, les déplacements allant du Sénégal vers les pays industrialisés de l’Europe et de l’Amérique du Nord.  Le premier
champ migratoire s’est un peu élargi vers certains pays de l’Afrique centrale et de l’Afrique du Sud,caractérisant des courants extra-régionaux essentiellement captés par le Gabon et l’Afrique du Sud. De même, les déplacements de population lointains furent longtemps monopolisés par la France. Aujourd’hui, de nouveaux pays d’immigration sont apparus, traduisant ainsi une réorientation des flux, voire même une recomposition à l’intérieur du champ d’émigration nord.

Remarque : les migrations vers les autres pays d’Afrique doivent-ils être interprétés comme des flux « sud-sud »? En réalité, si on prend l’exemple de la Gambie qui est une enclave au milieu du Sénégal (20% des Sénégalais à l’étranger), on prend aussi conscience de la porosité des frontières que transcendent les continuum ethniques. Ce constat nous amènerait donc à soustraire la Gambie et la Mauritanie des données présentées, ce qui mettrait davantage en exergue le caractère prédominant des flux sud nord.

La violence faite aux femmes au Sénégal

A) Campagne publicitaire de sensibilisation : affiche prise en photo à Dakar en décembre 2018

Identifier l’organisation à l’initiative de cette affiche : voir le site de « Actionaid » (qui sommes-nous?)

Analyse de l’image : quel public est ciblé à travers les femmes représentées?

Analyse des slogans : que sous-entendent les formules « Ecoutez-moi aussi » ou « Parlons-en » ?

Analyse du texte :

  • Quelle idée commune peut-on dégager des trois points successifs?
  • Quel(s) verbe(s) spécifique(s) doit-on extraire de chacun de ces trois points?
  • Dans les 2ème et 3ème points, quelle circonstance liée à la violence mérite-t-elle une attention particulière? (à justifier)
  • Quel statut de la femme est particulièrement mis en avant dans le 1er et 3ème points?
  • Pourquoi peut-on estimer que les trois point donnent un sens élargi aux  « violences faites au femmes »?

B) Ce que dit la loi

L’affiche fait référence à la Constitution du Sénégal et à son article 20

En quoi l’article 20 de la Constitution est-il censé protéger la femme?

Montrer que les articles 1,6, 7, 14 sont également censés protéger les droits de la femme.

C) Ce que dit la réalité sociale

Enquête sur les VBG (violences basées sur le genre) réalisée en 2015 en partenariat entre le Sénégal et l’ONU femmes, publiée sur le site de l’ANSD

Extraits

Les formes de VBG (Violence basée sur le genre) comprennent :

la violence physique, sexuelle et psychologique/affective au sein de la famille,l’abus sexuel des mineurs, la violence liée à la dot, le viol et l’abus sexuel, le viol marital, le harcèlement sexuel dans le milieu du travail et dans des établissements d’enseignement,la prostitution forcée,l’exploitation sexuelle des filles et des femmes, la mutilation génitale féminine.

L’enquête réalisée sur un échantillon de quelques milliers de personnes se concentre sur deux formes communes de VBG : la violence de la part d’un partenaire intime (violence physique, sexuelle et affective), la violence sexuelle commise par une personne externe.

  1. La violence conjugale (sélection de graphiques)

Pour évaluer le degré d’acceptation de la violence conjugale, on a demandé aux
femmes si elles pensaient qu’il était justifié qu’un homme batte sa
femme pour diverses raisons.

Attention au risque d’interprétation hâtive et sans recul de ces résultats. Il ne s’agit pas de violence de fait, la réponse donnée peut aussi relever de normes culturelles dont on n’oserait se départir ouvertement. Ainsi, une femme peut dire publiquement que tel motif légitime telle réaction et pour autant ne pas se laisser faire à la maison. On ne peut écarter l’hypothèse que ce type d’enquête se heurte au risque de l' »inavouable », dans un sens ou dans un autre.

Les jeunes sont-ils plus sages que leurs aînés?

L’instruction rend-elle plus sage?

2. L’excision (Sélection de graphiques)

Pratique de l’excision en % des jeunes filles de 0 à 14 ans selon le milieu de résidence

Un travail de mémoire à partir d’archives en ligne : les tirailleurs sénégalais morts au combat durant la 1ère Guerre Mondiale

Source : le site « Mémoire des hommes » du Ministère des Armées

Pour la 1ère Guerre Mondiale, plus de 1,4 million de fiches individuelles numérisées de militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu pour la plupart la mention « Mort pour la France ».

Comment opérer une recherche?

  1. Rentrer un nom courant sénégalais dans le moteur de recherche. Ex : Seck, N’Diaye -et non Ndiaye-, Gueye). On peut aussi rentrer des prénoms courants comme Demba qui ont été interprétés comme des noms par les autorités françaises. On obtient une liste de noms avec les dates et pays de naissance

2. En choisissant aléatoirement un de ces noms, on clique sur l’icône « image » pour éditer la fiche établie par les autorités compétentes.

On apprend ainsi qu’Alassane SECK, né à Rufisque en 1896,  est mort de blessures de guerre en octobre 1916 -soit à l’âge de 20 ans- dans le département de la Somme.

3. Le nom précis du lieu du décès (Moreuil) permet une localisation via Géoportail. On repère ainsi Moreuil entre Amiens et Montdidier.

Ceci nous amène ensuite à consulter les cartes historiques de la guerre des tranchées à la date indiquée sur la fiche

On perçoit ainsi la ligne de front au sud-est d’Amiens…

…et en gros plan le village de Moreuil juste à l’arrière du front où est décédé Alassane Seck après avoir été blessé.

4. L’identification du régiment auquel le soldat Seck était affecté (5ème régiment d’Infanterie coloniale) nous conduit ensuite vers les « Journaux des Unités » qui relatent jour par jour les opérations militaires durant la guerre.

On rentre ainsi l’information dans le moteur de recherche

L’affichage propose les JMO (Journaux de marche et des opérations) du régiment par tranches chronologiques

On repère et consulte celle qui correspond à la date du décès inscrite sur la fiche.

A la page 34 du registre, on apprend qu’Alassane Seck a été blessé avec 5 autres compagnons lors d’une corvée sanitaire chargée d’enterrer les cadavres, 3 autres étant tués. C’était une « journée calme« .

Quelques jours après (3 octobre 1916), Alassane décédait de ses blessures sans que cela ne soit mentionné dans le Journal de Marche et des Opérations.

La « Chinafrique » s’affiche au Sénégal

Contexte : lire l’article du Monde daté du 22/7/2018  « Xi Jinping en visite, 1ère étape d’une tournée africaine »

Extraits : La visite de Xi Jinping est la deuxième d’un dirigeant chinois dans ce pays après celle de Hu Jintao en février 2009. La Chine est le deuxième partenaire commercial du Sénégal, derrière la France, avec un volume d’échanges de deux milliards de dollars en 2016, incluant des projets d’infrastructure…Les deux dirigeants ont signé dix accords dans des domaines liés à la justice, la coopération économique et technique, les infrastructures, la valorisation du capital humain et l’aviation civile. …La hausse des importations des matériaux de construction provenant de la Chine est due à la présence des entreprises chinoises au Sénégal pour l’exécution des chantiers de l’Etat. De nombreuses infrastructures au Sénégal, dont des stades, des routes et autoroutes, un hôpital, un Grand-théâtre, une arène nationale de lutte et un musée des civilisations noires, ont été construites par la Chine.

Photographies prises en août 2018

 

Constats et enjeux

Les domaines d’activité

  • Les infrastructures (ponts, routes, autoroutes) :

dans un pays  en pleine modernisation depuis une dizaine d’années, la Chine entend concurrencer la France en particulier dans la constitution du réseau autoroutier. L’entreprise Eiffage a réalisé la première autoroute à péage reliant Dakar à banlieue (2013) prolongée par des liaisons entre la capitale et le nouvel aéroport (2017) ainsi que deux villes moyennes (Thies et Mbour) qui constituent avec Dakar un triangle majeur dans le projet de développement régional. La Chine se positionne donc pour compléter le réseau en construisant la 1ere autoroute qui ne concernerait pas directement Dakar.

  • L’énergie

Il s’agit d’un domaine particulièrement sensible dans un pays qui a connu il y a peu de graves crises de pénurie d’électricité (cf émeutes de 2011)

1er pollueur de la planète, la Chine entend ici se construire une image de champion du développement durable à travers les énergies propres et renouvelables (barrages hydroélectriques, centrales solaires)

Les lieux affichés mettent en avant un modèle de réalisation (probablement) chinois sur l’affiche des panneaux solaires et un projet de grand barrage chez le voisin Guinéen qui signe une politique de développement à l’échelle régionale.

 

Les slogans

Observons d’emblée la présence systématique de l’écriture chinoise telle un signe fort d’identité immédiatement reconnaissable.

Par ailleurs, les termes choisis forment des devises à trois éléments qui doivent être interprétés comme une alternative à l’aide française, souvent qualifiée de dominatrice et néo colonialiste. Plus qu’un partenaire, la Chine vient « en amie ».

La « coopération mutuellement bénéfique« , le « gagnant gagnant » s’inscrivent dans un registre de relation sud-sud aux ambitions égalitaires qui imposent une nécessaire distance critique.

 

Les acteurs

Sur chacune des affiches, la Chine est représentée par des agences de coopération internationales présentes au Sénégal.

Les noms de « Crestone », « Henan » , « 3 Gorges Corporation » donnent ainsi des pistes de d’investigation via notamment les sites officiels de ces agences.

Ainsi, sur le site de Senegal Henan Chine, on peut lire la présentation suivante :

« La Société Henan Chine est entrée au Sénégal par le biais de la Coopération Bilatérale entre la Chine et le Sénégal à la fin des années 70. Et ce fut pour la construction du Stade de l’Amitié  baptisé Stade Léopold Sédar Senghor d’une capacité de plus de 60.000 places et le plus grand Stade en Afrique de l’Ouest. A la fin des travaux, encouragé par les amis Sénégalais satisfaits par la qualité de l’ouvrage, le siège situé à Henan décida d’ouvrir une Agence au Sénégal pour participer à l’œuvre de développement national au même titre que les autres sociétés étrangères notamment françaises. »

L’ancienneté de la réalisation rappelle que la Chinafrique s’inscrit dans une continuité historique de plusieurs décennies. L’ambition de concurrencer la France dans sa propre sphère d’influence est ici clairement mentionnée. Avoir signé une construction chinoise du nom de L S Senghor est à ce titre hautement symbolique.