De la décolonisation à la mise en place de nouveaux Etats depuis 1945

NOTIONS : décolonisation , Anticolonialisme, Développement, Tiers-Monde

La décolonisation.

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A. L’anticolonialisme après 1945.
Depuis l’entre-deux-guerres, l’Europe, qui concentre les grandes puissances coloniales, doit faire face à des mouvements nationalistes et indépendantistes dans leurs colonies (exemple de Gandhi en Inde).
L’ anticolonialisme se développe après 1945 :
?Les puissances européennes sont affaiblies et les décolonisations commencent dès 1947
pour l’Asie (indépendance de l’Inde en 1947) sous la pression des mouvements indépendantistes (exemple de l’Indochine française).
?Dans le contexte de la guerre froide les Etats-Unis et l’URSS sont opposés au colonialisme et encouragent le mouvement de décolonisation.
?Le colonialisme est en contradiction avec les principes de l’ONU créé en 1945 qui repose sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
B. Les étapes de la décolonisation de l’Afrique subsaharienne.


?Les décolonisations pacifiques des années 1960.
– Les colonies françaises (AOF et AEF) obtiennent leur indépendance après négociation avec la France :13 Etats sont créés.
– Le Royaume-Uni fait de même avec la majorité de ses colonies d’Afrique de l’Est qui obtiennent progressivement l’indépendance, à commencer par le Ghana dès 1957.
?Certains processus d’indépendance négociés dégénèrent en conflits civils : c’est le cas pour le Congo belge (le Zaïre) en 1960.
?Les colonies portugaises (Angola et Mozambique) obtiennent leur indépendance après des guerres d’indépendance en 1975.
?L’Afrique australe connaît une situation particulière car elle est peuplée de colons blancs britanniques qui imposent les conditions d’indépendances. Les Blancs d’Afrique du Sud imposent l’Apartheid pour conserver le pouvoir face à une majorité noire.
C. L’Affirmation internationale de l’Afrique.
?Les États-Unis et l’URSS, dans le contexte de la guerre froide et d’un monde bipolaire, essaient d’attirer dans leur camp les nouveaux Etats issus des processus de décolonisation. La rivalité Est-Ouest a alimenté des coups d’Etat et des guerres civiles en Afrique quand les deux grands intervenaient dans les mêmes pays (exemple de l’Angola à partir de 1975).
?Création de l’OUA
. En 1963, 31 pays africains constituent une organisation (Organisation de l’Unité Africaine) pour affirmer leur unité et assurer la solidarité régionale des pays africains.
?La plupart des Etats africains affirment leur non-alignement (position de pays refusant de s’engager dans l’un des deux blocs de la guerre froide) et font ainsi partie du Tiers-monde.
II. Les défis politiques : la difficile affirmation de l’Etat.
A. Des régimes autoritaires issus des luttes d’indépendances.
?Les indépendances sont le plus souvent obtenues par une mobilisation encadrée par un
parti indépendantiste
. L’indépendance il n’est pas rare que ce parti, ou son principal dirigeant, s’attribue tous
les pouvoirs (exemple de Bokassa en Centrafrique ou de Mobutu au Zaïre).

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QdFvdv-jp6M[/youtube]
?Les Nouveaux Etats adoptent des constitutions démocratiques inspirées de l’ancienne colonie mais les libertés publiques sont rarement respectées et certains autocrates
(dirigeant qui exerce seule le pouvoir sans opposition ni contre-pouvoir) sont renversés lors de coups d’Etat ou de guerres civiles
B. L’affirmation progressive de l’Etat-nation face aux identités ethniques,régionales et religieuses.
Les nouveaux Etats héritent de frontières dessinée s au XIXe siècle par les puissances coloniales. Or elles ont été tracées sans prendre en compte l’histoire et les cultures de peuples concernés. Il arrive que des peuples soient séparés entre plusieurs Etats ou au
contraire qu’un Etat regroupe plusieurs peuples (exemple  de la Côte d’Ivoire). Dans ce cas l’
émergence d’un sentiment national est difficile et des oppositions ethniques ou religieuses
dégénèrent en conflits séparatistes (Exemple de la province du Biafra qui veut se séparer du Nigeria en 1967-1970,1 million de morts )
C. Un appareil administratif en manque de compétences et qui souffre de corruption.
?Depuis les indépendances, les Etats africains manquent de cadres techniques et administratifs qualifiés et compétents. Ne disposant pas d’un système d’enseignement supérieur, ils envoient leur cadres se former à l’étranger (mais certains ne reviennent pas…).
?La plupart des pays africains sont touchés par la corruption , les trafics d’influence et les détournements de biens publics. Le phénomène est si répandu que l’action publique
est largement discréditée. Il révèle la difficulté à enraciner une culture démocratique en
Afrique subsaharienne.
III. Les défis économiques et sociaux.
A. L’enjeu du développement.
Le développement se définit comme l’accroissement de la richesse économique associée à l’élévation du niveau de vie des populations.
?Après 1945 les sociétés africaines entrent rapidement dans la transition démographique
, ce qui provoque une croissance inédite de la population . Les pays africains doivent alors faire face à l’urgence alimentaire car la plupart d’entre eux ne peuvent assurer l’indépendance alimentaire.
?Les pays africains doivent également faire face à l’explosion urbaine, à l’alphabétisation, à l’accès aux soins, aux droits des femmes…
?Pour assurer le développement économique certains pays ont choisi le modèle d’une
économie planifiée en prenant comme modèle des pays communistes (Ethiopie par exemple). D’autres pays, disposant de ressources naturelles importantes (minerais, hydrocarbures, cultures) ont centrés leur développement sur l’exploitation de ces ressources (exemple du cacao et de la Côte d’Ivoire) mettant cependant les pays sous la double menace de la corruption liée à la rente (pétrolière notamment comme au Gabon) et aux aléas des
prix mondiaux.
B. Une difficile intégration dans l’économie mondiale et la permanence de la dépendance.
L’Afrique subsaharienne n’est pas intégrée dans l’économie mondiale malgré ses potentialités en ressources naturelles.
?En 1964 est crée la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et
le Développement) afin de renforcer les solidarités internationales et d’encourager le développement du Tiers-monde.
?L’exploitation des ressources du sous-sol est le plus souvent laissée à des compagnies étrangères privées venant des anciennes puissances coloniales. Les pays qui ont choisis l’exploitation de cultures commerciales (cacao, coton, café…) sont dépendants des cours du
marché mondial (les prix sont fixés dans les grandes bourses situées à Chicago ou Londres) et retirent à l’agriculture nationale des terres disponibles pour l’agriculture vivrière.
?La plupart des Etats africains sont endettés et ont besoin du soutien financier d’instances internationales comme Le FMI (Fonds monétaire internationale) ou la Banque mondiale. Mais les Etats africains y sont très peu influents et doivent appliquer des politiques qui leur sont peu favorables.
C. L’influence des anciennes métropoles.
La plupart des pays africains ont gardé des relations privilégiées avec l’ancienne puissance coloniale.
?Des accords de coopération ont été signés dès l’indépendance (exemple de la France avec ses anciennes colonies) visant à fournir des personnels qualifiés et des financements pour les programmes sociaux, médicaux, éducatifs et de développement. Les liens financiers sont également importants (exemple du franc CFA).
?Les liens militaires sont également forts. La France maintient par exemple des bases militaires de Dakar à Djibouti, elles assurent la sécurité des Occidentaux en cas de troubles et pèsent aussi sur la politique des pays qui accueillent ces bases. Il existe aussi des
accords de coopération militaire : l’ancienne puissance coloniale forme l’armée et la police et vend également du matériel militaire

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