La chrétienté médiévale

Enluminure : illustration peinte dans un manuscrit. Le manuscrit, au Moyen Age, n’est pas en papier car ça n’a pas encore été importé en Europe (c’est une invention des Chinois), mais en parchemin. Le parchemin est réalisé à partir de la peau d’animaux tannée et nettoyée. C’est très solide.

 

C’est ainsi que les chrétiens représentent le monde avec au sommet la Jérusalem céleste. En effet, du XI°s au XIII°s, l’Eglise catholique va renforcer sa présence physique ( construction d’églises, cathédrales ..) spirituelle et géographique, mais comment?

Un monde chrétien

La religion chrétienne repose sur l’autorité d’un livre sacré, la Bible.Celle-ci réunit des textes hérités du judaïsme (Ancien Testament ) et des textes spécifiques au christianisme comme les Evangiles.

Au Moyen-âge, les chrétiens nommés fidèles ou laïcs, sont encadrés par des hommes d’Église , les clercs (formant le clergé ), placés sous l’autorité du pape.

La religion rythme les temps. L’année est rythmée par les fêtes religieuses. De même, chaque étape de la vie est prise en charge par l’Eglise qui impose ses rituels. Au 1er rang d’entre eux, on retrouve les sacrements qui accompagnent la vie du fidèle du baptême à l’extrême-onction en passant par le mariage et la communion (eucharistie ).

La croyance en la vie éternelle est un des piliers du  DOGME chrétien soit l’enfer ou le paradis. Au XIII°s, l’Eglise impose le dogme du purgatoire, lieu de purification des âmes imparfaites. Par les prières et les pèlerinages, les chrétiens espèrent obtenir le Salut lors du jugement dernier.

Une chrétienté en expansion

 

Le réseau des paroisses se développe et accentue le contrôle de l’Eglise sur la société, l’Angleterre passe de 2 000 paroisses à la fin du XI°s à près de 10 000 à la fin du XIII°s. La richesse de l’ Eglise s’accroit : les évêques dans les villes et les abbés qui dirigent les abbayes organisées en vastes réseaux ( clunisiens , cisterciens ..) s’imposent comme de puissants seigneurs dont le patrimoine s’agrandit par la dîme et les dons des fidèles. Ils forment le clergé régulier (obéissant à une règle ) alors que le clergé séculier est au contact des laïcs et doivent les guider.

Les tympans des églises comme celle de Conques rappelle aux chrétiens leurs obligations.

Un renouveau monastique

Visite de l’abbaye de Fontenay :

L’ordre des cisterciens fut fondé en 1098 à Cîteaux par Saint Robert de Molesmes, dans le but de revenir aux fondements de la règle bénédictine, qui avait été écrite au VIe siècle par Saint Benoît.

En 1112, à l’âge de 23 ans, Saint Bernard rejoint Cîteaux pour y devenir moine. Il est issu d’une famille aristocratique bourguignonne qui possède des terres dans les régions de Montbard, Alise St Reine et Dijon. La mère de Saint Bernard, Aleth, est la fille du Seigneur qui règne sur Montbard.
Lorsqu’il rejoint Cîteaux, Saint Bernard répond à son désir d’entrer dans une vie stricte d’ascèse et de prière. Son charisme lui permet d’entraîner avec lui plus de 30 compagnons, membres de sa famille et amis.
Très vite la communauté connaît grâce à lui un essor remarquable et fonde quatre nouvelles abbayes, « filles de Cîteaux » dans le vocable cistercien. Saint Bernard fondera lui-même Clairvaux, la troisième fille de Cîteaux, en 1115. Très rapidement, Clairvaux détachera à son tour trois colonies qui vont fonder Trois fontaines (1115), Fontenay (1118) et Foigny (1121). La lignée de Clairvaux sera la plus prolifique, avec 341 abbayes établies au moment du décès de Saint Bernard.
Fontenay est aujourd’hui la seule abbaye fondée par Saint Bernard qui soit demeurée intacte à travers les siècles. C’est ce témoignage unique de la vie monastique, ainsi que la pureté de son architecture, qui lui ont valu d’être inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco dès 1981

La vie d’un moine est une vie spirituelle mais aussi temporelle parce qu’il faut bien manger ! Pas question de faire la fête, l’emploi du temps est réglé, par la règle justement celle de Saint benoit par exemple pour les cisterciens.

Les pèlerinages sont un des moyens de l’expansion de la chrétienté. Le pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle s’impose à la faveur d’une lutte entre chrétiens et musulmans dans la péninsule ibérique. Il s’agit lors d’un pèlerinage de faire pencher la balance du jugement dernier en sa faveur, mais c’est aussi et avant tout un voyage spirituel .

Le pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle est l’un des trois grands pèlerinages de la chrétienté avec ceux de Rome et de Jérusalem. Il doit son origine à la résistance contre l’invasion musulmane. Dès le 9ème siècle, Saint Jacques devient le patron de l’Espagne et le symbole de la reconquête sur l’Islam. Sous l’impulsion des Papes, de l’ordre de Cluny, des royaumes Catholiques du nord de l’Espagne et de divers ordres hospitaliers, il est un formidable moyen de communication au profit de l’Eglise catholique.

Les croisades

En 1095, le pape Urbain II lance un appel à la croisade contre les turcs pour restaurer le pèlerinage du saint Sépulcre à Jérusalem. Après la prise de Jérusalem en 1099, plusieurs croisades permettent la formation de petits états chrétiens qui disparaissent en 1291.

 

Au nord et à l’est de l’Europe, des peuples sont convertis de force au christianisme. En 1212, la victoire de Las Navas de Tolosa ouvre la voie à la Reconquista, terme désignant la reconquête par les chrétiens d’une grande partie des territoires musulmans de la péninsule ibérique.

La christianisation des Etats baltes est l’œuvre des chevaliers teutoniques. Créé à Saint-Jean-d’Acre en 1191, par des marchands allemands pour soigner leurs compatriotes lors de la troisième croisade, l’ordre Teutonique, reconnu par le pape Innocent III, prend vite de l’ampleur. Et, pour la première fois, il permet à une ­population non issue de la noblesse d’accéder à la chevalerie. En 1291, défait en Orient, l’Ordre se recentre sur l’Europe de l’Est, où il fournit une protection à de petits territoires et étend ses possessions autour de la Baltique en massacrant les païens.

Alexandre Nevski est une commande de Staline qui désirait un grand film patriotique alors que la menace hitlérienne se précisait en cette fin des années 30. C’est donc l’histoire du Prince Alexandre Nevski qui repoussa une invasion de chevaliers teutoniques au XIIIe siècle qui sert de support pour exalter les sentiments nationalistes et de sauvegarde de la terre de Russie. Pour Eisenstein, c’est aussi l’occasion de se racheter aux yeux du pouvoir après plusieurs années passées à l’étranger. Le réalisateur détourne donc largement l’histoire pour mieux servir le but recherché. Alexandre Nevski De tout le film, c’est la scène de la bataille sur le lac qui reste la plus marquant. La musique d’Alexandre Nevski a été composée pour le film par Prokofiev.

  Une chrétienté contestée

Hildebrand devient pape le 22 avril 1073 et prend le nom de Grégoire VII. Ancien moine de Cluny, il s’est acquis une excellente réputation auprès des Romains en servant les papes précédents, Léon IX et Alexandre II. Il est proclamé pape par la foule romaine. Le nouveau pape modifie profondément l’Église catholique pour la rendre plus morale et surtout plus indépendante des seigneurs et des souverains. Ses mesures restent connues sous le nom de réforme grégorienne. En 1075, il publie le DICTATUS PAPAE dans lequel il rappelle son autorité sur le clergé et sur les princes, ainsi que la supériorité de l’Eglise romaine ( au détriment des orthodoxes ).

Son nouveau super pouvoir n’est pas du goût de l’empereur du saint empire romain germanique Henry IV lequel veut nommer ses évêques. Le pape l’excommunie, ses vassaux se révoltent, il accepte donc en bougonnant  de reconnaitre ses torts et l’autorité du pape à Canossa. Mais, il est têtu Henry et il décide d’élire son propre pape Clément III ( que l’on qualifie d’antipape à cause des irrégularités dans son élection ) et chasse Grégoire VII de Rome. Problème réglé.

la querelle des investitures

Les hérétiques

 Les cathares sont un mouvement chrétien qui naquit dans les Balkans au XII °s. Ce mouvement s’est développé en Europe et en particulier dans le sud est de la France. Les cathares selon Césaire de Heisterbach   » croient en deux principes , un dieu bon et un dieu mauvais ». Ils ne vont pas à l’église et ne reconnaissent pas l’autorité du pape. Puisqu’ils se détournent du dogme officiel de l’Eglise catholique, ils sont hérétiques .

De 1208 à 1229, le pape lance une croisade contre les hérétiques, que l’on nommera la croisade des albigeois ( nom de la région). C’est une guerre sans merci, la chanson des croisades albigeoise datant de 1209 dit « On fait donc à Béziers un carnage exemplaire : pas un seul survivant ».  Il s’agit d’une guerre sainte ayant pour objectif de rétablir l’autorité de l’Eglise en Occident.

 En 1233, le pape crée les tribunaux de l’inquisition qui sont des tribunaux ecclésiastiques ayant pour objectif de juger tous les hérétiques et pas seulement les cathares. Les hérétiques sont dénoncés par les villageois, interrogés  parfois torturés, ils peuvent être, soit brûlés pour ceux qui refusent de reconnaître leurs erreurs, soit emprisonnés ou alors  pardonnés.

Un peu de culture pour illustrer les excès de l’ignorance, avec un extrait des Monty Python: Sacré Graal ! (1975)

recapitulatif chrétienté

 

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