La France en ville

la France est très urbanisée avec plus des trois quarts de ses habitants qui vivent en ville. Toutefois, les dernières données font apparaître une stagnation de l’urbanisation et masquent sans doute une régression. En outre, d’autres analyses laissent penser que l’urbanisation de la France est surévaluée. Les dernières données affichent toutefois une stagnation au tournant des années 2010, le pourcentage de 77,5 % ayant plafonné car le taux de croissance démographique moyen des communes rurales est devenu nettement supérieur à celui des communes urbaines, notamment en raison de leur attractivité.

 

Comment les dynamiques de la population modifient-elles l’organisation du territoire national et des espaces urbains et ruraux ?

I. Mouvements de population, urbanisation , métropolisation

A.    Les spécificités de l’armature urbaine française

La principale caractéristique du réseau urbain français est la mono et macrocéphalie parisienne qui a pour conséquence l’affirmation des principales villes à la périphérie du territoire national.

Des aires d’influence urbaine peuvent se recouper. Paris rayonne bien sûr sur l’ensemble du réseau urbain français. Les réseaux urbains régionaux les plus proches de la capitale sont encore plus soumis à cette influence parisienne (Rouen, Caen,Le Havre, Orléans, Le Mans, Tours, Troyes, Reims,Amiens…).

Enfin, certains espaces, dits intermédiaire sont situés à la limite de plusieurs réseaux : dans l’Est(Dijon, Besançon), l’Ouest (La Rochelle, Poitiers, Limoges) ou le Sud (autour de Perpignan, Montpellier, Nîmes ou Avignon).

Les espaces dits « éclatés » se situent essentiellement dans les moyennes montagnes du Massif Central, c’est-à-dire dans les espaces ruraux aux densités les plus faibles, aux limites des zones d’influence urbaine les moins intenses

aires urbaine française 2010

    Les dynamiques spatiales de la population française

Les zones les plus dynamiques en termes de solde migratoire sont globalement les marges périurbaines, plus encore les agglomérations situées à l’Ouest et au Sud du territoire et plus particulièrement celles situées sur les littoraux atlantique ou méditerranéen ou dans le Midi aquitain avec Toulouse.

En revanche, du point de vue du solde naturel, ce sont les principales métropoles, tant au Nord qu’au Sud et leurs périphéries, qui sont les plus dynamiques. Nous constatons malgré tout une surreprésentation des agglomérations de la moitié Nord, mais aussi Est, de la France, et une prépondérance marquée de la région parisienne. Il s’agit globalement d’une hiérarchie qui correspond aux foyers urbanisés les plus peuplés

La quasi totalité des habitants sont donc, plus ou moins, sous influence urbaine. L’attractivité des villes, aussi bien pour les habitants permanents que pour ceux de passage,est à la hauteur de l’urbanité qui les caractérise

   Le processus d’urbanisation

Le type spécifique d’habitat en zone périurbaine correspond à  un habitat individuel, souvent sous la forme de lotissement pavillonnaire. C’est d’ailleurs ce qui motive souvent cette localisation résidentielle et ce que permet la périurbanisation car aux marges urbaines, entre ville et campagne, l’espace disponible est plus vaste et plus accessible financièrement.
La périurbanisation est guidée par les axes de communication, en particulier routières et autoroutières, les mobilités automobiles permettant ce choix résidentiel qui implique une dissociation entre le domicile et le lieu de travail. Les dynamiques périurbaines sont permises par la disponibilité d’espaces à la périphérie des villes. Elles s’effectuent donc au détriment des campagnes.

Il est effectivement possible de « vivre en urbain » sans habiter physiquement la ville, car les valeurs de la ville se sont diffusées à l’ensemble du territoire national, y compris jusque dans les campagnes. Peu ou prou, partout ce sont les références, les représentations, les modes de vie et de consommation, les mentalités propres aux villes qui dominent. Une telle urbanisation du territoire, au-delà même des villes, fait que les différences entre les campagnes et les villes sont plus des différences de degrés que de nature.

L’urbanité correspond à une qualité propre aux villes. Elle résulte de la combinaison féconde entre des densités de population fortes et une diversité élevée du profil des habitants. Or ,plus ces deux indicateurs atteignent des hauts niveaux, plus leurs interactions sont bénéfiques et génèrent des conséquences
positives pour les citadins : opportunités sociales, professionnelles, économiques, d’innovation et de création accrues. L’attractivité d’une ville croît avec l’urbanité et réciproquement

   Paris ville monde

Par sa population, Paris intra-muros ne se place qu’au 25e rang mondial et au 5e rang de l’Union européenne, avec plus de 2,2 d’habitants. Mais Paris n’est pas réductible au seul Paris intra-muros, même si celui-ci concentre les lieux du pouvoir politique, les musées, la plupart des grands sites patrimoniaux, etc.•

Ainsi, avec 10,4 millions d’habitants, l’agglomération de Paris – la ville, la petite couronne et la grande couronne – se situe juste au dessus du seuil défini par l’ONU pour désigner une mégapole (une agglomération de plus de 10 millions d’habitants).

Paris exerce des fonctions de commandement économique et financier au niveau inter-national.Elle dispose de deux aéroports internationaux, et de 11 aéroports d’affaires. C’est d’ailleurs la première ville de congrès internationaux au monde, la première en Europe pour l’organisation de salons et la première destination touristique mondiale.Paris possède également un poids politique et diplomatique important puisqu’elle abrite le siège de deux organisations internationales, l’UNESCO et l’OCDE. Plus de 180 Etats y sont représentés par des ambassades et des consulats. C’est également la capitale de l’un des pays les plus puissants de l’Union européenne, l’un des fondateurs historiques de l’UE et l’une des puissances considérées comme les moteurs de la construction européenne .Capitale de la mode, du luxe, de la gastronomie et d’un  » art de vivre à la française « ,Paris dispose d’une bonne image dans le monde.

Les lieux de commandement politique sont regroupés au cœur de la capitale, dans un triangle formé par le Sénat, le siège de l’OCDE et le Palais de l’Elysée, intégrant l’Hôtel Matignon, l’Assemblée nationale et le siège de l’UNESCO.C’est également le périmètre de nombreux ministères et de la plupart des ambassades et des consulats.Mais les autres activités sont éclatées entre plusieurs pôles : le siège des grandes entre-prises sont partagés entre le VIIIe arrondissement et le quartier de la Défense. La Bourse et le Ministère de l’Economie et des Finances sont dans Paris intra-muros, tandis que la recherche et les hautes technologies sont concentrées sur le plateau de Saclay. Le tourisme se partage également entre Paris même et Disneyland ou le Parc Astérix, à la périphérie de l’agglomération. Enfin, la logistique est concentrée autour des deux aéroports et des ports fluviaux. La fonction résidentielle demeure présente dans l’ensemble de l’agglomération, même si elle est en recul dans les arrondissements centraux.

 

LE GRAND PARIS

Outre la compétition constante avec les autres mégapoles européennes, Paris est confrontée à de sérieux défis : baisse de la croissance du PIB, destructions d’emplois, solde migratoire déficitaire, problèmes de transports et de logement, question de l’emploi,etc. Le projet du Grand Paris, lancé en 2007, a pour objectif de permettre à la ville de relever ces nombreux défis et de pallier à des insuffisances.

Initié en 2007 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le projet du Grand Paris a pour ambition de transformer l’agglomération parisienne en une grande métropole du XXIème siècle, à même d’assurer son rang dans la compétition des mégalopoles internationales. Le projet passe par l’amélioration du cadre de vie des habitants, la correction des inégalités territoriales et la construction d’une ville durable. Il s’appuie sur la création d’un réseau de transports publics dont le but est d’être à la fois une armature reliant les grands pôles économiques de la région, mais aussi un support de développement local, dont les futures gares du nouveau réseau seraient les têtes de pont. L’investissement qui y est consacré est sans précédent. Plus de 35 milliards d’euros seront engagés pour mener à bien ce projet.

Pour permettre au nouveau réseau de transports et à ses gares de produire pleinement les effets de développement attendus, ils doivent être accompagnés d’une politique d’aménagement du territoire, pensée à l’échelle de la région. Les Contrats de Développement Territorial (CDT), élaborés conjointement par les collectivités territoriales et l’État, constituent ainsi le deuxième pilier du Grand Paris. Ce sont des outils de planification et de programmation qui permettent de décliner au niveau local les objectifs du Grand Paris, notamment autour des futures gares.

Si les transports figurent comme le principal levier du Grand Paris, ce projet ambitieux, imaginé et mis en œuvre par le gouvernement, comporte d’autres volets liés au développement économique, à l’habitat, à l’enseignement supérieur, à la culture, au sport et à l’environnement.

Le projet du Grand Paris favorise également la recherche, l’innovation et la valorisation industrielle. Sept territoires (ou « clusters ») ont ainsi été identifiés comme pôles de développement stratégiques : Saclay (pôle de l’Innovation et la Recherche), Villejuif – Evry (pôle de la Santé), La Défense (pôle de la Finance), Saint-Denis – Pleyel (pôle de la Création), Roissy CDG (pôle des Echanges internationaux et de l’Evènementiel), Le Bourget (pôle de l’Aéronautique), et Descartes – Marne-la-Vallée (pôle de la Ville Durable).

Présentation Générale

Et pour couronner la mue de Paris , nous aurons les JO en 2024

  Aménager la ville : réduire les fractures sociales et spatiales

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     Des différentes socio-spatiale dans l’espace urbain/fragmentation urbaine

« La notion de fragmentation est très large et peut s’appliquer aujourd’hui à diverses facettes de l’analyse des territoires et des sociétés. En effet, si l’on s’en tient à une définition stricto sensu, la fragmentation est un « processus de division ou de différenciation de ce qui, antérieurement, était uni ou homogène » (Rosière, 2008). Aussi, elle implique toutes les échelles spatiales et sociales : fragmentation urbaine (ghettos et zones urbaines délaissées, mais aussi gated communities), fragmentation sociale (communautarisme), fragmentation ethnique (repli en identités régionales ou lokalpatriotismus, repli vers une identité ou des pratiques d’« origine »), fragmentation territoriale (sécessions, séparatismes). A chacun de ces différents niveaux, l’unité du territoire ou du groupe est menacée par diverses formes de particularismes, divers intérêts sectoriels ou associations d’intérêts se structurant dans un projet commun. »
Amaël Cattaruzza

La ville centre : un espace touristique , économique mais aussi un espace en déprise particulièrement dans les villes moyennes .La ville-centre est un espace fragmenté où la pauvreté et l’insalubrité existent (Cf.Caen / ou le fort indice d’exclusion de Toulouse). Des mutations s’y poursuivent, ainsi la gentrification de certains centres-villes (Paris)qui va de pair avec leur revalorisation voulue par les maires (réhabilitation de l’habitat,rues piétonnes, éclairage des monuments, reconversion des friches, renouveau commercial ou tertiaire, tramway …)

Dans les banlieues: des secteurs ou communes aisés contrastent avec des «grands ensembles»populaires souvent classés en Zone Urbaine Sensible. Ces ZUS sont touchées par la paupérisation(liée à la crise économique)et par l’ethnicisation; le départ des couches moyennes en fait des zones de relégation, source de violence urbaine. (Image des cités ghettos).

L’espace périurbain connait la fragmentation: les classes moyennes investissent souvent les premières couronnes (desservies et équipées) pour accéder à la propriété dans des maisons individuelles(ensemble pavillonnaires). Les ménages les plus modestes se trouvent reléguées dans les périphéries plus éloignées.

Les causes. La fragmentation urbaine progresse sous l’effet des stratégies de certains groupes sociaux et sous l’effet de la flambée des prix du logement (résultant de la métropolisation et de la croissance urbaine). En effet, les groupes sociaux favorisés sont tentés de se mettre à l’écart de la société urbaine: le choix du lieu d’habitation est guidé par les aménités éventuelles, mais aussi par une croissante recherche de l’entre-soi.D’où la multiplication des ensembles résidentiels fermés(surtout en région parisienne et dans le Sud du pays), la pratique de l’évitement scolaire, ou encore les «politiques de club».

Un risque de fracture urbaine? Les zones privilégiées contrastent avec les ZUS qui concentrent les difficultés sociales (chômage, problème de logement, se santé, faibles qualification et mobilité moindre). Globalement la mixité sociale semble reculer dans l’espace à dominante urbaine, et cela pose le problème central de l’égalité du cadre de vie des citoyens(inégale accessibilité, inégale présence des commerces, des équipements, des services publics…). Mais il faut nuancer: en France, les résidences fermées ne sont pas comparables aux gated communities américaines car elles n’abritent que très peu de services collectifs.De plus, la mobilité quotidienne des citadins donne l’occasion aux groupes sociaux de se côtoyer dans les espaces publics (centres commerciaux…). Enfin, les «politiques de le ville»visent à corriger les inégalités et éviter la fracture, dans une perspective de développement durable

 

Comment réduire ces fractures socio-spatiales ?

Octobre 2005. Pendant vingt et un jours, plusieurs quartiers de banlieue de France s’enflamment. A l’origine de ces émeutes, la mort par électrocution dans un transformateur EDF de Zyed Benna et Bouna Traoré, le 27 octobre 2005, alors qu’ils tentaient de fuir la police à Clichy-sous-Bois.

Menés dans le cadre des « politiques de la ville », ils tentent de les atténuer dans une perspective de développement durable : réhabilitation ou rénovation, développement de la mixité sociale, générationnelle et fonctionnelle, revitalisation économique, amélioration des transports…

 Entre attractivité urbaine et nouvelles formes de développement : les espaces ruraux

Carte DATAR p 115

Même si l’urbanisation du territoire est achevée ou presque, cette carte réalisée par la DATAR permet de mettre en évidence l’emprise spatiale des territoires ruraux en France, mais surtout de faire ressortir, à travers une typologie fondée sur les fonctions dominantes et les caractéristiques démographiques, la grande diversité des profils des campagnes, bien plus que par le passé. Les influences et perceptions urbaines, la distance et les rapports à la ville, sont bien sûr prépondérants

 Les zones rurales touchées par la périurbanisation

Les territoires ruraux les plus dynamiques sont situés à la périphérie des villes, le long des principales vallées et axes de communication majeurs, et enfin dans les régions les plus touristiques, tant sur les littoraux que dans les montagnes.

L’avancée des villes sur les campagnes est donc à l’origine d’effets contradictoires : d’un côté, la périurbanisation offre des débouchés intéressants aux agriculteurs en répondant aux désirs de consommateurs avides de produits frais, voire biologiques, provenant de circuits courts, tandis que, d’un autre côté, elle contribue fortement au mitage des campagnes et aux concurrences pour l’occupation de l’espace en accroissant la pression ainsi que les conflits d’usage et/ou dégradations

 Les espaces ruraux défavorisés

Les plus fragiles sont ceux qui se trouvent loin des villes,sous faible influence urbaine, dans les montagnes les moins touristiques et enclavées, au sein de la diagonale du vide (des Pyrénées aux Ardennes en passant par le Massif Central), mais aussi à l’intérieur de la Bretagne et de la Normandie qui correspondent à des hautes collines mal desservies.

Espace perdant des services : commerce , poste , ecole , médecin …cercle vicieux

Stratégie de mise en place : village écolo, accueil famille , internet ? ….

BILAN

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