Clés de lecture d’un monde complexe

Clés lecture carte NGDTS 2018

Les cartes nous mentent !

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/20/pourquoi-les-cartes-geographiques-sont-mensongeres_4793301_4355770.html

La carte en tant que représentation graphique plane de l’espace, répond à des choix multiples allant de la projection, de l’orientation à l’échelle et au cadrage. Sa construction est soumise à des conventions ( position du nord par exemple ) et à une nomenclature.

Les projections sont parfois trompeuses :

Differents types de projection pour l’Afrique

 

Stuart McArthur, lassé de toujours retrouver son pays dans un coin en bas du monde a « corrigé »  la carte du monde en 1979. Cette carte a connu un grand succès tant en Australie que dans d’autres pays de l’hémisphère Sud. C’est une carte très intéressante, d’une part parce qu’elle est aussi juste que les cartes qui présentent le Nord en haut, et qu’elle modifie totalement notre vison du monde.

Il existe différents types de cartes : des cartes descriptives, analytiques ( avec ou sans anamorphose ), synthétiques et même humoristiques.

carte descriptive
carte analytique
carte analytique
carte par anamorphose
carte par anamorphose
cartogramme
carte de synthèse

Plusieurs approches sont possibles pour comprendre le monde:

  • Une approche géopolitique, c’est à dire fondée sur les rapports de force entre les différentes puissances. Pour cartographier les puissances, il faut définir un certain nombre de critères, tel que le hard power, l’arme nucléaire pourquoi pas, ou alors le nombre de soldats … Une autre difficulté consiste  à cartographier les conflits, la plupart des conflits sont des guerres civiles, ou d’autres comme le conflit israélo-palestinien ne peut être cartographier qu’à grande échelle. A l’échelle du monde ( petite échelle ), nous ne pouvons cartographier qu’un arc des crises.
  • Une approche géoéconomique qui vise à mettre en évidence les différences de richesses, de développement et les circulations économiques. Pour déterminer les hiérarchies géoéconomiques, on dispose de plusieurs indicateurs : PIB ( richesse ) IDH ( développement ). Là encore , jouer sur les échelles permet d’affiner l’analyse, ainsi il sera plus aisé de différencier la Chine du littoral et la Chine de l’intérieur dont les niveaux de richesses sont loin d’être uniformes. La carte par anamorphose est souvent utilisée mais si elle permet d’accentuer les contrastes, elle ne permet pas de comparer des situations . Certains préfèrent cartographier les organisations internationales et régionales à caractère économique ( ALENA, UE, ASEAN..) montrant un monde structuré en sous-ensemble, avec la classique domination de la Triade et les pays émergents, sans omettre  les pays enrichis par l’exportation  de matières premières. Cependant pour cartographier la situation géoéconomique, il ne faut pas oublier les flux visibles et invisibles, les pôles majeurs et secondaires ….
  • L’approche géoculturelle, consiste à observer les phénomènes culturels et civilisationnels structurant la planète. Pour cartographier les cultures, on peut tenter une approche par civilisation, mais attention les divergences sont grandes : combien de civilisations? Quelles limites géographiques et la question subsidiaire, c’est quoi une civilisation? Plus simple, l’approche par les langues dominantes évidemment, idem pour la cartographie des religions, en bref il faut jouer avec les échelles !
  • L’approche géoenvironnementale permet d’étudier les relations de l’homme avec son milieu. Là aussi les choix sont douloureux : pollution , catastrophes naturelles et /ou industrielles, déforestation, conférence internationale …

En bref les cartes sont des représentations incomplètes issues de choix contestables, mais les cartographes font de leur mieux et c’est pourquoi en géo, il faut jouer avec les échelles !

 

POUR JOUER : https://thetruesize.com

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