La problématisation aporétique

 

La problématisation aporétique permet l’apprentissage de la dissertation de philosophie avec une économie de moyens. Elle présente l’avantage de conduire à problématiser et à organiser la structuration de la réflexion dans un même mouvement.

Définition de la problématisation aporétique:

Méthode de problématisation qui consiste dans le cas d’un sujet de dissertation libellé sous la forme d’une question fermée de montrer que la réponse positive aussi bien que la réponse négative à la question aboutie à des difficultés. L’objectif du développement est alors d’exposer les difficultés auxquelles conduisent ces deux voies et à proposer une solution permettant de sortir de l’aporie.

Proposition de questions permettant de guider une problématisation aporétique:

Exemple de sujet:

Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de penser ?

Q.1. Quelle relation la formulation du sujet établit entre les termes et quelle thèse présupposée interroge-t-il ?

R.1. Le sujet interroge la relation entre la “reconnaissance de la vérité” et la “liberté de pensée”. Il conduit à s’interroger sur la validité de la thèse suivante: “Reconnaître la vérité, c’est renoncer à sa liberté de penser”.

Q.2- Quelles sont les deux réponses opposées possibles à la question

R.2- Les deux thèses sont:

– Reconnaître la vérité, c’est renoncer à sa liberté de penser.

– Reconnaître la vérité, ce n’est pas renoncer à sa liberté de penser.

Q.2. Analyser les termes du sujet afin d’en produire une définition

R.2.

Reconnaître: admettre subjectivement

Vérité: adéquation de la pensée et de la réalité

Renoncer: abandonner quelque chose, ne plus chercher à l’atteindre.

Liberté de pensée: le fait de penser ce que l’on veut.

Q.3. Trouver une objection pour chaque thèse.

R.3.

La première thèse: “Si reconnaître la vérité, c’est renoncer à sa liberté de penser”, alors il faudrait admettre que l’on est plus libre en pensant quelque chose de faux ou en mentant qu’en énonçant une vérité.

La seconde thèse: Si on peut penser que “reconnaître la vérité, ce n’est pas renoncer à sa liberté de penser” est un énoncé qui pose problème, c’est parce qu’on l’on a l’impression que la vérité serait une contrainte extérieure qui nous empêcherait de penser ce que l’on veut.

On aboutie à une impasse qui fait apparaître un problème. Il s’agit bien d’une manière possible de formuler un problème, de problématiser.

Q.4- En vous servant de la réponse précédente, trouver un plan possible qui permet de parvenir à une solution possible à l’impasse (aporie) formulée.

R.4- Un exemple possible:

I- Reconnaître la vérité apparaît au premier abord comme le fait de se soumettre à une contrainte extérieure qui limite ma liberté de pensée.

II- Réfutation: Mais si je considère la reconnaissance de la vérité comme une atteinte à ma liberté, alors je suis conduit à admettre que l’on serait plus libre en mentant ou en étant dans l’erreur qu’en disant la vérité. Ce qui pose problème.

III- Reconnaître la vérité ce n’est pas renoncer à sa liberté de penser lorsque la vérité ne m’est pas imposée du dehors, mais que je l’établie moi-même par ma raison.

Dans ce cas, il n’y a pas d’oppositions entre l’objectivité extérieure de la réalité et ce que je pense subjectivement.

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