Foire aux questions :

 

Q- Pourquoi travailler la philosophie ? Je ne compte pas faire des études de philosophie l’année prochaine… C’est un petit coefficient (TS, sections technologiques)…

R- L’enseignement de la philosophie poursuit plusieurs objectifs :

a) faire travailler aux élèves leurs compétences de compréhension de texte et de rédaction. Il s’agit de compétences de base utiles dans toutes les études et professions, dans la vie quotidienne.

b) développer les capacités d’abstraction et de raisonnement. La poursuite d’étude en post-bac est favorisée par de bonnes capacités d’abstraction. En effet, plus la formation s’élève, plus on attend des étudiants qu’ils comprennent des principes généraux leur permettant ensuite de traiter des cas particuliers très variés.

c) apprendre à problématiser : il s’agit d’une démarche qui est exigée dans la poursuite d’étude post-bac dans de nombreuses matières : sciences de la nature, sciences humaines, droit…

d) il s’agit d’acquérir l’habitude d’aborder un sujet avec méthode : 1) formuler clairement le problème posé 2) discuter le pour et le contre 3) formuler son avis sur la question.

e) comprendre les fondements des autres disciplines et des débats de société. Au fondement de toutes les discussions – scientifiques, sociales ou politiques – entre être humains, sans que l’on en ait toujours conscience, il y a des problèmes philosophiques qui se posent.

f) former des citoyens. L’enseignement de la philosophie poursuit des objectifs qui dépassent la simple obtention du baccalauréat. Il s’agit de former des citoyens dotés d’une culture générale qui leur permet de comprendre le monde. Il faut qu’ils soient capables de réfléchir à des questions morales qui ne peuvent pas être tranchées par des solutions techniques ou scientifiques. Ils doivent faire preuve d’esprit critique en étant capable de réfléchir sur la valeur des connaissances scientifiques qu’ils ont acquises.

Q- En philosophie, il n’y a pas de réponse définitive. Les philosophes ont des positions divergentes. Comment puis-je avoir un avis ? Est-ce que l’on ne va pas être sanctionné pour cela ?

R- Dans la vie, en tant que citoyen, vous serez amené à vous positionner sur des questions pour lesquelles il n’y a pas de réponses définitives : l’euthanasie, l’avortement…On attend de vous que vous soyez capable, non pas de vous positionner en fonction d’un simple ressenti subjectif, mais que vous soyez capable de donner un avis argumenté.

Q- J’ai du mal à m’intéresser au cours : on ne peut pas s’intéresser à toutes les matières. Je ne travaille que ce qui est le plus utile pour le bac.

R- Les études scientifiques montrent que les élèves qui ont le plus une attitude utilitaire par rapport aux savoirs scolaires sont ceux qui réussissent le moins bien. Ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui intéressent au contenu des cours.

S’intéresser n’est pas toujours spontané. C’est aussi le produit d’un travail de celui qui apprend. Il doit trouver le lien entre la matière enseignée et ses centres d’intérêt.

Q- J’ai du mal à suivre en cours : c’est trop abstrait. Je suis gêné par le vocabulaire philosophique. Est-ce une fatalité ?

R- Il faut être actif en cours. Les élèves qui participent sont ceux pour qui l’heure passe le plus vite et qui ont déjà acquis en partie des savoirs en cours et ont donc moins de travail à faire à la maison.

Etre actif, cela passe aussi par le fait de ne pas copier sous la dictée, mais de savoir prendre des notes.

Si on ne comprend pas, il ne faut pas hésiter à demander à l’enseignant d’expliquer un point qui a été mal compris.

Il faut apprendre régulièrement le vocabulaire : réaliser un carnet de vocabulaire philosophique peut-être utile.

Q- Je travaille, mais j’ai toujours des notes inférieures à mes attentes. Puis-je changer cela ?

R- Que ce soit en dissertation ou en philosophie, des notes basses ne s’expliquent pas seulement par des difficultés de compréhension et de rédaction. Cela tient également à des consignes qui ne sont pas suivies. Par exemple, en dissertation, la structure de l’introduction et du développement n’est pas suivie. En explication de texte, les mots utilisés par l’auteur ne sont pas définis.

Q- Est-ce que l’on aura vu tous les types de sujets possibles pour le baccalauréat ?

R- Le professeur peut traiter toutes les notions du programme. Mais même s’il le fait, il ne peut pas traiter tous les problèmes liés à une notion et donc tous les sujets de philosophie. Pour palier cette limite, il s’agit d’essayer de parvenir à une compréhension globale de la logique philosophique. C’est pourquoi en philosophie, il ne peut pas s’agir uniquement d’apprendre un cours par cœur, il s’agit d’apprendre à faire des liens entre les différentes parties du programme.

Q- Pourquoi les sujets de philosophie sont-ils formulés de manière si abstraite ?

R- Si on se contente d’en rester à des situations concrètes, il n’est pas possible de dégager les principes généraux qui sont communs à plusieurs situations. L’abstraction permet de dégager des traits communs qui permettent d’analyser de nouvelles situations et exemples qui pourront se présenter dans l’avenir.

Les études scientifiques montrent en outre que plus on baisse le niveau d’exigence que l’on a par rapport aux élèves, moins on les aide à progresser. Un professeur exigeant fait plus progresser ses élèves – même les plus faibles – qu’un professeur qui donne des sujets faciles.

Q- Est-ce que l’on aura vu tous les auteurs possibles pour le baccalauréat ?

R- Il existe une liste de 50 auteurs. Mais les élèves ne sont pas tenus d’avoir vu l’ensemble des auteurs. Il vaut mieux connaître quelques auteurs bien et savoir s’en servir le jour du baccalauréat que beaucoup d’auteurs de manière trop superficielle pour les réutiliser sur des sujets non vus en cours.

Q- Pourquoi étudier des auteurs anciens ? Pourquoi ne pas étudier des textes, tels que des exemples pris dans des articles de journaux, plus récents ?

R- La philosophie présente un avantage par rapport à nombre d’autres disciplines scolaires, c’est que les savoirs philosophiques sont peu périssables. Les connaissances en sciences évoluent en fonction des nouvelles découvertes scientifiques. La philosophie s’intéresse à la discussion de problèmes qui sont certes abstraits, mais qui ne changent pas dans le temps. C’est pourquoi, on continue à lire des philosophes de l’Antiquité. Vous êtes certains que ce que vous avez appris en philosophie a peu de chance de devenir caduc.

Cela dit, cela ne vous empêche pas de proposer au professeur un support (article…, films ou autres…) que vous souhaiteriez étudier en cours.

Q- Ne peut-on pas se contenter d’apprendre des citations commentées pour le bac ?

R- Apprendre des citations commentées ne permet pas d’avoir une vision suffisamment globale de la philosophie pour pouvoir répondre à des sujets qui n’ont pas été directement traités en cours. En outre, se contenter d’un « bachautage » conduit à ne rien retenir pour l’avenir. Ce qui est dommage.

Pensez- vous que vous pouvez réussir l’épreuve du baccalauréat avec cela :

 

Q- Pourquoi privilégier les devoirs à la maison et non pas des interrogations de cours ou même des plans détaillés en deux heures ?

R- L’enseignement de la philosophie a été pensé comme un enseignement qui vous prépare à vos études après le baccalauréat. C’est pourquoi d’ailleurs, il peut apparaître à certains élèves comme marquant un saut de difficulté : sujets abstraits, textes classiques, enseignement plus magistral…

Dans le supérieur, on demande aux élèves qu’ils soient capables d’effectuer des recherches personnelles pour préparer un sujet. Ils doivent chercher par eux-mêmes des documents leur permettant de traiter le sujet. Ils doivent faire des lectures personnelles pour approfondir ce qui a été vu en cours.

Q- Prendre du temps en cours pour discuter de sujets qui n’ont pas directement rapport avec la notion traitée, n’est ce pas une perte de temps ? 

R- Penser cela, c’est ne pas avoir bien compris l’esprit de la philosophie. Elle vise à vous montrer la dimension philosophique de toutes les situations. Par exemple, pendre du temps pour discuter de la vie de classe, c’est avoir une réflexion pratique sur les règles de vie en groupe, sur la finalité des savoirs scolaires… La classe n’est pas simplement un lieu de transmission des savoirs, c’est également une expérience de socialisation et d’apprentissage de la citoyenneté.

L’excellence ne peut être atteinte que par des élèves qui n’ont pas un rapport uniquement utilitaire à l’école et qui savent aller au-delà d’un rapport simplement scolaire aux savoirs. L’exemple en est donné par les chercheurs qui sont passionnés par ce qu’ils étudient et c’est pour cela qu’ils excellent dans leur discipline. 

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