Définition des notions et problème philosophique:

Un certain nombre de copies éprouve des difficultés à faire découler le problème philosophique de l’analyse des notions. Une bonne technique consiste à choisir des définitions contradictoires entre les deux notions du sujet de dissertation de manière à mettre en relief le problème.

Exemple 1: La liberté consiste-t-elle à faire ce qui nous plaît ?

Le sujet repose sur la thèse présupposée: la liberté consiste à faire ce qui nous plaît. La plaisir est une sensation agréable. Néanmoins, il est peut être plus légitime de définir la liberté comme le fait d’agir selon la raison. Par conséquent: la liberté consiste-t-elle à faire ce qui nous plaît ou à agir selon la raison ?

Exemple 2: L’art nous éloigne-t-il de la réalité ?

Le sujet proposé repose sur la thèse présupposée: l’art nous éloigne de la réalité. La réalité est ce qui existe en soi. L’art peut être défini comme une simple copie sensible de la réalité. Néanmoins, il est peut-être plus exact de considérer l’art comme ce qui nous fait accéder à une réalité spirituelle supérieure. Par conséquent, l’art est-il ce qui nous éloigne de la réalité car il n’est qu’une copie sensible ou au contraire nous permet-il d’accéder à une réalité spirituelle supérieure ?

 

 

Approfondir la problématisation

1) A un niveau basique, la problématisation consiste à déterminer les deux thèses qui

s’opposent sur un sujet.

Ex: L’art nous éloigne-t-il de la vérité ?

Problème: L’art nous éloigne-t-il de la vérité ou constitue-t-il une voie d’accès à la vérité?

2) A un deuxième niveau, la problématisation consiste à approfondir le problème par les définition des termes

Ex: L’art nous éloigne-t-il de la vérité ?

La vérité est ce qui correspond à la réalité. Ce qui s’oppose à la réalité est l’apparence.

Par conséquent, l’art nous éloigne-t-il de la vérité en nous maintenant dans l’apparence

ou au contraire est-il susceptible de nous faire accéder à une connaissance de la réalité ?

3) A un troisième niveau, la problématisation consiste à remonter aux fondements présupposés dans la thèse et l’antithèse: sens, raison matérielle ou esprit…

Ex:

L’art est-il une production de la sensibilité qui nous maintient dans l’apparence ou est-il

une production spirituelle qui nous conduit à une connaissance supérieure de la réalité  ?

 

Soigner la logique de l’introduction

Tout dans une dissertation doit s’enchaîner de manière logique.

Par conséquent, les définitions doivent amener logiquement la formulation du problème.

Méthode:

a) Définition de la notion centrale

b) Définition de la notion attribue (cad la deuxième notion)

c) Dégager l’opposé de la notion attribue.

d) Formuler le problème.

Exemple:

La conscience morale est la faculté de juger du bien et du mal. On peut penser qu’elle est un produit de l’éducation.  Celle-ci désigne le processus culturel qui nous permet de développer nos facultés et fait devenir des êtres sociaux.  L’éducation est donc un fait culturel et acquis. Cependant, on peut se demander si à l’inverse la conscience morale ne serait pas naturelle et donc innée. C’est pourquoi l’on est conduit à se demander la conscience morale est-elle innée ou acquise ? Je rappelle qu’il en va de même dans l’annonce de plan.

Dans l’annonce de plan, l’enchaînement entre les parties est logique également:

Exemple: Dans une première partie, nous étudierons la thèse présupposée selon laquelle la conscience morale est le produit de l’éducation. Cependant cette thèse présente des limites: c’est ce que nous serons conduits à montrer dans la deuxième partie. C’est pourquoi dans une troisième partie,nous défendrons la thèse de l’existence d’une origine innée à la conscience morale.

Les types de raisonnement en philosophie

 

Il est nécessaire de maîtriser plusieurs formes de raisonnement pour expliquer un texte ou analyser un sujet de dissertation. Ces raisonnements font appel aux capacités de logique et d’abstraction.

 

1) L’établissement des présupposés :

 

Exemple : N’avons nous de devoir qu’envers autrui ?

 

Le sujet admet deux présupposés :

 

Thèse présupposée : Nous avons un devoir envers autrui.

 

a) que nous avons des devoirs moraux b) qu’autrui existe

 

2) L’établissement des conditions de possibilité :

 

A quelle condition l’énoncé est-il exact ?

 

Exemple : Nous n’avons de devoir qu’envers autrui.

 

Cet énoncé suppose pour être exact de considérer uniquement autrui comme une personne morale.

 

Il est faux s’il existe d’autres personnes morales qu’autrui  comme par exemple les animaux…

 

3) La classification dans un genre supérieur :

 

Exemple : Autrui comme moi-même, nous sommes des êtres humains.

 

ou

 

Autrui comme les animaux est un être vivant.

 

Autrui est l’objet d’un devoir, cela signifie qu’il est inclut dans le champ de la morale

 

4) L’analyse d’une notion

 

C’est la capacité à la définir par différence avec d’autres notions ou en faisant apparaître des distinctions internes.

 

Exemple :

 

Autrui est une personne morale, il se distingue des animaux ou des choses.

 

La réalité est composée d’humains, d’animaux et de choses.

 

5) L’établissement d’un fondement : remonter vers un principe premier.

 

Exemple : Nous n’avons de devoir qu’envers autrui

 

Autrui est une personne morale et non le reste de la nature. Cela signifie que l’être humain se distingue du reste de la nature par le fait qu’il a un esprit et donc une conscience capable de jugement moraux.

 

Cela suppose le dualisme entre l’esprit et la matière..

 

6) Formuler une hypothèse :

 

Exemple : l’existence d’une différence entre l’esprit humain est la matière inerte trouve-t-elle sa condition de possibilité dans l’existence de Dieu ou la matière peut-elle produire l’esprit ?

 

7) L’établissement des conséquences

 

Exemple :

Considérer que l’on n’a de devoir qu’envers autrui, c’est considérer que seuls les êtres humains sont l’objet de respect moral et de responsabilité morale.

 

Cela signifie a contrario que les animaux et les choses ne sont pas l’objet de considération morale et ne sont pas tenus à une responsabilité morale.

 

8) La détermination des enjeux

 

Exemple : Pour quoi affirmer que « nous n’avons de devoir qu’envers autrui ? »

 

L’enjeu porte sur la distinction morale entre les êtres humains et les animaux. Cela permet de poser la valeur morale supérieure de la vie d’un être humain par rapport à celle d’un animal.

 

9) L’analogie :

 

Etablir une analogie : a est b, ce que d est à c.

 

Exemple : Les êtres vivants peuvent-ils être considérés sur le plan moral comme des choses matérielles ?

 

10) Etablir une inférence

 

Exemple : Nous n’avons de devoir qu’envers autrui par conséquent nous n’avons pas de devoir envers les animaux.

En effet, les animaux ne peuvent pas être inclus dans la catégorie d’autrui car autrui est mon semblable et désigne donc d’autres êtres humains.

 

11) Justifier une affirmation

 

Exemple : Nous n’avons de devoir qu’envers autrui

 

En effet, seul les êtres humains sont capables de répondre de leurs actes. Par conséquent, ils sont les seuls auxquels on peut accorder une valeur morale.

 

Pourquoi problématiser ?

« Les problèmes ne se posent pas tout seuls » (Bachelard)

L’exigence de problématisation d’une question se retrouve dans nombre de disciplines

enseignées en particulier au niveau post-bac (philosophie, droit, sciences humaines, démarche scientifique en générale…)

Elle repose sur l’idée que la démarche scientifique n’est pas passive.

Le scientifique ne commence pas par recueillir des données par la simple observation (empirisme).

Pour commencer ses investigations, il doit formuler un problème sous forme d’hypothèses.

C’est à partir de ses hypothèses qu’il recueille des données ou effectue des expériences

scientifiques qui lui permettent de les confirmer ou de les invalider.

Apprendre à formuler des problèmes, et pas seulement y répondre, est une exigence de la formation intellectuelle.

Textes de référence:

Lucien Febvre, L’histoire problème (extraîts)

http://www.unige.ch/lettres/enseignants/bmuller/textes0/Febvre/Febvre_Histoire_probleme.pdf

Bachelard Gaston, La formation de l’esprit scientifique (extrait).

http://classiques.uqac.ca/collection_methodologie/bachelard_gaston/obstacles_epistemologiques/obstacles_epist_texte.html

Problématiser: une méthode basique

Exemple: Désirer est-ce s’illusionner ?

1) Déterminer la thèse présupposée:

– Désirer, c’est s’illusionner.

2) Déterminer l’anti-thèse à la forme négative:

– Désirer, ce n’est pas s’illusionner.

3) Passer l’anti-thèse à la forme affirmative:

– Désirer, c’est chercher à connaitre la réalité.

(En effet, le contraire de « l’illusion », c’est la « réalité »).

4) Formuler le problème philosophique sous la forme de l’opposition entre thèse et anti-thèse:

Désirer est-ce s’illusionner ou est-ce chercher à connaître la réalité ?

La problématisation de la dissertation par étapes

Un sujet de dissertation: Le bonheur consiste-t-il dans le plaisir ?

Les dissertations en terminale sont souvent des questions fermées auxquels on pourrait répondre oui ou non.

1) Repérer les deux notions du sujet:

Un sujet de dissertation à question fermée met en lien deux notions.

Ici, bonheur et plaisir.

2) Repérer la notion que le sujet cherche à conceptualiser (définir):

Un sujet de dissertation de philosophie interroge la conceptualisation d’une notion.

Ici on se demande: Qu’est ce que le bonheur ?

3) Repérer la thèse présupposée par le sujet:

Ici la thèse présupposée est: Le bonheur consiste dans le plaisir.

4) Rechercher l’antithèse de la thèse présupposée: 

Pour cela, il faut analyser la notion de plaisir pour déterminer s’il s’agit d’une notion

qui renvoie à la subjectivité du sujet ou à l’objectivité de la raison.

Ici, le plaisir est une notion subjective. Il y a donc un risque que cette conception du bonheur

soit trop relative aux circonstances.

Dans, ce cas, il est possible de se dire que l’antithèse consiste dans une conception

rationnelle: Le bonheur consiste à agir rationnellement. La raison permettrait d’énoncer

des règles universelles pour atteindre le bonheur.

Remarque: Il est intéressant d’énoncer la limite de la thèse présupposée qui conduit à éemettre l’hypothèse qu’il faut recourir à une autre thèse. Cela montre en quoi la thèse présupposée pose problème.

5) Formuler le problème en opposant la thèse présupposée et l’antithèse trouvée:

Ici: Le bonheur consiste-t-il à suivre son plaisir ou à agir selon sa raison ?

6) Relier ces thèses à des auteurs: 

Le bonheur consiste dans le plaisir (Cyrénaïques)

Le bonheur consiste dans la raison (Stoïciens)

7) Construire le plan: 

I- Thèse présupposée: Le bonheur consiste à suivre son plaisir. (Cyrénaïques)

II- Réfutation de cette thèse: Le bonheur serait entièrement relatif aux circonstances.

(Platon ou Kant)

III- Thèse défendue: Le bonheur devrait être établi par la raison qui nous permettrait

de déterminer des règles valables universellement pour l’atteindre et en avoir la maîtrise

(Stoïciens)

Différentes méthodes de problématisation de dissertation en philosophie

 

1- La problématisation par le paradoxe

Une première forme de problématisation classique d’un sujet en philosophie consiste

dans le fait de repérer un paradoxe dans le sujet que l’on explicite pour en faire le

problème philosophique du sujet.

Para-doxa: c’est ce qui va contre l’opinion commune, qui s’oppose à l’évidence.

Ex: « Toutes les contraintes imposées par la société sont-elles des oppressions ? »

Il parait évident habituellement que les notions de contraintes et d’oppression sont

des synonymes. Or le sujet semble supposer qu’il y aurait des contraintes qui ne seraient

pas des oppressions. Peut-il y avoir des contraintes qui ne soient pas des oppressions ?

2- La problématisation par l’enchainement de questions

Une autre forme de problématisation philosophique consiste à montrer que pour

pouvoir répondre au sujet, il faut répondre à un certain nombre de questions dont les

réponses posent des difficultés.

Ex: L’idéal de justice doit-il passer avant le respect de la loi ?

Cette question soulève un certain nombre d’interrogations pour pouvoir répondre au

sujet. Existe-t-il quelque chose comme un idéal de justice ? De quelles lois parle-t-on

lorsqu’on parle du respect de la « loi » ?

3- La problématisation par l’interrogation sur les présupposés du sujet:

On peut également problématiser en interrogeant les présupposés inclus dans le sujet.

Ex: L’idéal de justice doit-il passer avant le respect de la loi ?

Le sujet semble présupposer qu’il y aurait quelque chose comme un idéal de justice

dont on se demanderait s’il est supérieur ou pas au respect de la loi. Néanmoins,

l’idéal de justice n’existe peut-être pas ? Par conséquent, la condition de possibilité

pour répondre au sujet est de répondre à ce problème.

4- La problématisation par interrogation d’une évidence du

sens commun ordinaire.

Ex: Ne travaillons nous que pour avoir des loisirs ?

Il semble évident de penser que nous travaillons pour nous payer des loisirs.

Mais une telle affirmation est-elle si évidente que cela. Peut-on réduire le travail

uniquement à cette fonction ?

5- La problématisation par l’opposition de deux thèses sur le même sujet

Cette méthode consiste à montrer que le problème provient du fait qu’une notion peut

être définie de deux manières différentes et que cela aboutie donc à deux opinions

qui s’opposent sur le même sujet.

Ex: L’Etat a-t-il tous les droits ?

L’Etat a-t-il un pouvoir absolu qui ne peut-être contesté par aucun citoyens ou

n’est-il institué qu’en vue de faire respecter les droits des individus ?

6-La problématisation par une contradiction interne

 Elle consiste à expliciter comment il y aurait une contradiction entre deux notions du sujet. En radicalisant cette méthode, cela peut aller jusqu’à montrer qu’il y aurait un paradoxe interne au sujet.

Ex: Sommes nous plus libres sans l’Etat ?

La liberté consiste au premier abord à pouvoir faire tout ce que je désir. L’Etat au contraire désigne une institution qui édicte des règles et qui les fait appliquer. Parmi celles-ci certaines limitent ma liberté. Il y aurait donc à première vue une contradiction entre la liberté et l’Etat. Mais cette contradiction est-elle réelle ou seulement apparente ?

7- La méthode aporétique

Elle consiste à montrer que la réponse positive aussi bien que la réponse négative à la question aboutie à des difficultés. L’objectif du développement est alors d’exposer les difficultés auxquelles conduisent ces deux voies et à proposer une solution permettant de sortir de l’aporie.

Ex : Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de penser ?

La première thèse: “Si reconnaître la vérité, c’est renoncer à sa liberté de penser”, alors il faudrait admettre que l’on est plus libre en pensant quelque chose de faux ou en mentant qu’en énonçant une vérité.

La seconde thèse: Si on peut penser que “reconnaître la vérité, ce n’est pas renoncer à sa liberté de penser” est un énoncé qui pose problème, c’est parce qu’on l’on a l’impression que la vérité serait une contrainte extérieure qui nous empêcherait de penser ce que l’on veut.

On aboutie à une impasse qui fait apparaître un problème. Il s’agit bien d’une manière possible de formuler un problème, de problématiser.

 

Conclusion: On le voit, il existe différentes méthodes pour problématiser un sujet en

philosophie.

La problématisation aporétique

 

La problématisation aporétique permet l’apprentissage de la dissertation de philosophie avec une économie de moyens. Elle présente l’avantage de conduire à problématiser et à organiser la structuration de la réflexion dans un même mouvement.

Définition de la problématisation aporétique:

Méthode de problématisation qui consiste dans le cas d’un sujet de dissertation libellé sous la forme d’une question fermée de montrer que la réponse positive aussi bien que la réponse négative à la question aboutie à des difficultés. L’objectif du développement est alors d’exposer les difficultés auxquelles conduisent ces deux voies et à proposer une solution permettant de sortir de l’aporie.

Proposition de questions permettant de guider une problématisation aporétique:

Exemple de sujet:

Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de penser ?

Q.1. Quelle relation la formulation du sujet établit entre les termes et quelle thèse présupposée interroge-t-il ?

R.1. Le sujet interroge la relation entre la “reconnaissance de la vérité” et la “liberté de pensée”. Il conduit à s’interroger sur la validité de la thèse suivante: “Reconnaître la vérité, c’est renoncer à sa liberté de penser”.

Q.2- Quelles sont les deux réponses opposées possibles à la question

R.2- Les deux thèses sont:

– Reconnaître la vérité, c’est renoncer à sa liberté de penser.

– Reconnaître la vérité, ce n’est pas renoncer à sa liberté de penser.

Q.2. Analyser les termes du sujet afin d’en produire une définition

R.2.

Reconnaître: admettre subjectivement

Vérité: adéquation de la pensée et de la réalité

Renoncer: abandonner quelque chose, ne plus chercher à l’atteindre.

Liberté de pensée: le fait de penser ce que l’on veut.

Q.3. Trouver une objection pour chaque thèse.

R.3.

La première thèse: “Si reconnaître la vérité, c’est renoncer à sa liberté de penser”, alors il faudrait admettre que l’on est plus libre en pensant quelque chose de faux ou en mentant qu’en énonçant une vérité.

La seconde thèse: Si on peut penser que “reconnaître la vérité, ce n’est pas renoncer à sa liberté de penser” est un énoncé qui pose problème, c’est parce qu’on l’on a l’impression que la vérité serait une contrainte extérieure qui nous empêcherait de penser ce que l’on veut.

On aboutie à une impasse qui fait apparaître un problème. Il s’agit bien d’une manière possible de formuler un problème, de problématiser.

Q.4- En vous servant de la réponse précédente, trouver un plan possible qui permet de parvenir à une solution possible à l’impasse (aporie) formulée.

R.4- Un exemple possible:

I- Reconnaître la vérité apparaît au premier abord comme le fait de se soumettre à une contrainte extérieure qui limite ma liberté de pensée.

II- Réfutation: Mais si je considère la reconnaissance de la vérité comme une atteinte à ma liberté, alors je suis conduit à admettre que l’on serait plus libre en mentant ou en étant dans l’erreur qu’en disant la vérité. Ce qui pose problème.

III- Reconnaître la vérité ce n’est pas renoncer à sa liberté de penser lorsque la vérité ne m’est pas imposée du dehors, mais que je l’établie moi-même par ma raison.

Dans ce cas, il n’y a pas d’oppositions entre l’objectivité extérieure de la réalité et ce que je pense subjectivement.

La problématique

Définition: La notion de problématique désigne l’unité cohérente que forment dans l’introduction d’un devoir l’analyse des termes du sujet à partir de laquelle est déduit le problème philosophique.

 

Dans l’introduction, l’analyse des termes consiste à partir de la définition des termes du point de vue de la sensibilité immédiate ou d’une analyse du terme pertinente pour déduire le (ou les) problème(s) philosophique(s) du sujet. L’analyse des termes ne consiste pas à juxtaposer des définitions, mais à les articuler entre elles de manière cohérente de façon à former un raisonnement dans la conclusion est énoncée sous forme interrogative et constitue le problème philosophique du sujet. Le raisonnement vise à montrer que la notion qui pose problème est conceptualisable de deux manières opposée.

 

La question du sujet consiste à se demander si on peut inclure une notion mineure dans une notion majeure qui la comprend. Par exemple, peut-on inclure ou identifier la notion de “richesse” à l’ensemble “bonheur” ?

 

L’exercice de problématisation comporte bien souvent une difficulté. L’attribution ou non de la notion mineure à la notion majeure dépend de la manière dont chacune de ces notions est conceptualisée. L’attribution va consisté à faire apparaître un terme moyen dont il s’agit de montrer que les deux notions peuvent être en rapport avec ce terme moyen. La notion majeure contient ce terme moyen tandis que la notion mineur est inclue dans ce terme moyen.

 

Plusieurs voies de problématisation sont possibles. La problématisation consiste à montrer que la notion mineure peut être inclue dans deux ensembles différents. Cette ambiguité de la notion mineure est ce qui provoque le problème philosophique. En effet, la notion mineure apparait comme conceptualisable de deux manières différentes. Chaque conceptualisation correspond à une grammaire de la philosophie et donc à une conception philosophique.

 

Une première voie peut consister à montrer que la notion mineure ne semble être incluse que dans un des sous-ensembles constituant les critères permettant l’inclusion dans la notion majeure.

 

Une deuxième voie: Il peut s’agit de déterminer dans quelle autre notion majeure opposée à la première notion ensemble, la notion mineure pourrait être incluse. En effet, un problème philosophique peut être définit comme l’opposition entre deux conceptualisation d’une même notion.

 

 

Ex: La richesse est-elle source de bonheur ?

 

– La richesse correspond à la notion mineure.

 

Il s’agit de se demander si la notion de richesse est inclue dans l’ensemble bonheur.

 

– Le bonheur est donc la notion majeure.

 

– Toute la difficulté de la problématisation consiste à déterminer la notion “terme moyen” qui permet de faire le lien entre les deux notions. Il s’agit ici des notions de physique/matériel par opposition à morale.

 

Le bonheur est un sentiment de plénitude à la fois physique et moral que tout le monde souhaiterait atteindre.

Or la richesse est un ensemble de biens matériels en grande quantité, y compris sous forme d’argent.

Par conséquent, la richesse peut-elle nous permettre d’atteindre le bonheur dans sa totalité ou peut-il seulement nous permettre d’atteindre un bien être matériel ?

 

Il est possible de constater que dans ce cas, la voie de problématisation a consisté à montrer que la notion mineure pouvait être incluse dans une partie de la notion majeure, mais qu’elle ne répondait peut-être pas à l’ensemble des critères nécessaires à son inclusion dans l’ensemble “notion majeure”.

 

Ex: S’engager, est-ce renoncer à sa liberté ?

 

– La notion mineure est ici celle d’engagement.

 

– Il s’agit de se demander si la notion mineure doit être incluse dans l’ensemble “renoncement à la liberté”.

 

– Le terme moyen est ici celui d’obligation: les obligations sont-elles opposées à la liberté (des contraintes) ou sont-elles des conditions de possibilité de la liberté ?

 

L’engagement semble à première vue en contradiction avec la notion de liberté dans la mesure où l’engagement semble nous lier par des obligations.

Pourtant, à l’origine de ces obligations se trouve le choix du sujet qui les a accepté.

Par conséquent, l’engagement est-il ce qui restreint ma liberté en me liant à des obligations ou au contraire s’agit-il d’un acte par lequel je choisis d’affirmer ma liberté au moyen de ces obligations ?

 

La voie de problématisation consiste ici à montrer l’ambiguité de la notion d’engagement qui semble à la fois être incluse dans l’ensemble liberté et lui être extérieur et donc pouvoir être incluse dans l’ensemble contrainte.

 

Il est possible de remarquer que la problématisation repose sur l’opposition entre deux conceptions de la liberté qui s’opposent à travers l’interprétation qui est faîte de la notion d’engagement. L’engagement apparait comme un choix aliénant lorsque la liberté consiste à faire ce qui me plaît. L’engagement peut apparaître comme une affirmation de ma liberté lorsqu’il est un acte par lequel ma volonté s’affirme dans des choix et le fait de s’y tenir.

 

Le problème divient alors: La liberté doit-elle se fonder sur le plaisir ou la volonté ?

 

Formalisation:

 

Soit A : la notion majeure

Soit B: la notion mineure

Soit m: le terme moyen

Soit y: contradictoire avec le terme moyen

 

On obtient:

 

A est m

Or B est m ou y.

Donc: B est-il m ou y ?

 

A est m et y

Or B semble être m

Le problème: B est-il m et y ou seulement m ?

 

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