Liste oral ST 2014-2015

Extraits de textes pour la liste d’oral des STI2D3

Le bonheur :

Le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. La raison en est que tous les éléments qui font partie du concept du bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c’est-à-dire qu’ils doivent être empruntés à l’expérience, et que cependant, pour l’idée du bonheur, un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire. Or il est impossible qu’un être fini, si clairvoyant et en même temps si puissant qu’on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d’envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissances et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d’une manière d’autant plus terrible les maux qui jusqu’à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables, ou bien que charger de plus de besoins encore ses désirs qu’il a déjà bien assez de peine à satisfaire. Veut-il une longue vie ? Qui lui garantit que ce ne serait pas une longue souffrance ? Veut-il du moins la santé ? Que de fois l’indisposition du corps a détourné d’excès où aurait fait tomber une santé parfaite, etc. ! Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d’après quelque principe ce qui le rendrait véritablement heureux : pour cela, il lui faudrait l’omniscience (1).

KANT, Fondement de la métaphysique des mœurs.

(1) « l’omniscience » : la connaissance totale, complète.

Liberté et loi :

Les lois n’ont pas été inventées pour empêcher les actions des hommes, mais afin de les conduire, de même que la nature n’a pas donné des berges aux rivières pour les arrêter mais pour en diriger le cours. L’étendue de cette liberté doit être établie suivant le bien des sujets et l’intérêt de l’État. C’est pourquoi j’estime que c’est une chose particulièrement contraire au devoir des souverains (1), et de tous ceux qui ont le droit d’imposer des lois, d’en former plus qu’il n’est nécessaire à l’intérêt des particuliers et à celui de l’État. Car les hommes ayant coutume de délibérer de ce qu’ils doivent faire et ne pas faire en consultant la raison naturelle plutôt que par la connaissance des lois, lorsque celles-ci sont trop nombreuses pour qu’on se souvienne de toutes, et que certaines défendent ce que la raison n’interdit pas directement, ils tombent nécessairement sans le savoir, sans aucune mauvaise intention, sous le coup des lois, comme dans des pièges qui ont été dressés à cette innocente liberté que les souverains doivent conserver à leurs sujets suivant les règles de la nature.

HOBBES, Le Léviathan

Loi et justice :

L’état de société s’est imposé comme une solution naturelle, en vue de dissiper la crainte et d’éliminer les circonstances malheureuses auxquelles tous étaient exposés. Son but principal ne diffère donc pas de celui que tout homme raisonnable devrait s’efforcer d’atteindre – quoique sans aucune chance de succès (…) – dans un état strictement naturel. D’où l’évidence de cette proposition : alors même qu’un homme raisonnable se verrait un jour, pour obéir à son pays, contraint d’accomplir une action certainement contraire aux exigences de la raison, cet inconvénient particulier serait compensé, et au-delà, par tout le bien dont le fait bénéficier en général l’état de société. L’une des lois de la raison prescrit que de deux maux nous choisissons le moindre ; il est donc permis de soutenir que jamais personne n’accomplit une action contraire à ce que lui dicte sa raison, en se conformant aux lois de son pays.

Spinoza, Traité de l’autorité politique.

La culture :

Il semble, à première vue, que de tous les animaux qui peuplent le globe terrestre, il n’y en ait pas un à l’égard duquel la nature ait usé de plus de cruauté qu’envers l’homme : elle l’a accablé de besoins et de nécessités innombrables et l’a doté de moyens insuffisants pour y subvenir. Chez les autres créatures, ces deux éléments se compensent l’un l’autre. Si nous regardons le lion en tant qu’animal carnivore et vorace, nous aurons tôt fait de découvrir qu’il est très nécessiteux ; mais si nous tournons les yeux vers sa constitution et son tempérament, son agilité, son courage, ses armes et sa force, nous trouverons que ces avantages sont proportionnés à ses besoins. Le mouton et le bœuf sont privés de tous ces avantages, mais leurs appétits sont modérés et leur nourriture est d’une prise facile. Il n’y a que chez l’homme que l’on peut observer à son plus haut degré d’achèvement cette conjonction, qui n’est pas naturelle, de la faiblesse et du besoin. […] Ce n’est que par la société qu’il est capable de suppléer à ses déficiences et de s’élever à une égalité avec les autres créatures, voire d’acquérir une supériorité sur elles. Par la société, toutes ses infirmités sont compensées et, bien qu’en un tel état ses besoins se multiplient sans cesse, néanmoins ses capacités s’accroissent toujours plus et le laissent, à tous points de vue, plus satisfait et plus heureux qu’il ne pourrait jamais le devenir dans sa condition sauvage et solitaire.

HUME, Traité de la nature humaine.

L’art et la technique :

Il reste à dire maintenant en quoi l’artiste diffère de l’artisan. Toutes les fois que l’idée précède et règle l’exécution, c’est industrie (1). Et encore est-il vrai que l’œuvre souvent, même dans l’industrie, redresse l’idée en ce sens que l’artisan trouve mieux qu’il n’avait pensé dès qu’il essaye ; en cela il est artiste, mais par éclairs. Toujours est-il que la représentation d’une idée dans une chose, je dis même d’une idée bien définie comme le dessin d’une maison, est une œuvre mécanique seulement, en ce sens qu’une machine bien réglée d’abord ferait l’œuvre à mille exemplaires. Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu’il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu’il emploiera à l’œuvre qu’il commence ; l’idée lui vient à mesure qu’il fait ; il serait même plus rigoureux de dire que l’idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu’il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître. Et c’est là le propre de l’artiste. Il faut que le génie ait la grâce de nature, et s’étonne lui-même. Un beau vers n’est pas d’abord en projet, et ensuite fait ; mais il se montre beau au poète ; et la belle statue se montre belle au sculpteur, à mesure qu’il la fait ; et le portrait naît sous le pinceau.

Alain, Système des beaux arts

(1) « industrie » : ici, habileté technique.

Les échanges :

L’effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes : si l’une a intérêt d’acheter, l’autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels. Mais si l’esprit de commerce unit les nations, il n’unit pas de même tes particuliers. Nous voyons que, dans les pays où l’on n’est affecté que de l’esprit de commerce, on trafique de toutes les actions humaines, et de toutes les vertus morales : les plus petites choses, celles que l’humanité demande, s’y font ou s’y donnent pour de l’argent. L’esprit de commerce produit dans les hommes un certain sentiment de justice exacte, opposé d’un côté au brigandage, et de l’autre à ces vertus morales qui font qu’on ne discute pas toujours ses intérêts avec rigidité et qu’on peut les négliger pour ceux des autres. La privation totale du commerce produit au contraire le brigandage, qu’Aristote met au nombre des manières d’acquérir. L’esprit n’en est point opposé à de certaines vertus morales : par exemple, l’hospitalité, très rare dans les pays de commerce, se trouve admirablement parmi les peuples brigands.

MONTESQUIEU, L’esprit des lois

La vérité :

Il ne servirait de rien de compter les suffrages pour suivre l’opinion garantie par le plus d’auteurs, car s’il s’agit d’une question difficile, il est plus croyable que la vérité en a été découverte par un petit nombre plutôt que par beaucoup. Même si tous étaient d’accord, leur enseignement ne nous suffirait pas : nous ne deviendrons jamais mathématiciens, par exemple, bien que notre mémoire possède toutes les démonstrations faites par d’autres, si notre esprit n’est pas capable de résoudre toute sorte de problèmes ; nous ne deviendrons pas philosophes, pour avoir lu tous les raisonnements de Platon et d’Aristote, sans pouvoir porter un jugement solide sur ce qui nous est proposé. Ainsi, en effet, nous semblerions avoir appris, non des sciences, mais des histoires.

DESCARTES, Règles pour la direction de l’esprit.

La raison et la croyance :

Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l’expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l’autorité d’autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun préjugé ; car dans ce genre de choses puisque nous ne pouvons faire nous-mêmes l’expérience de tout ni le comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l’autorité de la personne soit le fondement de nos jugements. – Mais lorsque nous faisons de l’autorité d’autrui le fondement de notre assentiment à l’égard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme simple préjugé. Car c’est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ; il ne s’agit pas alors de demander : qui a dit cela ? mais bien qu’a-t-il dit ? Peu importe si une connaissance a une noble origine ; le penchant à suivre l’autorité des grands hommes n’en est pas moins très répandu tant à cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d’imiter ce qui nous est présenté comme grand. À quoi s’ajoute que l’autorité personnelle sert, indirectement, à flatter notre vanité.

KANT, Logique.

L’expérience :

Nul ne conteste qu’on doive élever et instruire la jeunesse de façon à lui faire profiter des acquis de l’expérience humaine. Mais c’est là le privilège et la condition propre d’un être humain dans la maturité de ses facultés que de se servir de l’expérience et de l’interpréter à sa façon. C’est à lui de découvrir ce qui, dans l’expérience transmise, est applicable à sa situation et à son caractère. Les traditions et les coutumes des autres sont, jusqu’à un certain point, des témoignages de ce que leur expérience leur a appris, et elles justifient une présomption (1) qui, comme telle, est digne de respect. Mais il se peut en premier lieu que l’expérience des autres soit trop étroite, ou qu’ils l’aient mal interprétée ; il se peut deuxièmement que leur interprétation soit juste sans toutefois convenir à un individu particulier. Les coutumes sont faites pour les vies et les caractères ordinaires ; mais un individu peut avoir une vie et un caractère extraordinaires. Troisièmement, même si les coutumes sont à la fois bonnes en soi et adaptées à l’individu, il se peut que se conformer à la coutume uniquement en tant que telle n’entretienne ni ne développe en lui aucune des qualités qui sont l’attribut distinctif de l’être humain. Les facultés humaines de la perception, du jugement, du discernement (2), de l’activité intellectuelle, et même la préférence morale, ne s’exercent qu’en faisant un choix. Celui qui n’agit jamais que suivant la coutume ne fait pas de choix. Il n’apprend nullement à discerner ou à désirer ce qui vaut mieux.

MILL, De la liberté.

(1) « présomption » : le fait de présumer, supposer.

(2) « discernement » : capacité de distinguer.

Trouver des arguments et des exemples.

Première méthode:

Réaliser et compléter le tableau suivant pour obtenir le contenu de la dissertation:

Thèse 1 Thèse 2 (ou réfutation) Thèse 3
Premier paragraphe Arguments personnels Arguments personnels Arguments personnels
Deuxième paragraphe Arguments d’un auteur Arguments d’un auteur Arguments d’un auteur
Troisième paragraphe Analyse d’un exemple Analyse d’un exemple Analyse d’un exemple

 

Deuxième méthode:

Parfois, on a des exemples et pas d’arguments. Il faut alors trouver l’argument qui correspond à l’exemple que l’on a. Il faut essayer d’avoir trois arguments et donc trois exemples par partie en moyenne.

On peut commencer par jeter toutes les idées, arguments et exemples qui nous viennent en tête (technique du brain storming).

Les exemples peuvent être pris dans la vie quotidienne, l’actualité, le cinéma, la littérature, l’histoire….

Puis les organiser dans un tableau pour aider à clarifier la réflexion.

Première partie

Deuxième partie

Arguments

Exemples

Arguments

Exemples

– Argument 1

– Argument 2

– Argument 3

– Exemple

– Exemple

– Exemple

Transition: trouver une limite entre la première et la deuxième partie qui justifie que l’on passe de l’une à l’autre.

Essayer de trouver une référence philosophique par partie.

Rédiger l’introduction de dissertation

 

L’introduction étapes par étapes:

 

L’introduction se compose de trois paragraphes:

  • l’accroche et annonce du sujet
  • la problématique : définitions des termes et problème philosophique
  • l’annonce de plan

 

  1. L’accroche:

 

Evitez les phrases générales et les citations plaquées. Préférez une situation concrète qui amène à poser le sujet. On peut par exemple illustrer comment le sujet posé est source de débats.

 

Ex: Sujet: L’Etat favorise-t-il la liberté ?

 

Les Etats démocratiques semblent permettre de garantir les libertés des individus. Mais en même temps, dans les dictatures, ou même parfois dans des Etats démocratiques, le pouvoir étatique peut abuser de son pouvoir pour opprimer les citoyens. Par conséquent, on peut se demander: « l’Etat favorise-t-il la liberté ? »

Énoncez le sujet sans en modifier la formulation. Le mettre entre guillemet pour bien montrer que vous le citez tel quel.

  1. La problématique:

C’est le raisonnement formé par l’analyse des termes (leur définition) et qui aboutie à la formulation d’un problème philosophique qui est différent du sujet. Le problème philosophique fait ressortir ce qui fait problème dans le sujet. Il peut être énoncé sous la forme d’un syllogisme.

Exemple:

La liberté c’est le fait de ne pas être contraint. Or l’Etat peut apparaître comme le produit d’un contrat institué en vue de protéger les droits des individus et de garantir l’intérêt général. Mais l’Etat est une institution centralisé organisée de manière hiérarchique. Par conséquent, l’Etat a-t-il pour fonction de garantir les libertés individuelles ou exerce-t-il un rapport de domination sur le citoyens en centralisant le pouvoir politique ?

Il est possible de remarquer que la problématique peut s’énoncer en déterminant en quoi une des notions est ambivalente et donc peut être défini de deux manières différentes.

  1. L’annonce de plan:

    Les parties ne doivent pas être juxtaposées. Mais elles obéissent à la logique d’un raisonnement. Le plan correspond au raisonnement que vous suivez pour répondre à la question. On doit pouvoir suivre ce raisonnement dans votre annonce de plan.

Exemple:

L’Etat peut apparaître au premier abord comme limitant ma liberté (Première Partie). Néanmoins, cette limitation peut être nécessaire pour permettre une liberté compatible avec la vie ensociété (Deuxième Partie). Cependant, il s’avère peut-être nécessaire de limiter les abus possibles de l’Etat contre les liberté (Troisième Partie).

[ Il est possible de remarquer que dans les trois cas, on a trois options philosophiques différentes: I) La liberté c’est faire ce qui me plaît (sens); II) la liberté c’est agir conformément à la raison (raison) III) Mais l’Etat n’agit bien que s’il se soumet à un idéal de justice (esprit). ]

L’introduction rédigée: 

              Les Etats démocratiques semblent permettre de garantir les libertés des individus. Mais en même temps, dans les dictatures, ou même dans des Etats démocratiques, le pouvoir étatique peut abuser de son pouvoir pour opprimer les citoyens. Par conséquent, on peut se demander: l’Etat favorise-t-il la liberté ?

           La liberté c’est le fait de ne pas être contraint. Or l’Etat peut apparaître comme le produit d’un contrat institué en vue de protéger les droits des individus et de garantir l’intérêt général. Mais l’Etat est une institution centralisé organisée de manière hiérarchique. Par conséquent, l’Etat a-t-il pour fonction de garantir les libertés individuelles ou exerce-t-il un rapport de domination sur le citoyens en centralisant le pouvoir politique ?

               L’Etat peut apparaître au premier abord comme limitant ma liberté (Première Partie). Néanmoins, cette limitation peut être nécessaire pour permettre une liberté compatible avec la vie ensociété (Deuxième Partie). Cependant, il s’avère peut-être nécessaire de limiter les abus possibles de l’Etat contre les liberté (Troisième Partie).

Annexe: Propositions de plan classiques:

Plan 1: 

I- L’opinion immédiate (sens, sentiment…) (Thèse)

Transition

II- La thèse de la raison. (anti-thèse)

Plan 2: 

I- L’opinion immédiate (sens, sentiment…)

II- Réfutation de la première partie

III- La thèse de la raison

Plan 3:  

I- L’opinion immédiate (sens, sentiment…)

transition

II- La thèse de la raison (matérialiste rationaliste)

transition

III- La thèse idéaliste rationaliste

(Dans le plan 3, il est possible d’inverser le II et le III, en fonction de ses préférences philosophiques)

Rédiger un paragraphe argumentatif:

 

Un paragraphe argumentatif comprend à minima un argument et un exemple. Il peut également inclure une référence philosophique. Il commence par un alinéa (un retrait).

 

1- L’argument

 

L’argument peut être formulé sous la forme d’un syllogisme ou d’un enthymème (syllogisme dont une des prémisses n’est pas formulée parce qu’elle est évidente).

 

Ex de Syllogisme:

Tous les hommes sont mortels

Socrate est un homme

Donc Socrate est mortel.

 

Ex d’entymème:

Socrate est un homme.

Donc Socrate est mortel.

 

Donc un syllogisme comprend au moins deux ou trois phrases qui s’enchainent logiquement .

 

La conclusion du syllogisme est constitué par l’idée principale de la partie.

 

Ex: Sujet: Le bonheur consiste-t-il dans le plaisir ?

 

L’idée d’une des parties peut être: Le bonheur ne consiste pas le plaisir.

 

L’argument peut être rédigé ainsi:

 

Le bonheur suppose la sérénité.

Or le plaisir est éphémère.

Donc le bonheur comme plaisir nous entraîne dans une recherche insatiable de nouveaux plaisirs, ce qui est contraire à la sérénité que suppose le bonheur.

 

2- L’usage d’une référence philosophique.

 

L’usage de la référence philosophique ne doit pas débuter le paragraphe argumentatif, mais suivre l’argument.

 

Ex: Le tonneau percé de Platon

 

C’est ce que montre le philosophe Platon dans un dialogue intitulé Le Gorgias. Il montre à son interlocuteur Callicles que si l’on réduit le bonheur au plaisir, on ne peut pas être heureux. Car notre vie ressemblerait à celle d’une personne qui tenterait d’accumuler des richesses dans un tonneau percé.

 

L’usage de la référence ne peut pas être allusive. Elle ne consiste pas en une affirmation, mais elle doit expliquer l’argumentation de l’auteur.

 

3- L’exemple:

 

Chaque argument doit être accompagné par un exemple qui l’illustre. L’exemple peut être tiré de la vie courant, de l’actualité, de l’histoire, de la littérature, du cinéma…

 

Ex: Le plaisir de manger.

Je peux considérer que le fait de manger soit un plaisir qui contribue au bonheur. Mais si je mange les plats que j’aime, j’ai du plaisir sur l’instant. Mais ensuite, une fois que j’ai terminé et que j’ai de nouveau le ventre vide, je suis malheureux. Manger est peut-être nécessaire pour vivre, mais cela ne semble pas être la clef du bonheur.

 

Conclusion: Chaque partie doit comprendre au moins deux ou trois paragraphes. Il est bien que l’un des paragraphes de la partie comprenne un référence philosophique.

 

Exemple de paragraphe:

 

Le bonheur suppose la sérénité. Or le plaisir est éphémère. Donc le bonheur comme plaisir nous entraîne dans une recherche insatiable de nouveaux plaisirs, ce qui est contraire à la sérénité que suppose le bonheur. C’est ce que montre le philosophe Platon dans un dialogue intitulé Le Gorgias. Il montre à son interlocuteur Callicles que si l’on réduit le bonheur au plaisir, on ne peut pas être heureux. Car notre vie ressemblerait à celle d’une personne qui tenterait d’accumuler des richesses dans un tonneau percé. Je peux considérer que le fait de manger soit un plaisir qui contribue au bonheur. Mais si je mange les plats que j’aime, j’ai du plaisir sur l’instant. Mais ensuite, une fois que j’ai terminé et que j’ai de nouveau le ventre vide, je suis malheureux. Manger est peut-être nécessaire pour vivre, mais cela ne semble pas être la clef du bonheur.   

Remarques complémentaires:

1) Une partie commence par une phrase qui annonce la thèse qui va être défendue dans la

partie. Chaque paragraphe apporte un argument en faveur de cette thèse. Les arguments sont

classés du plus simple vers le plus complexe, du plus évident vers le plus profond.

2) Entre chaque parties, il y a une transition-conclusion. Elle conclut la partie précédente

et énonce la limite qui permet de passer vers la partie suivante.

Méthode de dissertation en terminale (niveau intermédiaire)

Méthodologie de la dissertation en classe terminale avec plan en deux parties. 

Elle consiste sur un sujet donné à problématiser la dissertation en montrant la rupture avec l’opinion immédiate qu’entend effectuer le rationalisme: 

 Voici les étapes à effectuer : 

 

Exemple de sujet :

L’art est-il une illusion ?

 

1) Le sujet de philosophie est toujours énoncé sous forme de question. Déterminer les deux réponses possibles à la question : L’art est une illusion L’art n’est pas une illusion
2) Déterminer la principale notion du sujet qui sera l’objet du problème philosophique en analysant les relations entre les deux parties du sujet : L’art est inclus dans l’illusionDonc ce qui fait problème, c’est la définition de l’art.

C’est donc l’art, la notion du sujet.

L’art n’est pas inclus dans l’illusion.L’art est la notion du sujet.
3) Définir le terme ou l’expression mis en relation avec la notion. Déterminer quel pourrait être son contraire  : Illusion : ce qui nous trompe Le contraire de l’illusion est quelque chose qui ne nous trompe pas sur ce qui est, donc c’est la réalité.
4) Expliquer chaque conceptions de la notion : L’art est une illusion parce qu’elle s’adresse aux sens. Or les sens peuvent nous tromper. L’art est une copie de la réalité, donc il serait une manière de nous dire la vérité.
5) Déterminer quelle est la thèse de l’opinion immédiate et sa limite, et quelle est la conception de la raison : Le point de vue rationaliste considère que les sens nous trompent et qu’il ne faut pas s’y fier. Le point de vue de l’opionion immédiate consiste à penser que les images sont la réalité.Limite: Il ne faut pas confondre l’apparence et la réalité.
6) Déterminer les deux concepts de la notion (= les définitions différentes de la notion) : L’art est une illusion L’art est un moyen d’établir la vérité sur la réalité
7) Enoncer le problème philosophique : il consiste à montrer que deux concepts de la notion s’opposent : L’art est-il une illusion… … ou est-il un moyen d’atteindre la vérité sur la réalité ?
8) Plan : Commencer par la thèse de l’opinion immédiate et finir par la thèse de la raison en montrant la progression. La conclusion du devoir affirmera la thèse de la raison. Nous montrerons que pour l’opinion immédiate, l’art serait un moyen de connaître la réalité. Mais cette thèse a une limite, elle confond l’apparence et la réalité. Par conséquent, nous montrerons dans un second temps que l’art est une illusion pour la raison. Il nous éloigne de la réalité.

 

Remarque: Il est possible de noter qu’une réponse « oui » ou « non » à la question posée par le sujet de philosophie peut recouvrir en réalité plusieurs conceptions philosophiques différentes. C’est l’une des raions pour laquelle la réponse de l’opinion immédiate et la réponse philosophique ne se recouvrent pas.

Ainsi, la conception d' »art comme illusion » n’a pas le même sens par exemple dans une conception qui renvoie l’art à l’imitation de la réalité et dont le modèle est alors le trompe l’oeil, et l’art comme illusion vitale chez Nietzsche.

 

N.B : Dans certains sujets, il faut prendre également en compte des termes comme légitime ou « peut-on » qui précisent le domaine dans lequel se pose la question. Par exemple, « légitime » renvoie à la dimension « juste ou injuste » d’un problème ; « peut-on » : à la fois sa possibilité logique et à sa légitimité morale.  Eléments à analyser à l’étape 2: la notion dans sa dimension uniquement morale, ou théorique et pratique en même temps. ex: Peut-on dire que l’art est une illusion ? = Est-il possible et légitime d’adopter une telle définition de la notion d’art.

 

De manière générale, il est important d’essayer de trouver des exemples qui developpent à la fois les conséquences théoriques et les conséquences pratiques d’une thèse.

 

Contenu des dissertations de philosophie: 

 

– Les dissertations de terminale peuvent être traitées en générale de la manière suivante:

 

I- Le sens commun en reste selon les sujets soit à l’opinion relative immédiate tirée de la sensibilité, soit à l’immédiateté de la nature.

 

II- Au contraire, le philosophe par l’usage de sa raison selon les sujets:

– s’élève à la connaissance vraie, ou du moins universelle, grâce à la raison.

– soit le philosophe s’élève par sa raison de l’immédiateté de la nature à la culture

 

 

Tableau de problématisation version plus courte:

 

Sujet: « N est-elle « x » ? » : ex: L’art est-il une illusion ?

 

 

Thèse: L’art est une illusion Antithèse: L’art n’est pas une illusion
Notion à problématiser « N »: L’art L’art
Définition de « x » et son contraire: Illusion: ce qui nous trompe sur la réalitéIllusion sensible

Apparence relative

La réalité: ce qui existe en dehors de nousRéalité

Vérité

Deux concepts L’art est une illusion des sens qui nous trompe sur la réalité. L’art nous donne une connaissance vraie sur la réalité
Limite: L’art est une copie de la réalité, mais ce n’est pas la réalité. Il ne faut pas confondre l’apparence et la réalité.
Problème philosophique (qui oppose deux conceptions de la notion):  L’art est-il une illusion des sens qui nous trompe sur la réalité… ou nous donne-t-il une connaissance vraie sur la réalité ?
Thèse rationaliste (conception conforme à la raison)et opinion immédiate Thèse rationaliste Opinion immédiate
Annonce de plan (en allant de l’opinion immédiate vers la thèse rationaliste): Pour l’opinion immédiate, l’art nous donne une connaissance vraie de la réalité. Mais elle confond l’apparence sensible et la réalité en soi. D’un point de vue rationaliste,l’art n’est qu’une illusion qui nous éloigne de la réalité.
Idées permettant de défendre chaque thèses, illustrées par un exemple à chaque fois.

 

Focus sur la problématisation du sujet: 

 

Tout sujet de philosophie en terminale peut être transformé sous la forme suivante:

 

« N » est-il « x » ?

 

« N », la notion

« x », ce avec quoi la notion est mise en relation.

 

Ex: Reconnaitre la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de penser ?

 

Transformable en:

La liberté de penser est-elle compatible avec la reconnaissance de la vérité ? 

 

Ce qui peut être transformé en la formule suivante:

La liberté de penser est-elle définissable par sa compatibilité avec la reconnaissance de la vérité ?

 

On voit ainsi que le sujet de dissertation met en relation une notion qui est le sujet de l’interrogation (dans l’exemple: la liberté de penser) avec une expression (« x »).

 

Le problème philosophique consiste à savoir si le « x » est inclu ou pas, ou en partie, dans la définition de « N ».

 

Ex: La liberté de pensée peut-elle consister à reconnaitre une vérité objective établie rationnellement ou ne consiste-t-elle qu’à suivre ses opinions subjectives immédiates ?  

 

Méthode Sujet d’explication de texte en STG:

 

Le sujet se compose d’un texte et généralement de trois questions.

 

1) La première question vous demande généralement de dégager l’idée principale et de montrer comment elle est argumentée:

 

a) Formulez la réponse avec vos propres mots pour montrer au correcteur que vous avez compris le texte, ne vous contentez pas de recopier.

 

b) L’idée principale est souvent formulée en début ou en conclusion du texte. Elle correspond à la thèse qu’argumente l’auteur dans son texte.

 

c) Dégagez les étapes avec vos propres mots en distinguant les différents arguments. Montrez à quoi servent les exemples qu’utilise l’auteur.

 

2) La deuxième question vous demande d’expliquer certains passage du texte plus précisément.

 

Ne vous contentez pas de répéter ce que dit l’auteur avec vos propres mots. Montrez que vous avez compris pourquoi il dit cela.

 

Donner un exemple pour illustrer ce que dit l’auteur.

 

  1. La troisième question vous demande de répondre à une question plus générale en construisant un texte argumentatif.

 

– Construisez votre réponse comme une petite dissertation: rédigez une introduction, un développement en deux parties et une conclusion.

 

– Utilisez le texte dans votre réponse.

 

– Utilisez votre réflexion personnelle et les connaissances philosophiques vues en cours pour compléter votre raisonnement.

Autres textes étudiés en STG en 2012

 

Autres textes étudiés en STG 2012:

 

 

 

Vérité, sens et raison:

 

 

 

1) Agrippa: c’est un philosophe sceptique, c’est-à-dire qui doute. Il énonce cinq arguments qui montrent que l’on peut douter aussi bien de notre capacité d’atteindre la vérité aussi bien en partant de nos sensations (sens) que de notre raisonnement (raison): a) la connaissance par les sens est toujours relative à celui qui perçoit b) il faut un début à un raisonnement et le début du raisonnement doit être admis sans être démontré par un autre raisonnement.

 

 

« Agrippa en ajoute cinq autres à ceux-ci; il les tire de la différence des doctrines, de la nécessité de remonter à l’infini d’un raisonnement à un autre, des rapports, du caractère des principes et de la réciprocité des preuves. Celui qui a pour objet la différence des doctrines montre que toutes les questions que se proposent les philosophes ou qu’on agite généralement sont pleines d’incertitudes et de contradictions. Celui qui se tire de l’infinité établit qu’il est impossible d’arriver jamais, dans ses recherches, à une vérité incontestable, puisqu’une vérité est établie au moyen d’une autre, et ainsi à l’infini. L’argument emprunté aux rapports repose sur ce que jamais un objet n’est perçu isolément et en lui-même, mais bien dans ses rapports avec d’autres; il est donc impossible de le connaître. Celui qui porte sur les principes est dirigé contre ceux qui prétendent qu’il faut accepter les principes des choses en eux-mêmes, et les croire sans examen ; opinion absurde, car on peut tout aussi bien poser des principes contraires à ceux-là. Enfin celui qui est relatif aux preuves réciproques s’applique toutes les fois que la preuve de la vérité cherchée suppose préalablement la croyance à cette vérité : par exemple si, après avoir prouvé la porosité des corps par l’émanation, on prouve ensuite l’émanation par la porosité. » (Diogène Laërce, Vie des philosophes célèbres, Livre IX, Chap IX).

 

 

 

 

 

Expérience scientifique et vérité:

 

 

 

2) Karl Popper: Une expérience ne peut pas vérifier une théorie scientifique, mais seulement la réfuter. Tant qu’une théorie n’est pas réfutée, elle est un savoir. Elle est considérée comme vraisemblable, c’est-à-dire comme la plus proche de la vérité que nous ayons.

 

 

 A l’aide d’autres énoncés préalablement acceptés, l’on déduit de la théorie certains énoncés singuliers que nous pouvons appeler « prédictions » et en particulier des prévisions que nous pouvons facilement contrôler ou réaliser. Nous essayons ensuite de prendre une décision en faveur (ou à l’encontre) de ces énoncés déduits en les comparant aux résultats des applications pratiques et des expérimentations. Si cette décision est positive, c’est-à-dire si les conclusions singulières se révèlent acceptables, ou vérifiées, la théorie a provisoirement réussi son test : nous n’avons pas trouvé de raisons de l’écarter. Mais si la décision est négative ou, en d’autres termes, si, les conclusions ont été falsifiées, cette falsification falsifie également la théorie dont elle était logiquement déduite. Il faudrait noter ici qu’une décision ne peut soutenir la théorie que pour un temps car des décisions négatives peuvent toujours l’éliminer ultérieurement. Tant qu’une théorie résiste à des tests systématiques et rigoureux et qu’une autre ne la remplace pas avantageusement dans le cours de la progression scientifique, nous pouvons dire que cette théorie a « fait ses preuves » ou qu’elle est « corroborée ». » ( La logique de la découverte scientifique )

 

 

La croyance, raison et culture:

 

 

3) Texte de Freud: Les êtres humains qui ont été éduqués à une connaissance rationnelle peuvent se passer de la croyance religieuse sans dommage pour la culture. En revanche, pour le maintien des civilisations humaines, il est nécessaire que ceux qui ne sont pas instruits continus à croire en Dieu.

 

 

Il y a peu à craindre pour la civilisation de la part des hommes cultivés et des travailleurs intellectuels. Les mobiles d’ordre religieux commandant un comportement culturel seraient chez eux remplacés sans bruit par d’autres mobiles d’ordre temporel ; de plus ils sont, pour la plupart, eux-mêmes porteurs de la culture. Mais il en va autrement de la grande foule des illettrés, des opprimés, qui ont de bonnes raisons d’être des ennemis de la civilisation. Tant qu’ils n’apprennent pas que l’on ne croit plus en Dieu, tout va bien. Mais ils l’apprennent, infailliblement, même si cet écrit n’est pas publié. Et ils sont prêts à admettre les résultats de la réflexion scientifique, sans qu’en échange se soit produite en eux l’évolution que le penser scientifique a en l’esprit humain. Le danger n’existe-t-il pas alors que ces foules, dans leur hostilité contre la culture, n’attaquent le point faible qu’ils ont découvert en leur despote ? Il n’était pas permis de tuer son prochain pour la seule raison que le bon Dieu avait défendu et devait venger durement le meurtre en cette vie ou dans l’autre; on apprend maintenant qu’il n’y a pas de bon Dieu, qu’on n’a pas à redouter sa vengeance; alors on tue son prochain sans aucun scrupule et l’on n’en peut être empêché que par la force temporelle. Ainsi ou bien il faut contenir par la force ces foules redoutables et soigneusement les priver de toute occasion d’éveil intellectuel, ou bien il faut réviser de fond en comble les rapports de la civilisation à la religion. (L’avenir d’une illusion)

 

 

Technique et liberté:

 

 

4) Texte de Simone Weil: Les progrès techniques sont plus ambivalents qu’il n’y paraît. Certes certains hommes maîtrisent ces progrès. Mais d’autres, les ouvriers par exemple, sont réduits à être au service des machines au lieu de les dominer.

 

L’instant décisif, quant à l’asservissement du travailleur, n’est plus celui où, sur le marché du travail, l’ouvrier vend son temps au patron, mais celui où, à peine le seuil de l’usine franchi, il est happé par l’entreprise. On connaît, à ce sujet, les terribles formules de Marx : « Dans l’artisanat et la manufacture, le travailleur se sert de l’outil ; dans la fabrique, il est au service de la machine. » […] Si l’on néglige la manufacture, qui peut être regardée comme une simple transition, on peut dire que l’oppression des ouvriers salariés, d’abord fondée essentiellement sur les rapports de propriété et d’échange, au temps des ateliers, est devenue par le machinisme un simple aspect des rapports contenus dans la technique même de la production. À l’opposition créée par l’argent entre acheteurs et vendeurs de la force de travail s’est ajoutée une autre opposition, créée par le moyen même de la production, entre ceux qui disposent de la machine et ceux dont la machine dispose. L’expérience russe a montré que, contrairement à ce que Marx a trop hâtivement admis, la première de ces oppositions peut être supprimée sans que disparaisse la seconde. Dans, les pays capitalistes, ces deux oppositions coexistent, et cette coexistence crée une confusion considérable. Les mêmes hommes se vendent au capital et servent la machine ; au contraire, ce ne sont pas toujours les mêmes hommes qui disposent des capitaux et qui dirigent l’entreprise. (« Allons nous vers la révolution prolétarienne ? »)

 

 

La culture et les échanges:

 

 

5) Texte de Mauss: Le fondement de la culture ne se trouve pas dans les échanges économiques qui reposent sur des contrats marchands et l’intérêt égoïste. En effet, les cultures humaines reposent sur des échanges de biens symboliques qui ont une valeur morale.

 

 

« Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d’un marché passé entre les individus. D’abord, ce ne sont pas des individus, ce sont des collectivités, qui s’obligent mutuellement, échangent et contractent ; les personnes présentes au contrat sont des personnes morales : clans, tribus, familles, qui s’affrontent soit en groupes se faisant face sur le terrain même, soit par l’intermédiaire de leurs chefs, soit de ces deux façons à la fois. De plus, ce qu’ils échangent, ce n’est pas exclusivement des biens et des richesses, des meubles et des immeubles, des choses utiles économiquement. Ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n’est qu’un des moments et où la circulation des richesses n’est qu’un des termes d’un contrat beaucoup plus général et beaucoup plus permanent. Enfin, ces prestations et contre-prestations s’engagent sous une forme plutôt volontaire, par des présents, des cadeaux, bien qu’elles soient au fond rigoureusement obligatoires, à peine de guerre privée ou publique. Nous avons proposé d’appeler toute ceci le système des prestations totales. Le type le plus pur de ces institutions nous paraît être représenté par l’alliance des deux fratries dans les tribus australiennes ou nord-américaines en général, où les rites, les mariages, la succession aux biens, les liens de droit et d’intérêt, rangs militaires et sacerdotaux, tout est complémentaire et suppose la collaboration des deux moitiés de la tribu. Par exemple, les jeux sont tout particulièrement régis par elles. Les Tlinkit et les Haïda, deux tribus de Nord-Ouest américain expriment fortement la nature de ces pratiques en disant que « les deux fratries se montrent respect ». (Essai sur le don).

 

 

Bonheur de l’humanité et technique:

 

 

6) Texte de Freud: Les êtres humains ont espéré le bonheur des progrès de la raison scientifique et des techniques. Celles-ci ont certes conduit à des progrès matériels (confort, santé physique…). Mais, ces techniques n’ont pas réalisé l’intégralité de l’idéal de bonheur: paix, égalité sociale…

 

 

Au cours des dernières générations, l’humanité a fait accomplir des progrès extraordinaires aux sciences physiques et naturelles et à leurs applications techniques : elle a assuré sa domination sur la nature d’une manière jusqu’ici inconcevable. Les caractères de ces progrès sont si connus que l’énumération en est superflue. Or, les hommes sont fiers de ces conquêtes, et à bon droit. Ils croient toutefois constater que cette récente maîtrise de l’espace et du temps, cet asservissement des forces de la nature, cette réalisation d’aspirations millénaires, n’ont aucunement élevé la somme de jouissance qu’ils attendent de la vie. Ils n’ont pas le sentiment d’être pour cela devenus plus heureux. On devrait se contenter de conclure que la domination de la nature n’est pas la seule condition du bonheur, pas plus qu’elle n’est le but unique de l’oeuvre civilisatrice, et non que les progrès de la technique sont dénués de valeur pour notre bonheur.

 


Liste textes STG – oral 2012

Textes de l’oral de rattrapage

Terminales STG

 

La Croyance et la vérité:

 

1) Kant: « Croyance: opinion, foi et savoir »:

 

« La croyance est un fait de notre entendement susceptible de reposer sur des principes objectifs, mais qui exige aussi des causes subjectives dans l’esprit de celui qui juge. Quand elle est valable pour chacun, en tant du moins qu’il a de la raison, son principe est objectivement suffisant et la croyance se nomme conviction. Si elle n’a son fondement que dans la nature particulière du sujet, elle se nomme persuasion. La croyance, ou la valeur subjective du jugement, par rapport à la conviction (qui a en même temps une valeur objective) présente les trois degrés suivants : l’opinion, la foi et la science. L’opinion est une croyance qui a conscience d’être insuffisante aussi bien subjectivement qu’objectivement. Si la croyance n’est que subjectivement suffisante et si elle est tenue en même temps pour objectivement insuffisante, elle s’appelle foi. Enfin la croyance suffisante aussi bien subjectivement qu’objectivement s’appelle science. La suffisance subjective s’appelle conviction (pour moi-même) et la suffisance objective, certitude (pour tout le monde). »

 

2) Marx: Foi religieuse et savoir : « La religion est l’opium du peuple » :

 

« Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même, ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c’est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l’arôme spirituel. La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions.[…] La critique de la religion détruit les illusions de l’homme pour qu’il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l’âge de la raison, pour qu’il gravite autour de lui-même, c’est-à-dire de son soleil réel. »

 

3) Bachelard: Opinion et savoir: « La science s’oppose à l’opinion »:

 

La science, dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion ; de sorte que l’opinion a, en droit, toujours tort. L’opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l’opinion : il faut d’abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire * , une connaissance vulgaire provisoire. L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit.

 

L’expérience:

 

4) Locke: « Toute connaissance vient de l’expérience »:

 

 Supposons donc qu’au commencement l’âme est ce qu’on appelle une table rase, vide de tous caractères, sans aucune idée, quelle qu’elle soit. Comment vient-elle à recevoir des idées ? Par quel moyen en acquiert-elle cette prodigieuse quantité que l’imagination de l’homme, toujours agissante et sans bornes, lui présente avec une variété presque infinie ? D’où puise-t-elle tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? A cela je réponds en un mot, de l’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances, et c’est de là qu’elles tirent leur première origine. Les observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles, ou sur les opérations intérieures de notre âme, que nous apercevons et sur lesquelles nous réfléchissons nous-mêmes, fournissent à notre esprit les matériaux de toutes ses pensées. Ce sont là les deux sources d’où découlent toutes les idées que nous avons, ou que nous pouvons avoir naturellement.

 

L’art et la technique:

 

5) Hegel: La technique fait de nous des êtres de culture

 

Cette conscience de lui même l’homme l’acquiert de deux manières: théoriquement, en prenant conscience de ce qu’ il est intérieurement de tous les mouvements de son âme, de toutes les nuances de ses sentiments en cherchant à se représenter à lui-même tel qu’il se découvre par la pensée, et à se reconnaître dans cette représentation qu’ il offre à ses propres yeux. Mais l’ homme est également engagé dans des rapports pratiques avec le monde extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de transformer ce monde, comme lui même, dans la mesure où il en fait partie, en lui imprimant son cachet personnel. Et il le fait, pour encore se reconnaître lui même dans la forme des choses, pour jouir de lui même comme d’une réalité extérieure. On saisi déjà cette tendance dans les premières impulsions de l’ enfant : il veut voir des choses dont il soit lui même l’ auteur, et s’ il lance des pierres dans l’ eau c’ est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont son oeuvre dans laquelle il retrouve comme un reflet de lui même. Ceci s’ observe dans de multiples occasions et sous les formes les plus diverses jusqu’ a cette sorte de reproduction de soi même qu’est une oeuvre d’ art. A travers les objets extérieurs il cherche à se retrouver lui même. Il ne se contente pas de rester lui même tel qu’ il est: il se couvre d’ ornements. Le barbare pratique des incisions à ses lèvres, à ses oreilles, il se tatoue … Toutes ces pratiques n’ ont qu’ un seul but : l’ homme ne veut pas rester tel que la nature l’ a fait. »

 

6) Hegel:  L’art suppose une maîtrise technique

 

« L’idée essentielle qu’il nous faut noter est que, même si le talent et le génie de l’artiste comportent un moment naturel (don), ce moment n’en demande pas moins essentiellement à être formé et éduqué par la pensée, de même qu’il nécessite une réflexion sur le mode de sa production ainsi qu’un savoir-faire exercé et assuré dans l’exécution. Car l’un des aspects principaux de cette production est malgré tout un travail extérieur, dès lors que l’oeuvre d’art a un côté purement technique qui confine à l’artisanal, surtout en architecture et en sculpture, un peu moins en peinture et en musique, et dans une faible mesure encore en poésie. Pour acquérir en ce domaine un parfait savoir-faire, ce n’est pas l’inspiration qui peut être d’un quelconque secours, mais seulement la réflexion, l’application et une pratique assidue. Or il se trouve qu’un tel savoir-faire est indispensable à l’artiste s’il veut se rendre maître du matériau extérieur et ne pas être géné par son âpre résistance ».

 

 

La liberté:

 

7) Descartes: La liberté d’indifférence est le plus bas degrés de la liberté

 

Car afin que je sois libre, il n’est pas nécessaire que je sois indifférent à choisir l’un ou l’autre des deux contraires ; mais plutôt, d’autant plus que je penche vers l’un, soit que je connaisse évidemment que le bien et le vrai s’y rencontrent, soit que Dieu dispose ainsi l’intérieur de ma pensée, d’autant plus librement j’en fais choix et je l’embrasse. Et certes la grâce divine et la connaissance naturelle, bien loin de diminuer ma liberté, l’augmentent plutôt, et la fortifient. De façon que cette indifférence que je sens, lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d’aucune raison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt apparaître un défaut dans la connaissance, qu’une perfection dans la volonté ; car si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent.

 

Liberté, loi et justice:

 

8 )   Rousseau: Il ne faut pas confondre indépendance et liberté

 

« On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que même elles s’excluent mutuellement…Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre. Quiconque est maître ne peut être libre, et régner, c’est obéir […]
Il n’y a donc point de liberté sans Lois, ni où quelqu’un est au dessus des Lois : dans l’état même de nature, l’homme n’est libre qu’à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous.
Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux Lois, mais il n’obéit qu’aux Lois, et c’est pas la force des lois qu’il n’obéit pas aux hommes. Toutes les barrières qu’on donne dans les Républiques au pouvoir des Magistrats ne sont établies que pour garantir de leurs atteintes l’enceinte sacrée des Lois : ils en sont les Ministres, non les arbitres ; ils doivent les garder, non les enfreindre. Un peuple est libre, quelque forme qu’ait son Gouvernement, quand dans celui qui le gouverne il ne voit point l’homme, mais l’organe de la Loi. En un mot, la liberté suit toujours le sort des Lois, elle règne ou périt avec elles ; je ne sache rien de plus certain.»

 

Le bonheur:

 

9)      Sénèque: Bonheur et bien-être matériel

 

Ne va jamais croire qu’un homme qui s’accroche au bien-être matériel puisse être heureux. Celui qui tire sa joie de ce qui vient du dehors s’appuie sur des bases fragiles. La joie est entrée ? Elle sortira. Mais celle qui naît de soi est fidèle et solide. Elle croît sans cesse et nous escorte jusqu’à la fin. Tous les autres objets qui sont communément admirés sont des biens d’un jour. « Comment ? On ne peut pas en tirer utilité et plaisir ? » Personne ne dit cela. Mais à condition que ce soient eux qui dépendent de nous et non le contraire. Tout ce qui relève de la Fortune (1) est profitable, agréable, à condition que le possesseur se possède aussi et ne soit pas asservi à ses biens. En effet, ceux qui pensent que c’est la Fortune qui nous attribue le bien ou le mal se trompent. Elle accorde juste la matière des biens et des maux, et les éléments de base destinés chez nous à tourner au mal ou au bien. L’âme, en effet, est plus puissante que la Fortune. Pour le meilleur ou pour le pire, elle conduit elle-même ses affaires. C’est elle qui est responsable de son bonheur ou de son malheur.

 

(1) la Fortune : déesse personnifiant la chance, bonne ou mauvaise.

Synthèse cours STG

Résumé cours philosophie (programme STG):

 

 

Progression générale du cours:

 

La démarche philosophique consiste à partir de l’opinion immédiate. Celle-ci correspond à l’opinion que j’ai lorsque je me laisse guidé par ma sensibilité, mes sentiments, mes sens. Elle est relative et subjective.

Cependant, la démarche philosophique ne se limite pas à cette opinion immédiate et consiste à mettre en place une réflexion rationnelle – un raisonnement – qui nous permet d’accéder à un savoir objectif qui tend vers la connaissance de la réalité.

Les notions et leurs définitions

I) Thèse du sens commun

qui correspond à l’opinion sensible

II) Limites de la thèse du sens commun

III) Thèse établie par le raisonnement

La vérité:

correspondance entre

le savoir et la réalité

Savoir: affirmation objective établie par le raisonnement.

Opinion: affirmation qui peut être vraie ou fausse, mais qui n’est pas établie par un raisonnement.

La vérité correspondrait à mon opinion immédiate: “à chacun sa vérité”. L’opinion provient des sens ou de la coutume.

(Texte: Les tropes d’Agrippa)

Cette thèse est contradictoire: en effet, dire à chacun sa vérité, c’est dire une phrase qui serait valable pour tout le monde, alors que cette phrase dit qu’il ne peut pas y avoir de connaissance valable pour tout le monde.

Le savoir scientifique n’est pas établie seulement par l’expérience sensible. Il fait appel à l’objectivité du raisonnement.

Il tend vers la connaissance de la réalité. La vérité est un idéal d’adéquation de notre savoir et de la réalité. (Texte de Karl Popper)

Croyance et raison

Croyance: ce qui est tenu pour vrai

raison: capacité humaine de raisonner

L’opinion du sens commun consiste à opposer la croyance et le raisonnement.

La croyance serait une opinion ou une foi (par exemple religieuse)

Cependant, il faut que nous puissions distinguer les croyances subjectives et les connaissances objectives.

Il existe certaines croyances qui ne sont pas des croyances subjectives. Lorsque ces croyances sont établies par la raison, on parle de savoir.

(Texte de Kant: foi, opinion, savoir)

Croyance religieuse et raison

Foi: subjectivement suffisante et objectivement insuffisante

Opinion:

ni subjectivement,

ni objectivement suffisante.

La croyance religieuse relève de la foi ou de l’opinion

(Texte de Freud 1)

Cependant pour faire de la croyance religieuse un savoir, n’est-il pas possible de la démontrer ou de la réfuter par la raison ?

(Cf. Descartes)

(Texte de Marx)

Il n’est pas possible de prouver rationnellement une croyance religieuse qui ne repose pas sur une expérience tirée des sens. Par exemple, il n’est pas possible de prouver ou de réfuter l’existence de Dieu car nous n’en avons pas d’expérience sensible. (Cf. Kant)

érience:

a) opinion issue des sens ou de la pratique

b) dispositif visant à tester une théorie scientifique.

Toutes nos opinions proviennent de l’expérience sensible

(Texte de Locke)

et de l’expérience pratique tournée vers l’utilité.

Néanmoins, notre savoir ne peut pas se limiter à l’expérience sensible et pratique qui est subjective et relative.

Le savoir scientifique suppose de dépasser l’opinion sensible et la recherche de l’utilité. Il met en oeuvre un raisonnement. théorique

(Texte de Bachelard)

Néanmoins l’expérience scientifique ne peut pas prouver une théorie, mais seulement la réfuter

(Texte de Popper)

La culture et la technique

Culture: a) réalisations humaines, par opposition à la nature

b) les productions intellectuelles d’une société (synonyme de culture générale)

L’être humain peut apparaître comme un animal, comme un être naturel.

Cependant, il se distingue de l’animal en particulier par ses réalisations techniques.

La technique peut être considéré comme ce qui fait passer l’être humain de la nature à la culture. Tout ce qui est humain met en oeuvre des techniques. (Texte 1 de Hegel)

L’art et la vérité

art: a) synomyme de technique b) création de belles choses, beaux-arts.

L’art peut apparaître comme une copie qui s’adresse de la réalité aux sens (Cf. Platon)

Cependant, l’art ne s’adresse pas qu’à notre sensibilité, mais aussi à notre intelligence.

L’artiste met en oeuvre son intelligence pour produire une oeuvre d’art et il s’adresse à notre intelligence. (Cf. Hegel)

L’art et la technique

Technique:

moyens mis en oeuvre pour atteindre une fin, un but. Ils peuvent être issus:

a) de l’expérience b) des sciences

L’art peut apparaître comme supposant uniquement une idée originale

Mais dans ce cas, comment distinguer alors l’originalité de l’art de la simple excentricité ?

L’art ne suppose pas seulement une idée originale, mais également une technique (Texte 2 de Hegel)

Les techniques issues des sciences et la liberté

Les techniques modernes peuvent apparaître comme favorisant notre liberté dans la mesure où elles permettraient de réaliser tous nos besoins. (Cf. Adam Smith)

Néanmoins, ne devons-nous pas dépendant des techniques pour la réalisation de nos besoins ?

Ainsi on peut se demander si les machines sont au service des êtres humains ou si ce ne sont pas les êtres humains qui deviennent dépendant des machines et à leur service comme dans la production industrielle (Texte de Simone Weil)

Les échanges:

relation réciprocité par lesquels les êtres humains se transmettent des biens matériels et symboliques.

Les cultures humaines, contrairement aux animaux, semblent se caractériser par l’échange économique égoïste.

(Cf. Adam Smith)

Néanmoins, on peut se demander si les échanges économiques sont bien la base du lien social et si en réalité ils ne masquent pas un rapport d’exploitation économique.

(Cf. Marx)

Les sociétés humaines reposent bien sur des échanges, mais ils ne sont pas qu’économiques, mais également moraux (Texte de Mauss)

La liberté:

le fait de ne pas être contraint.

Au premier abord, la liberté semble pouvoir désigner le fait de faire ce que je veux.(Cf. Sartre)

On peut néanmoins se demander si une telle définition de la liberté est rationnelle. Cependant, cela signifierait que je serais plus libre dans l’erreur et le mensonge qu’en agissant de manière raisonnable. (Cf. Spinoza)

Par conséquent, être libre c’est faire ce que je veux, mais en agissant en accord avec les règles établies par mon raisonnement (Texte de Descartes)

La liberté et la loi

Loi: règle générale et impersonnelle

On peut penser qu’être libre, c’est faire ce qui me plaît (Cf. Hobbes)

Mais une telle conception de la liberté détruirait toute possibilité de vie en société puisque si tout le monde agissait ainsi sans règles communes, ce serait l’anarchie.

La démocratie est le régime de liberté où chacun est libre parce qu’il obéit à des règles qu’il a contribué à élaborer.

(Texte de Rousseau)

Justice et loi

Justice: a) ensemble des institutions judiciaires

b) idéal qui indique ce qui est légitime, ce qui devrait être.

Si on désobéit à des lois qui nous paraissent injustes, cela revient à faire ce qui me plaît (Cf. Hobbes)

Néanmoins, il est possible que l’injustice ne soit pas qu’un sentiment subjectif, mais repose sur une règle universelle: c’est le droit naturel.

Désobéir à une loi injuste est légitime si cela ne repose pas sur un sentiment subjectif, mais sur une règle rationnelle objective et universelle. (Cf. Kant)

L’égalité, la loi et la justice

L’égalité devant la loi est un principe de justice qui permet à tous, de manière juste, d’être libre. (Cf. Rousseau)

Néanmoins, l’égalité devant la loi ne suffit pas toujours à établir la justice car il existe des différences de circonstances.

L’équité est un principe de justice qui consiste dans le fait de mettre en oeuvre une inégalité de manière à rétablir davantage d’égalité.

(cf. Rawls)

Le bonheur individuel

Bonheur: Renvoi un hasard heureux. Le bonheur est un état idéal de satisfaction complète à la fois physique et morale.

On peut penser que le bonheur consisterait à réaliser tous ses désirs et dans le plaisir.

Néanmoins, le bonheur est un état de sérénité. Or les désirs sont insatiables et le plaisir éphémère. On peut alors se demander si la raison peut nous permettre d’atteindre le bonheur ? (Texte de Sénèque)

Le bonheur est un idéal de l’imagination. C’est un idéal que tout le monde poursuit, mais tout le monde ne lui donne pas le même contenu. (Cf. Kant)

Le bonheur de l’humanité et technique

Les progrès scientifiques et techniques permettent de réaliser les aspects physique du bonheur de l’humanité tels que les progrès médical (Texte de Freud 2)

Néanmoins, l’idéal de bonheur de l’humanité ne consiste pas seulement dans des aspects matériels. Il comprend un idéal de paix et de justice sociale.

L’action ne peut pas s’appuyer sur les sciences et les techniques pour réaliser le bonheur de l’humanité. L’action politique met en oeuvre les conditions de possibilité d’une société juste. La recherche de bonheur est un idéal relatif à chaque individu. (cf. Rawls)

 

Repères:

Subjectif: point de vue relatif à un sujet, à une personne qui dit « je »

Objectif:  l’objet tel qu’il est, qui n’est pas déformé par un point de vue.

Absolu: qui n’est pas relatif, qui ne dépend pas d’un point de vue, ou des circonstances.

Relatif: qui dépend, qui change en fonction d’un point de vue subjectif ou des circonstances.

Universel: qui est le même pour tous

Particulier: qui est propre à un groupe de personnes

Individuel: qui est propre à une seule personne, à un individu.

Légal: qui correspond aux lois de la société, aux décisions des tribunaux.

Légitime: qui correspond à un idéal de justice, à ce qui est juste.

Contrainte: fait physique contre lequel je ne peux rien, qui s’oppose à ma liberté.

Obligation: règle morale ou juridique. Je peux y obéir ou y désobéir.

Egalité: principe de justice qui consiste à traiter tout le monde de la même manière.

Equité: principe de justice qui consiste à traiter différemment les personnes en fonction

des circonstances, à les traiter proportionnellement.

Principales difficultés des élèves et défauts des copies

Principaux défauts des copies et difficultés types des élèves:

 

En dissertation (Terminales Générales et STG):

 

1. Lecture du sujet de dissertation:

Des difficultés portent souvent sur les relations logiques entre les termes du sujet. La structure logique du sujet est mal comprise

 

2. Rédaction de l’introduction:

 

– le sujet n’est pas énoncé dans l’introduction

– l’analyse des termes du sujet donne lieu à des définitions qui ne sont pas articulées logiquement, mais juxtaposées.

– confusion entre la question du sujet et le problème philosophique

– difficultés à formuler le problème

– Juxtaposition dans l’annonce de plan et non pas progression logique

 

3. Developpement

 

– Substitution de l’argumentation par des exemples

– Difficultés à construire la structure logique d’un argument

– Absence de transition entre les parties

– Absence de références philosophiques ou usage trop allusif des références ou usage sous forme d’affirmations sans restitution de l’argumentation de l’auteur

 

4. Conclusion

– absence de reprise synthétique du raisonnement suivi

– Relativisme dogmatique

– formulation d’ouverture maladroite

 

Explication de texte (Terminales générales):

 

1.Introduction:

– La thèse de l’auteur n’est pas énoncée, ou de manière trop vague

– Le problème philosophique n’est pas énoncé

– Le ou les thèses auxquels s’oppose l’auteur ne sont pas cernées.

– La formulation du mouvement du texte est trop vague

 

2. Developpement

– Contre-sens dans la lecture du texte

– Le détail du texte n’est pas étudié: le discours est trop lointain

– Certains passages sont passés sous silence

– La structure logique du texte n’est pas mise en valeur.

– Le texte n’est pas expliqué: les dimensions implicites du raisonnement ne sont pas explicitées

– Paraphrase: l’analyse ne met pas en perspective: à quoi s’oppose l’auteur et quels sont les implicites de son discours

 

3. Conclusion:

La reprise du mouvement du texte n’est pas effectuée ou de manière trop vague

 

buy windows 11 pro test ediyorum