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Histoires de beauté

Ah la beauté, elle nous fascine, nous fait rêver, nous interroger. Mais qu’est-ce donc que cette chose apparemment superflue que s’est octroyée notre univers ? Pourquoi existe-t-elle si elle n’a pas de raison d’être ? Et surtout, pourquoi donc nous fascine-t-elle à ce point ? Ces questions aucun de vous ne se les pose au quotidien et pourtant elles vous fascinent et façonnent votre vie. N’ai-j point raison ? Que diriez-vous donc de les creuser à mes côtés ? Nous allons retirer le voile pudique qui recouvre cet aspect de notre réalité que nous appelons beauté.

La beauté qu’est-ce que c’est ?

Nous qualifions de « beau » tout ce qui revêt à nos yeux un certain attrait, un certain charme qui, tout d’abord, est esthétique. La beauté c’est la grâce alliée à la légèreté,  la finesse et l’harmonie des traits. Dans notre société matérialiste, l’on s’est dores et déjà accordé sur des canons de  beauté, c’est à dire certains critères communs permettant de définir ce qu’est la beauté et de s’entendre sur le sujet. Oui parce que bien malheureusement, il nous a fallu des siècles de controverses ontologiques et artistiques pour en arriver à définir en quelques mots que chacun puisse reconnaître ce qu’est la véritable esthétique. L’on dispose de pas mal d’exemples de beauté esthétique qui dans le sens commun, sont devenus des références en la matière ; par exemple la Joconde de Leonardo Da Vinci (remarquez que j’écris son nom à l’italienne) ou encore les immenses peintures de la chapelle sixtine créées par Michel-Ange. On a toutefois bien plus de mal à évaluer la beauté dans un texte littéraire ou encore dans un événement naturel, d’où notre prochaine interrogation : la Beauté est-elle une entité en elle-même ? Ou doit-on la percevoir en fonction de notre capacité de perception ?

Tout le monde peut il voir la même beauté ?

Ah la sempiternelle question que voilà… imaginez donc ! Depuis des générations, tous les plus éminents critiques d’art et adeptes de l’ontologie se déchirent, luttent pour pouvoir imposer leur vision de la chose que l’on nomme symboliquement le Beau. Mais s’ils avaient tort ? Si le Beau n’était pas une entité définissable et immuable ? Car après tout, l’on entend souvent dans les cours de récréation  des phrases telles que : « ah il/elle est moche tu ne trouves pas ? » « Moi je trouve qu’il/elle a un certain charme… ». Bon je vous l’accorde, mon imitation manquait de réaliste, mais passons ce léger détail sans grande importance. L’important avec cet exemple était de montrer une chose essentielle : nous n’avons pas tous la même vision de la beauté et du Beau. Et pourquoi donc me direz-vous ? Eh bien parce que ce que nous trouvons beau n’est jamais que ce qui entre en conformisme avec notre mode de pensée et notre façon de voir le monde et la vie. Ainsi, un lecteur assidu trouvera certaines lignes de Zola (auteur honni des jeunes élèves de collège et lycée)particulièrement magnifiques, alors qu’un néophyte y verra pour sa part un immense ramassis de descriptions obscures et de phrases à rallonge (et j’exagère à peine !). Mais pourquoi donc avons-nous des visions aussi disparates de ce qui est beau ? Tel est le point suivant.

Une beauté ou des beautés ?

Finalement, il semble impossible de dire ce qu’est réellement la beauté puisqu’elle prend un sens différent pour chacun de nous. Or cela même conduit à réaliser quelque chose d’essentiel : alors que tout cela est différent, nous l’appelons tout de même « beauté ». Nous parlons même toujours de « la beauté »; étrange non ? Eh bien pas tant que ça, cela met juste en  valeur l’une des caractéristiques de la véritable beauté : sa singularité. En effet tout ce qui est beau existe au singulier et donc, tout ce que l’on considère comme une caractéristique de la beauté est singulier et n’appartient qu’à une forme de beauté bien particulière. Il en résulte que la beauté peut prendre des aspects infinis et demeurer telle quelle : c’est notre ultime point dans cette petite réflexion sur la beauté. Car si la beauté peut revêtir des formes infinies et diverses, elle possède bien une autre caractéristique que nous connaissons tous : sa brièveté. Entendons-nous là dessus, la beauté ne vient pas pour repartir, c’est juste que, comme toute chose de cet univers tangible, elle est soumise aux lois de l’espace et (surtout) du Temps. En cela les deux propositions n’en font qu’une, car ce qui est singulier dans l’espace l’est également dans le Temps. C’est parce que la beauté est singulière donc, que son existence est fragile et qu’elle prend tout son sens à nos yeux.

Une bonne conclusion serait de bien évidemment vous dire de faire très attention à ce que vous trouvez beau etc. etc. mais… ça n’a rien de très novateur donc j’éviterai. A la place, je vous dirai ceci : toute forme de vie quelle qu’elle soit aspire à la beauté, aussi, efforcez-vous également de rechercher cette beauté en chacun et en chaque chose, car c’est seulement en la recherchant du plus profond de vous-mêmes que vous pourrez l’apercevoir, cachée derrière la façade qui compose l’image que vous avez sous les yeux.

Arnaud