« Plus jamais ça »

« Un jour au mauvais endroit » est une chanson écrite par Calogero et Marie Bastide en 2014 qui rend hommage à Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt. Cette chanson est touchante car le chanteur se met à la place de l’un des disparus et, à partir d’un exemple précis, dénonce la violence de notre société actuelle. D’après chartsinfrance.net, le chanteur aurait demandé son avis à la mère de Kevin Noubissi avant de diffuser son morceau.

 

Calogero a été particulièrement touché par ce drame car il a lui aussi grandi à Echirolles, en Isère (à environ une heure et demie de la frontière suisse) et qu’il s’est lui aussi battu pour un regard en croix, cependant il n’a jamais entendu parler de mort. On peut trouver son interview sur leparisien.fr.

 

Revenons sur l’histoire de Kevin et Sofiane. Il s’agissait de deux amis âgés de vingt-et-un ans. Un jour, il y aurait eu une altercation entre le petit frère de Kevin et celui d’un autre jeune de leur âge nommé Mohamed. Kevin se serait interposé et aurait exigé des excuses. Mohamed l’aurait ensuite mal pris, alors il serait parti avec plusieurs de ses amis (une dizaine) armés de couteaux, de battes de baseball et autre. Kevin serait mort sur le coup avec huit coups de couteaux et Sofiane a rendu l’âme un peu plus tard, ayant lui reçu vingt-neuf blessures par arme blanche.

Cette catastrophe s’est produite en septembre 2012.

Le plus désolant est qu’il ne s’agissait même pas d’une guerre de gang. Ce que je veux dire, c’est qu’ils ne sont pas morts pour une «raison» (un territoire, de la drogue ou autre…), il s’agissait uniquement d’une vengeance pour une futilité. C’était de la violence gratuite.

D’après lemonde.fr, les agresseurs étaient connus des services de police. Il me semble important de dire qu’ils avaient entre dix-sept et vingt-deux ans et que seul Mohamed avait un emploi (dans l’armée). Les autres auraient apparemment passé leur temps adossés aux murs de leur quartier et sur leur playstation.

Cela peut aussi nous amener à nous demander plusieurs choses, comme par exemple : est-ce normal qu’une simple dispute entre deux enfants se soit terminée en règlement de compte (avec deux morts) ? Qu’il y ait tant de violence dans la rue ? Que personne n’ait vu cette bande d’une dizaine de personnes et ne soit intervenu ? Et aussi, ces jeunes gens auraient-ils agi ainsi s’ils avaient eu un emploi ?

 

«Plus jamais, plus jamais, plus jamais ça», voici des paroles importantes de la chanson. Comment pourrait-on limiter la violence ? Personnellement, je pense que dès (et même surtout à) notre âge, on a la possibilité de faire quelque chose. La violence gratuite est quelque chose que l’on peut difficilement empêcher, mais on peut lutter contre la violence en général. Il faut parler au maximum des sujets méconnus ou mal considérés (homosexualité, handicap…), intervenir si on entend une discrimination, aller vers les personnes rejetées afin de les intégrer au lieu de laisser les autres les regarder comme des bêtes de foire, ne pas juger les gens car on ne peut jamais vraiment connaître quelqu’un et chaque personne agit différemment.

L’une des choses principales qu’il est important de ne pas oublier, c’est que la haine vient majoritairement de la peur. Les gens ont peur de la différence donc vont rejeter voire mener la vie dure aux personnes qu’ils considèrent comme bizarre. Pourtant, en quoi le fait de ne pas être comme tout le monde est un mal ?

Je trouve désolant que certaines personnes perdent leur personnalité en or pour se faire intégrer, qu’on soit forcément rangé en catégories dont on peut difficilement sortir, qu’on voit encore des personnes seules, d’autres qui ne trouvent jamais de mains secourables (exemple de Robert dans La Vague, un livre écrit par Todd Strasser), qu’il y ait tant de discriminations…

Natacha