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Culture : expo Dubuffet

« Jean Dubuffet, un barbare en Europe », du 8 septembre au 28 février 2021 au Musée d’ethnographie de Genève.
Exposition : Dubuffet, défricheur de l’inclassable par Letizia Dannery, dans l’Express
Jean Dubuffet devant un mur de grafitti (détail), à Vence, en 1959.

Jean Dubuffet devant un mur de grafitti (détail), à Vence, en 1959. ©Archives Fondation Dubuffet, Paris/ J. Craven

En quête d’une vérité artistique détachée des codes culturels dominants, Jean Dubuffet découvre en Suisse ce qu’il baptise « art brut ». Le musée d’ethnographie de Genève éclaire le parcours de cet artiste collectionneur atypique.

A l’été 1945, accompagné de ses amis Jean Paulhan et Le Corbusier, Jean Dubuffet (1901-1985) se rend en Suisse, pays où il a déjà séjourné à plusieurs reprises, mais qu’il arpente cette fois en prospecteur. Il y visite des hôpitaux psychiatriques et des prisons, où il se constitue un réseau d’intermédiaires qui alimenteront sa future collection. C’est le début de l’aventure « art brut ».

Eugène Pittard, le directeur du musée d’ethnographie de Genève (MEG), inauguré à l’été 1941, présente à Dubuffet le médecin aliéniste Charles Ladame, qui expose des productions de patients au sein de son « petit musée de la Folie ». Ces oeuvres signées Joseph Heuer, Robert Gie ou Berthe Urasco appartiennent aujourd’hui à la Collection de l’art brut à Lausanne, à laquelle Dubuffet a légué en 1971 ses trouvailles, rassemblées durant plus de trois décennies. C’est lors de ce séjour en terre helvète, un demi-siècle plus tôt, qu’il avait baptisé « art brut » ces productions issues de « fous » et de marginaux de toute sorte « indemnes de culture artistique »…