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Le digital au service du bien-être animal… le saviez-vous ?

Capteurs, caméras, GPS… Le digital au service du bien-être animal

Article par Marie Nicot publié le 08/05/2021 dans l’hebdo de l’Express du 12 mai

Les éleveurs s’équipent de nombreux outils numériques pour observer et améliorer les conditions de vie des cheptels. Ils espèrent aussi rassurer le consommateur.

Agressivité, stress, toux, boiteries..., tout est enregistré sur l'application mobile Tibena, élaborée par la coopérative Terrena. (Illustration : Patrick George/Debutart)

Agressivité, stress, toux, boiteries…, tout est enregistré sur l’application mobile Tibena, élaborée par la coopérative Terrena. (Illustration : Patrick George/Debutart)

 

« Chaque mois, Dominique Grasset, éleveur de volailles au May-sur-Evre en Maine-et-Loire, s’installe au milieu du poulailler. Attentif, concentré, il scrute, sent, écoute. Avec l’aide d’un technicien, il renseigne une grille de cinquante indicateurs sur le bien-être des poulets de chair. « Nous observons les toilettages, s’ils picorent, s’étirent, battent des ailes… »

Agressivité, stress, toux, boiteries…, tout est enregistré sur son application mobile Tibena, élaborée par la coopérative Terrena (marques Fermier d’Ancenis, Père dodu, Val nantais…) et l’association de défense des animaux CIWF (Compassion in World Farming). Tout autour des volailles, des capteurs indiquent également la température du bâtiment, l’hydrométrie, le taux de CO2, la luminosité… Autant de données moulinées par l’ordinateur de bord pour le pilotage de cette basse-cour 3.0. Comme en témoigne la Semaine de l’agriculture française, programmée en partie sur Internet le 13 mai (semainedelagri.fr) afin de remplacer le Salon de l’agriculture, annulé pour cause de pandémie, le monde de l’élevage prend le virage du numérique pied au plancher.

Mesurer avec précision le bien être des animaux

Et, chose nouvelle, la technologie n’est désormais plus seulement mise au service de la seule productivité. Capteurs, GPS et caméras saisissent – enfin – le comportement, les réactions et les émotions des animaux pour adapter les pratiques… et rassurer un grand public de plus en plus sensible à la cause animale. En amont, des chercheurs se sont mobilisés au sein de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et de l’école vétérinaire de Lyon, VetAgroSup, pour élaborer des critères d’évaluation fiables sans tomber dans l’anthropomorphisme.

Certes, depuis la fin des années 1990, le robot de traite permettant aux vaches de se diriger à volonté vers l’automate permet déjà de repérer d’éventuelles fièvres ou infections. Des machines qui exigent un investissement de 150000 euros… ».