Archives mensuelles : septembre 2021

France inter : « Pollution numérique : voyage au bout d’un like »

« Pollution numérique : voyage au bout d’un like »

sur France Inter, 54 minutes, mardi 21 septembre 2021 par Mathieu Vidard
Et, si votre « like » avait bien plus d’impact environnemental que vous ne pouviez l’imaginer ?
Alors que le maître mot du monde numérique est « dématérialisation » il existe bel et bien un impact matériel et palpable.
A lire sur :

A ne pas manquer : Exposition au château de Fontainebleau : « Un palais pour l’Empereur. Napoléon Ier à Fontainebleau »

A ne pas manquer : EXPOSITION AU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU

Un palais pour l’Empereur. Napoléon Ier à Fontainebleau

Jusqu’au 3 janvier 2022
Avec la participation du musée de l’Armée

Du 15 septembre 2021 au 3 janvier 2022, le château de Fontainebleau présente, à travers plus de deux cents œuvres, un visage méconnu de la « maison des siècles, la vraie demeure des rois » et une période fondamentale de l’histoire du château.

Fontainebleau connut sous le Premier Empire (1804-1815) une période particulièrement fastueuse grâce au nouveau souffle rendu au palais, sans affectation et vidé de son mobilier au lendemain de la Révolution, grâce aussi à la vie brillante qui s’y est déroulée. C’est une seconde renaissance qui s’amorce. Au gré des séjours de Napoléon Ier (1804, 1807, 1809, 1810), riches d’événements politiques ou familiaux, le profond attachement de l’Empereur pour le palais se confirme. En faisant restaurer à grands frais l’ancienne maison des rois de France, sous la houlette des architectes Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine, l’Empereur montre la place éminente qu’il souhaite redonner à Fontainebleau parmi les autres résidences impériales, telles que les Tuileries, Saint Cloud, Compiègne, Rambouillet..

L’enjeu de l’exposition est de mettre en valeur l’œuvre de Napoléon à Fontainebleau et d’analyser la manière dont l’Empereur a investi le château. À travers plus de deux cents œuvres issues du fonds bellifontain (collections, bibliothèques et archives), mais aussi de collections publiques françaises et étrangères, se révèlent la somptuosité des aménagements de Joséphine, le luxe du mobilier destiné au palais, l’extraordinaire bibliothèque de l’Empereur ou encore la transformation de la galerie François Ier et les grands projets abandonnés à la chute du régime.

L’exposition développera des thèmes aussi variés que l’architecture, la peinture, la sculpture, les jardins, les arts décoratifs, les bibliothèques, tout en illustrant aussi la « grande histoire ».

Quelle forme de vie pourrait-on trouver sur Mars ? Article de Science & Vie

Quelle forme de vie pourrait-on trouver sur Mars ?

Quelle forme de vie pourrait-on trouver sur Mars ?

« Les échantillons de sol martien, collectés par le rover Perseverance, devraient arriver sur Terre autour de 2031. Comment seront-ils analysés ? Peut-on y trouver de la vie ? Sous quelle forme ? Voici les enjeux d’une mission qui changera à jamais notre compréhension de la planète rouge.

C’est probablement l’une des opérations les plus importantes dans la recherche de vie extraterrestre. «Mars Sample Return» a pour but de ramener sur Terre les premiers échantillons récoltés sur Mars par le rover américain Perseverance. Ces derniers devraient être ramassés autour de 2031 par un autre rover, avant d’arriver sur Terre après un voyage de six mois dans l’espace. Trois scénarii sont alors possible :

1) On détecte une forme de vie dans les échantillons martiens

Découvrir des organismes vivant actuellement sur Mars, fantasme ou réalité plausible ?

«Ce n’est pas impossible que la vie existe encore», déclare le chercheur en géologie planétaire Pierre Beck. «Certaines bactéries sont très résistantes.» Dans un tel cas de figure, les scientifiques chercheraient à séquencer l’ADN des organismes mis au jour, pour voir si l’on peut faire un lien avec l’arbre du vivant terrestre. Si un lien peut être établi, alors il pourrait appuyer la théorie de la panspermie, selon laquelle la vie serait arrivée sur Terre par les météorites.

Mais la découverte de bactéries dans les échantillons rendrait leur manipulation plus difficile, car ces dernières pourraient contaminer la biosphère terrestre. C’est pourquoi les tubes abritant les extraits de roche et de sol devront impérativement être étanches et ultra-sécurisés.

2) On découvre des traces de vie passée

Nous pourrions tomber sur de micro-fossiles, sous forme de petits filaments, comme on en retrouve parfois sur notre planète.

De façon générale les scientifiques vont se mettre à la recherche de bio-signatures. Ces dernières peuvent prendre des formes multiples. Une abondance de molécules chirales (voir ci-dessous), la trace d’un mouvement (sur Terre, l’empreinte d’un dinosaure par exemple), certains minéraux assemblés suivant une forme particulière par l’activité biologique (comme les stromatolithes), la présence de molécules organiques complexes…

Grâce au rover Curiosity, nous savons qu’il y a plusieurs milliards d’années, Mars a été habitable. «Si la vie a existé, soit elle a disparu lorsque Mars a gelé, perdu son eau en surface et une partie de son atmosphère. Soit elle a pu continuer dans des niches en sous-surface, dans des formes qu’on ne connaît pas», nous confiait en juillet dernier Caroline Freissinet, chercheuse au CNRS.

3) On ne trouve ni vie actuelle, ni traces de vie passée

La nouvelle pourrait en décevoir quelques-uns… et dans le même temps, cela faciliterait la prise en charge des échantillons.

Même sans traces de vie, les grains martiens n’en restent pas moins exceptionnels. Ils donneront des informations précieuses sur l’histoire de Mars, de sa formation à aujourd’hui. Ces éléments pourront être comparés avec les données issues des météorites martiennes tombées sur Terre. Notre compréhension de la planète rouge sera considérablement améliorée. Notons d’ailleurs que ce n’est pas parce qu’il n’existe pas de vie dans les échantillons récoltés, qu’elle n’a jamais existé sur la planète…

Pourquoi veut-on ramener des extraits de Mars sur Terre ?

Cette mission inédite répond à plusieurs objectifs. Le premier, découvrir si la vie a existé sur Mars. Mais c’est aussi une opportunité pour mieux comprendre cette planète : était-elle active géologiquement ? Possédait-elle un champ magnétique?

Et puis, avant une future mission habitée sur Mars, les scientifiques souhaitent avant tout savoir si l’environnement est néfaste pour l’humain. Existe-t-il des nanoparticules toxiques ? De potentiels pathogènes biologiques ?

Jusqu’à présent, les seules mesures du sol martien dont on dispose sont celles effectuées par les rovers sur place -comme Curiosity, Perseverance, ou encore l’astromobile chinois Zhurong. Pour l’analyser plus finement, il est indispensable d’en ramener quelques fragments sur Terre.

Comment les échantillons de Mars seront-ils analysés ?

Les tubes seront tout d’abord placés dans des laboratoires de type P4, spécialisés pour abriter des micro-organismes très pathogènes. C’est la première étape, celle où l’on va chercher d’éventuelles traces biologiques.

Comme nous vous l’expliquions dans cet article, il existe différentes bio-signatures que l’on peut rechercher. Autrement dit, des traces qu’aurait pu laisser la vie si elle a existé.

En premier lieu, on cherche à observer la forme des molécules. Sont-elles symétriques dans un miroir plan mais non superposables (à l’image de nos mains) ? Autrement dit, sont-elles chirales ? Dans les molécules issues du vivant sur Terre, on observe une majorité de molécules de forme gauche. Si l’on constate cette même caractéristique dans les molécules des échantillons martiens, on peut supposer qu’elles soient issues d’un système vivant (même si cette seule observation est insuffisante). À moins qu’elles ne proviennent d’un système chimique inconnu jusqu’à alors, qui privilégie justement une forme plutôt qu’une autre.

Les scientifiques vont regarder s’il existe des molécules organiques et lesquelles. Certaines peuvent être considérées comme des bio-signatures, comme par exemple la chlorophylle.

Ils vont également rechercher une éventuelle présence d’eau. Pour cela, ils projetteront un faisceau de lumière infrarouge sur les grains martiens. L’eau absorbe l’infrarouge à des longueurs spécifiques, en fonction de sa forme: liquide, gazeuse ou solide. Ainsi, les chercheurs pourront déterminer la présence et l’état de l’eau dans l’échantillon.

De quoi les roches martiennes sont-elles constituées ?

Une fois les analyses effectuées en laboratoire sécurisé prouvant l’absence de pathogènes biologiques, les extraits de roche et de sol pourront sortir dans un porte-échantillon étanche.

De nouvelles mesures seront réalisées afin de déterminer la nature des roches.

Parmi elles, le laser vert «Raman» (aussi présent sur le rover Perseverance) caractérisera la nature des minéraux présents.

La projection d’un faisceau de rayons X donnera la composition atomique des échantillons. Pour cela, ils seront placés dans un «énorme tunnel» appelé synchrotron. Ce dernier met en mouvement des électrons de manière extrêmement rapide, et lorsqu’on dévie leur trajectoire, ils perdent de l’énergie et produisent des rayons X. Cette technologie permet d’examiner de manière extrêmement fine une roche en révélant la nature des atomes et la façon dont ils sont assemblés.

La technique de diffraction des rayons X donnera la structure cristalline des minéraux présents: c’est-à-dire la position et le placement de chaque atome dans la matière. En effet, certains minéraux peuvent avoir la même composition chimique mais un arrangement atomique différent. Pour les distinguer, on projette des rayons X sur l’échantillon, qui sont déviés par les atomes. Leur déviation (ou diffraction) donne des indications sur l’arrangement des atomes au sein du cristal.

«Pour chaque mesure, il est très important de savoir où la roche a été collectée, à quelle profondeur et dans quel contexte, afin de faire le lien entre les observations locales et la géologie globale de la planète», précise le chercheur Pierre Beck.

Selon le type de roche, les mesures seront différentes. Les roches sédimentaires sont particulièrement intéressantes dans la recherche de traces du vivant. Les roches magmatiques, elles, permettront d’en savoir plus sur le magnétisme de la planète rouge.

Des échantillons martiens sur Terre : le graal des exobiologistes

Vous l’aurez compris, les extraits de la planète Mars seront analysés sous toutes les coutures, grâce aux outils les plus sophistiqués existant aujourd’hui.

Où seront-ils dépouillés ? À l’heure actuelle, le protocole de retour des prélèvements n’est pas encore arrêté. Il reste dix ans à l’Agence spatiale américaine et l’Agence spatiale européenne pour le décider. La France aura-t-elle un rôle à jouer ? Espérons-le. Déjà très impliquée dans la mission du rover Perseverance (pour qui elle a fourni la caméra SuperCam), il serait dommage qu’elle ne le soit pas dans cette exploration historique… ».

Maladie d’Alzheimer : le rôle de nos gènes de mieux en mieux compris

Maladie d’Alzheimer : le rôle de nos gènes de mieux en mieux compris

Contrairement à une idée reçue, notre patrimoine génétique compte pour beaucoup dans la survenue de cette pathologie. Des chercheurs français enchaînent les découvertes.

Dans l’Express, par Stéphanie Benz le 21/09/2021

« Quand l’un de ses parents souffre de la maladie d’Alzheimer, il est souvent difficile de ne pas se demander si l’on ne va pas finir par en être atteint soi-même. Depuis les années 1930, les médecins savent qu’il existe de très rares formes héréditaires de cette pathologie, qui se transmet alors de génération en génération dans les familles touchées. Mais elles concernent moins de 1% des malades et se déclenchent souvent à des âges précoces. Qu’en est-il des 99% restants ? Longtemps, on a cru que ce mal dont souffrent 900 000 personnes en France était la faute à pas de chance, à l’environnement, ou à une hygiène de vie inadaptée. Ou peut-être les trois à la fois. Mais si tous ces facteurs jouent un rôle, il apparaît désormais que nos gènes se trouvent aussi largement en cause.

« Des études d’épidémiologie génétique faites sur des jumeaux monozygotes et dizygotes ont montré que la composante génétique joue en population générale dans 60% à 80% des cas de maladie d’Alzheimer« , indique Jean-Charles Lambert, directeur de recherche à l’Inserm, rattaché à l’Université de Lille. Cette découverte, rendue possible par la constitution de registres de jumeaux dans les pays du nord de l’Europe, date du milieu des années 2000. Depuis, son équipe et celle du Pr Gaël Nicolas à Rouen, en partenariat avec d’autres chercheurs un peu partout en Europe, n’ont eu de cesse de traquer les gènes impliqués.

Ces travaux présentent de multiples intérêts. « Il s’agit d’abord de mieux comprendre les mécanismes en cause, et leur imbrication », souligne Jean-Charles Lambert. Chaque gène ou groupe de gènes peut en effet correspondre à une voie biologique, rendue dysfonctionnelle par une mutation. Alors que cette pathologie reste encore très mystérieuse, ces travaux fondamentaux s’avèrent un préalable indispensable au développement de thérapies efficaces. Mais il y a plus prometteur encore : « A l’avenir, quand tous les gènes auront été identifiés, nous espérons pouvoir prédire qui est très à risque, modérément, ou pas du tout de souffrir de cette maladie… » avec des traitements adaptés préventifs.

 

Restaurer Notre-Dame à l’identique : les puristes veillent au grain

Restaurer Notre-Dame à l’identique : comment les puristes veillent au grain !!!

Après l’incendie de la cathédrale, Emmanuel Macron a envisagé la possibilité d’un « geste architectural contemporain », avant d’annoncer la restaurer à l’identique.

Dans l’Express du 18 septembre 2021

L'incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019

L’incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019      afp.com/Fouad Maghrane

« Un chantier hors-norme. Après l’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir reconstruire la cathédrale en cinq ans, grâce notamment à l’afflux des dons. Celui-ci est d’ailleurs colossal : au total, plus de 825 millions d’euros sont collectés au 31 décembre 2019 pour sa reconstruction, intervenus par le biais de 338 000 donateurs aux quatre coins du monde. Après avoir envisagé l’hypothèse d’un « geste architectural contemporain » dans les semaines ayant suivi le drame, le chef de l’Etat avait finalement assuré avoir acquis la « conviction » de devoir la restaurer à l’identique.

Le soir-même de l’incendie, sur le parvis d’une Notre-Dame ravagée, Emmanuel Macron avait pourtant adopté un tout autre ton : « Notre-Dame de Paris, nous avons su l’édifier, et, à travers les siècles, la faire grandir et… l’améliorer. » Le président est féru de patrimoine, mais apprécie aussi la création, lui qui a fait entrer un peu de contemporain à l’Elysée. « A l’époque, il y avait une vraie interrogation technique sur ce que nous pourrions faire si l’incendie empêchait une reproduction à l’identique », explique Raphaël Gérard, député LREM de Charente-Maritime et membre titulaire de la Commission nationale du patrimoine de l’architecture (CNPA).

Multiplication des projets

Deux jours après la déclaration de l’Elysée, Edouard Philippe, alors Premier ministre, annonce le lancement d’un concours international d’architecture pour la reconstruction de la flèche. « Quand ils ont lancé ce concours, je me suis dit ‘Ils sont fous !’, s’amuse Jack Lang, ancien ministre de l’Education et de la Culture, aujourd’hui Président de l’Institut du monde arabe. J’ai avant tout encouragé à ce que la restauration ne soit pas trop longue, et j’ai suggéré au président de créer un établissement public. » Pour piloter ce chantier de l’extrême, un général à la retraite, Jean-Louis Georgelin, est choisi. Il deviendra président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris… »