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Maladie d’Alzheimer : le rôle de nos gènes de mieux en mieux compris

Maladie d’Alzheimer : le rôle de nos gènes de mieux en mieux compris

Contrairement à une idée reçue, notre patrimoine génétique compte pour beaucoup dans la survenue de cette pathologie. Des chercheurs français enchaînent les découvertes.

Dans l’Express, par Stéphanie Benz le 21/09/2021

« Quand l’un de ses parents souffre de la maladie d’Alzheimer, il est souvent difficile de ne pas se demander si l’on ne va pas finir par en être atteint soi-même. Depuis les années 1930, les médecins savent qu’il existe de très rares formes héréditaires de cette pathologie, qui se transmet alors de génération en génération dans les familles touchées. Mais elles concernent moins de 1% des malades et se déclenchent souvent à des âges précoces. Qu’en est-il des 99% restants ? Longtemps, on a cru que ce mal dont souffrent 900 000 personnes en France était la faute à pas de chance, à l’environnement, ou à une hygiène de vie inadaptée. Ou peut-être les trois à la fois. Mais si tous ces facteurs jouent un rôle, il apparaît désormais que nos gènes se trouvent aussi largement en cause.

« Des études d’épidémiologie génétique faites sur des jumeaux monozygotes et dizygotes ont montré que la composante génétique joue en population générale dans 60% à 80% des cas de maladie d’Alzheimer« , indique Jean-Charles Lambert, directeur de recherche à l’Inserm, rattaché à l’Université de Lille. Cette découverte, rendue possible par la constitution de registres de jumeaux dans les pays du nord de l’Europe, date du milieu des années 2000. Depuis, son équipe et celle du Pr Gaël Nicolas à Rouen, en partenariat avec d’autres chercheurs un peu partout en Europe, n’ont eu de cesse de traquer les gènes impliqués.

Ces travaux présentent de multiples intérêts. « Il s’agit d’abord de mieux comprendre les mécanismes en cause, et leur imbrication », souligne Jean-Charles Lambert. Chaque gène ou groupe de gènes peut en effet correspondre à une voie biologique, rendue dysfonctionnelle par une mutation. Alors que cette pathologie reste encore très mystérieuse, ces travaux fondamentaux s’avèrent un préalable indispensable au développement de thérapies efficaces. Mais il y a plus prometteur encore : « A l’avenir, quand tous les gènes auront été identifiés, nous espérons pouvoir prédire qui est très à risque, modérément, ou pas du tout de souffrir de cette maladie… » avec des traitements adaptés préventifs.

 

Restaurer Notre-Dame à l’identique : les puristes veillent au grain

Restaurer Notre-Dame à l’identique : comment les puristes veillent au grain !!!

Après l’incendie de la cathédrale, Emmanuel Macron a envisagé la possibilité d’un « geste architectural contemporain », avant d’annoncer la restaurer à l’identique.

Dans l’Express du 18 septembre 2021

L'incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019

L’incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019      afp.com/Fouad Maghrane

« Un chantier hors-norme. Après l’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir reconstruire la cathédrale en cinq ans, grâce notamment à l’afflux des dons. Celui-ci est d’ailleurs colossal : au total, plus de 825 millions d’euros sont collectés au 31 décembre 2019 pour sa reconstruction, intervenus par le biais de 338 000 donateurs aux quatre coins du monde. Après avoir envisagé l’hypothèse d’un « geste architectural contemporain » dans les semaines ayant suivi le drame, le chef de l’Etat avait finalement assuré avoir acquis la « conviction » de devoir la restaurer à l’identique.

Le soir-même de l’incendie, sur le parvis d’une Notre-Dame ravagée, Emmanuel Macron avait pourtant adopté un tout autre ton : « Notre-Dame de Paris, nous avons su l’édifier, et, à travers les siècles, la faire grandir et… l’améliorer. » Le président est féru de patrimoine, mais apprécie aussi la création, lui qui a fait entrer un peu de contemporain à l’Elysée. « A l’époque, il y avait une vraie interrogation technique sur ce que nous pourrions faire si l’incendie empêchait une reproduction à l’identique », explique Raphaël Gérard, député LREM de Charente-Maritime et membre titulaire de la Commission nationale du patrimoine de l’architecture (CNPA).

Multiplication des projets

Deux jours après la déclaration de l’Elysée, Edouard Philippe, alors Premier ministre, annonce le lancement d’un concours international d’architecture pour la reconstruction de la flèche. « Quand ils ont lancé ce concours, je me suis dit ‘Ils sont fous !’, s’amuse Jack Lang, ancien ministre de l’Education et de la Culture, aujourd’hui Président de l’Institut du monde arabe. J’ai avant tout encouragé à ce que la restauration ne soit pas trop longue, et j’ai suggéré au président de créer un établissement public. » Pour piloter ce chantier de l’extrême, un général à la retraite, Jean-Louis Georgelin, est choisi. Il deviendra président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris… »