Restaurer Notre-Dame à l’identique : les puristes veillent au grain

Restaurer Notre-Dame à l’identique : comment les puristes veillent au grain !!!

Après l’incendie de la cathédrale, Emmanuel Macron a envisagé la possibilité d’un « geste architectural contemporain », avant d’annoncer la restaurer à l’identique.

Dans l’Express du 18 septembre 2021

L'incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019

L’incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019      afp.com/Fouad Maghrane

« Un chantier hors-norme. Après l’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir reconstruire la cathédrale en cinq ans, grâce notamment à l’afflux des dons. Celui-ci est d’ailleurs colossal : au total, plus de 825 millions d’euros sont collectés au 31 décembre 2019 pour sa reconstruction, intervenus par le biais de 338 000 donateurs aux quatre coins du monde. Après avoir envisagé l’hypothèse d’un « geste architectural contemporain » dans les semaines ayant suivi le drame, le chef de l’Etat avait finalement assuré avoir acquis la « conviction » de devoir la restaurer à l’identique.

Le soir-même de l’incendie, sur le parvis d’une Notre-Dame ravagée, Emmanuel Macron avait pourtant adopté un tout autre ton : « Notre-Dame de Paris, nous avons su l’édifier, et, à travers les siècles, la faire grandir et… l’améliorer. » Le président est féru de patrimoine, mais apprécie aussi la création, lui qui a fait entrer un peu de contemporain à l’Elysée. « A l’époque, il y avait une vraie interrogation technique sur ce que nous pourrions faire si l’incendie empêchait une reproduction à l’identique », explique Raphaël Gérard, député LREM de Charente-Maritime et membre titulaire de la Commission nationale du patrimoine de l’architecture (CNPA).

Multiplication des projets

Deux jours après la déclaration de l’Elysée, Edouard Philippe, alors Premier ministre, annonce le lancement d’un concours international d’architecture pour la reconstruction de la flèche. « Quand ils ont lancé ce concours, je me suis dit ‘Ils sont fous !’, s’amuse Jack Lang, ancien ministre de l’Education et de la Culture, aujourd’hui Président de l’Institut du monde arabe. J’ai avant tout encouragé à ce que la restauration ne soit pas trop longue, et j’ai suggéré au président de créer un établissement public. » Pour piloter ce chantier de l’extrême, un général à la retraite, Jean-Louis Georgelin, est choisi. Il deviendra président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris… »