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Fibre artistique ou pas fibre artistique ?

Hello, bonjour à vous ou bonsoir, c’est selon. Il y a longtemps que nous ne nous sommes pas aperçus et je vous l’avoue, vous m’avez manqué… un peu. Mais trêve de bavardages inutiles, je ne suis pas là pour ça !

J’ai eu une idée ce matin en me levant : pourquoi ne pas organiser le premier concours artistique virtuel de votre lycée bien-aimé ? Enfin de concours il n’aurait que le nom…. Je dirais plutôt qu’il s’agirait d’un brainstorming visant à collecter toutes vos meilleures créations, quelles qu’elles soient. Pour l’instant le projet n’est qu’un embryon sans forme réelle, mais je reviendrai bientôt vers vous avec de nouvelles idées. Car il nous faut la stimuler cette fibre artistique ! Bref, à la revoyure futurs artistes.

Arnaud, ancien élève de terminale en 2012-13.

Petit topo de fin d’année…

Une fois n’est pas coutume, j’avais dit « je reviendrai », me revoilà !

 J’avais dans l’intention de faire ce petit topo pour résumer ce qui devait être la dernière année de lycée pour nombre d’entre nous, je me sens à présent porté par un vent nouveau et, la fin de l’année approchant, je vous propose de faire un topo non pas de 2012-2013 mais simplement de 2013. Vous avouerez que l’exercice n’a rien de difficile n’est ce pas ? Après tout je me contente de vous conter ce que vous savez déjà en y ajoutant des éléments neufs. Sauf que la formule ne sera pas celle là. Non, aujourd’hui ce que je vous propose c’est de faire un petit topo sur vous-même juste avant d’entrer en réveillon. Juste histoire de vous poser cette toute petite question : ai-je avancé ?

Moi par exemple. 2013 m’a beaucoup apporté, des pensées, des idéaux, des projets tellement grands que je ne sais même pas par quel bout les prendre. Mais elle m’a pris un peu de mon insouciance, un peu de ma joie est partie cette année… Je vous assure que vivre en ville est calamiteux… Donc à l’aube de 2014, à la question « ai-je avancé? » je pense pouvoir répondre que oui. Et vous ?

Sur ces joyeuses entrefaites, je vous lasse dialoguer avec vous-même pour faire votre propre topo de fin d’année…heureux de vous revoir soit dit en passant !

Arnaud, élève de terminale en 2012-13

Je vous invite à lire !

Ah la fameuse et dépréciée critique de livre… Pourtant, bien mené, cet exercice peut s’avérer un plaisant travail d’investigation au cœur même des plus grands ouvrages qui aient jamais échu entre nos mains. Encore faut-il savoir s’y prendre. C’est pourquoi, nous allons faire quelque chose de légèrement différent aujourd’hui : en lieu et place de la fastidieuse étude de texte, je vous propose plutôt un avis condensé sur l’objet de ma lecture du moment : les « Lettres à un jeune Poète » de Rainer Maria Rilke.

Ce livre, outre l’immense bagage poétique qu’il recèle, m’a profondément touché et continue encore de le faire après trois ans, raison pour laquelle je le relis et vous en parle aujourd’hui. Si vous avez suivi mes quelques articles sur ce webzine, vous avez sans doute aperçu quelque part, perdu au milieu d’un océan de mots agencés en phrases, un poème. Or je pense qu’il est essentiel que je vous dise que ce poème, c’est Rilke qui me l’a fait découvrir en moi-même.

J’ai reçu ce livre de la part d’une personne extraordinaire : mon professeur de Culture Humaine et Religieuse (la matière n’a jamais aussi bien porté son nom que lorsque cette femme enseignait) elle m’avait d’ailleurs également offert un autre ouvrage profondément beau et marquant que je vous conseille vivement : « le Prophète » de Khalil Gibran. Nul besoin de vous dire qu’à l’époque où elle m’a offert ce livre, la poésie ne m’intéressait guère; comme chacun d’entre vous qui avez été forcés d’en étudier les grands classiques en cours, je la trouvais inintéressante et pathétique. Mon avis a changé quand j’ai lu la première lettre de Rilke.

Car voyez-vous cette lettre, et tout ce livre d’ailleurs possède la force magique que seuls possèdent les grands chefs d’œuvre littéraires, cette force qui traverse le temps et les époques pour venir s’adresser directement à quelque chose qui dort au fond de votre esprit (je n’ose encore parler de l’âme) et qui attendait patiemment que vous trouviez la clé pour y accéder. Cette clé était pour moi le livre. Rilke y montre toute la gloire de l’artiste dont le travail ne consiste pas à simplement créer ou « faire de l’art » au sens esthétique de l’expression mais à « rechercher en lui par la voie de la solitude et de l’introspection le secret de choses et du monde ». C’est de ce travail de recherche que nait toute forme d’art et c’est cette solitude de l’artiste que nous enseigne le poète.

Quel lien avec vous aujourd’hui seraient tentés de me dire les plus têtus d’entre les condisciples et avec raison. Le livre ne s’adresse en fait pas simplement au futur artiste qu’est Franz Kappus ou même moi qui vous en parle. Non la vraie force de ce livre c’est qu’il invite tout un chacun à faire l’expérience de cette bienfaisante solitude qui permet d’entendre tout l’univers chanter au fond de son âme. C’est un livre universel et éternel, un enseignement unique même si Rilke n’en est pas le seul détenteur et j’espère sincèrement que, si vous le lisez un jour, vous saurez apprécier à sa juste valeur le cadeau qui vous sera fait (ou que vous vous serez fait) en recevant cette merveille.

Au plaisir de partager la joie de lire avec vous !

Arnaud

Notre ultime année de jeunesse…

Cette année est la dernière, c’est l’année où nous disons adieu à l’enfant que nous étions et bonjour à l’adulte que nous deviendrons. L’année où les liens tissés avec les amis sont de plus en plus importants quoique de plus en plus fragiles. Tout le monde le sent, mais personne ne le dit car ce serait attiser les inquiétudes de toute une tranche d’âge. Et pourtant c’est bien vrai, une fois l’année terminée, nous vaquerons tous à nos vies et les souvenirs accumulés durant nos trois années de lycée deviendront un simple songe aux couleurs de nostalgie où les personnes n’auront plus de visage et où les lieux eux-même seront flous. Alors, en hommage à cette dernière année de lycée et d’insouciance, voici cet article.

Vous n’y prêtez pas souvent attention, mais les liens qui vous unissent à vos amis ou à votre famille sont extrêmement fragiles. Vous ne le voyez pas souvent, mais ils s’étiolent souvent pour un rien. Vous l’oubliez souvent mais ils sont souvent empreints de fausseté et d’apparence. Épurez-les, car ils seront votre seul bagage pour les années à venir. Parce qu’au fond, même si nous l’ignorons, c’est à notre âge que se construit notre personnalité et c’est donc à notre âge que doivent s’apprendre les valeurs essentielles de la vie. Personne n’est une île, c’est bien connu, nous avons besoin des autres, des liens qui nous unissent à eux pour exister, qu’ils soient bons ou mauvais, tout pourvu qu’ils nous aident à sentir pleinement notre humanité. Alors quand vous quitterez le lycée, vous n’y verrez plus seulement le lieu où tant de fois vous vous êtes ennuyés mais le terreau véritable de nos premiers liens à tous. C’est un hommage à vous et à ce que vous êtes, à toutes ces fois où je vous ai observés en silence et de loin, silencieux et invisible, toujours présent. Comme un veilleur discret qui garde un œil sur vos sourires, vos larmes et vos rires. C’est avec cette image que je suis venu et c’est avec cette image que je repartirai. Et mon âme emportera à jamais le souvenir de vos visages rieurs ou en pleurs, énervés ou simplement heureux d’être là. Merci pour cette ultime année. Merci à vous.

Arnaud

PS : un dernier cadeau parce que j’aime bien vous faire partager mon univers finalement : [videofile]http://www.youtube.com/watch?v=fEOJQawykD0[/videofile]

Histoires de beauté

Ah la beauté, elle nous fascine, nous fait rêver, nous interroger. Mais qu’est-ce donc que cette chose apparemment superflue que s’est octroyée notre univers ? Pourquoi existe-t-elle si elle n’a pas de raison d’être ? Et surtout, pourquoi donc nous fascine-t-elle à ce point ? Ces questions aucun de vous ne se les pose au quotidien et pourtant elles vous fascinent et façonnent votre vie. N’ai-j point raison ? Que diriez-vous donc de les creuser à mes côtés ? Nous allons retirer le voile pudique qui recouvre cet aspect de notre réalité que nous appelons beauté.

La beauté qu’est-ce que c’est ?

Nous qualifions de « beau » tout ce qui revêt à nos yeux un certain attrait, un certain charme qui, tout d’abord, est esthétique. La beauté c’est la grâce alliée à la légèreté,  la finesse et l’harmonie des traits. Dans notre société matérialiste, l’on s’est dores et déjà accordé sur des canons de  beauté, c’est à dire certains critères communs permettant de définir ce qu’est la beauté et de s’entendre sur le sujet. Oui parce que bien malheureusement, il nous a fallu des siècles de controverses ontologiques et artistiques pour en arriver à définir en quelques mots que chacun puisse reconnaître ce qu’est la véritable esthétique. L’on dispose de pas mal d’exemples de beauté esthétique qui dans le sens commun, sont devenus des références en la matière ; par exemple la Joconde de Leonardo Da Vinci (remarquez que j’écris son nom à l’italienne) ou encore les immenses peintures de la chapelle sixtine créées par Michel-Ange. On a toutefois bien plus de mal à évaluer la beauté dans un texte littéraire ou encore dans un événement naturel, d’où notre prochaine interrogation : la Beauté est-elle une entité en elle-même ? Ou doit-on la percevoir en fonction de notre capacité de perception ?

Tout le monde peut il voir la même beauté ?

Ah la sempiternelle question que voilà… imaginez donc ! Depuis des générations, tous les plus éminents critiques d’art et adeptes de l’ontologie se déchirent, luttent pour pouvoir imposer leur vision de la chose que l’on nomme symboliquement le Beau. Mais s’ils avaient tort ? Si le Beau n’était pas une entité définissable et immuable ? Car après tout, l’on entend souvent dans les cours de récréation  des phrases telles que : « ah il/elle est moche tu ne trouves pas ? » « Moi je trouve qu’il/elle a un certain charme… ». Bon je vous l’accorde, mon imitation manquait de réaliste, mais passons ce léger détail sans grande importance. L’important avec cet exemple était de montrer une chose essentielle : nous n’avons pas tous la même vision de la beauté et du Beau. Et pourquoi donc me direz-vous ? Eh bien parce que ce que nous trouvons beau n’est jamais que ce qui entre en conformisme avec notre mode de pensée et notre façon de voir le monde et la vie. Ainsi, un lecteur assidu trouvera certaines lignes de Zola (auteur honni des jeunes élèves de collège et lycée)particulièrement magnifiques, alors qu’un néophyte y verra pour sa part un immense ramassis de descriptions obscures et de phrases à rallonge (et j’exagère à peine !). Mais pourquoi donc avons-nous des visions aussi disparates de ce qui est beau ? Tel est le point suivant.

Une beauté ou des beautés ?

Finalement, il semble impossible de dire ce qu’est réellement la beauté puisqu’elle prend un sens différent pour chacun de nous. Or cela même conduit à réaliser quelque chose d’essentiel : alors que tout cela est différent, nous l’appelons tout de même « beauté ». Nous parlons même toujours de « la beauté »; étrange non ? Eh bien pas tant que ça, cela met juste en  valeur l’une des caractéristiques de la véritable beauté : sa singularité. En effet tout ce qui est beau existe au singulier et donc, tout ce que l’on considère comme une caractéristique de la beauté est singulier et n’appartient qu’à une forme de beauté bien particulière. Il en résulte que la beauté peut prendre des aspects infinis et demeurer telle quelle : c’est notre ultime point dans cette petite réflexion sur la beauté. Car si la beauté peut revêtir des formes infinies et diverses, elle possède bien une autre caractéristique que nous connaissons tous : sa brièveté. Entendons-nous là dessus, la beauté ne vient pas pour repartir, c’est juste que, comme toute chose de cet univers tangible, elle est soumise aux lois de l’espace et (surtout) du Temps. En cela les deux propositions n’en font qu’une, car ce qui est singulier dans l’espace l’est également dans le Temps. C’est parce que la beauté est singulière donc, que son existence est fragile et qu’elle prend tout son sens à nos yeux.

Une bonne conclusion serait de bien évidemment vous dire de faire très attention à ce que vous trouvez beau etc. etc. mais… ça n’a rien de très novateur donc j’éviterai. A la place, je vous dirai ceci : toute forme de vie quelle qu’elle soit aspire à la beauté, aussi, efforcez-vous également de rechercher cette beauté en chacun et en chaque chose, car c’est seulement en la recherchant du plus profond de vous-mêmes que vous pourrez l’apercevoir, cachée derrière la façade qui compose l’image que vous avez sous les yeux.

Arnaud

Quelques mots…

Parfois nous avons beaucoup à dire et parfois, nous ne voulons transmettre que quelques mots. Mais quoi qu’il en soit, nous partageons. Aujourd’hui je viens partager à mon tour, vous ouvrir un peu plus à mon univers personnel, à l’intérieur de ma conscience survolant un rêve éphémère et volatile. Puissiez-vous apprécier cet instant autant que j’ai aimé l’écrire.

Une empreinte laissée dans mon âme
Et cette dernière note qui embrase mes rêves
Même après des siècles, des millénaires
J’entends encore cette mélodie
Elle résonne toujours dans l’immensité du désert en moi
Comme si ce seul son pouvait l’emplir en un seul instant
Comme si les bruits du monde n’avaient plus aucune substance
Évanescents et vaporeux, simples volutes de fumée
L’entendrai-je jamais à nouveau, ce son qui fait vibrer mon univers ?
Ou n’était-il qu’un songe aux couleurs de neige
Pur tel l’azur des cieux souverains
Qui règnent, silencieux, sur leur royaume sibérien ?

Arnaud

Des oiseaux partout !

Les oiseaux, de petites bêtes bien curieuses et intrigantes. Tantôt posés, tantôt envolés, ils en font rêver plus d’un et ont maintes fois excité le désir  des hommes de conquérir les cieux.  Mais que cachent leurs ailes silencieuses et gracieuses tandis qu’ils survolent majestueusement nos villes, villages et maisons ?

 Aujourd’hui chers lecteurs, je vais vous entrainer à la poursuite de deux oiseaux de légende, disparus depuis des années ou tout simplement mythiques : l’albatros et le cygne.

L’albatros

L’albatros, de son vrai nom « Diomedeidae » est un oiseau marin doté  d’ immenses ailes, certains spécimens ont une envergure allant même jusqu’à 3.50 m. il est relativement grand et lourd et possède une particularité qui vaut le détour : c’est un voilier. Qu’est ce qu’un voilier ? Sûrement pas un bateau je vous rassure. Le terme voilier désigne -lorsqu’il s’applique à un oiseau- la particularité qu’a cet oiseau de planer en jouant sur les courants d’air….classe non ? Je trouve aussi. Mais revenons à nos moutons. L’albatros est un grand mangeur de poisson… En fait, il ne mange presque que ça. Mais ce que cet oiseau a de si particulier, c’est sa symbolique. Car oui, l’albatros est un animal symbolique pour les marins autant que pour Charles Baudelaire? Pour les uns, il incarne l’imprévisible puissance de la mer qui ravit l’âme des marins disparus, pour l’autre, il est la personnification de tout le dégoût que lui inspire la multitude grouillante de l’humanité. C’est un animal mythique et menacé de disparition qu’il me tardait de vous présenter.

Le condor

Vous le connaissez tous, nul  n’a besoin de vous le décrire, mais pour le plaisir d’écrire pour vous, je vous en parlerai brièvement. Le condor est un rapace, un oiseau de proie de la famille des Cathartidae. Très répandu sur la cordillère  des Andes, c’est l’oiseau terrestre volant le plus grand au monde de par son envergure de 3.20 m. Comme vous le savez sûrement, cet animal a une collerette de plumes blanches autour du cou et même parfois (pour certains mâles) quelques plumes sur le sommet du crâne. Mais au diable toutes ces considérations techniques ! Le condor est connu et vénéré pour le fait qu’il soit l’animal totem d’un des dieux nazca. Il a d’ailleurs sa place parmi les géoglyphes de Nazca, gravés il y a plus de 2000 ans et toujours visibles de nos jours. Durant l’âge d’Or de la civilisation péruvienne des incas, il fut l’emblème et le symbole de la ville sainte de Macchu Picchu qui accueilla  – entre autres personnages importants – la résidence de l’empereur Pachacutec. C’est un oiseau de légende, un oiseau comme il n’en existe que très peu.

Vous connaissiez ces deux créatures fantastiques,  j’imagine que oui. Mais j’imagine aussi que vous voudriez savoir ce qui m’attire dans ces deux superbes oiseaux, me trompais-je ? Laissez-moi vous le révéler : le plus attirant dans ces animaux est leur majesté. Bien plus grande que celle de nos rois, empereurs et hommes politiques car forgée par des millions d’années d’évolution ; cette majesté qui pousse à l’admiration quiconque a le plaisir de contempler ces deux géants du ciel. Cette majesté qui fait rêver à un monde plus beau et surtout, qui nous rapproche de notre passé.

Voilà ce qui compte et voilà la clé pour saisir vous aussi l’occasion de vous imaginer sur le dos d’un de ces magnifiques maîtres du ciel. J’espère avoir excité votre intérêt mes amis, nous nous reverrons bientôt !

Arnaud

Un peu de thé ?

Bonsoir chers lecteurs !

Après notre éprouvant voyage en Afrique, je vous propose de vous envoler à mes côtés pour une équipée encore plus sauvage et exotique, cap sur la Chine traditionnelle !

S’il y a une coutume que j’apprécie beaucoup en Chine, c’est celle du célèbre thé au jasmin. Créé sous la dynastie des Song, de 960 à 1279, c’est le thé le plus populaire de Chine et sa légende a traversé les âges et les mers pour venir s’inscrire dans l’esprit des amoureux de l’Orient comme moi.

Et si on jouait à un jeu ? Rien de bien compliqué rassurez-vous, je vous propose d’essayer de découvrir le secret de ce thé déjà millénaire. Alors ? Des idées ? Vraiment aucune ? Bon je vais vous raconter.

I- La recette de la plus sacrée des traditions ancestrales

Prenez du thé. Blanc ou vert peu importe, le plus important viendra après. Et maintenant attention… ajoutez-y quelques feuilles de jasmin et le tour est joué. Pas très compliqué hein ? Mais où trouver du thé vert me direz-vous ? Eh bien figurez-vous que là encore, j’ai réponse à tout. Le thé vert se trouve dans les plantations de théier en Chine ou au Japon. A préparer avec une eau un peu chaude de préférence (70 °C). Vous pourriez tout aussi bien me dire « Mais pourquoi pas du thé noir comme celui que l’on boit en Occident ? » Et vous auriez raison !… de poser la question. Pourquoi thé vert et pas du noir ? Mais c’est à cause de la particularité du vert mes amis !… Ah vous ne saviez pas qu’il était particulier… Je pense qu’un petit cours de préparation s’impose.

II- Les différences entre les thés consommés dans le monde

Bon, bah, je suis sûr que les théiphiles (si si ce mot existe… dans mon dictionnaire) n’auront pas besoin de moi pour connaitre les propriétés du thé noir que nous buvons ici en Occident… quoi ça non plus vous l’ignorez ?

Bon, eh bien, reprenons votre éducation depuis le début. Le thé noir est également appelé thé anglo-indien, car fait par les anglais de l’époque victorienne. Ce thé est un thé fabriqué avec une méthode d’oxydation complète (on oxyde totalement la feuille de thé pour en conserver la fraîcheur et les propriétés ) selon le « procédé CTC » (non je ne sais pas ce que c’est, peut être que notre ami commun Wikipédia pourrait vous aider ?) ce thé présente en outre la particularité d’être plus caféiné que le thé vert asiatique.

Le thé vert, par contre, est un thé ayant subi un processus d’oxydation partielle, il a d’immenses vertus curatives, et est consommé en Chine et au Japon depuis des millénaires. Contrairement au noir qui se conserve pendant des années, celui-ci ne reste frais que pendant 12 à 18 mois. Du coup il se commercialise beaucoup mieux !

En conclusion

Pour tous ceux qui aiment le thé comme moi, essayez de mettre de la variété dans votre consommation, et faites l’expérience du thé au jasmin… quitte à faire 7000 km !

Arnaud

Petit aperçu d’un roman en construction (2)

Salutations chers lecteurs ! Aujourd’hui, je viens vers vous avec un autre morceau de ce livre mystérieux dont l’auteur semble refuser – pour l’instant du moins – de se dévoiler. Selon sa volonté, je ne vous donne pas le chapitre Premier qu’il m’a dit vouloir retoucher et vous propose à la place un premier jet de chapitre 5 plutôt prometteur. J’espère que cela vous plaira.

Chapitre 5 : L’homme qui guérissait les maux

Nuit. Cauchemars. Sans fin, ces mots auxquels on a collé une image, une réalité assaillaient Wéone. Sans cesse il transpirait, hurlait, pleurait même, revivant avec horreur tout ce que son esprit avait relégué au fin fond de sa mémoire supposément pour l’éternité. Supposément, c’est bien là le problème. Car à présent, à présent toutes ces images terrifiantes, tous ces démons grimaçant aux griffes immenses dansaient sous ses yeux, le dévoraient, le tétanisaient. Il était aussi fragile que l’enfant qui se cachait en voyant sa mère mourir, aussi faible que celui qui fuyait son village attaqué par un être qui ignorait tout de la pitié, aussi malheureux que le misérable solitaire condamné à l’errance perpétuelle. Il était incapable d’empêcher le noir de l’engloutir. Qui était-il ? Il l’ignorait. Que faisait-li ? Pourquoi vivait ? Il l’ignorait également. Tout cela n’avait plus la moindre importance à présent. Car il se noyait dans un rêve semblable à une mer d’encre sombre et terrifiante. Il perdait pied avec le monde et la vie puisque telle était la volonté du démon qui l’avait frappé. Mais au fond de l’obscurité, une main se tendit, une main blanche et pure, comme un rêve perdu au milieu de ses cauchemars. Cette main lui rappelait quelque chose, un souvenir à demi enterré. Une faiblesse qu’il avait dissimulée derrière son austérité et son dureté. Un souvenir de sa mère. Sa mère, en repensant à elle, son océan de peur s’égaya quelques instants, elle apportait avec elle un peu du rayon de soleil qui l’avait entourée de son vivant. Une lueur qui chassait même le poison qui le rongeait, une lueur d’espoir si brillante qu’elle en devenait irréelle. Celle de Bien.

Alors que son esprit était envahi par cette vision apaisante, son corps lui, luttait toujours avec la mort, livrant un combat sans merci dont la seule issue possible, la seule finalité était encore incertaine. Son front brûlant de fièvre était parcouru de perles de sueur et son souffle saccadé et haletant. Wéone se portait mal. Très mal. Depuis trois jours, Nathaniel et son frère se relayaient à son chevet, changeant ses bandages et surveillant sa température. Depuis trois jours ils ne discernaient aucune amélioration. Mais à présent, l’inquiétude se lisait très clairement sur le visage de Nathaniel ; la fièvre n’avait pas chuté et la respiration du malade se faisait plus difficile, plus sifflante. Trempant un chiffon dans un seau d’eau roide, il l’essora puis le posa délicatement sur le front du souffrant. Le chiffon sécha presque instantanément. C’était inutile. Ils ne pouvaient rien faire pour empêcher leur invité de mourir, ils étaient incapables d’apaiser sa douleur ou même de calmer sa fièvre. Quand Illias entra à son tour pour relayer son frère, il vit son regard sombre et sans prononcer un mot, laissa ses yeux poser la question qui lui brûlait les lèvres : «Comment va-t-il ? » mais son frère secoua négativement la tête. Tout s’accélérait, s’aggravait. Ils ne contrôlaient plus rien, ne pouvaient plus rien. Rien d’autre qu’attendre que la mort vînt l’emporter. Pourtant elle ne venait pas. Le visage congestionné du jeune homme s’était apaisé et son souffle bien que faible s’était fait moins douloureux. La fin approchait. Lorsqu’au bout de trois jours passés à éponger le front de leur patient, ils vinrent à court de provisions de nourriture, Nathaniel se leva. Plus que n’importe qui, il lui importait que ce blessé recouvre la santé ; d’un air résolu, il annonça à son frère :

  • Je vais chercher le guérisseur, lui saura quoi faire.
  • Il n’y a plus rien à faire, il est déjà presque mort ! rétorqua Illias d’une voix cassante.
  • Peu m’importe. J’irai quand même.
  • Mais pourquoi ? Pourquoi risquer tant pour quelqu’un que tu connais à peine ? interrogea son frère avec exaspération.

Nathaniel inspira. Profondément. Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi désirait-il tant aider le jeune homme blessé ? La réponse était simple. Tout était d’une limpidité éclatante.

  • Parce que j’ai enfin la chance d’être quelqu’un de bien, de me dévouer pour quelqu’un d’autre que moi.

Illias ne répondit rien. Dans leur petite maison en lisière de forêt, ils avaient vécu tant de temps seuls, tant de temps reclus et isolés qu’il ne pouvait en vouloir à son frère de désirer donner un autre sens à son existence. Mais même s’il ne disait rien, ses yeux parlaient à sa place, et ils disaient « va. Trouve ton chemin. » Car c’était ainsi entre des frères, entres ces frères. Aucun ne pouvait s’imposer sur le chemin de l’autre, aucun ne pouvait ignorer l’autre. Là était la signification de leur amour fraternel. Et comme ses yeux avaient parlé, comme son cœur s’était ouvert, Nathaniel pût s’en aller. Il sortit dans le froid extérieur, sans la moindre appréhension, sans la moindre hésitation. Il reconnaissait chaque lieu de leur petit village isolé dans les terres du pays de l’eau, sous ses yeux se déroulaient des paysages aquatiques et verdoyants tandis qu’il courait à en perdre haleine jusqu’à la maison du guérisseur. La porte était close, comme toujours. L’homme, bien trop occupé pour y penser la laissait en permanence dans l’état, il ne fallait pas s’en offusquer. Il ouvrit donc la porte, peu rassuré et circonspect. La pénombre qui régnait dans la pièce l’étouffait presque, mouchant la flamme de son esprit comme s’il s’était agi d’une véritable –et non moins insignifiante- flammèche. C’était le calme absolu, l’immobilité complète. Le jeune garçon déglutit bruyamment, mais rien à faire. Le silence était si épais que ce simple bruit ne parvenait même pas à l’entamer. Soudain, une voix dure s’éleva dans le fond de la pièce :

– Ferme la porte, gamin !

Stupeur. C’était la première fois depuis bien des années que l’on entendait le guérisseur parler, lui que l’on croyait reclus pour échapper aux vices de la vie commune. Pourtant, Nathaniel s’empressa de lui obéir, cette voix dissimulait assez mal l’impression d’autorité qui émanait de cet homme qui avait les ombres pour domaine. Il referma donc la porte, le plus silencieusement possible, comme si le silence qui régnait engloutissait toutes ses facultés et le laissait vide et obéissant. Il avait déjà oublié la raison de sa venue, il avait déjà oublié le jeune blessé agonisant dans la chambre de leur maison. Seul comptait cet homme et les mystères qui le ceignaient tout entier tels un voile obscur et terrifiant que l’on n’osait soulever de peur de voir la fureur des tréfonds se déchaîner. Nathaniel plissa les yeux de toutes ses forces dans un effort désespéré pour percer la pénombre de la pièce, à la recherche d’un quelconque lieu où il puisse s’asseoir, mais encore une fois, le vieil homme le devança :

  • Tu peux t’asseoir là, dit-il d’une voix bourrue en déplaçant bruyamment un tabouret.

Se repérant au bruit, le jeune homme s’avança, les mains tendues en aveugle et, trouvant enfin son siège, il s’assit. Puis rien ne se passa. L’immobilité avait repris ses droits, à présent qu’ils étaient plus proches, Nathaniel pouvait voir dans les yeux du vieil homme une profonde lassitude, un sentiment de vide si absolu qu’il lui rappelait ses mornes pensées du matin.

  • Qu’es-tu venu chercher ici mon garçon ? reprit la voix bourrue.
  • Je….je…ne me rappelle plus, souffla le jeune homme intimidé, je n’arrive plus à me souvenir de la raison de ma venue.
  • Eh bien c’est assez fâcheux pour toi. Mais moi je sais ce que tu es venu chercher, ils viennent tous chercher la même chose, des services, toujours des services. Pourtant ils ne se préoccupent guère de tout ce qui peut affecter le sol ou même l’air lorsqu’ils viennent. Non, tout ce qu’ils viennent me prendre ce sont des remèdes miracles pour soigner telle ou telle maladie, tel ou tel petit ennui passager, bougonna le vieux.
  • Vous êtes toujours aussi désagréable ? demanda soudain Nathaniel.

L’homme haussa un sourcil, ce qui passa bien évidemment inaperçu. Ce gamin commençait à l’agacer avec ses manies étranges. Quelle était cette question qu’il posait là ?

  • Et toi tu t’es déjà demandé si tu avis appris tes bonnes manières comme il faut ? grogna-t-il, mais puisque tu sembles t’y intéresser, non je n’ai pas toujours été ainsi. Autrefois j’étais un jeune guérisseur heureux et plein de vie. Mais ce temps s’est envolé avec l’abrutissement des autres habitants de ce maudit patelin !
  • Oui… je vois assez ce que vous voulez dire, concéda Nathaniel, moi aussi j’ai eu à souffrir de cet abrutissement comme vous dites.

Nouveau haussement des sourcils du vieux et toujours invisible. Peut être tenait-il la perle rare ?

  • Dis-moi gamin, tu ne t’es toujours pas présenté ; tu devrais vraiment songer à revoir tes règles de politesse.
  • Je m’appelle Nathaniel, répondit-il, mais vous non plus vous ne vous êtes pas présenté.
  • Parce que ce n’est pas utile pour l’instant, lâcha le guérisseur.

Une petite lueur brillait faiblement dans son regard tandis qu’il regardait ce petit oiseau qui était venu se percher ici, dans cette maison abandonnée depuis si longtemps par les villageois et condamnée à ne devenir qu’un vestige de temps plus joyeux. Ce gamin avait quelque chose de spécial, il le sentait, quelque chose qui ne s’était pas vu depuis bien des siècles.

  • Alors tu ne te souviens toujours pas de la raison de ta venue ici ?

Cette question fut un déclic. Nathaniel se rappela, de tout. Son frère au chevet du blessé, la mort, la fièvre qui avait chuté, la blessure qui refusait de guérir. Un sentiment d’urgence s’empara de lui, ses yeux s’affolèrent, il fallait qu’il aide et homme !

  • Il y a un blessé chez nous, il est presque mort et nous ne voulons pas le voir disparaître !
  • Ah enfin le vif du sujet, râla le vieux. Indique-moi donc où est ta maison mon garçon, je vais aller jeter un œil à ton mourant.

Le jeune homme soupira, toute la tension qui commençait à s’accumuler dans son corps s’échappait lentement, le laissant vidé mais enfin satisfait. Il avait réussi, il allait sauver cet étranger ! De son côté, le vieux guérisseur se leva pesamment. Son corps fatigué par toutes ces années de prostration mettait du temps à redémarrer. Il se frictionna longuement les poignets avant d’empoigner son bâton taillé dans le bois du plus vieux chêne blanc de la forêt. Suivi de Nathaniel, il quitta la maison, le froid lui cingla immédiatement le visage, lui arrachant une exclamation furieuse. Depuis tant d’années qu’il restait reclus chez lui, il fallait vraiment que ce soit ce gamin insolent qui le tire de sa prostration et par ce froid ! Cela lui laissait une impression particulièrement désagréable dans la bouche. Mais il le fallait bien après tout, un guérisseur se devait d’aider ceux qui n’étaient pas encore assez sots pour se penser touts puissants ; et ce gamin tout malpoli soit-il semblait en faire partie. Il supporterait donc le froid, comme il avait appris à supporter la solitude. Une fine pellicule de neige recouvrait le sol autour d’eux rendant tout l’horizon d’un blanc laiteux. La neige, une drôle de chose que cette eau pas si liquide ni si solide, un mystère presque aussi grand que la flamme irrégulière de la vie qui lutte désespérément pour demeurer allumée malgré les épreuves. Mais le temps d’entretenir de telles réflexions était passé, maintenant venait le temps de l’action. Se tournant vers Nathaniel, le vieux demanda :

  • Où se trouve ta maison, gamin ?
  • Je vais vous y conduire, dit l’autre, suivez-moi.

Et ils se mirent enfin en route, tout autour d’eux, alors qu’ils quittaient progressivement les sentiers tracés par les villageois, la forêt reprenait lentement ses droits, son domaine. Çà et là, des feuilles mortes échappaient à l’emprise de la neige tandis que les grands arbres se dressaient, vierges et fiers au bord de la voie. Il n’y avait pus désormais de trace du village, les derniers feux de cheminée qu’ils apercevaient encore étaient loin et la nature sauvage régnait en maîtresse absolue tout autour de la maison des deux frères. Enfin ils étaient arrivés, l’homme prit le temps d’observer cette demeure à l’aspect si peu semblable aux autres ; au lieu de présenter la même géométrie carrée et angulaire que le reste des maisons, celle-ci proposait pour sa part une variation peu orthodoxe. Les murs étaient cylindriques, étrange choix qui permettait néanmoins de conserver la lumière dans la maison de manière homogène. Choix judicieux. Le vieil homme ne pouvait s’empêcher d’admirer l’originalité architecturale de cette habitation décidément bien au-delà des normes. Après s’être attardé sur leur forme, il observa avec attention leur couleur, dégradé de gris sombre et de blanc épousant une parfaite harmonie et à peine altéré par le temps ; décidément, ce gamin était vraiment spécial. L’homme quitta la bâtisse des yeux, il ne voulait pas encombrer son esprit avant le début de son travail. Cependant, alors qu’il s’avançait d’un pas décidé, son regard accrocha une fleur aux grands pétales orangés. Une dahlia, une fleur rare dont la beauté et la rareté étaient sans pareille dans leur village. Remontant le long des plantations, il découvrit bien d’autres merveilles, là une ipomée volubilis, ici, des gagées à fleur blanches…c’était un véritable jardin botanique. De plus en plus amusé, il se tourna vers le gamin et dit :

  • C’est vous qui avez planté tout ça ?
  • Nos parents, ils étaient de véritables amoureux des plantes, répondit Nathaniel avec une pointe de nostalgie dans la voix.
  • Bien, entrons ou nous aurons un mort à déplorer, marmonna le vieux guérisseur.

Ils reprirent leur marche. Du bout de sa canne, le vieux frappa contre la porte qui s’ouvrit aussitôt sur un vestibule pauvre en décorations dont les murs présentaient les mêmes nuances colorées que l’extérieur. Nathaniel regarda son compagnon de voyage avec un air de surprise totale.

  • Comment avez-vous fait ça ? s’enquit-il.
  • Ce petit tour ? Bah tu es trop jeune. Reviens me voir dans cent ans quand tu commenceras à t’intéresser à ce qui t’entoure, lança l’homme depuis l’intérieur de la pièce.

Sans demander, il monta ensuite à l’étage et pénétra dans la chambre occupée par Illias et le blessé. Il s’avança vers le lit et observa attentivement le visage congestionné qui lui faisait face. Un seul coup d’œil lui suffit pour repérer la source du problème : la blessure manifestement non cicatrisée malgré les efforts des deux gosses. Pas étonnant qu’ils soient venus le chercher, lui l’homme dont on disait qu’il pouvait soigner n’importe quelle blessure.

  • Ecarte-toi gamin ! Laisse-moi m’occuper de ça, grogna-t-il de la voix renfrognée qu’il prenait lorsqu’il se trouvait devant un cas difficile.

Sans discuter, Illias lui obéit et alla rejoindre son frère dans l’autre chambre. Il le trouva inquiet, se mordant nerveusement la lèvre. Nathaniel ne pouvait s’empêcher de penser avec appréhension à ce qu’il ferait si malgré tous leurs efforts, le jeune homme venait tout de même à mourir.

De son côté, le guérisseur auscultait son jeune patient ; et une chose était sûre, les choses allaient vraiment mal. Car malgré toutes ses connaissances, malgré tout son savoir, il ne parvenait pas à soigner la plaie. Elle s’infectait à une vitesse effarante et le blessé devenait de plus en plus pâle, mais ses yeux ne s’ouvraient plus. Il était prisonnier d’un monde de peur et de douleur, sa conscience s’effaçait dans des abîmes insondables qui le consumaient entièrement de l’intérieur. C’en était rageant. La solution miracle se faisait toujours attendre et l’odeur de la mort commençait à se répandre dans la pièce, signe de la fin imminente du gamin malgré les efforts de Nathaniel.

– Bon sang, tu vas guérir oui ? Je ne suis pas sorti de chez moi aujourd’hui pour avoir un nouvel échec retentissant sur la conscience. Vis ! Vis tu m’entends ?

Évidemment, l’autre ne pouvait pas répondre, mais cet accès de colère dévoilait une faiblesse, une faille dans la cuirasse de rugosité du vieillard. Son dernier échec lui venait en mémoire, il se rappelait de cette jeune femme qu’il n’avait pas pu sauver, cette jeune femme qu’il n’avait pas su arracher aux griffes de la mort. Et tout son être, tout son esprit se rebellait à l’idée d’avoir à subir cette épreuve à nouveau. Non, il n’affronterait pas à nouveau le visage narquois de la Faucheuse lui ravissant un de ses patients. Il ne la laisserait pas gagner. Un flux d’adrénaline traversa son corps tandis qu’il observait à nouveau ce corps froid et aux prises avec la mort. Quelque chose lui échappait, quelque chose d’essentiel, de vital. Cela faisait trois jours que les gamins avaient récupéré le corps dans la forêt, or trois jours suffisaient à une plaie pour s’infecter. Cependant, celle-ci était toujours aussi claire et nette qu’au moment où elle avait été infligée. De plus, les sillons irréguliers et l’étrange aura de peur qui s’en dégageait laissaient présager une chose : cette blessure n’avait rien de naturel. Il y avait même fort à parier qu’elle ait été infligée par cette créature qui sévissait de l’autre côté de la forêt…or si c’était le cas, comme le soupçonnait le guérisseur, une seule chose pouvait sauver le gamin et cette chose était en lui. Un sourire satisfait éclaira son visage. Il savait quoi faire, il savait comment faire pour ramener ce gamin. Posant ses deux mains sur la plaie, il commença à psalmodier :

  • Je fais appel à toi, ô esprit des anciens guerriers. Toi qui sais les raisons de l’être et du non-être, toi qui peut tout et n’aide que les braves, porte assistance à ce garçon durant sa lutte contre les forces malfaisantes de la peur ! Donne lui la force de surmonter les abysses et de revenir parmi les vivants ! Viens je t’invoque, esprit de victoire, guerrier auréolé de gloire et de puissance !

Un vent violent se leva alors. Il ouvrit d’un seul coup toutes les fenêtres, brisant les carreaux dans un immense et extraordinaire hurlement. Alarmés, les deux garçons accoururent dès qu’ils l’entendirent. Ils ouvrirent la porte à la volée et restèrent interdits, frappés de stupeur devant ce prodige quasi divin. Le vieillard, lui, souriait d’un air tranquille et satisfait. Son invocation avait réussi, il allait sauver ce gamin et récupérer sa dignité. Le vent continuait de souffler tandis que, comme jaillissant de la plaie, une sorte de pestilence noire s’échappa dans l’air et disparut, emportée vers d’autres lieux. La plaie commença à se refermer, la gamin commença à reprendre des couleurs. C’était fini.

Avec un soupir d’épuisement, le vieillard s’affala sur le lit ; de grosses gouttes de sueur coulaient de son front et inondaient sa tunique, ses mains. Une grande lassitude s’était emparée de son corps tandis qu’il appréciait la plénitude de sa réussite. De leur côté, les deux jumeaux, toujours muets de stupéfaction finirent par reprendre leurs esprits. Illias s’avança vers le blessé et jeta un regard à sa blessure, guérie. La peau était fine et blanche, comme si il n’y avait jamais rien eu à cet endroit.

– Comment avez-vous fait ça ? S’enquit-il.

Le vieux ne répondit pas, ce n’était pas nécessaire. Ce gamin n’avait pas besoin de comprendre, pas plus qu’il n’avait besoin d’explications. Ramassant sa besace remplie de remèdes, il se leva, jeta un dernier regard à la pièce, puis avec un léger hochement de tête, s’en alla. Alors qu’il allait passer le seuil de la porte, une voix l’interpella :

– Vous ne m’avez toujours pas dit votre nom.

Il sourit. Le gamin aurait un avenir prometteur devant lui, s’il savait suivre les signes envoyés par le sort.

– Ce n’est toujours pas nécessaire, répondit-il sans se retourner.

– Dans ce cas permettez au moins que je vous remercie, reprit la voix de Nathaniel.

– Cela non plus n’est pas nécessaire. Reviens me voir à l’occasion, on verra ce qu’on fera de toi.

Et le vieillard disparut comme il était venu, simple ombre tirée d’une époque dont il n’était jamais vraiment reparti, il retournait à son silence et sa solitude, il retournait se murer dans une maison que personne ne viendrait plus visiter…jusqu’à ce que Nahaniel revienne bouleverser ses habitudes.

Voilà qui clôt l’extrait actuellement disponible de ce roman que je trouve plutôt encourageant. Prochainement, je négocierai pour vous le Prologue et le Chapitre Premier.

Arnaud

L’univers exotique de la tradition africaine

Amis lecteurs, bonsoir ! Pour le plaisir de vos beaux yeux et de votre imagination, je vous invite aujourd’hui à partager avec moi un petit voyage. Un voyage vers une contrée lointaine. Un voyage vers un continent nouveau et exotique. Embarquons ensemble voulez-vous ? Cap sur l’Afrique équatoriale !

Ah l’Afrique, quel beau continent ! Avec ses traditions, ses coutumes et sa beauté naturelle. Saviez-vous que là bas, les fruits ont l’exquise saveur de la fraîcheur et de la nouveauté ? Sans doute. Et avez-vous déjà vu les habitants de cette étrange contrée ? Leurs coutumes, leur façon de se vêtir ? Sûrement, enfin je l’espère, ce sont là des découvertes qui émoustillent l’esprit et donnent  du piquant à l’existence. Malheureusement, je ne vous parlerai guère de ces êtres extraordinaires que sont les africains pour me concentrer sur d’autres choses : les traditions.

Mais qu’est ce donc que ce mot « tradition » si indigeste et étrange à la fois ? Eh bien, permettez-moi de vous en donner une définition de mon cru. La tradition est un ensemble de pratiques aussi vieilles que la culture qui leur a donné naissance. Ces pratiques ont pour but de donner à la fois un cadre de vie aux habitants et d’assurer la pérennité des croyances de la tribu en question.La tradition est donc un manuel de la vie de tous les jours et une trace bien réelle de la présence dans le monde de la tribu qui l’a adoptée.

Je vous propose à présent un aperçu très léger de quelques aspects de ces traditions.

I- La religion

Les pays d’Afrique subsaharienne sont presque tous de confession monothéiste. Et même si nombre d’entre eux ont adopté le christianisme ou l’islam, des traces de leur religion d’origine subsistent toujours. Laissez-moi vous en donner un petit aperçu.  La religion africaine est basée sur l’animisme, c’est à dire qu’elle est basée sur la croyance en la présence d’une essence divine dans chaque chose capable de favoriser la vie et la force vitale (animaux, plantes, pierres magiques, hommes etc) ainsi, leur respect et leur vénération vont à tout ce que la nature engendre.

Pour les africains, le Dieu suprême est un être retranché des affaires du monde, la majorité de son essence demeure séparée des hommes, en un lieu hautement mystique vers lequel ils se tournent en guise de respect. ainsi, lors de leurs prières et cérémonies, ils s’adressent le plus souvent à des intermédiaires, des esprits plus mineurs que la tradition a nommé « djinns ». Ces djinns ont le pouvoir d’exaucer les souhaits des vivants et emmène l’âme des disparus auprès du Dieu unique afin que celle-ci soit réincarnée ou jetée dans la grande fosse de purification des âmes souillées. Cependant, si l’âme en question a atteint un degré suffisant de perfection, elle devient alors un « esprit ancestral »; l’esprit d’un ancêtre devenu un djinn pour venir en aide à sa tribu.

II- Quelques pratiques célèbres

Parmi les pratiques célèbres de leurs religions, on compte le chamanisme. Il s’agit d’une pratique visant à créer un lien entre le chaman et le monde des esprits. Le chaman est le seul habilité à le pratiquer et possède dans cet art une qualification extraordinaire; on parlerait de lui comme d’un guérisseur, un magicien, un herboriste et un psychanalyste. Ses attributions vont de la simple médecine à la prédiction des prochaines récoltes ou l’assurance de la réussite de la chasse (en demandant la permission de chasser un animal aux grands djinns) et enfin, à l’éducation des futurs initiés. Le chaman a joué un rôle très important dans tous les cultes africains et occupait de facto une fonction sociale très élevée dans le groupe.

III- Extraits de tradition orale

Voici quelques phrases glanées de ci delà illustrant oralement certains rites religieux africains. Ce sont des perles rares récoltées par les éthnologues au fil des décennies :

« Ecoutez les ancêtres, l’esprit, les arbres et les animaux. Soyez à l’écoute de toutes ces forces qui viennent nous parler. »— Sobon Fu Somé

« Tout est lié. Tout est vivant. Tout est interdépendant. » — Amadou Hampâté Bâ cité par Aminata Traoré

« Ceux qui sont morts ne sont pas morts… les morts ne sont pas sous la terre. Ils sont dans l’ombre qui frémit. Ils sont dans l’eau qui coule. Ils sont dans l’eau qui dort. Ils sont dans la case, ils sont dans la foule. Les morts ne sont pas morts. »— Bigaro Diop

« Tout ce qui vit a une âme. »— Tradition orale africaine

« Toute naissance est la renaissance d’un ancêtre. »— Tradition orale africaine

 

Pour conclure ce long mais passionnant article, je vous suggère de vous rendre sur le portail Wikipédia associé aux traditions africaines pour un contenu encore plus riche et large. Chers lecteurs, je me réjouis que vous ayez accepté de faire ce voyage ô combien intéressant en ma compagnie. Je vous souhaite une agréable lecture et vous dis à bientôt pour de nouvelles informations encore plus alléchantes !

Arnaud