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La Journée « Tous en Bleu » !

Power of blue

Le jeudi 2 avril, c’était la Journée Mondiale de Sensibilisation à l’Autisme, ou «Journée tous en bleu».

Lors de cette journée, les personnes intéressées s’habillent entièrement en bleu pour soutenir la cause de l’autisme et les familles.

C’est aussi une façon de montrer que l’autisme existe, d’essayer de mobiliser du monde et surtout d’en parler, car il s’agit d’une maladie méconnue. Tous les jours, on entend un « imbécile » en traiter un autre d’autiste. Pourtant, c’est d’aussi mauvais goût que de le traiter de personne ayant le sida, de cancéreux, de lépreux, etc… L’autisme est aussi (tout comme la trisomie) un sujet sur lequel on ne devrait pas plaisanter et qui mériterait d’être pris plus au sérieux.

Voici quelques faits sont assez significatifs : un enfant sur cent cinquante est autiste ; environ une famille sur deux n’est pas contente de la manière dont son enfant est pris en charge ; six cent mille à être privés de leur droit à l’éducation, la culture ou le sport. C’est pour cela que la sensibilisation à l’autisme est très importante.
Ce que les gens ne comprennent pas, c’est qu’avoir un enfant autiste n’est pas quelque chose de terrible en soit. Ce qui est dur pour les familles, c’est qu’elles sont mal accompagnées, que ce soit par les médecins, les éducateurs, les enseignants spécialisés, etc…
Quant aux administrations, elles ne leur facilitent vraiment pas la vie ! Les familles sont obligées de remplir des gros dossiers avec beaucoup de papiers (que l’administration perd parfois en cours de route et déclare n’avoir jamais reçu) jusqu’à une date précise et sont parfois remboursées six mois plus tard ! Tout doit être justifié, il arrive que les demandes de la famille soit remises en cause et tout ce qui peut éviter d’être remboursé n’est pas pris en compte.
Même les gens qui devraient être les plus informés, que ce soit les médecins ou les éducateurs, ne sont pas correctement formés et ne s’y connaissent pas assez.

La France est le pays qui est le plus en retard avec l’Algérie concernant l’autisme, et nos chercheurs français partent aux Etats Unis afin de pouvoir trouver des financements pour leurs recherches ! Recherches que le gouvernement français refuse d’ailleurs de prendre en compte. Des méthodes efficaces ont été trouvées afin d’aider les enfants autistes à atteindre leur plein potentiel, cependant elles remettent en cause celles que nous utilisons en France et demandent plus de moyens, de patiences, de qualification.
Encore maintenant, on trouve des médecins qui, après avoir diagnostiqué l’autisme, déclarent aux parents (qui ne connaissent pas forcément l’autisme) qu’ils feraient mieux de mettre leurs enfants en établissement psychiatrique et qu’ils n’arriveront jamais à rien avec eux ! C’est d’ailleurs une des choses dont c’est offusqué Francis Perrin, avant de se faire museler. On peut cependant découvrir un aperçu de ce qu’est la vie auprès d’un enfant autiste dans son livre « Louis pas à pas », qu’il est actuellement en train de monter en téléfilm (pour ceux qui n’aiment pas lire).

Avoir un enfant autiste, c’est un combat de tous les instants, que ce soit pour faire valoir ses droits, préparer son avenir (malgré la loi de février 2005, presque rien n’est mis en place pour l’intégration d’autistes en milieu ordinaire, surtout pas pour les classes de collèges, lycées et pour les études supérieures), l’intégrer socialement, etc… Certains parents finissent par abandonner car ils sont épuisés. On dit que des choses sont mises en place, mais concrètement il n’y a rien. Il arrive que des lois en faveur du handicap passent (encore l’exemple de celle de février 2005), cependant on ne donne pas les moyens de réaliser ces lois, que ce soit financièrement ou dans l’investissement. On propose aux familles victimes de discriminations de porter plainte, mais cela fait beaucoup d’efforts, de temps et d’argent de perdu pour obtenir une compensation plus que légère, voire aucune puisqu’il n’est pas rare de voir la partie adverse gagner et la famille s’en « prendre plein la figure ».

Le quotidien de familles ayant des enfants en situation de handicap n’est souvent pas facile, c’est pour cela que les journées comme celle d’aujourd’hui sont importantes. Elles permettent aux familles et à leur entourage de montrer que l’autisme existe, d’essayer de mobiliser du monde, mais avant tout, voir des personnes suivre leur exemple et s’habiller en bleu les touche. C’est un symbole de solidarité, la preuve d’une reconnaissance. Cela leur montre qu’elles ne se démènent pas pour rien, que d’autres sont touchés et que d’autres vivent leur quotidien. Certains cas, tel que Hugo Horiot, sont porteurs d’espoirs. Et toutes ces personnes habillées en bleu pour cette cause l’étaient aussi.

D’ailleurs, certains élèves de Jeanne d’Arc Saint Aspais, qui étaient au courant de cette journée, ont joué le jeu en s’habillant entièrement en bleu. Je les remercie du fond du cœur d’avoir fait ce geste symbolique, et je remercie aussi ceux qui en avaient fortement l’intention mais ont oublié à la dernière minute. Il s’agissait d’une belle marque de solidarité dont les familles sont fortement reconnaissantes. Il faut se rappeler qu’il s’en faut peu pour qu’un petit geste devienne un grand pas en avant, cela ne dépend que du nombre de personnes qui s’investissent. Encore une fois, un grand merci à toutes ces personnes habillées en bleu pour la bonne cause.

La « Journée Tous en Bleu » est en fait censée signifier le début du mois de sensibilisation à l’autisme (donc tout le moi d’avril). Donc, si vous pouviez au moins pour ce moi éviter de lancer des injures telles que « t’es autiste » et essayer (pour les curieux) de vous renseigner (même si c’est en demandant des informations à quelqu’un de votre entourage qui a un enfant en situation de handicap dans sa famille) pendant ce mois, ce serait une très bonne contribution.

Natacha

Il a survécu quatre jours seul dans les bois… alors qu’il est autiste

En Australie, un jeune homme autiste âgé de seulement onze ans a réussi à survivre seul dans une forêt, à l’écart de toute civilisation, pendant quatre jours.

Sa famille était partie camper au Parc National du Lac Eildon quand leur fils s’est enfui. Ils ont prévenu la police de sa maladie, expliquant qu’il avait une fascination pour l’eau et qu’il ne répondrait sûrement pas aux appels qui lui seraient lancés. Les autorités se sont donc équipées de caméras thermiques et ont concentré leurs recherches aux environs des points d’eau. Ils ont finalement retrouvé l’enfant à environ trois kilomètres de son campement. Il souffrait d’hypothermie et de déshydratation, mais ses jours n’étaient plus en danger.

Un responsable de la police a déclaré que sa survie en ces terres inhospitalières avait quelque chose du miracle. «Un garçon de 11 ans qui est autiste et réussit à s’en sortir, c’est vraiment un jeune homme fort, courageux et résilient» a-t-il ajouté.

 On découvre chaque jour de nouvelles raisons d’être impressionné avec les personnes en situation de handicap mental. Les scientifiques ne cessent d’être impressionnés par les capacités que possèdent les personnes autistes lorsqu’elles sont bien accompagnées, et pas seulement les autistes Asperger. On ne peut nier que ce jeune garçon vient d’accomplir un exploit (bien qu’il ait sûrement bénéficié d’un peu de chances en plus) que peu de personnes dites «normales» de son âge (voire même plus âgées) auraient pu faire.

Nous allons maintenant vous présenter un autre incident qui a eu lieu en France et qui implique une personne autiste, que nous comparerons ensuite à l’histoire précédemment racontée.

 En 2007, un jeune adolescent autiste de 16 ans, a été enfermé chez lui pendant trois jours. En novembre, une habitante a trouvé son corps car il s’était défenestré. Sa mère et son beau-père se trouvaient à une centaine de kilomètres, chez des amis. Elle a assuré à la police que son fils était capable de se débrouiller tout seul, qu’il n’avait aucune tendance suicidaire et était seulement sujet à «un peu d’oublis».

Cette année 2015, le 3 février, la mère et son compagnon ont comparu devant le tribunal pour «délaissement de personne hors d’état de se protéger ayant entraîné sa mort». Ils risquent une peine de 20 ans de prison.

La mère a finalement reconnu avoir «négligé la maladie» de son fils. Son beau-père, a déclaré : «Je ne savais même pas qu’il était vraiment autiste». Pourtant, le jeune homme avait été diagnostiqué, que lui fallait-il de plus pour s’en rendre compte ? Les médecins ne diagnostiquent pas l’autisme à la légère : certains enfants ne sont pas détectés avant six ans, et parfois les parents doivent consulter plusieurs médecins différents pour savoir de quoi souffre leur enfant ! Il a déclaré qu’un enfant autiste crie et bouge dans tous les sens alors que lui était calme et ne parlait pas. Cependant les personnes atteintes d’autisme sont toutes différentes et développent des pathologies différentes.

Comparons maintenant. En Australie, la famille a amené son enfant avec elle pour camper, en France il a été abandonné seul. En Australie, les autorités ont immédiatement réagi à sa disparition, en France il a fallu qu’il se défenestre pour qu’on se rende compte que quelque chose n’allait pas. En Australie, les parents se sont inquiétés et ont donné un maximum de détails à la police afin de mettre un maximum de chances de le trouver, en France, au lieu d’être accablé par leur perte, les parents ont tenté de se justifier. En Australie, l’enfant a survécu, en France, il est mort.

Il serait donc peut-être temps de nous rendre compte que quelque chose ne va pas dans notre mentalité, dans notre façon de gérer le handicap et d’essayer de changer ce fait.

Natacha

Un acte de solidarité venant d’Haribo et de Carrefour

Avis à tous les amateurs de bonbons : Haribo a décidé de sortir une nouvelle marque de bonbons nommée «Happy Sweet» ! Ce que ces bonbons ont de spécial ? Eh bien, c’est que pour chaque paquet acheté, un peu d’argent est remis à la Fondation Initiative de l’Autisme (créée en 1969). On peut trouver ces nouveaux produits dans les magasins Carrefour.

L’autisme est une maladie mentale assez complexe sur laquelle les chercheurs enquêtent depuis des années. Malheureusement, la France n’investit pas tellement dans ces recherches et les personnes atteintes d’autisme sont souvent isolées, rejetées. D’ailleurs, l’une des preuves les plus flagrantes vient d’une phrase que la plupart des parents dont l’enfant vient d’être diagnostiqué autiste entendent : «Il ne faut pas vous investir dans cet enfant» de la part d’un médecin ou d’un psychiatre. Les personnes autistes ont un retard mental mais possèdent  une très grande intelligence, leur façon d’apprendre est juste différente de la nôtre et demanderait donc une meilleure spécialisation des enseignants. S’ils étaient pris en charge correctement, les personnes autistes pourraient travailler comme n’importe lequel d’entre nous et donc réduire le taux de chômage.

Pour ceux qui doutent de leur intelligence, sachez que plusieurs ouvrages ont été écrits par des autistes (tels que : Laissez entrer les idiots de Kamran Nazeer ou L’empereur c’est moi de Hugo Horiot) et que d’autres, plus scientifiques, ont rejoint des groupes de recherche Américain. Par contre, en France, ce qui est alarmant, c’est que la plupart de nos chercheurs peinent à trouver des dons ou des subventions : personne ne veut investir d’argent pour la cause de l’autisme, donc beaucoup partent faire leurs recherches aux Etats-Unis. La France a cinquante années de retard sur ces derniers concernant ce sujet.

Voilà pourquoi un geste, tel que celui d’Haribo et de Carrefour, ne peut être négligé : les bonbons en soient ne coûtent pas très chers, et ce n’est pas désagréable d’en manger, et là, en plus, cela pourrait aider des gens. Il n’y a donc aucune raison de ne pas se rendre en magasin et de ne pas céder à la tentation d’acheter ces «Happy Sweet»!