Cette histoire commence lors de la parution de l’article du 26 juin, puis du 05 juillet. Je suis certaine que vous étiez impatient(s) de connaître la fin de l’histoire.
Scénario policier écrit avec l’aide de M. Bournat
Un membre de sa famille lui avait conseillé cet établissement comme étant l’un des plus côtés du département. C’était un ancien militaire, très décoré pour ses exploits de réserviste, et pour ses actes de bravoure en Irak, mais dès qu’il fut rentré au pays il était devenu dépressif et avait tenté de se tuer plus d’une fois. Il n’avait pas profité de la solde qui lui restait puisqu’il avait été interné pendant cinq ans dans un asile bon marché de la capitale, lors de son arrivée il était vêtu d’une veste rouge et d’un pantalon marron. L’infirmière à cette heure avait réussi à lui soutirer quelques informations vu qu’il n’était pas très loquace. Il était donc âgé de 64 ans, assez jeune pour la maison de retraite. Le directeur en le recevant lui avait extorqué ses dernières économies pour lui faire installer un extincteur qu’il n’envisageait aucunement d’acheter. Il avait donc été placé dans le troisième étage, celui réservé aux nouveaux arrivants. Il avait dû être transféré avant la nuit par l’infirmière et le directeur dans une chambre du premier étage à la suite d’une crise de Schizophrénie assez violente où il se prenait pour un pilote d’hélicoptère en Irak.
Après ce dossier finalisé, il aida l’infirmière à mettre en place les pensionnaires devant la télé où ils découvrirent tous l’accident de camion-citerne, l’intervention du frère du mort, D. Strauss-Kahn à plusieurs kilomètres du village. Le présentateur télé annonçait que les Trémouliens devaient attendre un bulletin ultérieur pour savoir si l’évacuation était nécessaire. La mort de Jeanine Martin ne fut pas beaucoup évoquée. Normal, peu de patients la connaissaient puisqu’elle ne pouvait pas rester plus de dix minutes debout. Ses repas étaient donc servis dans sa chambre. Elle était aussi en fin de vie, et depuis plusieurs mois son état c’était aggravé à cause d’un rhume qui avait pris des proportions démesurées.
A l’heure du déjeuner, deux pensionnaires affamés se dirigèrent avec l’aide de Stéphanie, vers la salle de restauration. Au 2ème étage, Bernard les rejoignit et Stéphanie lança la conversation :
– Vous ne trouvez pas que la mort de Jeanine est un peu prématurée ?
– Pas vraiment, elle était assez vieille et une mort a son âge est normale, elle a même vécu assez longtemps !
– Mouais… je ne préfère ne pas y penser maintenant, et …
Un gros bruit sourd se fit entendre tandis que l’ascenseur s’arrêtait. Les quatre personne se regardèrent inquiètes.
– Ré-appuyez sur le bouton, Stéphanie, je ne compte pas être en retard au déjeuner.
Stéphanie appuya sur le bouton à plusieurs reprises sans résultat. Tandis que sa nature claustrophobe reprenait le dessus sur sa personnalité, elle dit :
– Vous pensez que l’ascenseur s’est bloqué ?
Afin de rassurer ses clients, Bernard déclara, prestement :
– Ne vous inquiétez pas, ce n’est sans doute rien ! Vous vous faites encore dominer par votre peur Stéphanie, reprenez-vous, bon sang !
– D’accord, d’accord…
Michel dans un élan de compassion dit d’une voix douce :
– Bernard a raison !
– Je pense que tout le monde devraient se CALMER !!!!
– Attendez, j’ai mon téléphone portable, je peux appeler les secours.
Alors que Bernard était au téléphone, à part la voie ténue venant de l’appareil, un grand silence régnait dans la cage d’ascenseur. Soudain, dans un grand mouvement de colère, Il jeta son portable contre la paroi et dit d’une voix sourde de colère :
– C’est pas possible ! La seule personne pouvant nous aider en ce moment pense que je luis fais un gag ! Espèce d’abruti ! Je risque de mourir et toi tu me rigoles au nez !!
Le directeur était dans une telle rage qu’il fallut le maîtriser à plusieurs. Au fur et à mesure la chaleur augmentait, tous les protagonistes se demandèrent un par un si la chaleur ambiante était le fait de la tension ou bien la température en elle-même.
Jean Pierre patient depuis quelques années ici, en fauteuil roulant, observait la nature en face de l’établissement qui n’avait jamais changé au cours de son séjour. Alors qu’il se délectait de cette nature douce et innocente, il vit un lapin qui bondissait comme un diable, puis un chat, puis une biche, puis un cerf.
– Que se passe-t-il pour qu’ils soient si effrayés ?
Puis il vit une lueur rouge, appela l’infirmière qui n’était plus là, et au bout de cinq minutes appela les pompiers en comprenant qu’un feu de forêt commençait. Une alarme stridente retentit violemment.
On entendit alors en fond sonore les sirènes des pompiers, mais la cabine d’ascenseur était insonorisée et par conséquent ses occupants ne se rendirent compte de rien. Jacques, pompier de profession, marchait en pressant le pas afin de ne pas être rattrapé par les flammes derrière lui. Il passa devant un ascenseur comme les autres, et ne fit pas attention aux cris de secours et aux coups contre les parois de l’ascenseur.
En comprenant qu’ils ne s’étaient pas fait entendre, décidèrent de forcer la porte afin de ne pas finir comme des patates cuites. Bernard essaya d’ouvrir la porte par la force de ses bras, étant le plus musclé et le moins impotent des protagonistes. On entendit un geignement d’effort de Bernard qui réussit à entrouvrir les portes, mais elles se refermèrent avec un bruit métallique. Puis ce fut au tour de Stéphanie, qui réussit à les rentrouvrir, mais la 2nde tentative fut autant couronnée de succès que la 1ère. Bernard, avec un cri de rage réussit enfin à ouvrir les portes que l’on bloqua avec la canne de Gérard.
En sortant un par un, les personnes poussèrent des cris de joie, mais avant que Robert ait pu se réjouir, Gérard cassa la canne d’un puissant coup de pied en criant « Vous ne passerez PAS !» puis les portes se refermèrent sur la main de Robert.
Tout le monde pensant à fuir, ce crime ne fut pas remarqué, et tout le monde courant le plus vite qu’ils purent vers la sortie.
En courant vers l’entrée principale, ils se rendirent compte que l’accès était bloqué, et décidèrent de passer par le toit pour faire signe à de possibles sauveteurs.
En arrivant sur le toit, Stéphanie dans sa probable dernière crise d’hystérie cria :
– LES PATATES SONT CUITES !!!!!!!!
En voyant que les flammes les entouraient…
Messieurs Lesventes, Broyère, Hemberger