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Kawah Ijen, le volcan pas si inactif que ça

Il y a encore un siècle, le volcan Kawah Ijen (en Indonésie, à l’est de Java) pouvait encore entrer en éruption, mais maintenant, ce dernier abrite en son cratère un lac très acide. C’est à cet endroit que descendent des mineurs depuis plusieurs générations afin de collecter du soufre, une poudre très utilisé par l’industrie chimique. Il s’agit d’ailleurs de la principale source de revenus pour le village.
Malheureusement, leurs conditions de travail (ainsi que de vie) sont très difficiles car ils doivent descendre dans le cratère avant l’aube, y travailler sans réels outils ni protections malgré la toxicité de l’air, porter des charges de plusieurs dizaines de kilogrammes sur leur dos sur un chemin escarpé (sachant qu’ils font beaucoup d’aller-retours par jour) et sont à peine payés assez pour faire subsister leur famille. L’espérance de vie des ouvriers ne dépassent pas les quarante ans.
Cependant, le volcan est aussi un site touristique que les voyageurs peuvent visiter au milieu des mineurs. Ces derniers se montrent apparemment souriants, chaleureux. D’après certains témoignages, les hommes seraient fiers de leur métier, d’affronter ainsi le danger du volcan chaque jour. Mais est-ce normal de risquer sa vie pour un salaire dérisoire ? Est-ce normal que, des gens n’aient pas réellement de choix de métiers ?
D’ailleurs, on pourrait aussi se poser d’autres questions, comme : est-il normal que cette «mine» soit aussi utilisée comme attraction touristique ? Il est vrai que la présence de vacanciers peut avoir plusieurs avantages (ils peuvent faire des dons aux mineurs, en apprendre plus sur leurs conditions de vie, rapporter de l’argent à la région…), cependant il y a aussi des inconvénients (des voyageurs pourraient déranger les mineurs dans leur travail voire les mettre en danger, d’autres polluer, manquer de respect aux travailleurs, etc…). De plus, l’argent obtenu grâce aux visites du volcan ne sera pas redistribué aux ouvriers. Dans certains témoignages, il est fait mention d’un malaise dû au décalage entre la beauté du paysage et la misère des travailleurs.
Leur situation peut faire penser à celle des mineurs français au dix-neuvième siècle qui est décrite par Emile Zola dans l’un de ses livres : Germinal. Cependant comme les ouvriers qui prennent des risques en France reçoivent maintenant des compensations financières, on peut espérer qu’un jour les travailleurs d’Indonésie auront le droit aux mêmes avantages.

Natacha