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Chroniques du confinement: partie 1 Le confinement – dehors / le désinfectant

Posted by on 9 avril 2020

Mardi 17 mars : Le désinfectant

19h. Je sors. J’ai piqué un masque en tissu à ma fille. Dimanche et lundi quand j’ai vu les files d’attente dans les magasins j’ai fui. Je me suis auto-confinée volontairement ! Mais bon, là j’ai besoin de deux-trois bricoles et je me dit que maintenant que tout le monde a fait ses courses ça devrait être calme.

Pas eu le temps de me renseigner sur leur histoire d’autorisation de sortie à remplir. Je griffonne sur un bout de papier que je déclare sur l’honneur que je vais faire mes courses. Je trouve ça plutôt ridicule de s’auto-autoriser à sortir. Ma fille trouve l’idée séduisante. « on devrait pouvoir faire pareil pour sortir du collège ça serait plus pratique ». On rigole en imaginant la tête du Conseil d’administration devant une telle proposition…

Personne dans la rue.

D’habitude à cette heure il y a encore foule, ceux qui viennent de récupérer tardivement leurs enfants, ceux qui rentrent du boulot, ceux qui sortent…

D’habitude, dans la ruelle qui mène au centre-ville ça sent le ragoût, les grillades, les épices… là , ça sent le désinfectant…

Tout d’abord je n’y crois pas. Je me dit que c’est moi qui imagine des choses. Mais il faut bien se rendre à l’évidence. Ça sent le désinfectant. Ou plus exactement LES désinfectants. Il y en a pour tous les goûts : Javel pure, citron, eucalyptus, lavande. Les odeurs se succèdent tout au long de la ruelle. Ça me fait sourire.

Y a quand même quelques clients à Monoprix. Tout le monde erre dans les rayons, perdus. Y a plus grand-chose mais seulement dans certains rayons bien précis : pâtes, riz, farine, sucre etc, papiers toilette, produits ménagers, pains et viennoiseries, lait et eau. Reste quand même quelques litres de lait. Ouf ! Aliment essentiel du foyer.

Je ne comprends pas. Les mêmes réflexes que les populations pendant les grandes guerres. Sauf que… on cuisine plus comme ça aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils vont faire de leur farine, de leur sucre et de leur lait ? Des crêpes et des gâteaux ? Pendant combien de temps ?

Parce que le rayon conserves lui, est presque plein. Je prends quelques valeurs sûres (pois chiches, lentilles, maïs), nourrissants et ça se consomme chaud ou froid.

À la caisse, je souris de nouveau. Revoilà notre désinfectant. Allié à des panneaux de plastiques pour isoler les caissiers et caissières. Aux caisses automatiques, écrans nettoyés, plateaux nettoyés. « Moi, ça me rassure, dit une cliente, on voit les traces de nettoyage, au moins c’est un contact de moins ».

L’ennemi invisible n’a qu’à bien se tenir – on fourbit nos armes toxiques…

Aurélia Hurtique

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