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Chroniques du confinement Deuxième partie – le confinement – DEDANS (suite)

Posted by on 13 mai 2020

4- le télétravail

Pas de grands changement de ce côté là. Ça fait des années que je fais principalement du télétravail. Donc je suis habituée, équipée… En plus en ce moment, mon activité est très réduite donc là aussi c’est tranquille. je dois appeler un collègue. Toujours impeccable. Le genre qui dit encore « Merci Madame » et qui envoie ses « salutations distinguées ». La liaison est bonne. Il s’excuse si jamais j’entends des bruits derrière lui. Je ris. On est tous logés à la même enseigne. Enfin non en fait, moi elle est grande alors que lui. Des bruits ? Doux euphémisme. Pendant toute la conversation j’entends les enfants crier chahuter, lui tirer sur la manche. Il reste zen. Il finit cependant par s’exclamer « Antoine, Alexandre, descendez de cette table, vous savez bien que vous n’avez pas le droit d’y monter ! ». Je rigole intérieurement. Les gamins, c’est vraiment comme les chats, un sixième sens pour savoir exactement ce qui va vous déranger le plus quand vous ne pouvez pas vous occuper d’eux !

5- L’école à la maison

Je suis à peu près les devoirs depuis Pronote. Régulièrement elle m’appelle. « Maman, je comprends pas là, tu peux m’aider ? » En fait, c’est surtout qu’elle veut que je la pousse à faire, sinon, la motivation n’est pas suffisante. Et puis, elle préfère que je lui redonne les consignes ou le contenu du document à voix haute pour ne pas avoir à le lire. Et puis la réassurance. La peur de rater, de l’échec qui rôde. « T’es sûre, c’est bon là ? J’ai pas laissé de fautes d’orthographe ? Je peux envoyer là ? ».

Première classe virtuelle. Je regarde un peu la tête des élèves et de la prof. Presque tous ont l’air épuisé. La prof en premier lieu. J’ose pas le penser mais c’est évident. A travers les visages et les décors on voit les diverses situations sociales qui se dessinent et l’impact très différent du confinement. Les moins privilégiés trinquent le plus. Qui osera encore dire que ce virus égalitaire ?! Il est vraiment temps que ça se termine cette histoire. Et pourtant. Maintenant on le sait. Le collège, c’est fini. Pas avant juin. Pour les 3e, les conseils de classe seront passés. Les vœux pour le lycée aussi. Qui, parmi les élèves, sera motivé pour revenir – à part pour dire adieu au collège, aux profs et à certains camarades. Mais pour ça une journée suffit.

6. Les courses à la maison.

Pour les livraisons, y’a plus beaucoup de possibilités. Tous les services de livraison à domicile sont débordés, complets. Amazon s’est fait tapé sur les doigts. Service réduit. Quant à la Poste…

Et puis, y’a toujours ce p*** de voleur. Je suis quasi sûr que c’est un voisin qui a un passe et qui régulièrement fait une descente dans les boîtes aux lettres. Parce que c’est arrivé même un dimanche et des fois les courriers aussi disparaissent. Pas seulement les colis. M’enfin…

Biiiiip. Biiiip. L’interphone me fait sursauter.

– « C’est le livreur Amazon. Je peux laisser le colis dans l’ascenseur ?

– « Euh, oui. »

– « OK, au revoir. »

Je mets quelques secondes avant de pleinement comprendre que livreur va utiliser l’ascenseur comme un monte-charge. J’enfile des chaussures et je sors dans le couloir. Les lumières sont en panne. Sauf une qui nous gratifie d’une pâle lueur, juste histoire de ne pas se prendre un mur. « Bip – Premier étage » dit la voix synthétique », la porte de l’ascenseur s’ouvre, mon colis est là, tout seul à l’intérieur. Ça fait un peu scène de film avec colis piégé ! Mais je le prends quand même. On n’est pas dans un film (paraît-il).

7. La colère

Au fil des jours, je lis les journaux. J’essaye de comprendre. Et les questions s’accumulent. J’arrive pas à mettre de l’ordre dans ce puzzle. Les inepties de nos dirigeants m’énervent. Mais pire leurs cachotteries font monter la colère. Pourquoi faire durer et durer le confinement sous cette forme ravageuse pour de très nombreuses personnes ? Pourquoi reculer les élections aux calendes grecques alors qu’il n’est vraiment pas compliqué de les organiser en juin.

Et les règles du déconfinement ? On marche sur la tête. Ils sont sortis dehors voir comment ça se passe ? Dans les bus, les gens sont revenus. Certains ont des masques, d’autres non. Il n’y a pas de règles et tout d’un coup, ils vont mettre en place tout un arsenal. Si deuxième vague il y a, elle aura ses racines dans cette fin de confinement sans masque et sans règle. Et une attestation d’employeur pondu le 7 mai au soir pour le 11 ? Les écoles ?! Quelle blague, on réouvre les crèches et les maternelles mais pas les lycées et les universités ? C’est vrai comment faire respecter à un lycéen ou un étudiant des règles de distanciation ou des gestes barrières, aucun adulte n’y arrive vraiment. Alors que des nourrissons et des enfants de 3 ans, pas de problème, on sait bien qu’ils ne portent rien à leur bouche et qu’il ne touchent à aucun objet. LOL. Vous pouvez aller jouer au ballon au parc mais vous pouvez pas jouez au ballon à l’école… Parce que vos parents sont très responsables et ne pourront pas porter plainte contre eux-mêmes. Alors qu’ils pourraient porter plainte contre un professeur des écoles, un directeur ou un maire. Donc à l’école, on bouge pas, on touche pas, c’est à peine si on respire… Pas besoin d’avoir fait St Cyr, comme on dit… Dès 4 ans, ça va donner « dis papa, pourquoi je peux jouer au ballon au parc et pas à l’école ? Pourquoi mes copains ils peuvent jouer ensemble et moi je peux jouer avec eux ? Pourquoi tu portes un masque et pas la maîtresse ? (ou l’inverse). Remarque, ces questions sont-elles plus difficiles que « la bouteille de lait ? ».

Non, on n’aura qu’à leur répondre, « c’est comme ça ». Ou « Parce que ». Après tout autant les conditionner tout de suite à ne pas trop penser. Puisque au rythme où vont les choses ce sera bientôt interdit.

On nous conditionne par la peur et la précarité.

On met en place de nouveaux outils de contrôle (drône de surveillances, caméras fixes et mobiles soit disant pour traquer les contrevenants à un confinement), de suivi (StopCovid et informations des brigades sanitaires – avec très peu de sécurisation des données). Sans aucun contrôle social et démocratique. Pas de réels débats à l’assemblée, pas d’enquête sanitaires, pas de débats de société. Et maintenant, on commence l’exonération des responsabilités des dirigeants. Aujourd’hui pour ce virus. Demain pour quoi ?

Avant quand on voulait savoir comment allait évoluer notre société, on avait tendance à regarder à l’ouest. Mais nos amis américains, se sont encroutés, largement dépassé par les Chinois. Maintenant, il faut donc bien regarder à l’est. Vous savez, toutes ces gentilles choses qui viennent avec les nouvelles routes de la soie. Ou bien devraient-on les appeler les nouvelles routes de la Loi. Celle qui vous voit, vous écoute, vous suit. Puis vous contrôle. La liberté, c’est risqué. La sécurité, c’est tellement mieux, n’est-ce pas ? Sauf que, dans la vie, il y a la mort. Ça va avec. Même si c’est pas plaisant. Alors au choix : soit la proximité de la mort, que l’on avait oublié, va faire un électrochoc et les gens vont réaliser qu’il faut profiter de la vie avec ses risques, soit cela va faire l’inverse et ils vont avoir encore plus peur et rester dans un état de sidération où l’on pourra faire ce que l’on veut de leur esprit et de leur personne. Malheureusement, je suis pessimiste et je crois que l’équilibre des masses ne penchent pas vers un élan de liberté. Puisse l’avenir me donner tort. S’il vous plaît.

Ah, et au fait, n’oubliez pas. Il n’y a pas que ce virus qui tue. « Fumer tue », le paludisme tue, les cancers et les AVC toujours, la grippe, la rougeole, les accidents de la route, les accidents domestiques et les violences conjugales. Et l’hôpital aussi, dans son piteux état tue à tour de bras. La société est à vous. Vous pouvez encore choisir certaines voies qu’elle doit emprunter. La liberté ne s’use que lorsque l’on ne s’en sert pas. Bon déconfinement !

Aurélia Hurtique

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