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Objectifs pédagogiques

Ce projet de blog collaboratif répond à plusieurs objectifs pédagogiques, en histoire, en géographie mais également en enseignement moral et civique (EMC).

En histoire : le témoignage, une source primordiale.

Ce travail sera l’occasion de réfléchir à la notion de témoignage et, plus largement, de source. Depuis le début de l’année, nous travaillons en histoire principalement à partir de documents produits par des acteurs de l’époque étudiée. Pendant les cours, nous insistons sur les éléments visant à définir la nature d’un document mais aussi le profil de ceux qui en sont à l’origine. Il s’agit, dans le fond, de répondre à deux questions fondamentales : qui a produit ce document ? Pourquoi l’a-t-il fait ?

Il faut ainsi analyser le document en essayant de repérer différents éléments :

* Est-ce un témoignage direct des événements racontés ?

* Quel est le point de vue du témoin sur ce qu’il décrit ?

* Quelle est sa position au sein de la société, c’est-à-dire quel est son métier, quel est son niveau de richesse, quelles sont ses relations sociales, fait-il partie des élites ou au contraire des classes populaires, etc. ?

* Quel était l’objectif de ce témoin lors de la production du document que nous avons sous les yeux ?

Pour reprendre quelques exemples travaillés lors des dernières séances en classe :

La description de la cité d’Ur par un marchand égyptien que les 6e ont eu à rédiger en classe aurait-elle été la même s’il leur avait été demandé d’écrire à la place d’Ur-Nammu (roi ayant régné sur la cité au cours du IIIe millénaire avant notre ère) ?

Doit-on envisager les récits du lieutenant Bonaparte au début de la révolution française de la même façon que ceux de Napoléon Ier, une fois couronné empereur en1804 ?

Le témoignage d’une victime du bombardement d’Hiroshima en août 1945 et celui du pilote de l’Enola Gay (nom de l’avion d’où fut lancée la bombe atomique) sont-ils à traiter de la même façon ?

La liste n’est pas exhaustive et vous pouvez imaginer de nombreuses autres questions à vous poser sur un document… Cette démarche en classe n’a qu’un seul objectif : comprendre quels sont les biais du document, c’est-à-dire pouvoir faire le tri entre la réalité décrite par le témoin et les éventuelles déformations que ce témoin pourrait apporter.

En Géographie : la mondialisation et l’habiter

La crise sanitaire du Covid-19 et les conséquences de la gestion de cette crise font écho à ces deux thématiques qui sont au cœur des programmes de géographie de la sixième à la troisième.

La mondialisation d’abord, qui correspond à l’ensemble des processus (socio-économiques, culturels, technologiques, etc.) facilitant la mise en relation des sociétés du monde entier, est centrale pour appréhender cette crise. Vos connaissances sur les mobilités internationales (thème 2 du programme de Géographie, 4e), les densités de population ou encore sur les inégalités de développement sont des outils qui vous seront utiles pour expliquer comment « une poignée de mains entre deux personnes à Wuhan peut changer [ou non] le destin de la planète » (Entretien avec Bertrand Badie, « Cette crise favorisera un acte II de la mondialisation », Le 1, 18 mars 2020).

La gestion de cette crise par les autorités publiques et notamment les mesures de confinement mises en place le 17 mars dernier questionnent en premier lieu la notion fondamentale d’habiter. Quel sens prend la notion d’habiter (intégralité du programme de Géographie de la classe 6e) lorsque les habitants d’un territoire voient leurs déplacements, leurs activités (professionnelles, scolaires, récréatives…), leurs modes de consommations bouleversés et ce, pour une durée indéterminée ? Quelles ont été les conséquences de ces mesures sur nos modes d’habitat ? Sommes-nous les mêmes Villejuifois, Vitryotes, Ivryens ou Parisiens qu’il y a quelques jours ? Les habitants des grandes métropoles et aires urbaines françaises que nous sommes (programmes de 6e, 4e et 3e) vivront-ils ces changements de la même façon que ceux des espaces peu peuplés (programme de 3e), à l’image des habitants des Cévennes par exemple ?

En EMC : les libertés, la séparation des pouvoirs 

Qu’il s’agisse du programme de quatrième (« Les libertés ») ou de troisième (« les institutions de la Ve République »), la gestion de la crise sanitaire du coronavirus est une occasion de s’interroger sur sa dimension civique et éthique :

La question des libertés (programme de 4e), et en l’occurrence de la restriction des libertés, est au cœur des mesures décidées par le gouvernement pour tenter d’enrayer l’épidémie. Nous sommes en train d’assister à l’évolution de l’exercice de libertés qui pouvaient nous sembler inaliénables et dont nous sommes pourtant privés aujourd’hui. L’objectif n’est pas de contester la décision prise par les autorités de confiner la population, qui s’est imposée comme la seule solution face à la propagation fulgurant du virus. Il s’agit plutôt de réfléchir à ce qui fait une liberté et à ce qui garantit l’exercice de ces libertés ou, dans des circonstances exceptionnelles, ce qui justifie leur suspension.

Les mesures prises pour gérer cette crise questionnent également ce qui peut être analysé comme une redéfinition de nos droits et devoirs (programme de 6e). Qui aurait pu imaginer, en début d’année scolaire, que le simple fait de lire dans sa chambre pourrait être entendu, quelques mois plus tard, comme un acte citoyen d’une importance primordiale ?

La question de l’exercice et de la répartition des pouvoirs au sein de notre République (programme de 3e) est également au cœur de la gestion de cette crise. Qui sont les principaux acteurs décisionnaires lors d’un contexte aussi exceptionnel que celui que nous connaissons actuellement ? Existe-t-il un cadre juridique particulier lors d’une crise d’un telle ampleur ? Qui est à l’origine du projet de loi adopté le dimanche 22 mars permettant l’instauration d’un état d’urgence sanitaire de deux mois et qu’implique cet état d’urgence ?

Nous vous invitons à creuser ces pistes de réflexions, et à en ouvrir de nombreuses autres, par le biais de vos témoignages. Ces thématiques seront par ailleurs centrales pour réaliser les activités qui vous seront proposées pendant toute la durée du confinement.

Enfin, en éducation aux médias et à l’information incluse dans l’EMC, vous aurez l’occasion de réfléchir aux thèmes suivants, appartenant aux compétences du socle commun:

– comment classer ses propres documents sur son ordinateur afin de les utiliser facilement
– les notions d’espace privé et public: en effet, ce blog est public, visible par tous via internet. Vous y postez des réflexions personnelles, mais destinées à être lues, vues ou entendues, par tous.
– Par conséquent, appréhender les règles de de base du droit d’expression et de publication (voir la page des consignes)
– une initiation au métier de journaliste
– Participer à une production coopérative multimédia en prenant en compte les destinataires.
– S’engager dans un projet de création et publication sur papier ou en ligne utile à une communauté d’utilisateurs  hors de l’établissement qui respecte droit et éthique de l’information.
– Développer des pratiques culturelles à partir d’outils de production numérique.

La démarche du blog

Avec le projet que nous vous proposons, il ne s’agit plus de se placer du côté de l’historien, mais de celui du témoin. Les témoignages que vous allez fournir seront différents en fonction de vos personnalités, de vos situations individuelles, de vos trajectoires de vie, etc.

Questionnez-vous, en lien avec les programmes de Géographie et d’EMC, sur les thématiques abordées cette année. Engouffrez-vous dans les pistes de réflexion ouvertes ci-dessus et produisez vos propres analyses de la situation.