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Le commencement

Posted by on 25 mars 2020

Pour moi, tout a commencé lundi à 11h.

Surtout quand le grand chef est intervenu sur notre plateau, (c’est comme ça qu’on appelle l’étage où œuvre tout le service informatique dont je fais partie). Il est grand, chauve et il transpirait un peu au sommet du crane. Aie ! Il nous a annoncé que le président interviendrait ce soir et que la situation évoluait tellement vite à la catastrophe qu’il ne pouvait pas y avoir grand monde qui reste sur place. Et qu’on pouvait rentrer chez nous.

Bon. On a fait deux trois plaisanteries, manière de sentir qu’on est toujours vivant … et on a repris le travail. Il fallait bien finir ce qu’on était en train de faire et peut être pendant ce temps, on laissait l’idée imprégner notre cerveau. Et puis on sait jamais, dans l’administration l’ordre est souvent suivi du contre-ordre. Et puis c’était pas encore l’heure de manger. Et puis on était un peu tétanisé. Pour tout dire l’idée rebondissait dans mon cerveau comme la balle de tennis du tetris qui essaie désespérément de trouver la sortie.

Finalement, vers midi et demi, j’ai mis quelques câbles dans un sac en me disant que ça pouvait servir pour des interventions, (c’est dire comme mon cerveau n’arrivait pas à s’habituer), et après avoir dit au revoir à tout le monde, à un mètre de distance évidemment, j’ai taillé la route.

Le métro était tellement clairsemé qu’on aurait pu s’allonger sur les sièges ou s’installer confortablement sur trois places, par exemple, et presque fumer un cigare en écartant largement les bras et prendre un air satisfait. Mais non, personne n’était d’humeur badine. L’atmosphère était plutôt à la méditation, au cogitage (du verbe cogiter). J’ai croisé notre voisin d’en bas. On s’est salué. Il avait rendez vous place d’Italie chez le notaire pour signer la vente de son appartement. Voilà une personne qui devrait jouer quelques chiffres au loto. Sa lune est ascendante.

Une demi heure plus tard, je suis arrivé à la maison. La table était mise. Tout le monde était là et on a attaqué notre premier repas de notre premier jour de confinement.

Caubou, un parent d’élève

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