
Ma semaine aura été très chargée, entre autres, parce que j’ai décidé de suivre mon cœur et d’assister au séminaire international de promotion de la lecture organisé dans le cadre de la foire du livre pour la jeunesse (FILIJ). Cette année, il était consacré aux liens entre littérature et jeu (comment résister!).
J’aimerais partager avec vous uin bref compte rendu de ces journées et certaines de mes propres découvertes.
Lundi, l’écrivain espagnol Gustavo Martín Garzo a dicté une conférence sur les liens entre jeu et réel. Son intervention m’a laissée sur ma faim: beaucoup de références à de très nombreux auteurs, une langue élégante, une réflexion érudite sur les liens entre jeu et marges, sacré, monde nocturne, etc., recourait plus souvent que nécessaire –à mon goût– aux généralisations. J’aurais aimé pouvoir en discuter avec lui mais, avec près de 700 inscrits, l’échangepossible entre les intervenants et la salle était assez limité.
J’ai découvert ensuite une facette inattendue de Luis María Pescetti, dont je connais bien les chansons. En tant que pédagogue, il a exploré dans le séminaire le lien entre jeu et identification d’une voix personnelle. C’était une conférence drôle, intelligente, pleine d’anecdotes, et fondée sur de nombreuses expériences concrètes, sans pour autant laisser de côté la réflexion. J’y ai retrouvé, sous d’autres mots, beaucoup de mes propres convictions sur le jeu. J’aurais aimé que mes enfants, et mes étudiants, soient là pour s’entendre dire combien il est important de s’autoriser le jeu, de se laisser porter par le jeu pour trouver sa voie/voix. Sans pour autant idéaliser le jeu…
Mon intervention préférée a eu lieu mardi, avec Cecilia Bajour. Elle a illustré le rôle des jeux avec les mots dans la littérature de jeunesse, avec des exemples très précis et un corpus théorique bien choisi. Je vais lui écrire pour lui demander ses références, que je partagerai ensuite si elle m’y autorise. C’était pour moi un beau moment, car elle nous a invités à regarder sous un jour différent des albums que je connaissais bien. Il vous suffira de taper son nom sur un moteur de recherche pour découvrir ses réflexions sur la littérature de jeunesse. Regardez par exemple l’article co-écrit avec Marcela Carranza « Abrir el juego en la literatura infantil y juvenil » (Imaginaria 158, 2004) http://www.imaginaria.com.ar/15/8/abrir-el-juego.htm
Mercredi, j’ai assisté à la conférence très drôle, sur un ton enlevé, de Jorge F. Hernández (romancier, essayiste, journaliste…) qui a partagé son expérience de lecteur et d’écrivain. Puis j’ai décroché lors de la conférence suivante et suis partie visiter les stands de la foire du livre (belles trouvailles, je vous en parlerai).
Jeudi, conférence du romancier australien John Marsden sur les effets de jouer avec le langage et comment les enfants sont tous poètes avant 8 ans. Excellent conférencier, il a illustré de manière magistrale la dimension de transgression liée au jeu, entre autres.
J’attends avec impatience la parution des actes de ce séminaire: je n’ai pu assister en entier aux séances de l’après-midi, vu que j’avais cours à la fac et que nous sommes en pleine fin de semestre.