Une ressource pédagogique fiable ?

La vidéo en ligne est un support omniprésent dans le monde numérique des adolescents. Sur Youtube, de plus en plus de vulgarisateurs passionnés utilisent la plateforme pour diffuser leur savoir auprès d’un large public. Petit tour d’horizon des chaînes où, surprise, vous pourriez bien retrouver vos élèves.

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On vous voit venir : parmi les vidéos de chats et les tutos maquillage, comment repérer, justement, les contenus de qualité qui ne vont pas conduire les élèves à l’erreur ou à l’approximation ? Explorer le paratexte des vidéos qui vous tentent vous permettra de récolter de précieuses informations quant à la qualité du travail de vulgarisation fourni.

Même lorsque les Youtubeurs choisissent le registre de la parodie, comme Ugo Bimar, créateur de la chaîne Confessions d’histoire (inspirée de l’émission de TF1 Confessions intimes, des acteurs y interprètent des personnages historiques), leur travail est sourcé, quitte à faire des choix subjectifs : « Lorsqu’il y a des sources contradictoires, c’est simple, je prends celle qui me fait le plus marrer », explique l’auteur dans une interview. Les « Notes historiques » qui accompagnent ses mises en scène donnent toutefois des précisions au fil du récit, et les spectateurs sont invités à débattre sur les réseaux sociaux.

La plupart des Youtubeurs présentent leurs sources en dessous de la vidéo, dans la rubrique « Plus ». En surfant sur la chaîne du vidéaste, il est également possible de connaître la fréquence de publication de l’auteur, qui donne une idée du temps consacré à chaque vidéo et permet de repérer les chasseurs de clics.

Enfin, des institutions sérieuses, comme le musée du Louvre, s’intéressent au travail des Youtubeurs et à leur capacité à attirer le jeune public. Ainsi, 3 vidéastes qui animent les chaînes culturelles Axolot (infos scientifiques insolites), Le fossoyeur de films (critique cinéma) et Nota Bene (l’Histoire par ses anecdotes, 453 734 abonnés tout de même), ont été invités à réaliser des chroniques autour du musée, avec l’aval de l’institution, mentionnée dans les épisodes.

Qui sont les Youtubeurs ?

Certains de ces vulgarisateurs sont enseignants, comme Baptist Cornabas, un professeur d’histoire-géographie qui anime la chaîne Parlons-Y Stoire. La plupart des chroniqueurs cherchent néanmoins à se distancier du modèle du cours scolaire, en construisant « leur » ton, entre angle original, humour, érudition et travail de montage.

Derrière les pseudos et le langage parfois familier se cachent avant tout de véritables passionnés qui possèdent tout de même un bagage scientifique ou technique sérieux. Ainsi, Mickaël Launay, animateur de la chaîne MicMaths et docteur en maths, est un vulgarisateur chevronné : salon des jeux mathématiques, ateliers dans les écoles, cours sur OpenClassrooms, tout est bon pour partager son savoir et changer l’image de sa discipline chérie.

Viviane Lalande, elle, est doctorante en biomécanique et présente des démarches scientifiques en traitant de la « physique du quotidien » sur sa chaîne Scilabus. Un dernier exemple pour illustrer la variété des profils qui semblent séduire nombre de collégiens : Benjamin Brillaud, créateur de la chaîne historique Nota Bene, est passé par une fac d’histoire avant d’obtenir un BTS en audiovisuel. Ainsi, si un youtuber n’est pas un prof en puissance, sa motivation à partager ses connaissances et son parcours atypique peuvent parfois servir pour accrocher les élèves.

Des spectateurs et des pairs vigilants

Les internautes peuvent réagir au contenu des vidéos via les commentaires, ce qui donne parfois lieu à une critique des sources et de l’angle choisi. En cas d’erreur signalée, l’auteur peut annoter la section incriminée et rectifier le tir dans la vidéo suivante ou dans les commentaires.

Certains pratiquent d’ailleurs un travail de veille consciencieux, comme par exemple Pierre Kerner, créateur de VidéoSciences, une plateforme de diffusion de vidéos scientifiques qui propose aux vidéastes de poster leurs scénarios ou leurs rushes avant publication, afin de faire vérifier leurs contenus par des pairs.

L’interactivité et l’échange inédits entre le public et les créateurs de vidéos forcent également ces derniers à faire preuve de transparence quant aux revenus qu’ils peuvent tirent de leurs créations, grâce à la publicité et au placement de produits. Ils informent généralement les spectateurs de ces procédés (c’est d’ailleurs une obligation légale), sous peine de ternir leur réputation et de déclencher un bad buzz.

Après ces quelques pistes, pensez-vous que ces sources aient leur place dans votre salle de classe ? Avez-vous déjà utilisé une vidéo Youtube (ou issue d’une autre plateforme) pour illustrer un point de votre cours ? Si vous avez des chaînes à conseiller, n’hésitez pas à les indiquer en commentaire !

Une chronique de Tiphaine Carton

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