Douleur sacrée douleur profane.

Douleur sacrée douleur profane.

 

 

En construction.

Corrigé du DST du novembre.

Le sujet consiste à comparer douleur sacrée et douleur profane. La différence de nature ou de finalité semble s’imposer notamment par l’iconographie. Pour autant son-elles aussi antinomiques lorsqu’on s’intéresse à la manière de les représenter ? Car, aussi bien au Moyen-Age que dans la période plus récente, les artistes ont puisé à la fois dans le modèle antique grâce aux sarcophages et à l’art funéraire ancien sans cesse renouvelé.

D’autres paradoxes viennent enrichir la comparaison. Douleur et sacré sont a priori opposés. Pourtant, Dieu s’est fait homme et souffre pendant les outrages et plus encore sur la croix alors que les saints martyrs, même s’ils sont des humains, subissent les pires supplices sans que la douleur ne les atteigne. L’homme de douleur (vir doloris) c’est à dire l’imago pietatis, l’image du Christ à mi-corps portant les stigmates, tenant les arma christi, figure d’affliction et d’humiliation appelle l’empathie, la compassion, les larmes du fidèle.

Justement, la douleur représente dans le sujet profane est-elle toujours plus visible à l’image des figures grotesques de Marsyas dans le baroque (Ribera, Jordaens, Giovanni Stefano Danedi, dit Montalto, Guerchin… ou dans la tête d’expression de Permoser ici) ou encore dans les scènes de genre médicales ? Le profane est-il synonyme de trivialité, voire de grotesque ? N’y a-t-il pas de nouvelles formes de sacralisation qui accompagnent la sécularisation du sujet (cf; exemplum virtutis néo-classique ou la représentation des génocides, des malades mourants) qui fait contre-point à une certaine désacralisation du sujet douloureux religieux (cf. Crucifixion dans l’art contemporain)  ?

D’autres questions : quels sont les moyens plastiques et expressifs utilisés par les artistes pour représenter la douleur du corps et celle de l’âme ? Vont-ils vers une idéalisation ou choisissent-ils un réalisme cru ? L’idéalisation est-elle le propre du sujet religieux, le « réalisme », le cru propre au sujet profane ? La manière dépend fortement de la finalité de l’oeuvre.

Voila pour la définition des termes du sujet, indispensable garantie d’une copie problématisée et non pas descriptive; Cela n’a pas été fait suffisamment. Il faut entrer tout de suite dans le sujet dans sa définition et dans sa diachronie.

Varier les supports (sculpture, peinture, gravure et dessin, et même architecture lorsque c’est possible).

Plan.

Le jury n’étant pas très clair pour l’instant sur le type de plan (chronologique période par période ? thématique incluant les toutes les périodes de manière équilibrée dans chaque thème ? Nous avons demandé une réponse).

  1. Des codes souvent communs dans la représentation de la douleur qui migrent du profane antique vers le sacré chrétien et du sacré au profane : violence sur le corps et supplice, massacre biblique, deuil et lamentation, gestuelle, La tentative de codification académique au XVIIe et XVIIIe et ses limites. La problématique diachronique des limites : montrer ou cacher…
  2. La douleur exemplaire, un thème aux multiples transferts : du sacré au profane et inversement : le Christ, la Vierge et les saints martyrs, le héros mythologique, puis politique (exemplum virtutis néo-classique et révolutionnaire). Un cas particulier d’exemplarité : la douleur de l’artiste lui même de Caravage à l’art brut en passant par Van Gogh, Camille Claudel, Munch ou Schiele.
  3. L’époque contemporaine et singulièrement le XXe siècle : une rupture majeure. La remise en cause de l’exemplarité dans le romantisme noir. La mort de masse et sa représentation (douleur des soldats, douleur des civils, l’impossible représentation Sontag et la « pornographie » ou le voyeurisme médiatique de la douleur. Un cas particulier ; le Musée du génocide de Berlin De Daniel Libeskind (voir ici).

Le martyre met en jeu la finitude humaine et l’infinité de la puissance divine.Il engage aussi le libre choix du saint de chercher la mort au nom de la foi. Il imite la douleur dans sa double perspective : celle de la Rédemption et du partage de la Passion du Christ. Le corps devient le lieu d’une dialectique esthétique qui associe horreur et violence d’une part, jouissance et beauté du sacrifice (voir extase) adressé à Dieu  de l’autre. Le traitement de la douleur est ici contraire à la perception traditionnelle puisque elle est invisible le miracle divin consistant justement à effacer toute trace de douleur sur le visage. Cette absence est le signe même de la puissance divine.

Mais le corps violenté lui souffre et cette douleur est diffusée vers l’environnement provoquant larmes, plaintes, cris car la douleur est une dynamique qui s’oriente de l’intérieur vers l’extérieur. Phénomène certes intime mais qui à travers le symbolique touche à l’universel, le rapport au monde.

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