Idées de problématiques :
En quoi cette invitation au voyage révèle-t-elle l’idéal baudelairien ?
Quel est l’or de ce poème ?
Comment Baudelaire propose-t-il un voyage idéal, un or poétique ?
C’est un poème d’une grande régularité : 3 strophes de 12 vers, accompagnées du même refrain de 2 vers. Chaque strophe est composée d’une succession de deux pentasyllabes (5 syllabes) et d’un heptasyllabe (7 syllabes). Cela crée un poème particulièrement original dans sa composition, et d’une grande musicalité.
On se laisse bercer par le poème, tout autant que par ses images.
Interprétation | Citation | Analyse |
Le poète s’adresse directement à une femme idéale qu’on protège (enfant) et avec qui on est complice (sœur) | Mon enfant, ma sœur | Apostrophe à la femme aimée |
Le poète invite la femme aimée, et le lecteur, à un voyage intérieur. | Songe à la douceur | Impératif |
Aucun nom précis de lieu. Chacun imagine ce lieu lointain idéal. | D’aller là-bas vivre ensemble ! | Adverbe de lieu imprécis |
Infinitifs > absence de temporalité : perte de notion du temps dans ce lieu idéal
Musicalité > grande douceur évoquée V2 |
Aimer à loisir, Aimer et mourir |
Verbes à l’infinitif
répétition |
Le poète associe la femme aimée et le lieu rêvé. | Au pays qui te ressemble ! | Comparaison |
Les pluriels renforcent la perte de notion du temps et le flou du paysage. Cela peut faire penser aussi à des tableaux. | Les soleils mouillés De ces ciels brouillés |
Paronymes
pluriels |
Le poète associe le paysage à la femme aimée en associant les soleils mouillés aux yeux pleins de larmes. | Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. |
|
L’ordre transparait dans la régularité du poème et la beauté dans l’association du paysage à la femme. | Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. |
Restrictif
Voc mélioratif |
Dans cette deuxième strophe, le poète évoque un lieu intérieur. L’emploi du conditionnel souligne l’aspect imaginaire du lieu. | Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre |
Conditionnel présent
Evocation visuelle Couleur chaude des meubles |
Le poète fait naitre un lieu imaginaire en s’appuyant sur les sens. Après une évocation visuelle des meubles, il passe à une évocation olfactive. | Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre |
Champs lexicaux de l’odorat et de l’exotisme
Couleur dorée de l’ambre |
Les harmonies sonores soulignent l’évocation de l’harmonie du lieu. Les mots renvoient à la richesse (« luxe » > l’or) et l’exotisme | Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale |
Allitérations et assonances |
Ce nouveau conditionnel rappelle que ce voyage est intérieur. | Tout y parlerait À l’âme en secret Sa douce langue natale. |
conditionnel |
Le distique par sa répétition fait penser à un refrain. Il accentue la musicalité du poème. | Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté |
Répétition du distique |
Par l’impératif, le poète incite la femme à laquelle il s’adresse, mais aussi plus largement tout lecteur, à imaginer le lieu qu’il décrit. C’est un lieu imaginaire où les bateaux semblent vivants (ils dorment et ont une humeur) | Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde |
Impératif
Evocation visuelle Personnification |
L’avantage du voyage imaginaire, c’est qu’il procure du plaisir, car il répond aux attentes de volupté (assouvir ton moindre désir) et d’exotisme (du bout du monde) | C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. |
Notion de volupté et
exotisme |
Comme dans le poème Le Soleil, le soleil transforme le paysage et le recouvre d’or. | – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; |
Allitérations
Evocation de la beauté (hyacinthe) et de l’or |
« Le monde s’endort » souligne la paix du lieu, le calme évoqué dans le refrain.
La « chaude lumière » reprend de nombreux éléments évoqués précédemment : les soleils des strophes 1 et 5, la splendeur orientale de la strophe 3. > l’or solaire |
Le monde s’endort Dans une chaude lumière. |
Evocation de la paix, du calme.
Expression générique |
Le poème se clôt sur un rappel de tout ce qu’apporte ce voyage imaginaire dans lequel Baudelaire a invité, entrainé la femme aimée et le lecteur. | Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. |
refrain |
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