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Nantas / Méthode de dissertation

La devise « Je suis une force » représente-t-elle bien Nantas selon vous ?

On cherche des idées : quels éléments de l’œuvre peuvent faire penser que Nantas est une force ? Quels éléments me font penser le contraire ?

 

Eléments de l’œuvre pouvant faire penser que Nantas est une force   Eléments pouvant faire penser le contraire
1 le personnage a lui-même choisi sa devise. Cf. devise au discours direct

 

2 Cette idée qu’il est une force semble hérité de sa mère et le mène dès son plus jeune âge.

 

3 C’est cette force qui le pousse à travailler comme un fou pour atteindre son but. Cf. sa réussite financière, industrielle et politique

 

4 C’est cette force qui l’aide à supporter ses faiblesses. Ex : C’est lorsqu’il est jaloux qu’il accomplit ses plus grandes choses.

1 malgré sa force de caractère, il souhaite se suicider faute d’argent. Même s’il veut se convaincre que son suicide sera une punition pour le monde qui le rejette, ce suicide apparait surtout comme une preuve de faiblesse. Il refuse de se battre pour survivre.

 

2 Il est toujours insatisfait. Malgré ses réussites dans le monde, il cache ce qu’il vit comme un échec personnel (sa relation avec Flavie)

 

3 Il souhaite se suicider une deuxième fois, faute d’amour. Le dédain de Flavie occulte toutes ses réussites. Le suicide peut apparaitre comme une solution de facilité face à l’épreuve de vivre malaimé.

 

4 C’est sa force qui fait sa faiblesse. Paradoxe. Parce qu’il refuse de perdre, il ne sait pas s’adapter ni plier. On pense à la fable de La fontaine Le Chêne et le roseau. Zola l’écrit à la fin « qqch en lui s’était cassé ».

 

 

On construit son plan en fonction de ce qu’on va conclure.

On finit toujours par la thèse qu’on défend.

 

Propositions de plan en 2 axes :

Si je veux conclure que la devise représente bien Nantas :

 

Si je veux conclure que la devise ne représente pas bien Nantas :
I] Il est vrai que Nantas a des faiblesses

 

I] Mais Nantas apparaît comme un personnage d’une grande force

 

I] Par certains aspects, Nantas apparaît comme un personnage d’une grande force

 

II] Mais certains de ses actes contredisent cette idée.

 

 

Proposition de plan en 3 axes :

I] Par certains aspects, Nantas apparaît comme un personnage d’une grande force

II] Mais certains de ses actes paraissent contredire cette idée.

III] En réalité la devise « je suis une force » représente bien Nantas.

Avec ce plan, je conclurai que la devise représente bien le personnage.

 

Je réfléchis aux sous-parties qui vont composer mes axes.

Exemple avec le plan en 3 parties  :

I] Par certains aspects, Nantas apparaît comme un personnage d’une grande force

1) une devise qu’il s’est choisi

2) une force qui fait partie de lui (hérédité)

3) un forçat du travail

II] Mais certains de ses actes paraissent contredire cette idée.

1) un suicide faute d’argent

2) un éternel insatisfait

3) un suicide faute d’amour

III] En réalité la devise « je suis une force » représente bien Nantas.

1) sa force transparait dans son caractère et son mode de vie (persévérance, courage, volonté, travail surhumain)

2) C’est sa force qui l’aide à surmonter ses faiblesses.

3) C’est cette force qui fait sa faiblesse (paradoxe).

 

Je rédige mon travail.

Etude globale de Nantas de Zola

A partir des extraits ci-dessous et de l’ensemble de la nouvelle, répondez aux questions suivantes avant de vous entraîner à un sujet d’essai.

Malgré ses efforts, Nantas ne trouve aucun travail et se retrouve sans le sou.

Cette fois, c’était bien la fin. Nantas se demandait comment il se tuerait. Son orgueil restait debout, il jugeait que son suicide allait punir Paris. Être une force, sentir en soi une puissance, et ne pas trouver une personne qui vous devine, qui vous donne le premier écu dont vous avez besoin ! Cela lui semblait d’une sottise monstrueuse, son être entier se soulevait de colère. Puis, c’était en lui un immense regret, lorsque ses regards tombaient sur ses bras inutiles. Aucune besogne pourtant ne lui faisait peur ; du bout de son petit doigt, il aurait soulevé un monde ; et il demeurait là, rejeté dans son coin, réduit à l’impuissance, se dévorant comme un lion en cage. Mais, bientôt, il se calmait, il trouvait la mort plus grande. On lui avait conté, quand il était petit, l’histoire d’un inventeur qui, ayant construit une merveilleuse machine, la cassa un jour à coups de marteau, devant l’indifférence de la foule. Eh bien ! il était cet homme, il apportait en lui une force nouvelle, un mécanisme rare d’intelligence et de volonté, et il allait détruire cette machine, en se brisant le crâne sur le pavé de la rue. (chapitre 1, page 2)

Dans le passage ci-dessus, relevez les sentiments de Nantas. Qu’est-ce qui le pousse au suicide ?

Quel événement le sauve ?

Elle aurait pu aller longtemps ainsi. Nantas ne l’écoutait plus. Pourquoi donc refuserait-il ? Ne demandait-il pas à se vendre tout à l’heure ? Eh bien ! on venait l’acheter. Donnant, donnant. Il donnait son nom, on lui donnait une situation. C’était un contrat comme un autre. Il regarda son pantalon crotté par la boue de Paris, il sentit qu’il n’avait pas mangé depuis la veille, toute la colère de ses deux mois de recherches et d’humiliations lui revint au cœur. Enfin ! il allait donc mettre le pied sur ce monde qui le repoussait et le jetait au suicide !

« J’accepte », dit-il crûment. (chapitre 1, page 4)

Quel contrat passe-t-il avec Flavie Danvilliers ?

« C’est signé, madame. »

Et il se retira, mécontent de lui. Comment avait-il pu céder à l’envie bête de convaincre cette femme ? Elle était très belle, il valait mieux qu’il n’y eût rien de commun entre eux, car elle pouvait le gêner dans la vie.

III

Dix années s’étaient écoulées. Un matin, Nantas se trouvait dans le cabinet où le baron Danvilliers l’avait autrefois si rudement accueilli, lors de leur première entrevue. Maintenant, ce cabinet était le sien ; le baron, après s’être réconcilié avec sa fille et son gendre, leur avait abandonné l’hôtel, en ne se réservant qu’un pavillon situé à l’autre bout du jardin, sur la rue de Beaune. En dix ans, Nantas venait de conquérir une des plus hautes situations financières et industrielles. (fin chap 2 et début chap 3, page 9)

Fin chapitre 2, début chapitre 3 : que remarquez-vous concernant le rythme du récit ? Pourquoi ce choix selon vous ?

 Quelle est la situation de Nantas au bout de 10 ans ?

 Ce matin-là, Nantas était accablé d’affaires. Dans les vastes bureaux qu’il avait installés au rez-de-chaussée de l’hôtel, régnait une activité prodigieuse. C’était un monde d’employés, les uns immobiles derrière des guichets, les autres allant et venant sans cesse, faisant battre les portes ; c’était un bruit d’or continu, des sacs ouverts et coulant sur les tables, la musique toujours sonnante d’une caisse dont le flot semblait devoir noyer les rues. Puis, dans l’antichambre, une cohue se pressait, des solliciteurs, des hommes d’affaires, des hommes politiques, tout Paris à genoux devant la puissance. Souvent, de grands personnages attendaient là patiemment pendant une heure. Et lui, assis à son bureau, en correspondance avec la province et l’étranger, pouvant de ses bras étendus étreindre le monde, réalisait enfin son ancien rêve de force, se sentait le moteur intelligent d’une colossale machine qui remuait les royaumes et les empires. (chapitre 3 page 9)

Quelle métaphore filée est utilisée dans le passage en italiques ? Que souligne-t-elle ?

Quels éléments renvoient à l’idée de force ?

 Longtemps, il continua. C’était l’effondrement de toutes ses croyances. Cet homme qui avait mis sa foi dans la force, qui soutenait que la volonté est le seul levier capable de soulever le monde, tombait anéanti, faible comme un enfant, désarmé devant une femme. Et son rêve de fortune réalisé, sa haute situation conquise, il eût tout donné, pour que cette femme le relevât d’un baiser au front. Elle lui gâtait son triomphe. Il n’entendait plus l’or qui sonnait dans ses bureaux, il ne songeait plus au défilé des courtisans qui venaient de le saluer, il oubliait que l’empereur, en ce moment, l’appelait peut-être au pouvoir. Ces choses n’existaient pas. Il avait tout, et il ne voulait que Flavie. Si Flavie se refusait, il n’avait rien. (chapitre 3 page 12)

Quelle est la situation politique de Nantas ? Quel triomphe évoque-t-il ici ? Pourquoi Nantas n’est-il pas satisfait ?

IV

Depuis dix-huit mois que Nantas était ministre des Finances, il semblait s’étourdir par un travail surhumain. Au lendemain de la scène de violence qui s’était passée dans son cabinet, il avait eu avec le baron Danvilliers une entrevue ; et, sur les conseils de son père, Flavie avait consenti à rentrer au domicile conjugal. Mais les époux ne s’adressaient plus la parole, en dehors de la comédie qu’ils devaient jouer devant le monde. […] Ce fut l’époque de son existence où il fit les plus grandes choses.

[…] Il entendait forcer le bonheur, comme il avait forcé la fortune. Toute sa croyance en sa force lui revenait, il n’admettait pas d’autre levier en ce monde, car c’est la volonté de la vie qui a fait l’humanité. Quand le découragement le prenait parfois, il s’enfermait pour que personne ne pût se douter des faiblesses de sa chair. On ne devinait ses luttes qu’à ses yeux plus profonds, cerclés de noir, et où brûlait une flamme intense. (début chap 4 page 14)

En ce début de chapitre, que remarquez-vous concernant l’ordre et le rythme du récit ? Pourquoi ces choix d’après vous ?

Comment les contradictions de Nantas sont-elles suggérées ?

« Eh bien ! reprit-il, il s’agit, mademoiselle, d’une bonne action… Je crains que ma femme ne me cache certains chagrins. Je la vois triste depuis quelques semaines, et j’ai songé à vous, pour obtenir des renseignements.

– Vous pouvez compter sur moi, dit-elle alors avec une effusion maternelle. Je suis dévouée à Madame, je ferai tout pour son honneur et le vôtre… Dès demain, nous veillerons sur elle. » (chapitre 4 page 15)

 Qui sont les interlocuteurs dans ce dialogue ? Quel marché est conclu ? Pourquoi Nantas fait-il cette demande ?

Que manigance Melle Chuin ? Dans quel but ?

L’après-midi, Nantas alla soumettre à l’empereur le projet définitif du budget. Celui-ci lui ayant fait quelques objections, il les discuta avec une lucidité parfaite. Mais il lui fallut promettre de modifier toute une partie de son travail. Le projet devait être déposé le lendemain.

« Sire, je passerai la nuit », dit-il.

Et, en revenant, il pensait : « Je les tuerai à minuit, et j’aurai ensuite jusqu’au jour pour terminer ce travail. » (chapitre 4 page 16)

Qui Nantas prévoit-il de tuer ? Pourquoi ?

« Allons, c’est assez, je me tuerai tout à l’heure. » (chapitre 5 page 18)

Il songeait et se disait qu’il se retrouvait au même point que jadis, ramené au même lieu, dans la même volonté du suicide. Un soir déjà, à cette place, il avait voulu se casser la tête ; il était trop pauvre alors pour acheter un pistolet, il n’avait que le pavé de la rue, mais la mort était quand même au bout. […]  À quoi bon cette dépense de volonté, à quoi bon tant de force produite, puisque, décidément, la volonté et la force n’étaient pas tout ? Il avait suffi d’une passion pour le détruire, il s’était pris sottement à aimer Flavie, et le monument qu’il bâtissait, craquait, s’écroulait comme un château de cartes, emporté par l’haleine d’un enfant. C’était misérable, cela ressemblait à la punition d’un écolier maraudeur, sous lequel la branche casse, et qui périt par où il a péché. La vie était bête, les hommes supérieurs y finissaient aussi platement que les imbéciles. (chapitre 5 page 19)

Le jour où elle se serait jetée à son cou, en lui disant : « Je t’aime ! » ce jour-là, il aurait trouvé un levier pour soulever le monde. (chapitre 5 page 20)

Qu’est-ce qui pousse Nantas au suicide ?

Comparez ce dernier passage au tout premier. On retrouve la même idée de soulever le monde. Quelle condition est nécessaire au début de l’histoire ? Et à la fin ?

 Quel événement final le sauve ?

Comment la nouvelle est-elle globalement construite ?

A partir des éléments observés précédemment et à partir de votre connaissance globale de l’œuvre, répondez à la question suivante de manière organisée :

La devise « Je suis une force » représente-t-elle bien Nantas selon vous ?

 

Correction du devoir sur le commentaire de l’incipit de Nantas

1 Listez les éléments qui composent une introduction de commentaire.                                                                  /2

Amorce / Présentation du texte / Problématique / Annonce du plan

 

2 Listez les éléments qui composent un paragraphe de commentaire.                                                                         /1

– une phrase annonce l’idée à développer

– plusieurs phrases développent l’idée en s’appuyant sur des citations analysées et interprétées.

– une phrase finale rappelle l’idée qui vient d’être développée.

 

3 Quelles sont les étapes à suivre pour réussir un commentaire en 4 heures ?                                                     /2

– lire plusieurs fois le texte pour repérer l’idée générale

– étudier le texte en analysant et interprétant certains passages (sous forme d’un tableau d’analyse par exemple)

– classer les idées de la partie interprétation pour composer un plan

– trouver une problématique qui va guider le commentaire et auquel répond le plan

– rédiger l’intro, la conclusion au brouillon, puis recopier l’intro et se lancer au propre dans la rédaction du développement en suivant bien le plan choisi.

– finir en recopiant sa conclusion et en se relisant.

Les 4 heures sont nécessaires pour rendre un travail satisfaisant et complet.

4 Expliquez à quoi correspondent la citation, l’analyse et l’interprétation d’un texte.                                                    /3

Une citation, c’est un passage du texte que l’on recopie entre guillemets et en précisant la ligne.

Une analyse c’est l’étude de la manière dont la phrase ou le texte est construit. Analyser, c’est repérer les procédés d’écriture que l’auteur a employés. On étudie le vocabulaire, la syntaxe, les figures de style …

Une interprétation c’est une explication personnelle du texte. On présente ce qu’on a compris des intentions de l’auteur. On va plus loin que redonner le sens du texte. On montre ce que l’auteur a voulu dire.

5 Rédigez une introduction au commentaire de l’incipit de Nantas.                                                                                   /5

De nombreux auteurs du XIX° siècle ont cherché à représenter avec précision la réalité de leur époque. Zola, lui, a voulu aller plus loin en observant la nature humaine de manière scientifique. / Dès le début de la nouvelle Nantas, parue en 1878, il évoque son personnage principal qui donne le titre à son œuvre. / Nous nous demanderons en quoi la vision de Zola offre au lecteur une présentation précise d’un personnage ambitieux. / Nous verrons d’abord en quoi cette première page de la nouvelle est naturaliste, puis nous étudierons le personnage lui-même au caractère ambitieux.

Amorce / Présentation du texte / Problématique / Annonce du plan

 

6 Rédigez le paragraphe correspondant à l’idée suivante « Une force conquérante », en vous aidant au moins des éléments d’analyse suivants :                                                /7

Citation Analyse Interprétation
« il se comparait à un général qui couche dans quelque misérable auberge, au bord d’une route, devant la ville riche et immense, qu’il doit prendre d’assaut le lendemain. » l16 à 18

 

Comparaison

Champ lexical militaire : « général, prendre d’assaut » + « camper l12

Antithèse « misérable auberge / ville riche et immense »

> précise ambition et caractère du personnage

> opposition statut social / richesse déjà aperçu au §1. (Opposition logement dans sa petite chambre / regards pour Paris à conquérir.

« il disait être une force » l33

« Je suis une force » l34

« fait une religion de la force » l37

« les forts » l38

Répétition

Citation de Nantas lui-même

Insistance sur le mode de pensée du personnage : grande volonté, force mentale

> Nantas est prêt à tout pour réussir.

Nantas a une ambition si démesurée qu’il est présenté par Zola dès ce début de nouvelle comme une force conquérante. La répétition du mot « force » aux lignes 33 « il disait être une force », 37 « fait une religion de la force » est reprise ligne 38 avec l’expression « les forts » et insiste ainsi sur le mental d’acier du personnage. La parole de Nantas, rapportée directement ligne 34 « je suis une force », avec l’emploi de la première personne, souligne ce que pense le personnage de lui-même. Prêt à tout pour réussir, il fait preuve de grande volonté. Cette idée transparait aussi dans la comparaison proposée des lignes 16 à 18 « « il se comparait à un général qui couche dans quelque misérable auberge, au bord d’une route, devant la ville riche et immense, qu’il doit prendre d’assaut le lendemain. » On voit tout d’abord avec l’emploi du pronom réfléchi « il se comparait » que c’est Nantas lui-même qui fait cette association d’idée entre lui et un général. Le fait qu’il se compare au plus haut grade de l’armée suggère bien la hauteur de son ambition. La « misérable auberge » qu’il imagine correspond à son « étroite chambre » et apparait comme un espace provisoire avant d’atteindre la « ville riche et immense », à savoir Paris que le jeune homme peut voir depuis sa fenêtre. De même qu’un militaire est prêt à prendre d’assaut une ville, Nantas est donc un jeune homme fort de son ambition, prêt à conquérir la capitale.

Première phrase pour présenter l’idée

– plusieurs phrases développent l’idée en s’appuyant sur des citations analysées et interprétées.

– une phrase finale rappelle l’idée qui vient d’être développée.

 

Incipit de Nantas : méthodologie du commentaire

Vous pouvez relire le texte en cliquant ici.

Après avoir lu le texte et repéré les expressions importantes du texte, qu’on analyse et interprète dans un tableau, on classe ses idées pour construire un plan et on cherche une question qui guidera notre commentaire (problématique).

Pour revoir le tableau d’analyse de l’incipit, cliquez ici.

Idée de plan

I Un incipit naturaliste

– une aide au lecteur pour se repérer : lieux et personnage

– une description réaliste

– l’aspect naturaliste : héritage familial et importance de l’environnement

II Un homme ambitieux

– Nantas a foi en l’avenir après 30 ans d’attente

– L’ambition fait partie de son tempérament

– Une force conquérante

 

Trouver une problématique

En quoi cet incipit répond-il au projet naturaliste de Zola ?

Comment Zola en ce début de nouvelle met-il en valeur son personnage ambitieux ?

En quoi la vision de Zola offre-t-elle au lecteur une présentation précise d’un personnage ambitieux ?

Il faut ensuite rédiger. On peut rédiger son introduction (et sa conclusion dans la foulée) au brouillon, mais tout le reste se rédige directement sur la copie.

 

Rédiger une introduction

De nombreux auteurs du XIX° siècle ont cherché à représenter avec précision la réalité de leur époque. Zola, lui, a voulu aller plus loin en observant la nature humaine de manière scientifique. / Dès le début de la nouvelle Nantas, parue en 1878, il évoque son personnage principal qui donne le titre à son œuvre. / Nous nous demanderons en quoi la vision de Zola offre au lecteur une présentation précise d’un personnage ambitieux. / Nous verrons d’abord en quoi cette première page de la nouvelle est naturaliste, puis nous étudierons le personnage lui-même au caractère ambitieux.

Amorce / Présentation du texte / Problématique / Annonce du plan

 

Rédiger une conclusion

Nous pouvons en conclure que Zola met en œuvre dans ce début de nouvelle sa théorie naturaliste. A travers une description particulièrement détaillée des lieux, il suggère l’importance de l’environnement. L’étroite chambre évoque la condition sociale très pauvre de Nantas, ce qui s’oppose à la vue immense d’un Paris riche semblant s’ouvrir à lui. A travers une présentation des origines de son personnage, Zola souligne l’importance de l’hérédité. L’ambition de Nantas, qui lui vient de ses parents, enfle à la vue du Paris à conquérir. / Nantas n’est donc pas sans rappeler d’autres personnages arrivistes, comme Bel-Ami de Maupassant ou Rastignac de Balzac.

Réponse synthétique à la problématique / Ouverture

Grille d’analyse de l’incipit de Nantas

Dans le cadre d’un commentaire guidé (comme en voie technologique où des axes vous sont donnés), on étudie le texte en classant déjà ses trouvailles.

Pour revoir le texte,  cliquez ici.

Voici le sujet donné pour l’incipit de Nantas :

Vous ferez un commentaire littéraire de ce texte en vous aidant des pistes suivantes :

        – un incipit naturaliste

        – un personnage ambitieux

Voici un exemple de recherches sur le texte à partir de ces deux axes :

Incipit de Nantas – grille sur la thématique « un incipit naturaliste »

Citation Analyse Interprétation
« Marseille » L1, « Paris, la Seine, les Tuileries »l7, « le Louvre » l8, « Père-Lachaise » l9 Emploi de noms propres de lieux existants Zola place son histoire dès le premier paragraphe dans un monde réel et connu, donnant des repères au lecteur.
« la chambre que Nantas » l1 / « l’hôtel du baron Danvilliers » l2-3

 

Evocation d’un lieu associé à un personnage

Désignation des personnages avec ou sans titre

La situation sociale de Nantas (pauvre qui se loge dans une unique chambre) transparait par opposition avec le propriétaire qui possède toute la maison et l’hôtel particulier à côté. Ce propriétaire Danvilliers est désigné par son titre de noblesse (baron) et son statut politique (membre du Conseil d’Etat).
L4 à 9 « Nantas en se penchant…Père-Lachaise »

« pouvait apercevoir, on voyait »

« un coin du jardin de l’hôtel, où des arbres superbes jetaient leur ombre »

 

Passage descriptif à l’imparfait

 

 

Nombreuses expansions du nom

Zola prend le temps de décrire les lieux, à travers le regard du personnage. Sa description est si précise que l’on pourrait replacer la maison sur un plan de Paris et tracer la trajectoire du regard de Nantas, depuis sa chambre vers Le Louvre et le père-Lachaise.
L10 « étroite chambre »

« simplement meublée » l11 / « Le papier sali, le plafond noir, la misère et la nudité de ce cabinet où il n’y avait pas de cheminée » l13-14

Vocabulaire dépréciatif Tous les éléments descriptifs de la chambre soulignent l’extrême pauvreté de Nantas : un lieu très petit, à peine meublé et sans aucun confort ni chauffage.
§3 l19 à 30

« L’histoire de Nantas était courte »

« avait commencé, s’étaient saignés »

 

Plus que parfait > analepse

 

Sommaire

Zola résume en 10 lignes les trente premières années de la vie de son personnage. Il donne les informations essentielles qui permettent au lecteur de mieux comprendre le caractère de Nantas.
« fils (2x), mère (2x), les parents, père, ménage » §3 Champ lexical de la famille

 

On retrouve ici la vision naturaliste de Zola : l’hérédité et le milieu déterminent ce qu’on devient. Ce sont les parents de Nantas qui ont induit sa vie.
Des détails de chaque § permettent de mieux comprendre le § précédent.

La comparaison au Général du §2 fait comprendre le regard de Nantas sur les toits de Paris du §1. Les « deux cents francs en poche » fin §3 expliquent le choix de la mansarde du §2. La description du caractère de Nantas au §3 explique son départ rapide de Marseille du §2.

L35-36 « quand on le voyait avec sa mince redingote noire, craquée aux épaules, et dont les manches lui remontaient au-dessus des poignets » Nombreuses expansions du nom pour décrire la redingote Zola multiplie les détails descriptifs pour rendre plus réaliste son récit, aider le lecteur à visualiser.
« craquée aux épaules, et dont les manches lui remontaient au-dessus des poignets » l36 Description dépréciative La description du vêtement suggère la pauvreté de Nantas qui n’a pas de quoi acheter un nouveau manteau.

 

Incipit de Nantas – grille sur la thématique « un homme ambitieux »

Citation Analyse Interprétation
« décidé à camper tant qu’il n’aurait pas trouvé une situation quelconque » 12-13

 

Emploi du verbe « camper » / expression d’une condition Nantas apparait comme un personnage volontaire (« décidé ») qui accepte sa situation et la vit comme temporaire.
« Le papier sali, le plafond noir, la misère et la nudité de ce cabinet où il n’y avait pas de cheminée, ne le blessaient point.» l13 à 15

 

Enumération dépréciative suivie d’une formule négative Zola insiste sur la pauvreté du lieu pour mieux souligner par opposition l’attitude combattante de Nantas. Celui-ci accepte le lieu tel qu’il est et s’en contente, parce que c’est pour lui un point de chute à Paris (« il était descendu là » l12), avant de vraiment s’y installer et d’y réussir.
« il se comparait à un général qui couche dans quelque misérable auberge, au bord d’une route, devant la ville riche et immense, qu’il doit prendre d’assaut le lendemain. » l16 à 18

 

Comparaison

Champ lexical militaire : « général, prendre d’assaut » + « camper l12

Antithèse « misérable auberge / ville riche et immense »

Le fait que le personnage se compare lui-même au grade le plus élevé de l’armée donne une idée précise de son ambition et de son caractère. On retrouve cette opposition de statut social et de richesse déjà aperçu au §1. On comprend  que Nantas se loge dans sa petite chambre mais n’a de regards que pour Paris qu’il compte bien conquérir.
« poussé par l’ambitieuse tendresse de sa mère, qui rêvait de faire de lui un monsieur » l20-21 Complément d’agent

Evocation de l’ambition

Son ambition semble héritée de sa mère et apparait dès sa jeunesse.
« Nantas dut accepter un petit emploi chez un négociant, où il traîna pendant douze années une vie dont la monotonie l’exaspérait. Il se serait enfui vingt fois, si son devoir de fils ne l’avait cloué à Marseille » l23 à 25 Modalisateur

Vocabulaire péjoratif

Cond passé > irréel du passé

Son métier ne correspond pas à son ambition. Il l’a accepté par devoir et non par choix, suite à la mort de sa mère et au handicap de son père.
« Trois jours plus tard » l28

 

CCT

Ellipse

Cette ellipse entre la mort du père et le départ de Nantas met en valeur l’impatience du personnage qui voit avec la mort du père une libération et l’occasion de tenter ses rêves d’ambition.
Il y avait, chez Nantas, une ambition entêtée de fortune, qu’il tenait de sa mère. L31

 

Expansions du nom

Répétition de ligne 20

Zola insiste particulièrement sur l’aspect héréditaire de l’ambition. Il rajoute ici deux éléments : cette ambition devient presque un défaut qui mène à l’entêtement ; son ambition porte sur l’argent.
C’était un garçon de décision prompte, de volonté froide l32 Rythme binaire

Verbe d’état

parallélisme

Zola définit Nantas sans concession. Cet aspect volontaire, rapide dans ses décisions trouve écho dans ses actes (départ précipité sur Paris sans état d’âme).
« il disait être une force » l33 et « Je suis une force » l34

« fait une religion de la force » l37

« les forts » l38

Répétition

citation

Le narrateur insiste sur le mode de pensée de son personnage. (il rejoint les idées de Nietzsche avec la notion de surhomme)

Le lecteur comprend que Nantas est prêt à tout pour réussir.

 

 

Commentaire : Nantas de Zola l’incipit

Vous ferez un commentaire littéraire de ce texte en vous aidant des pistes suivantes :

  • un incipit réaliste (voire naturaliste)
  • un personnage ambitieux

 

La chambre que Nantas habitait depuis son arrivée de Marseille se trouvait au dernier étage d’une maison de la rue de Lille, à côté de l’hôtel du baron Danvilliers, membre du Conseil d’État. Cette maison appartenait au baron, qui l’avait fait construire sur d’anciens communs. Nantas, en se penchant, pouvait apercevoir un coin du jardin de l’hôtel, où des arbres superbes jetaient leur ombre. Au-delà, par-dessus les cimes vertes, une échappée s’ouvrait sur Paris, on voyait la trouée de la Seine, les Tuileries, le Louvre, l’enfilade des quais, toute une mer de toitures, jusqu’aux lointains perdus du Père-Lachaise.

C’était une étroite chambre mansardée, avec une fenêtre taillée dans les ardoises. Nantas l’avait simplement meublée d’un lit, d’une table et d’une chaise. Il était descendu là, cherchant le bon marché, décidé à camper tant qu’il n’aurait pas trouvé une situation quelconque. Le papier sali, le plafond noir, la misère et la nudité de ce cabinet où il n’y avait pas de cheminée, ne le blessaient point. Depuis qu’il s’endormait en face du Louvre et des Tuileries, il se comparait à un général qui couche dans quelque misérable auberge, au bord d’une route, devant la ville riche et immense, qu’il doit prendre d’assaut le lendemain.

L’histoire de Nantas était courte. Fils d’un maçon de Marseille, il avait commencé ses études au lycée de cette ville, poussé par l’ambitieuse tendresse de sa mère, qui rêvait de faire de lui un monsieur. Les parents s’étaient saignés pour le mener jusqu’au baccalauréat. Puis, la mère étant morte, Nantas dut accepter un petit emploi chez un négociant, où il traîna pendant douze années une vie dont la monotonie l’exaspérait. Il se serait enfui vingt fois, si son devoir de fils ne l’avait cloué à Marseille, près de son père tombé d’un échafaudage et devenu impotent. Maintenant, il devait suffire à tous les besoins. Mais un soir, en rentrant, il trouva le maçon mort, sa pipe encore chaude à côté de lui. Trois jours plus tard, il vendait les quatre nippes du ménage, et partait pour Paris, avec deux cents francs dans sa poche.

Il y avait, chez Nantas, une ambition entêtée de fortune, qu’il tenait de sa mère. C’était un garçon de décision prompte, de volonté froide. Tout jeune, il disait être une force. On avait souvent ri de lui, lorsqu’il s’oubliait à faire des confidences et à répéter sa phrase favorite : « Je suis une force », phrase qui devenait comique, quand on le voyait avec sa mince redingote noire, craquée aux épaules, et dont les manches lui remontaient au-dessus des poignets. Peu à peu, il s’était ainsi fait une religion de la force, ne voyant qu’elle dans le monde, convaincu que les forts sont quand même les victorieux. Selon lui, il suffisait de vouloir et de pouvoir. Le reste n’avait pas d’importance.

Nantas, Emile Zola, 1878

 

 

Le XIX° siècle et Zola : correction des recherches documentaires

1 Pourquoi dit-on que le XIX° siècle est très instable politiquement ?

Le XIX° siècle voit se succéder différents régimes politiques : empire, monarchie, république. Le passage de l’un à l’autre se fait souvent dans la violence avec trois révolutions (1830, 1848 et 1871).

2 Qu’est-ce que le réalisme ?

Le réalisme est un mouvement littéraire de la deuxième moitié du XIX° siècle, en réponse aux exagérations exaltées du romantisme.

Le réalisme veut décrire le réel le plus fidèlement possible.

Pour cela, il faut « faire vrai », par exemple en adaptant les paroles des personnages à leur milieu social. L’écrivain se documente pour respecter la réalité et certains faits historiques. Les personnages ont une vie banale et sont issus de la petite bourgeoisie ou du monde ouvrier. L’écrivain se veut objectif, d’où des récits souvent à la troisième personne. Balzac, Stendhal et Flaubert font partie de ce courant.

Par exemple, Flaubert dans Madame Bovary, décrit minutieusement la bourgeoisie provinciale.

3 En quoi le naturalisme est-il différent ?

Le naturalisme est aussi un mouvement littéraire inventé par Zola en 1868. Il va plus loin que le réalisme, car il veut non seulement décrire le réel mais l’étudier de manière scientifique.

A l’époque, certains (à l’esprit positiviste) pensent que la science pourra résoudre tous les problèmes. Zola, particulièrement influencé par les théories de Darwin et de Taine, veut étudier la société afin de déterminer les causes des problèmes et ainsi amener le progrès social. Pour lui, l’homme est déterminé par son milieu et son hérédité. Ses romans ont donc une dimension documentaire, même si l’auteur garde une approche très personnelle.

4 Quels sont les trois métiers exercés par Zola tout au long de sa vie ?

Zola a été journaliste, critique d’art et romancier.

5 Qu’est-ce que « Les Rougon-Macquart » ?

C’est le titre que Zola a donné à un ensemble de 20 de ses romans. Dans cette fresque, Zola veut décrire l’époque du Second Empire sous de multiples aspects en racontant la vie d’une famille sur plusieurs générations. Il s’intéresse ainsi au problème de l’alcoolisme dans L’Assommoir, au travail dans les mines dans Germinal, aux nouveaux modes de vente des grands magasins dans Au bonheur des dames, ou au monde de l’art et des artistes dans L’œuvre

6 Qu’est-ce que « l’affaire Dreyfus » ? Qu’écrit Zola à ce sujet ? Quelles conséquences cette affaire a-t-elle sur Zola ?

Dreyfus est un officier français accusé de haute trahison. On va l’accabler parce qu’il est d’origine alsacienne, issu d’une grande école militaire et surtout parce qu’il est juif. De fausses preuves vont être constituées. Il est accusé et condamné. Mais un officier découvre le vrai coupable. Un nouveau procès a lieu. Malgré les preuves, le coupable n’est pas poursuivi, et Dreyfus reste condamné. Face à cette injustice, Zola publie dans le journal L’Aurore du 13 janvier 1898 sa lettre « J’accuse » dans laquelle il explique l’affaire et accuse nommément tous ceux qui ont comploté contre Dreyfus. Zola est poursuivi en justice. Il va utiliser son procès pour rendre l’affaire Dreyfus encore plus visible. Il va recevoir des soutiens mais va aussi être menacé. Condamné, il s’exile en Angleterre. C’est seulement en 1906 que Dreyfus sera réhabilité, donc après la mort de Zola.

Pour compléter, observez la frise proposée sur le blog « Jules Verne » :

 

lecture cursive sur l’exil – sujet et éléments de corrigé

Choisis l’un des livres proposés dans le lien ci-dessous et va l’emprunter au CDI :

https://0141274j.esidoc.fr/panier/a14f85c8718993da1602480030cd123e

Lis ce livre puis effectue le travail suivant :

Ecris une lettre à l’auteur. Tu lui expliques ce que tu as apprécié ou non dans son livre et pourquoi tu inciteras ou non d’autres personnes à le lire.

Donne bien la forme d’une lettre à ton travail et trouve au moins trois éléments développés pour justifier ton point de vue.

Barème :

– respect de la forme d’une lettre … /2 –  qualité de l’expression … /2 – 3 éléments justifiant ton point de vue … /6

 

Respecter la forme d’une lettre :

Date et lieu en haut à droite

Eventuellement destinateur et destinataire en haut à gauche

Eventuellement un objet sous forme de titre

Une formule d’adresse au début : Madame ou Monsieur,

Une formule de politesse à la fin : Merci pour votre livre ! ou Au plaisir de lire d’autres de vos ouvrages ! ou Je vous prie de recevoir mes plus sincères remerciements

Une signature !

 

Pour exprimer son point de vue :

– je pense, je crois, j’estime, je trouve que …

– j’approuve la vision que vous proposez

– j’apprécie

– je partage

– selon moi, de mon point de vue, pour ma part, en ce qui me concerne, à mon avis…

 

Rappelez-vous le cours en poésie sur « comment justifier un choix ». On avait vu qu’on pouvait s’intéresser :

– à l’intention de l’auteur : informer, susciter des émotions, dénoncer…

– aux thèmes abordés : l’exil mais aussi la guerre, la condition des femmes, le voyage difficile, le choc des cultures….

– à la manière dont les thèmes sont évoqués : première ou troisième personne ; point de vue d’un migrant ou d’un sauveteur ; récit fictif, biographie, roman ou bande dessinée…

– au ressenti lié à la lecture : joie, enthousiasme, dégoût, écœurement, déception…

On peut aussi regarder :

– le niveau de langue : familier, courant, soutenu

– les personnages

– la structure narrative (le scénario)

– pour la bande-dessinée, on regarde aussi la couleur, le graphisme et la structure.

Attention, pour chaque argument choisi, on s’appuie sur des renvois précis au livre.

 

L’Or de Cendrars : questionnaire de lecture

Lis le roman et réponds aux questions suivantes :

1) Dans quels genres littéraires Cendrars s’est-il illustré ?

2) Quel épisode de sa vie l’a marqué à jamais ?

3) Quel thème omniprésent dans son œuvre est l’illustration de ce que fut sa vie ?

4) Quelle époque couvre le récit L’Or de Cendrars ?

5) Quel phénomène historique relate l’écrivain dans ce roman ?

6) De quel pays Suter est-il originaire ?

7) Qu’est-ce qui motive Suter à aller toujours plus à l’ouest ?

8) Quel est le nom du domaine qu’il fonde en Californie ?

9) Comment Suter fait-il fortune ?

10) Comment et par qui est découverte la première pépite d’or sur son domaine ? Que devient ce personnage ?

11) Pourquoi Suter quitte-t-il la Californie pour aller à Washington à la fin de sa vie ?

12) Comment et où meurt-il ?

13) Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Justifie.

Vous pouvez trouver ici une correction du questionnaire

L’Or de Cendrars : Etude d’un extrait de l’incipit

Dans L’Or, Cendrars raconte la merveilleuse histoire de Suter, un Suisse parti à l’aventure aux Etats-Unis. C’est lui qui découvrira la première pépite d’or, déclenchant la ruée vers l’or.

 

A une lieue de Besançon, Johann August Suter trempe ses pieds meurtris dans un ruisseau. Il est assis au milieu des renoncules, à trente mètres de la grand-route.

 

Passent sur la route, sortant d’un petit bois mauve, une dizaine de jeunes Allemands. Ce sont de gais compagnons qui vont faire leur tour de France. L’un est orfèvre, l’autre, ferronnier d’art, le troisième est garçon boucher, un autre laquais. Tous se présentent et entourent bientôt Johann. Ce sont de bons bougres, toujours prêts à trousser un jupon et à boire sans soif. Ils sont en bras de chemise et portent un balluchon au bout d’un bâton. Johann se joint à leur groupe se faisant passer pour ouvrier imprimeur.

C’est en cette compagnie que Suter arrive en Bourgogne. Une nuit, à Autun, alors que ses camarades dorment, pris de vin, il en dévalise deux ou trois et en déshabille un complètement.

Le lendemain, Suter court la poste[1] sur la route de Paris.

Arrivé à Paris, il est de nouveau sans le sou. Il n’hésite pas. Il se rend directement chez un marchand de papier en gros du Marais, un des meilleurs clients de son père, et lui présente une fausse lettre de crédit[2]. Une demi-heure après avoir empoché la somme, il est dans la cour des Messageries du Nord[3]. Il roule sur Beauvais et de là, par Amiens, sur Abbeville. Le patron d’une barque de pêche veut bien l’embarquer et le mener au Havre. Trois jours après, le canon tonne, les cloches sonnent, toute la population du Havre est sur les quais : l’Espérance, pyroscaphe[4] à aubes et à voilures carrées, sort fièrement du port et double l’estacade[5]. Premier voyage, New York.

A bord, il y a Johann August Suter, banqueroutier, fuyard, rôdeur, vagabond, voleur, escroc.

Il a la tête haute et débouche une bouteille de vin.

C’est là qu’il disparaît dans les brouillards de la Manche par temps qui crachote et mer qui roule sec. Au pays on n’entend plus parler de lui et sa femme reste quatorze ans sans avoir de ses nouvelles. Et tout à coup son nom est prononcé avec étonnement dans le monde entier.

C’est ici que commence la merveilleuse histoire du général Johann August Suter.

C’est un dimanche.

 

Extrait du Chapitre I, séquence 4, de L’Or, de Blaise Cendrars, 1924

[1] s’en va très rapidement

[2] document attestant un engagement de paiement

[3] compagnie des services postaux, qui acheminait aussi des voyageurs

[4] bateau à vapeur

[5] digue qui ferme l’entrée du port

En prenant exemple sur le début déjà complété par l’étude des deux premières lignes, complétez le tableau par l’étude de la suite du texte.

 

Citation

 

= relevés du texte, en respectant l’orthographe !

 

Entre guillemets avec le numéro de ligne

 

Analyse

 

= on nomme les procédés d’écriture employés

= On observe comment l’auteur fait passer son récit ou ses idées.

Interprétation

 

= on note les effets produits sur le lecteur par ce procédé.

= On explique ce qu’a voulu dire l’auteur (notamment ce qui est sous-entendu).

« A une lieue de Besançon » l1 Nom propre désignant un lieu existant

CC de lieu

L’auteur est précis dans ses références afin d’aider le lecteur à situer l’histoire.
« trempe » l1 Verbe au présent de l’indicatif L’auteur choisit de raconter au présent, ce qui plonge le lecteur dans l’histoire et donne l’impression de suivre l’histoire en même temps qu’elle se déroule.
« Johann August Suter » l1 Nom propre complet Le fait de présenter le personnage avec son nom complet en souligne l’importance.
« dans un ruisseau » / « au milieu des renoncules » / « à trente mètres de la route » l2 Nombreux CCL Cendrars aide le lecteur à visualiser et à se repérer.
 

 

   
 

 

   
 

 

   
 

 

   

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