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HLP education : correction exemple d’interprétation

Question d’interprétation : Que dénonce ici Balzac ? Comment ?

Quelques éléments de réponse

Balzac dénonce :

– une éducation liberticide, en comparant le collège à une prison

Cf. dès la première ligne « la privation de l’air pur » ; l.12 « nous n’avons pas eu six jours de liberté » ; « régime pénitentiaire » l.15 (champ lexical)

– une éducation qui interdit l’imagination, en opposant les rêveries aux pensums

Cf. les punitions de Lambert pour ses rêveries l.4 à 7 et les pensums qui se limitent à du recopiage de lignes

– une éducation qui manque de sens, en montrant l’ennui des élèves et l’idiotie des punitions

Cf. les lignes à recopier + l’ennui de Lambert l.4 à 7 + Lambert et le narrateur stimulent leur réflexion par la lecture des « livres … de la bibliothèque » et non par les cours

– une éducation inefficace, en insistant sur le nombre de pensums

Cf. « si accablés de pensums » l11 + exagération l17 « Nous nous attirions le pensum de mille manières » :  malgré les pensums, Lambert et le narrateur ne changent pas leur défaut de paresse (l.19 à fin). Cette éducation ne les incite pas à faire d’efforts.

– une éducation froide, stricte, sans empathie, en montrant l’incompréhension du Régent

Cf. aucune prise en compte de la souffrance de l’élève (avec la métaphore du coup d’épingle et de la blessure l.7)

– les conséquences néfastes d’une éducation stricte, en évoquant le risque encouru

Cf. le vocabulaire négatif pour décrire l’éducation « discipline, pensum, ce système d’existence » est associé à l’expression des conséquences : « tout contrista Lambert » « ce système nous eût menés à un abrutissement complet » (emploi du conditionnel passé : irréel du passé pour évoquer le risque)

Balzac ne fait pas que dénoncer. A travers un récit imaginaire mais basé sur des faits vécus, il cherche même à convaincre les « autorités de l’enseignement public », nommées dans son texte, d’être attentives au problème et de changer les faits.

Exemple d’introduction

Au cours des siècles, de nombreux philosophes ou écrivains ont débattu au sujet de l’éducation, tels que Condorcet ou Victor Hugo. Dans l’extrait du roman d’inspiration autobiographique d’Honoré de Balzac, intitulé Louis Lambert, paru en 1832, nous y trouvons l’histoire du jeune surdoué rappelant l’auteur. La question faisant l’objet d’une interprétation est la suivante : Que dénonce Balzac ? Comment ? (Cornélia) Dans un premier temps nous allons étudier l’inutilité des pensums. Ensuite nous verrons que Balzac dénonce ici un système pénitentiaire. (Jeny) Nous verrons enfin en quoi le collège est un lieu d’ennui qui manque d’intérêt. (Clémence)

Exemples de paragraphes de développement

Balzac dénonce le fait que les punitions sont abusives et liberticides. A travers la citation « il ne connut pas le loisir des récréations. Il eut des pensums à écrire. » (l.9-10), on peut comprendre que les élèves ne sont pas libres s’ils ont échoué quelque part. Il est également vrai que les punitions sont abusives car elles sont données pour des motifs légers et de plus durent longtemps. Ceci nous est montré par l’emploi de l’expression « un certain nombre de lignes copiées pendant les heures de récréation » (l 10-11). Dans la première citation, Balzac utilise la négation totale afin d’affirmer le manque de choix et l’obligation. Dans la seconde il démontre grâce à l’emploi du groupe nominal « un certain nombre de lignes » la quantité abusive de lignes à copier. Balzac dénonce donc bien les punitions comme outil d’éducation. (Anaïs)

Balzac dénonce les mots durs que le personnel éducatif avait envers son ami Louis. En effet ligne 6 : « le Régent lui criait : Vous ne faites rien, Lambert ! Ce : Vous ne faites rien, était un coup d’épingle qui blessait Louis au cœur ». Ainsi Balzac montre , grâce à cette métaphore du coup d’épingle, que les mots du régent ne faisaient que blesser son ami au lieu de le motiver. Ce que dénonce l’auteur ici est le manque d’écoute et de considération de la part des professeurs envers Louis. (Erwann)

Exemples de conclusion

Pour conclure, Honoré de Balzac dénonce dans cet extrait la dureté de l’éducation qu’ont vécus les deux amis parce qu’ils étaient en avance et donc incompris de leurs enseignants. Il critique la manière de donner des pensums et de priver un élève des moments de partage et de joie que sont les récréations. (Céline)

A travers un récit romancé, Balzac dénonce une éducation stricte et liberticide qu’il a lui-même vécue. Il s’attaque notamment aux punitions inefficaces, au manque d’empathie des enseignants et à un enseignement aliénant et néfaste. Son texte apparait à la fois comme un témoignage et un réquisitoire. (N Guillerm)

HLP Education exemple d’interprétation (guidée)

Dans ce roman d’inspiration autobiographique écrit à la première personne, le narrateur raconte sa rencontre au collège avec Louis Lambert, un élève surdoué, qui n’est pas sans rappeler Balzac.

La privation de l’air pur et parfumé des campagnes dans lequel il avait jusqu’alors vécu, le changement de ses habitudes, la discipline, tout contrista Lambert. La tête toujours appuyée sur sa main gauche et le bras accoudé sur son pupitre, il passait les heures d’étude à regarder dans la cour le feuillage des arbres ou les nuages du ciel ; il semblait étudier ses leçons ; mais voyant sa plume immobile ou sa page restée blanche, le Régent lui criait : Vous ne faites rien, Lambert ! Ce : Vous ne faites rien, était un coup d’épingle qui blessait Louis au cœur. Puis il ne connut pas le loisir des récréations, il eut des pensums à écrire. Le pensum, punition dont le genre varie selon les coutumes de chaque collège, consistait à Vendôme en un certain nombre de lignes copiées pendant les heures de récréation. Nous fûmes, Lambert et moi, si accablés de pensum, que nous n’avons pas eu six jours de liberté durant nos deux années d’amitié. Sans les livres que nous tirions de la bibliothèque, et qui entretenaient la vie dans notre cerveau, ce système d’existence nous eût menés à un abrutissement complet. […] Aussi le régime pénitentiaire observé dans les collèges exigera-t-il l’attention des autorités de l’enseignement public lorsqu’il s’y rencontrera des penseurs qui ne penseront pas exclusivement à eux. Nous nous attirions le pensum de mille manières. Notre mémoire était si belle que nous n’apprenions jamais nos leçons. Il nous suffisait d’entendre réciter à nos camarades les morceaux de français, de latin ou de grammaire, pour les répéter à notre tour ; mais si par malheur le maître s’avisait d’intervertir les rangs et de nous interroger les premiers, souvent nous ignorions en quoi consistait la leçon : le pensum arrivait alors malgré nos plus habiles excuses.

Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832

Question d’interprétation : Que dénonce ici Balzac ? Comment ?

Donnez-vous au moins trois quart d’heure pour étudier le texte, trouver des éléments de réponse appuyés sur une analyse précise, choisir un plan. Puis rédigez votre travail en suivant la méthode déjà indiquée et rappelée ci-joint.

Structure de l’introduction

Amorce

Présentation du texte

Rappel de la question

Annonce du plan

Structure d’un paragraphe de développement

– Une phrase pour présenter l’idée qu’on va développer dans ce §.

Cette idée présentée est un élément de réponse à la question

– explication de l’idée en s’appuyant sur le texte qu’on analyse

– une phrase qui rappelle l’idée développée afin de clore le §

(Il faut faire au minimum 3 ou 4 paragraphes de développement construits de la même manière.)

Structure de la conclusion

Une réponse concise à la question posée

– Quelques questions pour vous aider à réfléchir au sujet (facultatives) :

> Que ressent le narrateur pour Lambert au début du texte ?

> Pourquoi et comment les élèves sont-ils punis ?

> Quel effet ces punitions ont-elles sur les élèves ?

> Qu’est-ce qui permet aux élèves de supporter ce régime ?

> A quoi est comparé le collège ?

> Quel défaut ont Lambert et le narrateur ? Les pensums les ont-ils corrigés de ce défaut ?

Notation de l’exercice d’interprétation

S Structure : intro / § bien construits / conclusion /2 + 3 + 1

R Rédaction : orthographe, syntaxe, écriture /3

C Citations courtes, bien choisies, bien référencées /2

A Analyse de certains éléments /4

I Interprétation correcte du texte /5

HLP Education 3 : Un idéal d’éducation

Vous pouvez retrouver ici les textes lus en classe pour découvrir diverses visions de l’éducation.

Temps 1 : lecture d’un corpus

Pour chaque texte, noter ce qu’est l’éducation idéale selon l’auteur.

Texte 1 : Jean-Jacques Rousseau

Il faut permettre à l’enfant de découvrir par lui-même. Il faut le laisser expérimenter. Ainsi on le rend curieux et intéressé. Il ne faut pas éduquer par des cours magistraux, il faut l’éduquer par les choses. Il faut aussi se mettre à la portée de l’enfant en adaptant son discours.

Selon Rousseau l’éducation vient de la nature (laisser le cours naturel des choses, ne pas contraindre), des choses (l’enfant s’instruit par lui-même), des hommes.

Texte 2 : Victor Hugo

Il ne faut pas instruire par la contrainte (la « cage », le « fouet », le « pensum »). Il faut libérer l’enfant et lui faire aimer apprendre. Il oppose les maîtres sévères qui se gargarisent de savoirs sans se préoccuper de l’enfant (« cuistre », « magister antique », « éternel pédant ») aux maîtres doux, compréhensifs qui accompagnent l’enfant dans ses apprentissages et lui donnent envie d’en savoir plus (« instituteur lucide et grave, magistrat du progrès, médecin de l’ignorance et prêtre de l’idée », « le maître, doux apôtre incliné sur l’enfant »).

Texte 3 : Jules Ferry

L’instruction religieuse n’a pas sa place à l’école, car cela relève de croyances personnelles.

En revanche l’instruction morale et civique est essentielle car elle s’appuie sur des connaissances communes et indispensables à tous.

Il est important d’enseigner la vie morale pour que tous les élèves aient des notions de devoirs et de droits.

Texte 4 : Daniel Pennac

A travers l’évocation de l’enfant, initié au plaisir de la lecture par ses parents, transparait l’idée d’une éducation non contrainte, qui passe par le plaisir de la lecture et l’émerveillement. C’est ainsi qu’on suscite l’intérêt.

Texte 5 : Albert Camus

Aussi bien dans la lettre que dans l’extrait de roman, la même idée revient. Un bon professeur est celui qui porte attention à ses élèves (« ils sentaient qu’ils existaient… »), qui croit en eux (« on les jugeait dignes de découvrir le monde »), qui agit avec bienveillance « main affectueuse, cœur généreux », tout en étant exigeant « condamnait…avec force… ce qui ne souffrait pas de discussion… ». C’est aussi quelqu’un qui suscite l’intérêt « faim de la découverte ».

Texte 6 : Emmanuel Kant

Pour l’auteur, l’éducation doit discipliner, c’est-à-dire dompter l’aspect sauvage de l’homme. Elle doit le cultiver, c’est-à-dire lui faire acquérir les savoirs et savoir-faire nécessaire pour devenir autonome. Elle doit le rendre prudent, c’est-à-dire adapté et adaptable à la société dans laquelle il vit. Elle doit enfin moraliser, pour que l’élève sache prendre des décisions qui seront bonnes pour lui et pour chacun.

Temps 2 : échange oral

Que serait selon vous une éducation idéale ?

> Quels seraient ses objectifs ? ses intentions ?

> Sur quoi s’appuierait-elle pour les atteindre ?

Quelle place donneriez-vous à la littérature ? Pourquoi ?

Ci-dessous qq notes prises lors de l’échange du groupe THLP

 

HLP Education 2 : interprétation du texte de Victor Hugo

Question d’interprétation sur le texte de Victor Hugo « Chaque homme qu’on enseigne… » :

Comment l’auteur parvient-il à nous convaincre que l’éducation est indispensable dans la société ?

 

Les idées principales du texte :

– c’est le manque d’éducation qui amène à commettre des crimes (v.2 à 4 et v19 et v40-41)

– Savoir lire rend l’homme bon et ouvre l’esprit (v10 à 12, v14-15)

– l’éducation crée l’homme ; qq qui n’a pas reçu d’éducation est inachevé et ne vit pas (v21 à 24, v28-29)

– une société qui n’offre pas l’éducation à tous ses citoyens est criminelle

.

Quelques éléments d’analyse

– des maximes, des sentences par emploi de présent de vérité générale et constructions (phrases courtes, parallélismes, chiasmes) ex v1, 6, 13, 19

– une donnée chiffrée (90% des bagnards sont illettrés) v2 à 4

– vocabulaire de la verticalité « abîme, rampe, planer, là-haut » v 6,7 et 12

– champs lexicaux entremêlés de la nuit et de la lumière (ombre v5, nuit v 6 / s’éclaire, lueur v16, lampe v18 / nuit v 19, aveugles v 21, à tâtons v 22 / allumons v25 / suif / lumière v26…)

> métaphore associant l’ignorance à la nuit v6 (Cf. l’obscurantisme) et la lumière à la connaissance et à l’éducation, à la raison et au savoir (Cf. siècle précédent des Lumières …)

– image concrète de l’enfant qui lit, associée à la « vertu » v15

– images marquantes vers 21 à 24 pour décrire ceux qui n’ont pas reçu d’éducation (adjectifs péjoratifs qui créent du dégout « inachevées, tristes, crevées, effrayants, sépulcral » + idée de mort « sépulcral, ne vit pas » v 29 mis en valeur par le rejet et dernier vers)

– vocabulaire juridique (« droit 34, demander compte v36, forfaits v 40, premier crime commis v 44 ») et désignation des victimes (« les dépouillés, les malheureux ») inversion des rôles (« ces voleurs » v 29, « on leur a volé » v46)

– adresse directe au lecteur par des impératifs (marchez v 18, allumons v25, songeons-y v30, vers vous v35) et emploi du « on » indéfini aux vers 42 et 45

 

Plusieurs plans possibles :

Un plan à partir des grandes idées développées (et on développe dans chaque paragraphe les procédés employés pour défendre ces idées) :

1 il montre que le manque d’éducation amène à commettre des crimes (en s’appuyant sur un exemple précis et chiffré v2, sur une maxime v 19)

2 il montre que l’école rend l’homme bon et sociable (en jouant sur le vocabulaire de la verticalité et en s’appuyant sur l’image concrète de l’enfant qui lit)

3 il va jusqu’à suggérer que l’école crée l’homme (à distinguer de l’animal ou de la brute, grâce aux images marquantes des v21 à 24 et à la maxime du premier vers)

4 il va plus loin en considérant comme criminel de ne pas offrir l’éducation à tous (grâce au vocabulaire juridique et à l’adresse directe au lecteur).

Un plan à partir des procédés employés (et on développe dans chaque paragraphe les idées ainsi défendues)

1 Il assène des vérités grâce aux maximes et aux présents de vérité générale (pour prouver que l’éducation amène à commettre des crimes)

2 Il entremêle les images de la nuit et de la lumière (pour montrer l’importance de l’école qui construit l’homme, son esprit, son âme)

3 Il fait appel aux émotions du lecteur en employant des images marquantes (pour montrer l’aspect effrayant de ceux qui manquent d’éducation) et un vocabulaire juridique (pour inverser les rôles entre victimes et coupables)

4 Il s’adresse directement au lecteur par des impératifs pour l’inciter à agir (en considérant comme criminel de ne pas offrir l’éducation à tous)

Ce deuxième plan pourrait être divisé en deux grands axes :

I Victor Hugo cherche à convaincre

1 en assénant des vérités…

2 en entremêlant des images de la nuit et de la lumière…

II Victor Hugo utilise aussi la persuasion

1 En faisant appel aux émotions du lecteur…

2 en prenant à parti le lecteur …

 

Introduction

Amorce De nombreux écrits de Victor Hugo se veulent engagés.

Ou : Victor Hugo, tout au long du XIX° siècle a défendu avec ferveur certaines valeurs, dans l’espoir de faire évoluer la société.

Présentation du texte Ainsi ce poème « Chaque enfant qu’on enseigne », publié en 1853 dans Les quatre vents de l’esprit, est un plaidoyer pour l’éducation scolaire et livresque.
Présentation de la question Comment l’auteur parvient-il à nous convaincre que l’école est indispensable dans la société ? On peut se demander comment Hugo démontre le rôle essentiel de l’école dans la société, et par quels moyens il prouve l’importance de l’école ?
Annonce du plan Nous verrons que … puis nous évoquerons … enfin nous montrerons …

Conclusion

On reprend les idées principales permettant de donner une réponse claire à la question.

HLP Education 2 : Victor Hugo Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne

Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne.

Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne

Ne sont jamais allés à l’école une fois,

Et ne savent pas lire, et signent d’une croix.

C’est dans cette ombre-là qu’ils ont trouvé le crime.

L’ignorance est la nuit qui commence l’abîme.

Où rampe la raison, l’honnêteté périt.

Dieu, le premier auteur de tout ce qu’on écrit,

A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres,

Les ailes des esprits dans les pages des livres.

Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut

Planer là-haut où l’âme en liberté se meut.

L’école est sanctuaire autant que la chapelle.

L’alphabet que l’enfant avec son doigt épelle

Contient sous chaque lettre une vertu ; le cœur

S’éclaire doucement à cette humble lueur.

Donc au petit enfant donnez le petit livre.

Marchez, la lampe en main, pour qu’il puisse vous suivre.

La nuit produit l’erreur et l’erreur l’attentat.

Faute d’enseignement, on jette dans l’état

Des hommes animaux, têtes inachevées,

Tristes instincts qui vont les prunelles crevées,

Aveugles effrayants, au regard sépulcral,

Qui marchent à tâtons dans le monde moral.

Allumons les esprits, c’est notre loi première,

Et du suif le plus vil faisons une lumière.

L’intelligence veut être ouverte ici-bas ;

Le germe a droit d’éclore ; et qui ne pense pas

Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre.

Songeons-y bien, l’école en or change le cuivre,

Tandis que l’ignorance en plomb transforme l’or.

Je dis que ces voleurs possédaient un trésor,

Leur pensée immortelle, auguste et nécessaire ;

Je dis qu’ils ont le droit, du fond de leur misère,

De se tourner vers vous, à qui le jour sourit,

Et de vous demander compte de leur esprit ;

Je dis qu’ils étaient l’homme et qu’on en fit la brute ;

Je dis que je nous blâme et que je plains leur chute ;

Je dis que ce sont eux qui sont les dépouillés ;

Je dis que les forfaits dont ils se sont souillés

Ont pour point de départ ce qui n’est pas leur faute ;

Pouvaient-ils s’éclairer du flambeau qu’on leur ôte ?

Ils sont les malheureux et non les ennemis.

Le premier crime fut sur eux-mêmes commis ;

On a de la pensée éteint en eux la flamme ;

Et la société leur a volé leur âme.

Victor Hugo, Jersey, 27 février 1853, Les Quatre vents de l’Esprit.

HLP Questionnaire et définition de HLP

Questionnaire :

 – Quel métier souhaites-tu exercer plus tard ? Ou vers quelles études prévois-tu de te diriger ? Ou dans quel domaine souhaites-tu travailler (sciences, justice, commerce, services, écologie, santé, social…) ?

– Dans le programme HLP (voir le rappel du programme sous ce questionnaire), quel(s) titre(s) de chapitre t’intéressent le plus ? Justifie chaque réponse.

– Explique en quoi l’étude de « la recherche de soi » et de « l’humanité en question » est utile pour ta compréhension du monde et pour ton orientation.

– Pour toi, qu’est-ce que la littérature ?

Explique ce qu’est pour toi la philosophie.

Qu’appelle-t-on « humanités » ?

 

Programme Première et Terminale HLP

Première

I Les pouvoirs de la parole (de l’antiquité à l’âge classique)

        L’art de la parole

L’autorité de la parole

Les séductions de la parole

II Les représentations du monde (Renaissance, âge classique, Lumières)

        Découverte du monde et pluralité des cultures

Décrire, figurer, imaginer

L’homme et l’animal

 

Terminale

I La recherche de soi (du romantisme au XX° siècle)

Education, transmission et émancipation

Expression de la sensibilité

Métamorphoses du moi

II L’humanité en question (période contemporaine)

Histoire et Violence

L’humain et ses limites

Créations, continuités, ruptures

 

 Définir Humanités, littérature, philosophie

Cette spécialité vise à procurer aux élèves une solide formation générale dans le domaine des lettres, de la philosophie et des sciences humaines.

Humanités = les langues antiques et leur littérature (grec et latin) puis humanistes = ceux qui avaient une grande connaissance des humanités. Aujourd’hui, c’est un domaine de recherche à partir de textes. On va étudier la parole, soi, le monde et l’humain, à partir de ce que de grands auteurs en ont dit.

Littérature : ensemble des œuvres ayant une finalité esthétique > art

Philosophie : démarche de réflexion critique et de questionnement sur le monde, la connaissance et l’existence humaine.

 

 

 

HLP les épreuves

Humanités, littérature et philosophie

Présentation ici sous format PDF

Modalités de l’épreuve

Note : sur 20

Coefficient : 16

Durée : 4 heures

Deux questions, chacune notée sur 10

Sur l’un des thèmes suivants :

– expressions de la sensibilité

– métamorphoses du moi

– histoire et violence

– limites de l’humain

Première question : « interprétation littéraire » ou « interprétation philosophique » :

Développement écrit pour montrer qu’on a compris et analysé un aspect majeur du texte

Deuxième question : « essai littéraire » ou « essai philosophique »

Développement écrit qui propose une réponse étayée à une question soulevée par le texte.

HLP programme de l’année

Humanités Littérature Philosophie

 

I La recherche de soi

éducation, transmission et émancipation

Expression de la sensibilité

Métamorphoses du moi

 

II L’humanité en question

Créations, continuités, ruptures

Histoire et Violence

L’humain et ses limites

HLP : ce qu’est une oeuvre d’art, éléments de correction

Pourquoi le procès Brancusi a-t-il eu lieu ?

En octobre 1927 s’ouvrit à New York un procès opposant le sculpteur Brancusi à l’État américain. Il s’agissait pour le plaignant de prouver que sa sculpture intitulée “Oiseau dans l’espace”, qui venait d’être lourdement taxée à l’importation par les douanes américaines en tant qu’objet utilitaire, était bel et bien une œuvre d’art et, comme telle, exonérée de droits de douanes.

 

 

 

Dans le texte proposé, quels arguments défendent l’idée que l’objet de Brancusi est une œuvre d’art ?

– l’objet est une création humaine

– c’est une œuvre unique

– l’œuvre a été créée par un artiste

– l’objet n’a pas de fonction utilitaire

– l’artiste a eu une intention : représenter un oiseau

– l’objet a un aspect esthétique, qui était recherché par l’artiste

 

 Quelques idées qui proposent de définir l’œuvre d’art :

– l’œuvre d’art est une production de l’esprit

– l’artiste cherche à créer une sensibilité chez le spectateur/lecteur/auditeur de son œuvre.

– posséder une œuvre d’art, c’est partager une partie des valeurs de son créateur

– l’art s’appuie sur des techniques : langagières, musicales, picturales… (et aujourd’hui sur des techniques numériques)

– l’œuvre d’art est rattachée à une esthétique. L’artiste crée du « beau ».

– l’œuvre d’art est porteuse d’une intention de l’artiste

– l’œuvre d’art ignore le temps et l’espace. On continue d’admirer des œuvres du passé ou d’autres cultures que la nôtre.

 

Choisissez un roman, une poésie, une pièce de théâtre que vous avez apprécié. Expliquez en quoi cet ouvrage est une œuvre d’art littéraire.

Pour cela on peut montrer :

– que c’est une œuvre unique, originale

– créée par un artiste avec une intention

– qui s’appuie sur des techniques (procédés d’écriture)

– pour créer une œuvre intemporelle…

HLP : travaux pour cerner ce qu’est une oeuvre d’art

1 Tapez « procès Brancusi » dans un moteur de recherche. Pourquoi ce procès a eu lieu ? Observez l’image de l’objet du litige.

2 Lisez le document suivant, qui présente un extrait du procès Brancusi.

Audition du témoin Edward Steichen, importateur de l’article intitulé « Oiseau ».

Question : Voulez-vous décrire à la Cour en détail sur quoi se fonde votre conviction [qu’il s’agit d’une authentique œuvre d’art ?

Réponse : j’ai vu cela au cours du processus de fabrication. En fait, je l’ai vu se faire. La première ébauche a été taillée dans du marbre. A partir de ce marbre, il a été réalisé un moule en plâtre et à partir du moule un bronze a été coulé. Lorsque le bronze est sorti de la fonderie, il ne présentait qu’une très vague ressemblance avec cette chose, et c’est alors qu’avec des limes et des ciseaux M. Brancusi a taillé et travaillé cette pièce en bronze.

Q : Et c’est l’artiste qui a fait cela ?

R : Oui, l’artiste en personne. Ce sont là les étapes par lesquelles est passé cet objet. J’ai vu ce bronze-ci au cours du processus, alors qu’il n’était qu’à moitié limé et faisait le double de sa taille actuelle.

Q : Il ne s’agit pas d’une copie de quoi que ce soit ?

R : Non.

Q : D’abord limé puis poli ?

R : Oui. Il n’en existe aucun autre au monde, en bronze, de cette forme et de cette taille.

Q : Voulez-vous avoir l’amabilité de parler à la Cour de la réputation d’artiste de M. Brancusi ?

R : Constantin Brancusi vit à Paris depuis 25 ans et il expose dans toutes sortes de salons d’art en Europe aussi bien qu’en Amérique.

Q : C’est par conséquent un sculpteur reconnu, n’est-ce pas ?

R : Oui. […]

Q : Voyez-vous une quelconque fonction utilitaire à cet objet ?

R : aucune.

Q : Lui voyez-vous ne serait-ce qu’un seul usage ou une quelconque finalité ?

R : Non aucun.

Q : En fait, vous ne concevez pas qu’il puisse ressortir à l’article 399 ?

Q : Comment appelez-vous ceci?

R : j’utilise le même terme que le sculpteur : « oiseau », bird.

Q : qu’est-ce qui vous fait l’appeler « oiseau » ? Ressemble-t-il à un oiseau pour vous ?

R : Il ne ressemble pas à un oiseau mais je le ressens comme oiseau et il est défini par l’artiste comme un oiseau.

Q : Le seul fait qu’il l’ait appelé « oiseau » en fait un oiseau pour vous ?

R : oui, votre Honneur.

Q : Si vous l’aperceviez dans la rue, vous ne songeriez pas à l’appeler « oiseau », n’est-ce pas ?

Q du deuxième juge : Si vous le voyiez dans une forêt, vous n’en prendriez pas une photo n’est-ce pas ?

R : Non, votre Honneur. […]

(…)

Q : Titre mis à part, dites-nous si ceci est une œuvre d’art et obéit à un principe esthétique sous-jacent, indépendamment du titre.

R : Oui.

Q : Veuillez expliciter votre réponse, je vous prie.

R : D’un point de vue technique, tout d’abord, elle a une forme et une apparence ; c’est un objet en trois dimensions créé par un artiste, ses proportions sont harmonieuses, ce qui me procure une émotion esthétique, le sentiment d’une grande beauté. Cet objet possède cette qualité. C’est pourquoi je l’ai acheté. M. Brancusi, de mon point de vue, a tenté d’exprimer quelque chose de beau. Cet oiseau me donne la sensation d’un vol rapide. A l’origine, il n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Pendant vingt ans, l’artiste a travaillé à cette chose, la modifiant, l’épurant, pour arriver à cet état où les lignes et les formes sont l’expression d’un oiseau, les lignes suggérant son essor vers le ciel.

(texte proposé dans le manuel HLP Tle Hachette éducation)

3 Dans le texte précédent, quels arguments (6) défendent l’idée que l’objet de Brancusi est une œuvre d’art ?

4 En suivant les liens suivants, lisez ces articles qui proposent de définir l’œuvre d’art.

https://newconceptartphotoselling.com/blog/21353-quest-ce-quune-oeuvre-dart-comment-peut-on-la-definir/

https://www.artinterview.com/critique/quest-ce-quune-oeuvre-dart/

5 Choisissez un roman, une poésie, une pièce de théâtre que vous avez apprécié. Expliquez en quoi cet ouvrage est une œuvre d’art littéraire.

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