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Printemps des poètes en Seconde : découverte et création d’un Haïku

Instantané du quotidien, le haïku est un concentré d’authenticité des choses communes de notre monde montrées simplement, sans explication, telles quelles.
C’est un ressenti suggéré, partagé.

1/ Choix du nombre de lignes et de syllabes :
-17 syllabes sur une ligne
-17 syllabes sur trois lignes
-17 syllabes sur trois lignes réparties en 5-7-5
-17 syllabes sur trois lignes en respectant une structure court-long-court
-Moins de 17 syllabes sur trois lignes en respectant une structure court-long-court

2/ Un seul souffle
le haïku doit pouvoir être lu en une seule respiration

3/ Une à trois images
Le haïku décrit indifféremment une, deux ou trois images, disposées dans un ordre choisi selon l’effet escompté.

 

4/ Le kigo ou mot saison
Comme son nom l’indique, c’est un mot, ou une expression, qui situe de façon explicite ou indirecte le moment de l’année.
Obligatoire en haïku classique.
Facultatif en haïku contemporain. Mais son utilisation est préférable pour ancrer le haïku dans le cycle des saisons

 

5/ Le présent
Le haïku est un instantané ; il décrit le présent ET s’écrit au présent. L’infinitif est également très utilisé.

6/ Le style
La syntaxe doit être simple, c’est à dire :
– limiter l’emploi des articles (ceux-ci n’existent pas en japonais)
– éviter les rimes (car le haïku n’est pas composé de vers)
– limiter l’emploi de verbes

 

Il faut saisir l’instant, ne penser qu’à l’image.

 

Avant d’écrire, on vous propose d’observer de nombreux haïkus, afin d’en repérer l’esthétique, la structure et les images. Nous espérons que vous serez sensible à l’évocation de la nature et de notre rapport au monde.

Pour chaque poème proposé, essaie de répondre aux questions suivantes :

  • Le poète est-il acteur ou spectateur ?
  • Quels sont les sens convoqués ?(vue, ouïe, toucher, odorat, goût)
  • La saison est-elle évoquée ?
  • Le moment de la journée est-il annoncé ?
  • Quel est le registre du poème ? Gai ? Enthousiaste ? Ému ? Triste ? Tragique ? Serein ? Humoristique ? …

A la surface de l’eau

des sillons de soie –

pluie de printemps

Ryökan

Ce jour si long –

trop court encore

pour le chant de l’alouette !

Bashô

Le couchant du printemps

marche

sur la queue du faisan

Buson

Douceur du printemps –

Aux confins des choses

la couleur du ciel

Dakotsu

Soir de printemps –

de bougie en bougie

la flamme se transmet

Buson

Dans la brume de printemps

le vol blanc

d’un insecte au nom inconnu

Buson

Matin de printemps –

mon ombre aussi

déborde de vie !

Issa

Sur le sable du rivage

à chaque trace de pas

le printemps s’allonge

Shiki

Pas de pont –

le jour se couche

dans le eaux du printemps

Buson

Mille petits poissons blancs –

comme si frétillait

la couleur de l’eau

Raizan

Soir d’hirondelles –

demain encore

je n’aurai rien à faire

Issa

Soleil couchant –

la grenouille aussi

est en larmes

Issa

Une journée sans un mot –

j’ai montré

l’ombre d’un papillon

Hôsai

Papillon qui bats des ailes

je suis comme toi –

poussière d’être

Issa

Elle tombe

la fleur de camélia

au plus noir du vieux puits

Buson

Aux fleurs de pruniers

je parsème de sardines

la tombe de mon chat

Issa

Dans les jeunes herbes

le saule

oublie ses racines

Buson

Dans le prunier blanc

la nuit désormais

se change en aube

Buson

Sous les fleurs de cerisier

grouille et fourmille

l’humanité

Issa

Qui déteste ce monde

se doit d’aimer

les fleurs de charbon

Shiki

Tous en ce monde

sur la crête d’un enfer

à contempler les fleurs !

Issa

 

Écris d’abord en quelques lignes un souvenir d’un instant dans la nature. Il faut choisir un moment court, comme un instantané, un moment qu’on peut figer en une photographie.

A partir de ton souvenir et en t’inspirant des haïkus ci-dessus, écris ton propre petit texte en gardant à l’esprit le thème du Printemps des poètes 2022 : l’éphémère, la fragilité.

 

Mon haïku :

…………………………………………..

………………………………………………………………………………………

……………………………………………

 

Merci à Stéphanie Astier, professeure documentaliste, qui a préparé cette séance.

L’Or de Cendrars : questionnaire de lecture

Lis le roman et réponds aux questions suivantes :

1) Dans quels genres littéraires Cendrars s’est-il illustré ?

2) Quel épisode de sa vie l’a marqué à jamais ?

3) Quel thème omniprésent dans son œuvre est l’illustration de ce que fut sa vie ?

4) Quelle époque couvre le récit L’Or de Cendrars ?

5) Quel phénomène historique relate l’écrivain dans ce roman ?

6) De quel pays Suter est-il originaire ?

7) Qu’est-ce qui motive Suter à aller toujours plus à l’ouest ?

8) Quel est le nom du domaine qu’il fonde en Californie ?

9) Comment Suter fait-il fortune ?

10) Comment et par qui est découverte la première pépite d’or sur son domaine ? Que devient ce personnage ?

11) Pourquoi Suter quitte-t-il la Californie pour aller à Washington à la fin de sa vie ?

12) Comment et où meurt-il ?

13) Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Justifie.

Vous pouvez trouver ici une correction du questionnaire

Correction des recherches documentaires sur la poésie du moyen-âge au XVIII° siècle

Moyen-âge

Qu’est-ce qu’une chanson de geste ?

Au moyen-âge, ce sont de longs récits en vers, qui racontent les exploits de chevaliers. Ces poèmes étaient chantés lors des fêtes dans les châteaux.

Que raconte la chanson de Roland ?

La chanson de Roland est une chanson de geste qui raconte comment Roland a péri héroïquement en défendant la France face à la trahison de son beau-père. Cette chanson raconte aussi la guerre engagée par Charlemagne pour venger Roland.

Qu’est-ce qu’un rondeau ? et une ballade ?

Un rondeau est un poème composé de 3 strophes avec seulement deux rimes, et qui se ferme sur lui-même par la répétition d’un vers.

Exemple : « Le temps a laissé son manteau » de Charles d’Orléans

Une ballade est un poème médiéval composé de trois strophes qui se terminent par le même vers et d’une strophe supplémentaire appelée « envoi » qui correspond à un refrain.

XVI° siècle

Qu’appelle-t-on le mouvement de la Pléiade ?

C’est un groupe de huit poètes français, dont Ronsard et Du Bellay. Ils veulent perfectionner la langue française et faire du français une langue à part entière avec laquelle on peut écrire de grandes œuvres littéraires.

Du Bellay : quels sont les objectifs de ce poète ? Quel poème célèbre a-t-il écrit ?

Du Bellay veut défendre la langue française, et par là-même unifier la France. Il veut l’enrichir et en faire une langue d’enseignement. Jusqu’ici, tous les cours étaient en latin.

Il a notamment écrit « Heureux qui comme Ulysse ».

Ronsard : note quelques informations sur ce poète.

Ronsard a reçu une éducation très complète et classique. Il a été page à la cour puis espion pour le duc d’Orléans. Une maladie le rend à moitié sourd. Il cesse sa carrière d’espion mais continue à servir le roi et entre dans le clergé qui lui assure un revenu régulier.

Il profite de ses temps libres pour continuer à apprendre et il se met à écrire des poésies. Il devient l’ami de Du Bellay et naît ainsi la Pléiade.

Il publie plusieurs recueils comme Amours de Cassandre ou Sonnets pour Hélène.

 

Qu’appelle-t-on un blason (en poésie !) ?

Un blason est un poème dans lequel le poète décrit un détail du corps féminin, pour en faire l’éloge. Le contre-blason se présente sou forme de satire.

Qu’est-ce que l’humanisme ?

C’est un mouvement culturel du XVI° siècle.

L’humanisme place l’homme au cœur des préoccupations intellectuelles

> questions sur le bonheur, sur l’altérité (l’autre, son identité…)

> ils défendent des valeurs : liberté, paix, entraide, tolérance…

Les humanistes voyagent beaucoup et communiquent par lettre en latin (ils forment la « république des lettres »)

Ils sont reçus dans les cours d’Europe qui deviennent des lieux de savoir et de pouvoir. > permet une réflexion politique

On les appelle « humanistes » car ils ont fait leurs humanités (= ont étudié les langues anciennes : latin, grec, hébreu)

 

XVII° siècle

Qu’est-ce qu’un salon mondain au XVII° siècle ?

C’est une réunion de gens de lettres, des artistes ou personnes politiques, chez une femme de la bonne société. On y discutait de littérature, de politique de philosophie… On y lisait à voix haute des textes. Chacun cherchait à parler brillamment.

Qui sont les « précieuses » ? Quel est leur objectif ? Pourquoi Molière s’en moque-t-il ?

Ce sont des femmes qui cherchaient à se distinguer par des manières et des paroles raffinées. Elles veulent embellir les mœurs et la langue française.  Ce sont leurs excès qui amènent Molière à s’en moquer.

Que fait La Fontaine à travers ses fables ?

Il cherche à instruire et divertir. Il veut plaire et amuser tout en instruisant, en incitant à la réflexion.

XVIII° siècle

Pourquoi appelle-t-on cette période le « siècle des Lumières » ?

Les philosophes de cette époque veulent combattre les ténèbres de l’ignorance (l’obscurantisme) par la diffusion du savoir. C’est l’idée que la connaissance éclaire les hommes.

Qu’évoque Voltaire dans son « poème sur le désastre de Lisbonne » ? A quoi sert la poésie à cette époque ?

Il évoque un tremblement de terre, suivi d’un tsunami et d’incendies qui a eu lieu en 1755. La ville de Lisbonne a été presque totalement détruite et presque 20% de la population est morte. Voltaire exprime son émotion et réfute l’idée des philosophes optimistes qui considèrent que ce type de désastre fait partie de l’ordre du monde.

Qu’appelle-t-on le lyrisme ?

C’est l’expression exaltée des sentiments et des passions dans une œuvre littéraire.

Etudier un poème sur la vanité de la vie humaine

Hélas ! qu’est-ce de l’homme orgueilleux et mutin
Ce n’est qu’une vapeur qu’un petit vent emporte
Vapeur, non une fleur qui éclose au matin,
Vieillit sur le midi, puis au soir elle est morte.
 
Une fleur, mais plutôt un torrent mène-bruit
Qui rencontre bientôt le gouffre où il se plonge
Torrent non, c’est plutôt le songe d’une nuit,
Un songe ! non vraiment, mais c’est l’ombre d’un songe.
 
Encor l’ombre demeure un moment arrêté ;
L’homme n’arrête rien en sa course légère,
Le songe quelquefois prédit la vérité,
Notre vie est toujours trompeuse et mensongère.
 
Maint torrent s’entretient en son rapide cours,
On ne voit point tarir la source de son onde,
Mais un homme étant mort, il est mort pour toujours
Et ne marche jamais sur le plancher du monde.
 
Bien que morte est la fleur la plante ne l’est pas,
En une autre saison d’autres fleurs elle engendre:
Mais l’homme ayant franchi le seuil de son trépas,
Les fleurs qu’il nous produit sont les vers et la cendre.
 
Aussitôt que du vent la bourrasque est passée,
La vapeur se rejoint étroitement serrée,
Mais quand la pâle mort son dard nous a lancé,
Notre âme est pour longtemps de son corps séparée.
 
Qu’est-ce de l’homme donc qui tant est estimé,
Ce n’est rien puisque rien si léger ne nous semble,
Ou si c’est quelque chose il sera bien nommé
Vapeur, fleur, torrent, songe, ombre, et rien tout ensemble ?

 

Jean Auvray (1580-1630)

 

 

Etude du poème « Hélas ! Qu’est-ce de l’homme » d’Auvray

 

Lis le poème et note tes premières réactions de lecture (ce que tu penses du poème, ce que tu en comprends…)

 

1 Observe la structure du poème et note tes remarques (strophes, vers, rimes)

Quel effet ces choix produisent-ils ?

 

2 Relève les occurrences du mot « mort / morte ».

Trouve d’autres mots évoquant la mort.

Quel est l’effet produit par cette évocation ?

 

3 A quoi l’homme est-il comparé dans les deux premières strophes ?

Comment le poète montre-t-il l’aspect fragile de chaque image ?

 

4 Dans ces deux premières strophes, quelles expressions sont répétées ? Quel est l’effet produit ?

 

5 Dans la troisième strophe, quelles images sont reprises ?

En quoi l’homme est-il différent des images évoquées ?

Comment ces oppositions sont-elles soulignées ?

 

6 Pour chacune des strophes 4, 5 et 6 :

– précise l’image reprise

– explique la différence entre la vie humaine et l’image

– analyse comment est soulignée l’opposition.

 

7 Dans quel ordre ces images sont-elles reprises, par rapport à leur première évocation ? Quel est l’effet produit ?

 

8 Observe les passages qui évoquent la vie humaine (vers 10, 12, 15, 16, 19, 20, 23, 24) Que remarques-tu sur le vocabulaire employé ? Quel est l’effet produit ?

 

9 Dans la dernière strophe, à quoi l’homme est-il réduit ? Comment cette idée est-elle mise en valeur ?

 

10 Divise ce poème en trois parties, et donne un titre à chacune.

Recherches documentaires sur la poésie du moyen-âge au XVIII° siècle

Moyen-âge

Qu’est-ce qu’une chanson de geste ?

Que raconte la chanson de Roland ?

Qu’est-ce qu’un rondeau ? et une ballade ?

 

XVI° siècle

Qu’appelle-t-on le mouvement de la Pléiade ?

Du Bellay : quels sont les objectifs de ce poète ? Quel poème célèbre a-t-il écrit ?

Ronsard : note quelques informations sur ce poète.

Qu’appelle-t-on un blason (en poésie !) ?

(Qu’est-ce que l’humanisme ?)

 

XVII° siècle

Qu’est-ce qu’un salon mondain au XVII° siècle ?

Qui sont les « précieuses » ? Quel est leur objectif ? Pourquoi Molière s’en moque-t-il ?

Que fait La Fontaine à travers ses fables ?

 

XVIII° siècle

Pourquoi appelle-t-on cette période le « siècle des Lumières » ?

Qu’évoque Voltaire dans son « poème sur le désastre de Lisbonne » ? A quoi sert la poésie à cette époque ?

Qu’appelle-t-on le lyrisme ?

 

Facultatif :

Lis des blasons, des rondeaux et des ballades. Note dans ton carnet de lecteur des vers qui t’ont marqué ou touché.

Comparer des poèmes

I] Comparer les deux versions d’un poème

Lis les deux versions du poème « Sous le pont Mirabeau » d’Apollinaire. (voir ci-dessous)

1 Qu’évoque Apollinaire dans ce poème ?

2 Comment est composé le poème de 1912 ? (strophes, vers, rimes ?)

3 Quelles transformations ont été opérées sur la version de 1913 ? Quel est l’effet produit ?

II] Comparer deux poèmes de siècles différents

Relis le poème « Assieds-toi sur le bord » de Chassignet.

1 Compare la forme de ce poème avec celles du poème d’Apollinaire.

2 Quels éléments communs repères-tu entre les poèmes de Chassignet et d’Apollinaire ?

3 En quoi ces deux poèmes sont-ils très différents ?

Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine.

Et nos amours, faut-il qu’il m’en souvienne ?

La joie venait toujours après la peine.

 

Vienne la nuit, sonne l’heure,

Les jours s’en vont, je demeure.

 

Les mains dans les mains, restons face à face

Tandis que sous le pont de nos bras passe

Des éternels regards l’onde si lasse.

 

Vienne la nuit, sonne l’heure,

Les jours s’en vont, je demeure.

 

L’amour s’en va comme cette eau courante,

L’amour s’en va ; comme la vie est lente

Et comme l’Espérance est violente !

 

Vienne la nuit, sonne l’heure,

Les jours s’en vont, je demeure.

 

Passent les jours et passent les semaines,

Ni temps passé, ni les amours reviennent ;

Sous le pont Mirabeau coule la Seine.

 

Vienne la nuit, sonne l’heure,

Les jours s’en vont, je demeure.

 

Guillaume Apollinaire, Les Soirées de Paris, 1912

 

 

Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu’il m’en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante

L’amour s’en va

Comme la vie est lente

Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé

Ni les amours reviennent

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

 

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

 

 

 

 

2nde : énumération, comparaison, métaphore

L’énumération

 Elle détaille en faisant une liste. Elle donne un rythme et permet d’insister ou de mettre en valeur.

 

« Dans un coin du grenier sont entassés des sacs troués, de vieux tapis poussiéreux et une couverture à moitié rongée par les souris. »

  1. Entoure le verbe, souligne son sujet. Fais une croix sous chaque adjectif.
  2. Sur le même modèle, décris ce que tu peux trouver dans la hutte d’un chasseur, une grange ou une malle d’explorateur.

 

« Les pierres, de dimensions colossales, ont été tellement écornées, usées, morcelées par le temps qu’elles sont entièrement disjointes. »

  1. Repère l’énumération.
  2. Sur le même modèle, présente un vieux manteau.

 

« C’est une petite maison de pêcheurs, aux murs d’argile, au toit de chaume et aux volets bleus.

  1. Souligne tout ce qui précise le mot « maison ». b. Sur le même modèle, présente un manoir, un temple, un village ou une église.

 

Comparaison et métaphore

 

Comparaison et métaphore permettent de comparer une chose (le comparé) à une autre (le comparant).

Cela suppose que les deux éléments ont un point commun (couleur, forme…).

 

La comparaison utilise un outil de comparaison (= un mot pour relier les deux) : comme, tel, semblable à, ressembler…

Les feuilles d’automne recouvrent le sol, comme un tapis d’or. ->comparaison

La métaphore n’utilise pas d’outil de comparaison.

Les feuilles d’automne recouvrent le sol d’un tapis d’or. ->métaphore

 

Exercice : Surligne en jaune le comparé, en rose le comparant, en vert l’outil de comparaison (s’il y en a un) et note à côté le point commun.

 

1 Tel une véritable forêt vierge, son jardin était impénétrable. _ _ _ _ _ _ _ _ _

2 Nous suivîmes la route principale, long ruban gris et monotone. _ _ _ _ _ _ _

3 Le soleil se lève, semblable à un large disque de feu. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

4 Les oursins, petits hérissons de mer, s’accrochent aux rochers. _ _ _ _ _ _ _

5 La moquette de sa chambre ressemble à du velours. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

6 Elle a l’habitude de prendre son thé avec un nuage de lait. _ _ _ _ _ _ _ _ _

 

Il existe de nombreuses manières d’exprimer la comparaison :

Comme on aurait étendu un tapis d’or dans la forêt, les feuilles recouvrent le sol.

Les feuilles d’automne ressemblent à un tapis d’or.

Les feuilles d’automne recouvrent le sol à la manière d’un tapis d’or.

De même qu’un tapis d’or éclaire la salle d’un palais, de même les feuilles d’automne recouvrent le sol.

 

On peut employer des comparatifs de supériorité, d’égalité ou d’infériorité pour comparer deux éléments :

Figaro est un valet plus malin qu’Antonio.

Laurent Gaudé a évoqué Alexandre le grand dans Le Tigre bleu de l’Euphrate et dans Pour seul cortège. J’ai apprécié sa pièce de théâtre tout autant que son roman.

Cette émission radio sur Yourcenar m’a semblé moins intéressante que son interview par Bernard Pivot dans Apostrophes.

 

 

2nde : Ronsard Quand vous serez bien vieille

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,

Assise auprès du feu, dévidant et filant,

Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :

Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,

Déjà sous le labeur à demi sommeillant,

Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,

Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre et fantôme sans os :

Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :

Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.

Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578

Premier temps :

– lecture silencieuse

– explication du vocabulaire demandé

– Vos réactions face à cette lecture

– de quoi parle l’auteur ? Quelles sont ses intentions ?

Puis mise en commun des points de vue et des découvertes.

Deuxième temps :

– repérage de procédés d’écriture (versification, images, temps, pronoms…)

 

> Etudier un texte, qu’est-ce que cela veut dire ?

 

= Expliquer le sens du texte, même l’implicite (ce qui n’est pas dit mais sous-entendu !) en s’appuyant sur son analyse.

On prouve que le sens qu’on propose est exact en citant des passages qu’on analyse.

Une bonne explication contient des citations, de l’analyse et de l’interprétation.

Exemple : Par l’emploi d’impératifs « vivez, attendez, cueillez » aux vers 13 et 14, Ronsard invite Hélène à profiter du temps présent.

 

Comment cite-t-on ?

– Entre guillemets

– en recopiant très exactement le texte

– en précisant la ligne ou le vers

Exemple : Par l’emploi d’impératifs « vivez, attendez, cueillez » aux vers 13 et 14, Ronsard invite Hélène à profiter du temps présent.

 

Pour étudier le texte de Ronsard, quelques pistes :

Quelle image Ronsard offre-t-il d’Hélène ?

Quelle image propose-t-il de lui-même ?

Quelle est la morale proposée à la fin ?

Derrière cette morale, quelle invitation Ronsard fait-il à Hélène ?

 

Voici quelques éléments d’étude qui reprennent ce qui a été évoqué en classe. Vous y retrouverez une interprétation du texte, qui s’appuie sur des citations analysées.

 

Ronsard commence son texte en s’adressant directement à une femme, puisqu’il emploie le pronom personnel « vous » au vers 1.

 

En multipliant les compléments circonstanciels, le poète pose un cadre, un décor. Les compléments de lieu « auprès du feu » au vers 2, de temps « au soir » au vers 1, de moyen « à la chandelle » au vers 1 et de manière « dévidant et filant » au vers 2 permettent au lecteur d’imaginer dans quelle situation se trouve la femme à qui s’adresse le poète.

 

Ronsard évoque un avenir peu agréable pour Hélène, sa vieillesse, au vers 1, grâce à l’adverbe insistant « bien » dans l’expression « bien vieille ». Il utilise aussi l’image du « soir » pour faire penser à la dernière période de la vie et celle de la « chandelle », pour rappeler que le souffle de la vie est aussi fragile que la lumière d’une bougie.

 

Au vers 3 il souligne à quel point Hélène pensera à lui de manière élogieuse, en associant ses créations « mes vers » à un complément très valorisant « vous émerveillant ».

 

Le vers 4 est du discours direct annoncé par le verbe de parole « Direz » du vers 3. Ce vers rapporte une parole prononcée par Hélène. Le lecteur y perçoit la nostalgie et le regret ressentis par cette femme qui repense à une époque passée et perdue. En effet elle parle au passé : « célébrait, étais» sont à l’imparfait. Elle évoque donc un temps révolu « du temps que j’étais belle ».

 

La strophe suivante complète le décor et la mise en situation, grâce à l’apparition de la servante au vers 5 « vous n’aurez servante… ».  Cette servante permet au poète de se mettre en valeur puisqu’il imagine ce personnage qui se réveille, rien qu’en entendant prononcer le nom de Ronsard. La structure complexe, avec la double négation « vous n’aurez servante » au vers 5 et « ne s’aille réveillant » au vers 7, souligne cette idée. Le poète cherche donc à donner une image très valorisante de lui-même.

 

Au vers 8 le vocabulaire mélioratif « bénissant, louange » est associé à Hélène « votre nom ». Le poète veut montrer que grâce à lui et ses poèmes, Hélène continuera d’être appréciée malgré la fuite du temps. Le poète par ses poèmes a ce pouvoir d’arrêter le temps, ce qui transparait derrière l’emploi de l’adjectif « immortelle ».

 

Dans ces deux premiers quatrains, Ronsard oppose donc une vision assez désagréable d’une Hélène vieillie à une image très valorisante de lui-même.

 

Au début du premier tercet, Ronsard s’imagine déjà mort lorsque Hélène sera vieille. Cela suggère leur différence d’âge. Il parle de lui à la première personne « je » au vers 9 et évoque sa mort grâce à deux images « sous la terre » et « fantôme sans os ».

L’évocation de sa mort se poursuit au vers suivant, vers 10, avec une image qui fait référence au royaume des morts de l’antiquité gréco-romaine « les ombres myrteux ».

 

Ronsard oppose une vision calme de lui-même : « je prendrai mon repos » au vers 10 à une vision désagréable d’Hélène au vers 11 avec l’emploi d’un groupe nominal péjoratif « une vieille accroupie » mis en valeur en fin de strophe et de vers.

 

Le vers 12 oppose, grâce au jeu des déterminants possessifs, le sentiment de Ronsard « mon amour » à la réaction d’Hélène « votre fier dédain ».

 

Par l’emploi d’impératifs « vivez, attendez, cueillez » aux vers 13 et 14, Ronsard invite Hélène à profiter du temps présent. En évoquant le présent « aujourd’hui » vers 14 et l’avenir « demain » vers 13, le poète souligne la fuite du temps irrémédiable et incite au carpe diem. Il clôt son poème vers 14 sur l’image des « roses de la vie ». La vie est courte, tout comme les roses qui se fanent vite.

 

Seconde : Justifier un choix

Relis les poèmes « Assieds-toi sur le bord » de Chassignet et « Quand vous serez bien vieille » de Ronsard.

Lequel préfères-tu ?

Pour quelles raisons ? Trouve trois éléments de réponse et pour chacun un élément du texte qui l’illustre.

Rédige un paragraphe développant une raison pour laquelle tu préfères l’un des deux poèmes. Tu accompagnes ton explication de l’extrait de texte correspondant.

 

On peut s’intéresser :

– à l’intention de l’auteur : évoquer le changement lié au temps qui passe / inciter Hélène à répondre à ses avances

– aux thèmes abordés : la fuite du temps / la mort, l’amour, la puissance poétique

– aux images choisies : la rivière / la femme aimée vieillie, le poète fantôme

– au registre : nostalgie / carpe diem

– à la morale suggérée : tout est changement, même l’homme / carpe diem

– à la manière dont les thèmes sont évoqués

– au ressenti lié à la lecture

2nde : Versification

A partir du poème :

Assieds-toi sur le bord d’une ondante rivière :
Tu la verras fluer d’un perpétuel cours,
Et flots sur flots roulant en mille et mille tours
Décharger par les prés son humide carrière.
 
Mais tu ne verras rien de cette onde première
Qui naguère coulait ; l’eau change tous les jours,
Tous les jours elle passe, et la nommons toujours
Même fleuve, et même eau, d’une même manière.
 
Ainsi l’homme varie, et ne sera demain
Telle comme aujourd’hui du pauvre corps humain
La force que le temps abrévie et consomme :
 
Le nom sans varier nous suit jusqu’au trépas,
Et combien qu’aujourd’hui celui ne sois-je pas
Qui vivais hier passé, toujours même on me nomme.

Le Mépris de la vie et consolation contre la mort, Jean-Baptiste Chassignet, 1594

Révisions des notions suivantes :

– une strophe, un vers, une rime

– les rimes plates (ou suivies), croisées, embrassées

– les rimes masculines ou féminines

– les rimes pauvres, suffisantes, riches

– le sonnet, le quatrain, le tercet

– l’alexandrin, le décasyllabe, l’octosyllabe

– la césure et l’hémistiche

– le décompte des syllabes (e prononcé ou e muet et diérèse)

 

 

 

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