La peine de mort, un débat toujours d’actualité…

  • AVIS DE CONCOURS
  • « CONCOURS DE BONNES NOUVELLES? »

 

  • Pour ceux qui ont envie de lire des nouvelles contemporaines pour se distraire et se faire plaisir, voici quelques nouvelles écrites par les 2gT3 et les 2gt5 lors d’ateliers d’écriture. Alors 2018, un bon cru? Laquelle préférez-vous? (Si vous souhaitez élire la meilleure nouvelle, il suffit de m’indiquer votre choix en début ou fin de cours au plus tard le mercredi 19/12). 

 

 

  • Pour ceux que le débat sur la peine de mort intéressent, voici un petit conseil de lecture qui pourrait vous aider à répondre aux questions que vous vous posez. Chloé Brice, élève de 1°S3, vous explique dans sa critique les raisons pour lesquelles le livre L’exécution de R. Badinter l’a intéressée. Bonne lecture. 

 

 

» Comment pourrions-nous décrire ce roman en un seul mot ? C’est un roman riche. Riche en idéaux, en réflexions. Sur les avocats, les procès, la peine de mort, ou l’Homme tout simplement. C’est l’expérience authentique de Badinter, qui nous livre sa vision des choses… Tel un avocat faisant une plaidoirie pour la vie, finalement.

Tout d’abord, Badinter, a réussi à transmettre, à travers son écriture, son style, ce qu’il voulait crier aux autres. Son indignation. En mettant le lecteur face à la réalité, dès le début : « Bontems était mort ». Il nous livre avec sincérité ses ressentiments, comme son impuissance face à l’événement. Par cette narration interne, Badinter parvient à nous mettre dans la peau de l’avocat, et nous faire vivre ce qu’il a vécu. La préparation au procès, le procès, et l’exécution. Il retranscrit son anxiété, son attente, les longueurs du procès, ses tournures inattendues. L’exécution s’impose alors au lecteur, comme elle a pu être imposée à Badinter, en se déroulant extrêmement rapidement, alors que l’attente de celle-ci était très longue. Ainsi, le lecteur voit l’un des personnages principaux balayé de l’histoire en quelques lignes, comme l’avocat a vu son client s’envoler en quelques minutes. C’est cette retranscription parfaite de ce qu’a vécu l’auteur, qui lui permet de nous communiquer son message. Ainsi, grâce à ce roman, nous comprenons l’importante implication de l’avocat et ses conséquences. La haine des Hommes nous est exposée, cruellement, pour nous faire réagir. On s’attache à Bontems, par compassion, comme l’avocat l’a fait lui aussi. C’est ce qui fait la force du roman. Badinter nous impose sa vision des choses à travers un récit authentique, dans lequel il a mis toute sa personne.

Enfin cette approche fait de ce livre un roman engagé. Badinter y construit avant tout la critique d’une société, d’une certaine « justice », marquée par la haine. Où la vie d’un Homme est réduite à son seul procès. Le récit se termine ainsi, par ces mots : « C’était fini, voilà tout, fini l’affaire Bontems. ». Il veut montrer à tous la dureté de la peine de mort, pour le condamné bien sûr, mais aussi pour l’avocat. Un avocat qui met en suspens sa vie en attendant le jugement final, par exemple. Où chaque coup de fil lui rappelle la terrible nouvelle qu’il redoute. « Ce fut bien par téléphone qu’Elle s’annonça. » On peut dire que c’était un parti pris pour Badinter, de publier ce livre seulement un an après ce procès.  » Chloé B

Voici quelques arguments courants contre la peine de mort (De Beccaria à Hugo en passant par Voltaire et Camus) tirés de l’ autobiographie de R. Badinter L’exécution. 

À travers ce roman, Badinter nous livre clairement ses convictions sur la peine de mort : il s’oppose en effet à cet acte barbare et inhumain.

Tout d’abord, Badinter nous montre à quel point la peine de mort est inhumaine et irréversible. « La guillotine rend tout dérisoire », c’est ce qu’il dit dès les premières pages. Il l’exprime aussi à travers la description de la guillotine, lorsqu’il la voit, juste avant que celle-ci ne s’empare de Bontems. Il la personnifie, la décrit comme étant une allégorie de la mort, une matérialisation de celle-ci. Il fait de plus allusion implicitement à la religion en la comparant à un « autel maléfique ». La guillotine est une machine, Badinter renvoie donc cela à une peine de mort « mécanique, utilitaire ». Tout cela est mis en œuvre pour montrer l’inhumanité de cet acte définitif, avec aussi l’expression de malaise tout au long de ce passage.

Ensuite, l’auteur nous montre que la peine de mort est commandée par la haine, et fait de nous des assassins. Il inclut en effet la présence de cette « haine », au fil du récit : avant le procès : « Des crapules comme ça il faut en purger la société. » ; lors du jugement de condamnation à mort : « La foule hurlait de joie et de haine mêlées ». Badinter est frappé par cette haine, qui s’exprime même à travers la justice : « La haine justicière fait honte ». Ce crime, même « justifié » par la justice, fait des Hommes des assassins : « Ils avaient tous, à cet instant, des gueules d’assassins. », « Le crime avait, physiquement, changé de camp. ». Ainsi cette haine ne peut justifier ces crimes, ou en dissuader d’autres, car au lieu de montrer l’exemple aux potentiels assassins, elle « exercerait au contraire sur eux une fascination secrète qui les pousserait plus avant dans leur entreprises ». L’auteur montre donc, que, la haine exprimée à travers la justice ne montre en aucun cas l’exemple, et fait au contraire des Hommes, des assassins. Chloé B

  • Pour aller plus loin, voici quelques propositions de livres mais aussi de films
    • Livres: Le pull over rouge ou l’affaire Ranucci, l’enquête fouillée et haletante d’un journaliste sur l’exécution d’un innocent (?)…. L’Abolition, essai limpide de R.Badinter sur la nécessité d’abolir la peine de mort. (livres que je peux vous prêter..).
  • Les films:

 

 

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