Comment fabriquer des pots à crayons

Pots à crayons

Je voulais que mes élèves aient des pots à crayons individuels pour plusieurs raisons.

  • L’apprentissage de la gestion de son matériel.
  • Limiter la transmission  et la propagation de microbes. Eh oui ça mâchouilles beaucoup chez les petits (fait 2 ans avant l’apparition du COVID)

J’avais réalisé les premiers pots « tests » avec mes enfants. Le résultat étant concluant, je vous propose un tuto pour leur fabrication.

 

Tout d’abord la phase de récup’

  • Des tubes de tuiles apéritives vides (je les demande aux parents qui réduisent le volume de leurs poubelles). Il est aussi possible je pense de les faire avec des tubes de volants de badminton.
  • Du papier plastifié transparent autocollant pour recouvrir les livres par exemples (je récupère les chutes auprès d’un ami prof en CDI, avant ça partait à la poubelle.)
  • Des chutes de papier blanc ou de feuilles de brouillon, elles vont servir à recouvrir le tube. J’ai utilisé des feuilles de brouillons. J’ai une cagette de feuilles de brouillons dans ma classe. Je récupère ces feuilles à côté du photocopieur de l’école (sauf les documents administratifs avec des infos privées…)
  • Des élastiques pour maintenir le papier collé sur le tube (je les récupère aussi auprès des parents. On en trouve partout : autour des bottes de radis, pour lier les pièces en industrie…

Le matériel dispo dans ma classe :

  • Un cutter, crayon de papier, ciseaux.
  • De la colle blanche (on peut évidemment aussi en fabriquer, mais j’ai un stock considérable acheté par mes prédécesseurs…)
  • De la peinture (qui pourrait aussi être fabriquée maison mais là aussi j’ai des stocks énormes)
  • Pinceaux brosse ou rouleaux
  • Pinceaux fins
  • Barquettes pour la peinture soit celles disponibles en classe ou de récup’. J’ai des barquettes alimentaires rigides.
  • Protection de table (j’utilise de vieilles nappes que les parents me rapportent)

 

 

Les phases de réalisation :

  1. Nettoyer l’intérieur des pots à l’aide d’une microfibre humide.

Marquer la hauteur du pot fini à l’aide d’un crayon de papier. Je me sers d’un pot existant pour tracer la bonne hauteur. Je pose le crayon sur mon pot « modèle » et je fais tourner le tube de tuiles contre. Ce qui me donne un tracé net et droit. Je n’utilise que le bas du pot côté alu. Le haut avec le couvercle en plastique je le mets dans mon stock récup’ pour faire des pots pour le lapin de pâques ou le Saint Nicolas par exemple.

Faire la découpe du tube au cutter.

  1. Faire peindre la feuille qu’on aura coupée à la bonne largeur mais plus haute que le tube pour pouvoir recourber par la suite. (Cf. n°5). Faire sécher.
  2. Encoller le tube de colle blanche et positionner la feuille qu’on va maintenir à l’aide d’élastiques. J’ai déjà fait l’étape 3 avant la 2. Mais pour mes PS, MS c’est plus facile dans cet ordre. Ma peinture étant très vielle, lorsqu’on colle la feuille peinte, on se retrouve à avoir les doigts un peu jaunes.

Cranter le papier qui dépasse (image 3), encoller et recourber vers l’intérieur (image 5), laisser sécher. Maintenir avec des pinces à linge le temps du séchage.

  1. Dessiner les figures des personnages au crayon. Je voulais à la base utiliser les feutres pour que les contours ressortent bien, mais ma peinture étant trop vielle, je ne peux que mettre de la gouache dessus. Pour les personnages, les enfants ont décidé que les parents dessineraient (le papa d’une élève est très doué et une des maman est une artiste plasticienne, ça aide ;=). Et les parents ont également peint en noir les visages. Mais on peut bien entendu partir sur un autre thème et faire réaliser la déco par les enfants. Laisser sécher.
  2. Recouvrir le pot avec le papier adhésif. Cranter ce qui dépasse et recourber vers l’intérieur pour renforcer la tranche.

 

Bilan de l’utilisation des pots au bout de deux années scolaire dans ma classe de PS, MS, GS :

Je ne pensais pas que les pots allaient tenir aussi bien. Ceux de cette année peuvent largement resservir l’année prochaine. Le matériel qui est contenu dans ces pots également. Les élèves aiment leurs pots et en prennent très soin.

Quand un pot tombe leur souplesse et leur légèreté amortissent les chocs. Je n’ai eu aucune déformation. Et en même temps ils sont très stables. La largeur du pot convient bien aux petites mains.

Je les ai recouverts de papier adhésif afin de pouvoir les laver. En effet en maternelle on a régulièrement des choses étranges et très bizarre collées dessus. Crottes de nez et morves ne résistent pas au nettoyage et mes pots restent impeccables.

 

L’impact sur les parents :

J’enseigne dans une école rurale en REP. Je n’ai que très peu de budget pour ma classe et le montant demandé aux parents pour la coop est très faible. Malgré cela beaucoup ne peuvent payer. Ma ligne de conduite est donc « faire mieux avec moins ». La solution qui s’impose alors est la récup’ et le système D. Cela tombe bien, je suis dans mon élément.

Lors de la réunion de rentrée, j’ai expliqué mon fonctionnement et les économies réalisées en faisant de la sorte. Et oui j’ai choisi l’entrée financière et ça a fonctionné.

Tout au long de l’année j’ai impliqué les parents dans ma démarche. Ils me ramènent pleins de trucs pour bricoler. Avant de jeter, ils me demandent si ça peut me servir…

En fin d’année, j’organise des vendredis soirs ou des samedis matins « ateliers bricolage récup’ » pour la classe. J’ai beaucoup de participation. Les parents sont là avec leurs enfants. Il y a aussi les frères et sœurs et les grands-parents. De quoi resserrer les liens, prendre le temps d’échanger, de partager… Et la mairie m’encourage et est heureuse de voir que les parents s’impliquent.

Que du bonheur… !

 

Document à télécharger

Le lien vers le tuto téléchargeable

 

Laisser un commentaire