L’étude de l’âge industriel a commencé par l’étude de cas sur Firminy. La carte sur l’industrialisation au XIX°s et les vidéos de la machine à vapeur de Retournac ont permis de comprendre comment l’industrie révolutionne la façon de travailler. Avant de nous rendre mercredi au Musée de la Mine à Saint-Etienne, petite halte au Chaudron pour évoquer l’hymne des pays noirs…
Samedi à Geoffroy Guichard, les Verts de l’AS Saint Etienne rencontrent les sang et or du RC Lens. Deux clubs connus pour la ferveur de leurs supporters et pour une histoire commune : celle des pays noirs et l’exploitation du charbon. Il y a deux ou trois ans, alors que j’assistais à ASSE-Lens, les supporters des deux camps avaient entonné durant l’entraînement la chanson symbole de ce passé minier : « Les corons » de Pierre Bachelet.
Né à Paris en 1944, Pierre Bachelet passe son enfance à Calais, la ville natale de son père. En 1982, il interprète un texte de Jean-Pierre Lang « Les corons » où il chante avec conviction la fierté et les combats des mineurs. Hymne des supporters lensois à la mi-temps des matchs de leur club de football, cette chanson évoque aussi les paysages de la mine du Nord de la France. Ce passé et ce paysage sont communs aux habitants de la Loire et du Pas-de-Calais : les terrils sont les crassiers des Stéphanois.
Les valeurs du monde de la mine se retrouvent sur le tapis d’herbe et cela unit Stéphanois et Lensois. Sur le rectangle vert, les supporters attendent que leurs joueurs mouillent leur maillot sinon « A la mine ! ».
Pour préparer la visite au musée de la Mine, écoutez la chanson de Pierre Bachelet. J’ai passé en gras le vocabulaire de la mine : autant de termes que nous expliquerons la semaine prochaine. Pour les curieux, autant prendre de l’avance…
… et allez les Verts !
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xecmu_pierre-bachelet-les-corons[/dailymotion]
Le vocabulaire de la mine à travers la chanson de Pierre Bachelet
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Nos fenêtres donnaient sur des fenêtres semblables
Et la pluie mouillait mon cartable
Mais mon père en rentrant avait les yeux si bleus
Que je croyais voir le ciel bleu
J’apprenais mes leçons la joue contre son bras
Je crois qu’il était fier de moi
Il était généreux comme ceux du pays
Et je lui doiis ce que je suis
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Et c’était mon enfance et elle était heureuse
Dans la buée des lessiveuses
Et j’avais les terrils à défaut de montagne
D’en haut je voyais la campagne
Mon père était gueule noire comme l’étaient ses parents
Ma mère avait des cheveux blancs
Ils étaient de la fosse comme on est d’un pays
Grâce à eux je sais qui je suis
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Y a vait à la mairie le jour de la kermesse
Une photo de Jean Jaurès
Et chaque verre de vin était un diamant rose
Posé sur fond de silicose
Ils parlaient de trente six et des coups de grisou
Des accidents du fond du trou
Ils aimaient leur métier comme on aime un pays
C’est avec eux que j’ai compris
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Sources :
- Le site officiel de Pierre Bachelet
- Carte des bassins houillers en France trouvée sur le site stebarbe.com
Hier, dimanche 2 mai, la chanson « Les corons » a été jouée lors de l’entraînement, applaudie par les kops stéphanois et lensois. Après, les sifflets ont pris la relève…