« Donc, ce dimanche-là, quand je me suis réveillé, il y avait un grand silence sur la maison, et tout de suite j’ai reconnu le silence de la neige. Lorsqu’elle est tombée comme cela toute la nuit et qu’elle recouvre le chalet et la montagne, il n’y a plus aucun bruit ; on a beau tendre l’oreille, la vie dehors s’est étouffée . Seul le tic-tac de l’horloge continue de résonner dans la salle. En fermant les yeux, on éprouve une sorte de léger vertige, et on se demande si l’on n’est pas encore en train de rêver. »
Chaque fois que l’hiver est à l’œuvre et qu’un blanc manteau recouvre nos beaux plateaux, qui n’a pas envie de devenir un « enfant de Noé », bloqué et blotti dans un chalet des Alpes, creusant les tunnels sous les mètres de neige… Le livre de Jean Joubert, « Les enfants de Noé » (1988), une lecture de circonstance pour cette blanche semaine.
L’histoire
« En février 2006, des expériences dans la zone polaire provoquent une gigantesque tempête qui ensevelit l’hémisphère nord sous plusieurs mètres de neige, paralysant toute activité.
Quelques années plus tard, un jeune homme, Simon, raconte la longue lutte pour la survie matérielle et spirituelle qu’il a menée avec sa famille, dans leur chalet des Alpes, au cœur de ce déluge blanc.
Dans leur arche perdue, le père, la mère et les deux enfants affrontent de multiples périls, la solitude, la peur, parfois l’angoisse, mais finalement c’est l’ingéniosité et l’espoir qui l’emportent.
Ils réinventent des gestes ancestraux qu’ils croyaient oubliés. Auprès d’eux, leurs animaux familiers les aident, de diverses manières, à surmonter l’épreuve. Dans les livres qui les entourent, et dont le père lit chaque soir quelques pages au coin du feu, ils puisent aussi des leçons d’amour et de courage.
Roman d’anticipation, récit d’aventure, fable écologique, ce livre est aussi une méditation sur la fragilité du monde où nous vivons, et comme un manuel de survie pour les futurs naufragés de la société industrielle.«