Archive pour Lecture de paysage

Firminy : ma ville et son patrimoine

Firminy, un village devenu grand

Habiter à Firminy, c’est vivre dans une ville chargée d’histoire. Proche de Saint-Etienneet de l’Ondaine, la cité a grandi au XIX°s au moment où l’industrie s’est développée. Les travailleurs de la Haute-Loire voisine et de l’Ardèche descendent « bosser » dans la vallée, dans les mines ou les usines. Le village devient alors une ville qui attire une main d’œuvre étrangère. En 1820, la population s’élève à 2627 habitants. Un siècle plus tard, la ville accueille plus de 20000 habitants, venant d’un peu partout. Pour loger tout ce monde, on construit des habitations de façon désorganisée. Après la Seconde Guerre mondiale, le maire Claudius Petit et un architecte surnommé Le Corbusier vont repenser la ville : Firminy vert voit le jour…

 

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Le paysage pour point de départ

 

L’histoire de Firminy se voit. Sur la RN88 qui mène à Saint-Etienne, le patrimoine industriel de la vallée de l’Ondaine défile sous nos yeux. Un colosse noir règne sur la vallée, c’est la tour de trempe nommée aussi « la canonnière » : la connais-tu ? Cherche la sur la vue panoramique de Firminy… pic_0020

Pour que tu connaisses ta ville et son patrimoine, nous allons prendre de la hauteur.  Aller sur la colline de Montessus car de là-haut le paysage dévoile des indices pour comprendre l’histoire des Appelous. Pourquoi travailler là ?  Pourquoi construire ici ? Sur les traces du patrimoine industriel et du patrimoine Le Corbusier, l’histoire de Firminy prendra du sens. Des parties du paysage (que l’on appelle aussi « des unités paysagères ») se détacheront et, à ton tour, tu pourras conter l’histoire de ta ville avec le bout du doigt…

Le feuilleton paysager de Firminy commence, la suite dans le prochain épisode …

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Sources images :

J’ai pris en photo ce panorama de la ville de Firminy depuis le quartier de Montessus (octobre 2009).

La photo de la tour de trempe (du grand H et de l’Unité d’habitation) a été prise par René Commère. Son blog « L’Unieutaire » est une mine d’informations pour ceux qui s’intéressent au patrimoine industriel de la vallée de l’Ondaine.

Les copies d’écran viennent du site Géoportail / IGN


Plein les yeux devant la Mer de Glace

 

7 kilomètres de long et 200 mètres d’épaisseur, la Mer de Glace est le plus grand glacier de France. Ce haut-lieu du tourisme hexagonal attire les foules qui se hissent là-haut dans le petit train rouge du Montenvers. Jusqu‘à 350 000 touristes se pressent dans la grotte de la Mer de Glace, taillée au cœur du glacier depuis une cinquantaine d’années. Mais depuis 2009, la perspective d’une fermeture de la grotte se précise car la Mer de Glace recule. 

Une courte excursion vers la buvette du Chapeau offre un magnifique panorama sur le front de la Mer de Glace et ses deux lacs vert émeraude. Cette photo prise sur le belvédère du Chapeau montre qu’un glacier est bien le baromètre du changement climatique. Les deux petits lacs ne sont pas là depuis bien longtemps et ont été formés suite au retrait de la Mer de Glace. Les géologues disent qu’ils se combleront car la moraine latérale droite de la Mer de Glace s’effondre en permanence. Les glaciers sont vivants et réagissent très vite aux fluctuations climatiques. Chaque année, il perd environ 30 mètres de long et 4 à 6 mètres d’épaisseur. Devant ce paysage en mouvement, impossible de rester de glace.


Pour en voir + : Le glaciologue Luc Moreau a mis en ligne des vidéos sur le mouvement des glaciers.


 

 

Plein les yeux sur la route des Grands Crus de Bourgogne

Partir en Bourgogne, c’est comme plonger dans une carte des vins. Pommard, Puligny-Montrachet ou Meursault, les noms des grands crus réveillent le palais des gourmets. Cette photo a été prise le long de la départementale 974, non loin de Nuits-Saint-Georges. La D974 fait partie de la route touristique des Grands Crus et traverse le prestigieux vignoble de Bourgogne : de Santenay à Dijon, trente-huit villages viticoles font la renommée de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune. Ici, le paysage défile à mesure que la voiture avale les kilomètres. La vigne est omniprésente, envahissant les versants de la Côte d’Or. Omniprésente mais partout différente : chaque village a son vignoble, son cru en rouge (pinot), en blanc (chardonnay)… Derrière un même paysage qui se déroule sur plus de 60 kms, il y a mille saveurs.

Les vignerons connaissent extrêmement bien leurs parcelles et donnent le meilleur pour mettre le paysage en bouteille. Des légendes abondent dans ce sens comme celle des moines qui goûtaient la terre pour savoir à quels terroirs il fallait rattacher les parcelles cultivées. Les Bourguignons désignent leurs terroirs sous le nom de « climats« . D’ailleurs, une association cherche à inscrire les climats du vignoble de Bourgogne sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.Ils définissent ainsi la notion de « climat ».

« Particulier à la Bourgogne, le terme climat désigne une parcelle ou un ensemble de parcelles de vignes, connues sous le même nom depuis plusieurs siècles. L’emplacement précis, le sol, le sous-sol, l’exposition, le microclimat, et tout particulièrement l’histoire de ces climats, forment au sein du vignoble les caractères constitutifs de la personnalité unique d’un terroir et d’un vin, de leur identité naturelle et culturelle. Le génie du lieu et de l’œuvre humaine s’y accomplissent durablement. La Côte bourguignonne est le seul vignoble au monde à avoir constamment, durant quelque deux mille ans, privilégié l’identité de ses climats.« 

Pour le géographe Jean-Robert Pitte, le climat n’est pas le seul atout des vins de Bourgogne. Le savoir-faire des vignerons et la réputation de leurs nectars ont contribué au succès international de leurs vins. Aujourd’hui, 60% des vins bourguignons partent à l’exportation et de nombreux touristes étrangers viennent goûter sur place au plaisir des premiers ou grands crus. Une richesse qui selon Jean-Robert Pitte pourrait être valorisée dans le cadre de l’Education nationale : « Boire intelligemment des quantités raisonnables de bon vin, pas forcément cher, peut les protéger durablement contre les risques de l’alcoolisme. Il faut parler de vin et le faire déguster aux jeunes français, encadré par des enseignants. Le vin est un facteur de sociabilité et d’ouverture vers l’Autre et l’Ailleurs. » Pour l’instant, ce n’est toujours pas au programme…

La série [Plein les yeux] à suivre sur le groupe Facebook de la p@sserelle

Plein les yeux à Chamonix, à l’assaut du Mont-Blanc

Le paysage se raconte du bout du doigt. Celui-ci appartient à Jacques Balmat, premier homme à vaincre le sommet du Mont-Blanc en 1786. Sur une place de Chamonix (Haute-Savoie), son index désigne au Suisse Horace Bénédict de Saussure l’objectif à atteindre.

Ce savant de Genève promet une forte récompense au premier qui trouvera un itinéraire sûr pour atteindre le Mont-Blanc, le toit de l’Europe (4810 mètres). Accompagné par le docteur Paccard, Jacques Balmat arrivera le 1er au sommet récoltant ainsi la mise et un surnom accolé à vie à cet intrépide montagnard : « Balmat dit Mont-Blanc ». Les légendes qui faisaient des sommets des Alpes la tanière du diable ou des dragons laissent place à l’épopée de l’alpinisme. Les monts maudits sont enfin désirés. La gloire des neiges éternelles ne fond pas et aujourd’hui encore cet exploit fait vibrer nombre de randonneurs désirant « faire le Mont-Blanc ».

Depuis les Praz de Chamonix, le spectacle de la nature est saisissant. A droite, le dôme du Goûter, deux bosses de chameau puis le Mont Blanc, discret, presque effacé. Son sommet arrondi, sans pics rocheux, laisse dubitatif sur sa qualité de premier sommet d’Europe. L’aiguille du midi, elle, semble trôner sur le massif…  La nuit tombée, quelques lampes des bivouacs brillent, envoyant des signaux lointains. Le matin, c’est à la jumelle que l’on peut observer les cordées gravissant le Mont-Blanc. Un ballet d’hélicoptère, quelques parapentes, le coucher de soleil : le paysage montagnard s’anime, se colore, s’illumine… La légende continue.