Après une virée aux Cinque Terre, cap sur sur Gênes, une cité au passé glorieux qui a voulu par un projet urbain et un aménagement portuaire ambitieux gommer les stigmates de la crise industrielle.
La Superbe, le surnom accolé à la ville de Gênes est le fruit de siècles de domination maritime et politique. Construite au bord de la mer ligurienne, la ville s’est déployée (près de 600 000 habitants aujourd’hui) autour du Porto antico, le ‘Vieux Port’ génois, jusqu’à finir par s’en couper.
Dans les années 1980, la crise industrielle a fragilisé l’activité portuaire de Gênes : résultats des faillites et des licenciements, des friches sont apparues sur le front de mer. Avec le pont routier qui vient couper le centre-ville du port, la fracture entre les deux espaces étaient forte.
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Pour redynamiser cet espace, la ville a décidé de faire du port le fer de lance d’une économie touristique où se mêle culture et fêtes. Et pour cela, rien de mieux que de confier ce chantier à un enfant du pays, l’architecte Renzo Piano.
« En 1992, la commune de Gênes a organisé une fête nationale pour le cinq centième anniversaire de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.
La proposition de Renzo Piano consistait à réaliser des ouvrages en fonction de la circonstance immédiate, qui valorisent en même temps de manière durable le quartier du vieux-port.
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L’objectif principal était de rétablir le lien entre le port et la ville historique, lien qui s’était distendu avec la construction des bâtiments de la douane et de ses entrepôts au XIXe siècle, démolis ensuite pour laisser place à la ligne de chemin de fer, et enfin, à la voie rapide surélevée.
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L’intervention comprend la restructuration et la restauration des bâtiments historiques longeant les quais :les 4 entrepôts douaniers du XVIIe siècle, l’Entrepôt du Coton, le QuartierMillo.
Les nouvelles structures sont les suivantes : l’Aquarium, le Bigo et la Biosphère. »
La réhabilitation du port (anciens entrepôt de coton reconvertis en cinéma ou en Cité des enfants) et la construction d’ouvrages phares comme le Biosfera (une serre futuriste), le Bigo (qui offre une vue panoramique sur la ville) ou l’Aquarium (un des plus grands d’Europe) ont permis de retisser des liens entre la ville et son berceau historique. Une ligne de métro débouche aussi au pied du palais San Giorgio, à deux pas du musée du Genoa, mythique club de foot de la ville et rival de la Sampdoria. Comme Liverpool qui a misé sur une stratégie d’aménagement portuaire proche, Gênes a été promue capitale européenne de la Culture en 2004 et mérite un vraie halte sur la route de Florence.
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