Archive pour Street art

Wall Art : fais le mur à Waldeck !

 

Le street-art à Waldeck, c’est pour bientôt… Le projet Wall Art démarre la semaine prochaine avec un groupe d’élèves volontaires de 4ème et de 3ème. Le vendredi de 13h à 14h, tu vas participer à…

  • … un projet artistique où tu crées et exposes tes œuvres
  • … un projet vidéo où l’on filme ce que l’on fait pour le diffuser sur internet
  • … un projet pour rencontrer Ella&Pitr, les papiers-peintres
  • … un projet où plaisir et liberté sont les maîtres mots

 

Wall art#1 : si tu regardes un vieux mur…

Introduction

Pour commencer, nous allons nous intéresser aux techniques du street-art en présentant par la même occasion un rapide historique et quelques grands noms de ce mouvement artistique.

Activité : à la manière de…

1. Dans sa salle, M. Valette a un mur complètement décrépi. L’idée est d’utiliser ce support comme un espace créatif à la manière de l’artiste stéphanois OakOak qui s’amuse à égayer les murs des villes. Adepte du détournement urbain, OakOak transforme le banal et l’anime le temps de quelques regards.

A consulter : le site d’OakOak

évadé (2)

OTARIE AU BALLON (2)

Cette façon de travailler, partagée par de nombreux street-artists, rappelle une citation du Traité de la peinture signé Léonard de Vinci :

« Si tu regardes des murs souillés de beaucoup de taches, faits de pierres multicolores, avec l’idée d’imaginer quelques scènes, tu y trouveras l’analogie de paysages au décors de montagne, rivières, rochers, arbres, plaines, larges vallées et collines de toutes sortes. Tu pourras y voir aussi des batailles et des figures aux gestes vifs et d’étranges visages et costumes et une infinité de choses que tu pourras ramener à une forme nette et compléter« 

 

2. Les artistes de rue adorent détourner le mobilier urbain… Et si vous faisiez revivre du vieux mobilier scolaire ? Les tabourets de la salle 201 sont des antiquités qui vont bientôt être remplacés. Nous vous proposons d’y mettre une touche humoristique ou créative. Tous les élèves de Waldeck passent par la salle d’Arts plastiques : c’est l’occasion de montrer à tous vos premières réalisations.

 

Histoire des arts… de rue #4 : Vhils

Burin et marteau, perceuse et marteau-piqueur, Vhils ne travaille pas comme les autres. De son vrai nom Alexandre Farto, ce Portugais sculpte les murs pour en faire émerger des portraits saisissants. Ce street-artist a commencé jeune dans la banlieue de Lisbonne. Dès l’âge de 13 ans, il tague les les murs puis les trains, s’essaye au pochoir. Vhils se penche ensuite vers sa boîte à outils pour mieux jouer sur le contraste. Quelques coups de bombe pour révéler les ombres du visage puis un mano a mano s’engage avec la surface. Sous l’épiderme de pierre et de brique jaillissent ses créations.

 

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=R2_tdw8lINE[/youtube]

 

Son art de la destruction est en fait plein de vitalité et de force. Une fois le travail terminé et le visage mis à jour, les murs parlent et les âmes endormies de la ville s’éveillent. Tel l’archéologue, Vhils gratte les couches du passé et change notre perception de la réalité urbaine. Il nous rappelle que la ville est comme le palimpseste, un parchemin où les hommes réécrivent sans cesse leur histoire. Les murs, la ville, l’homme : tous composés de différentes strates qu’il est parfois bon de remettre à la lumière.

 


Son travail est encore plus détonnant quand Vhils place des charges d’explosifs sous la surface des murs.
Boum art. Quand il travaille sur le papier, c’est à l’acide ou à l’eau de javel. Vhils, ça décape. Avec lui, le temps passe plus vite et souvent nous rattrape…

 

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Durant l’été 2011, le fabricant de jeans Levis a embauché Vhils pour immortaliser quatre « pionniers » qui contribuent à faire de Berlin un des centres culturels les plus vivants d’Europe. Pas de logo, ni le nom de la marque pour cette campagne de publicité new-look mais deux slogans qui appellent à aller de l’avant : « Go forth » et « Now is your time ».

 

Joe Hatchiban, un Irlandais qui organise avec son vélo customisé des karaokés mobiles sur l’amphithéâtre de Mauerpak à Berlin.

 

Réponse à la pollution visuelle des publicités en ville, le street-art devient ici une alternative pour faire connaître  son entreprise autrement. Levis innove, emmagasinant par la même occasion un peu de street credibilty, et quatre talents de Berlin (Fadi Saad, Various&Gold, Joe Hatchiban et Sven Marquardt) ont maintenant leur portrait sur les murs de la ville. En réinventant les rapports du street-art et de la publicité, Vhils montre que l’art de rue est en constante ébullition.


[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FC-2ZVNh3wY[/youtube]

 

Durant l’été 2012, Vhils a participé au festival Walk&Talk. Il y a réalisé une œuvre («abraçar a ruína») tout simplement grandiose où l’on voit une jeune femme, qui, telle une madone, prend les ruines d’un château dans ses bras. Cette belle au bois dormant ressuscite les veilles pierres et renouvelle notre regard sur un patrimoine en sommeil.

 

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9f_kc9oftOQ[/youtube]

 

Source : image 1 et image 2 /image 3 : merci Véronique ! / image 4 : copyright Luck cat

 

Aller + loin :


Histoire des arts… de rue #5 : l’art dans la friche

Produit de la crise et des cycles économiques, la friche industrielle a longtemps repoussé. Face à cet espace mort, mieux valait démolir pour écrire une autre histoire. Pourtant, il y a une alternative à la table rase et depuis vingt ans des friches industrielles situées en milieu urbain ont connu une nouvelle vie.

 

Entre la mort et la résurrection du site, les premiers à explorer ces lieux abandonnés sont les tagueurs. Ils cultivent la friche industrielle, la colorent et d’une certaine façon la ramène à la vie. Nouveau territoire de l’art, la friche peut connaître une parenthèse culturelle après des années d’activité industrielle.

 

A Saint-Etienne, nombreux sont ceux qui ont investi le site de la Stéphanoise de Construction Mécanique, pour le meilleur et pour le pire… En se baladant, on découvre un magnifique Gainsbourg, DSK qui sort du bain, la fresque « Rock’n’Hop », d’autres pépites et beaucoup de brouillons. En plus des graffeurs stéphanois comme Oni, le parisien Brusk et l’artiste chilien Inti ont laissé leur trace sur le site.


 

 

 

En 2005, la Stéphanoise de Construction Mécanique fermait ses portes. Depuis plus d’un siècle, cette entreprise de Saint-Etienne était spécialisée dans l’étude et la fabrication de matériels de manutention de produits en vrac. Dans les années 1970, elle employait jusqu’à 600 personnes. Un an avant sa liquidation, il restait une cinquantaine d’employés sur le site de Plaine Achille. Aujourd’hui, le site est en pleine restructuration grâce au projet « Manufacture Plaine Achille ». Les locaux de l’ancienne usine accueilleront prochainement la Comédie de Saint-Etienne. Trois salles de 700, 300 et 100 places garniront cet espace. Le graffiti a fait vivre cet espace en transition pendant quelques années, le spectacle continue…

 

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=lR42Rnls6mI[/youtube]

Autre exemple frappant, le « bâtiment des douanes » de Pantin « grand vaisseau en friche qui domine le bassin de Pantin, sur les berges du canal de  l’Ourcq, est devenu, au fil du temps un formidable «  terrain de jeu » pour de nombreux artistes graffeurs par ailleurs très actifs sur toute cette portion du canal.

 


Cet ancien site d’entreposage, deviendra bientôt le siège d’une grande agence de publicité au cœur d’un nouveau quartier exemplaire de la renaissance urbaine du canal de l’Ourcq.

 


Dans le cadre de l’édition 2012 de l’Eté du canal, Les artistes du collectif PoDaMa s’empareront des murs extérieurs du bâtiment pour célébrer, au travers d’un œuvre collective, la fin joyeuse de sa vie transitoire de spot artistique et sa nouvelle vie, signal de la renaissance de la Ville sur l’Ourcq. »

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_BMAYcfEHOw[/youtube]

En voir +

L’album photo sur les graffitis de la friche Plaine Achille sont visibles sur le groupe Facebook de la p@sserelle.

Histoire des arts…de rue #3 – Dolk –

As du pochoir, Dolk commence à investir la rue en 2003. Drôle et subversif, cet artiste vient de Bergen, la deuxième plus grande ville de Norvège et un haut-lieu du street-art scandinave. Son style provocateur présente des similitudes avec le maître du genre, le génial Banksy. D’une situation banale, un bébé pleure face à son père désemparé, il fait surgir l’objet décalé (le mégaphone) qui fait monter à nos oreilles les revendications appuyées des tous petits…

Dolk peint des instantanés bourrés d’humour. Ce prisonnier s’exerçant au lancer de poids avec ardeur ne tardera pas à se rappeler sa triste condition…

Les icônes en prennent pour leur grade : Dolk peint un Che Guevara goguenard et narcissique. Imprimé à l’infini sur les t-shirts du monde entier, le visage du révolutionnaire a fini par se délaver. Le Che a perdu son regard fier et ténébreux pour s’esclaffer et prendre la pose cigare au bec. Dolk se moque d’une figure romantique devenue une simple image marketing, raillant du même coup ceux qui affichent un esprit rebelle bon marché.

Dolk livre aussi sa vision de notre société et ses messages sont clairs. Ce pochoir ramène l’être humain à la condition animale : un gorille, massif et patibulaire, retire sa peau d’homme pour rappeler nos bas instincts. Le sauvage n’est pas celui qu’on croit.

En 2008, Dolk débute avec l’un de se compatriotes (Pobel) un projet collaboratif sur les îles Lofoten, célèbres pour ses ports de pêche et les controversées chasses à la baleine. Durant l’été, ils décident de réaliser de grandes fresques sur des façades de maisons pittoresques sur le point d’être démolies. Dans un paysage nordique saisissant, des contes de fée surgissent au milieu de nulle part. Superman, héros usé sous perfusion, a même pris ses quartiers dans ce coin reculé de Norvège.

Le documentaire « Living decay » relate cette aventure où l’art des villes prend un grand bol d’air. En investissant d’autres lieux, Dolk contribue à ouvrir des perspectives novatrices pour un art en constante ébullition.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xd6w8b_living-decay-fairy-tales-in-the-mid_creation[/dailymotion]

Sources : Les images viennent du site officiel de Dolk, du Flickr de nulliversi et du site The Giant.org