Archive de mots clefs pour marketing urbain

GÉO 3ème I.1 – Les aires urbaines, géographie d’une France mondialisée

La mondialisation et l’urbanisation transforment nos modes de vie et renforcent l’influence des aires urbaines sur le territoire national.

Dans la région Rhône-Alpes-Auvergne, Lyon est une aire urbaine en plein essor. Elle gagne des habitants car Lyon est une métropole internationale très attractive et bien reliée au reste de l’Europe.

L’étalement urbain oblige à préserver des espaces naturels à proximité des villes. C’est pourquoi nous étudierons le rôle du Parc Naturel Régional du Pilat (EPI PILAT) qui se situe près de Firminy, de Saint-Étienne, d’Annonay et de Lyon.

  • JE M’INTERROGE

Pour commencer ce chapitre, je vais te proposer t’imaginer ta vie  dans quelques années : où voudrais-tu habiter dans la région Auvergne-Rhône-Alpes ?

Utilise le document ci-dessous (2 pages): tu as quatre possibilités, à toi de choisir. Je te reposerai la même question dans un mois !

1. Je complète le fond de carte sur les 13 régions de France métropolitaine

OBJECTIF : Je localise et situe des repères géographiques

Carte des régions de France

2. Étude de cas : l’aire urbaine de Lyon

OBJECTIF : Je travaille seul puis en équipe en partageant des tâches, en étant actif et à l’écoute des autres

[ Lyon : une aire urbaine en plein essor ]

Consigne : Suis l’itinéraire 1 p 213 et réponds aux questions sur ton cahier

[ Lyon : une métropole européenne ]

Consigne : Lis l’article « Lyon se métamorphose en métropole européenne » puis réponds aux questions sur ta fiche

3. AP – J’étudie une vidéo de marketing urbain

OBJECTIF : J’identifie et je vérifie des sources numériques

4. HISTOIRE DES ARTS : La périurbanisation en chanson (Dominique A – Rendez-nous la lumière / CLIC ! )

OBJECTIF : Je sais étudier un document

+ : Une vidéo pour faire le point sur le vocabulaire du cours

GÉO 3ème I.1 – Les aires urbaines, géographie d’une France mondialisée

La mondialisation et l’urbanisation transforment nos modes de vie et renforcent l’influence des aires urbaines sur le territoire national.

Dans la région Rhône-Alpes-Auvergne, Lyon est une aire urbaine en plein essor. Elle gagne des habitants car Lyon est une métropole internationale très attractive et bien reliée au reste de l’Europe.

L’étalement urbain oblige à préserver des espaces naturels à proximité des villes. C’est pourquoi nous étudierons le rôle du Parc Naturel Régional du Pilat (EPI PILAT) qui se situe près de Firminy, de Saint-Étienne, d’Annonay et de Lyon.

ÉTAPES

1. Je complète le fond de carte sur les 13 régions de France métropolitaine

OBJECTIF : Je localise et situe des repères géographiques

carte 13 re?gions + chef lieu

2. Étude de cas : l’aire urbaine de Lyon

OBJECTIF : Je travaille en équipe en partageant des tâches, en étant actif et à l’écoute des autres

[ Lyon : une aire urbaine en plein essor ]

Consigne : Choisis l’itinéraire 1 ou 2 p 213 et réponds aux questions sur ton cahier

[ Lyon : une métropole internationale active ]

Consigne : Choisis l’itinéraire 1 ou 2 p 215 et réponds aux questions sur ton cahier

  • Pourquoi des entreprises s’installent dans le centre d’affaires de la Part-Dieu ?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Vo9rKb1qQJs[/youtube]

  • Les enjeux du nouveau quartier Confluence

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Ci7dm0FWk58[/youtube]

  • Une vidéo pour faire le point sur le vocabulaire du cours

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LR9ZwCrCKBk[/youtube]

 

3. J’étudie des affiches et un site de marketing territorial

OBJECTIF : J’identifie et je vérifie des sources numériques

Le marketing territorial ou city branding en anglais a pour objectif de mettre en valeur un territoire (ville, département, région). Grâce à des affiches ou des vidéos, le marketing territorial valorise les atouts d’un territoire afin d’attirer des habitants et des entreprises.

Des logos ?I love New York?»)  ou slogans («?I amsterdam?») ont été élaborés et diffusés comme de véritables marques.

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En France, plusieurs villes comme Lyon (http://www.onlylyon.com/) utilisent le marketing territorial. Mais des villes moins attractives tentent de changer l’image de leur cité grâce à une campagne de marketing territorial. C’est le cas de Metz.

https://laclassedhistoire.files.wordpress.com/2014/06/doc62.jpg

Consigne : Étudie deux affiches et un site internet pour comprendre la stratégie de communication de Metz Métropole

DOC 1 : Deux affiches de marketing territorial réalisées en 2010 par Metz Métropole

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DOC 2 – Le site internet à décrypter http://www.jeveuxmetz.com/

[WpProQuiz 2]

DOC 3 – Le président de Metz Métropole explique pourquoi ils ont lancé cette campagne de marketing urbain –

En général, de quels clichés la ville de Metz souffre t-elle en terme d’image ? 

Principalement d’une méconnaissance. Celle-ci a des origines historiques : à l’époque où l’on a écrit l’histoire de France dans les manuels scolaires, Metz n’était pas en France et était alors annexée par la Prusse. Pendant 50 ans, Metz n’est apparue sur aucune carte de France ! Aucun livre d’histoire n’a choisi la cathédrale de Metz comme illustration, même si cette dernière constitue pourtant un bijou de l’art gothique avec des vitraux exceptionnels. Metz est méconnue des Français car elle a longtemps été rayée de la carte nationale. La ville de Metz abrite également une grande richesse en terme de passé militaire : beaucoup de militaires sont passés par Metz et presque un Français sur deux y a fait son service militaire. Pour beaucoup d’entre eux, cette époque n’est pas toujours un très bon souvenir et est malheureusement directement associé à la ville de Metz : « Je n’y suis plus retourné depuis l’armée ».

Les Franciliens (habitants de la région Île-de-France) sont de plus en plus nombreux à vouloir fuir Paris. Quels atouts pour les séduire ?

Les Franciliens ont choisi de l’être et il est très difficile de les convaincre, car ils sont conscients des arguments mis en avant par les autres villes et régions. Aujourd’hui, il ne suffit plus de communiquer seulement sur la qualité de vie mais bien sur de véritables arguments économiques. Metz préfère communiquer sur ces deux messages : les métaux et procédés de transformation métallurgique, car la ville est reconnue comme la capitale des matériaux. Nous mettons également en avant notre regard tourné vers l’Europe du nord et notre proximité avec le Luxembourg (40 minutes en train de Metz) et l’Europe du nord en général.

4. HISTOIRE DES ARTS : La périurbanisation en chanson (Dominique A – Rendez-nous la lumière / CLIC ! )

OBJECTIF : Je sais étudier un document

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=uGaXk0kVYzs[/youtube]

Regards d’artistes sur Saint-Etienne : Jacques Prud’homme et Deloupy

Cet article est une contribution pour l‘excellent blog collectif Samarra qui a mis et mettra en ligne d’autres articles sur Saint-Etienne

Chez Georges par Deloupy


« Saint-Etienne, un territoire se réinvente » 
: derrière cette expression pleine d’allant se profile une formule de marketing urbain et une réalité que le récent ouvrage de Frédérique de Gravelaine expose en détails. Depuis les années 2000, la ville change pour se défaire de l’image de cité industrielle en déclin qui lui colle aux basques. Le projet (ré)créatif Manufacture Plaine Achille avec la Cité du design, le Zénith et une salle de musiques actuelles, la deuxième ligne de tram qui connecte le centre vers le quartier d’affaires naissant de Châteaucreux, le parc-musée du puits Couriot, l’opération Cœur de ville : la démarche urbanistique engagée à Saint-Etienne fait le pari de transformer la ville pour régénérer le tissu économique. La stratégie de sortie de crise a bel et bien changé de cap : après le soutien à l’industrie, Saint-Etienne mise sur l’urbanisme, l’architecture et la culture pour tendre vers un nouveau destin national. Le souhait des rédacteurs du nouveau projet de ville est d’en finir avec la morosité ambiante et le défaitisme. Gommer la ville noire et ses stéréotypes nécessite d’innover et de porter un regard neuf sur une ville qui se conjugue encore au passé.

Pendant que les urbanistes et les politiques transforment la cité, quel regard portent les artistes stéphanois sur leur ville et les mutations en cours ? Pour le savoir, nous nous sommes entretenus avec deux artistes nés à Saint-Etienne. Jacques et Serge Prud’homme sont de la même famille et tous deux sont passés par l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne. Aujourd’hui l’oncle (Jacques) et le neveu (Serge) partagent le même atelier et si 20 ans les séparent, ils puisent dans les rues de Saint-Etienne une inspiration commune. En 2011, ils exposaient ensemble, offrant un regard croisé sur Saint-Etienne, ses rues, ses vieilles façades. Les photos de Jacques et les croquis de Serge racontent la ville sans artifices, le Saint-Etienne du quotidien, celui que l’on trouve en flânant dans les ruelles.

crédit Alain Le Tirilly

Jacques Prud’homme, photographe

Jacques Prud’homme est graphiste de métier et photographe autodidacte. Après des études aux Beaux-arts de Saint-Etienne et une carrière dans la communication, il est revenu à ses premiers amours : les appareils jouets et surtout il a découvert le sténopé, qu’il a expérimenté pour la première fois en 2004. Son vrai plaisir, il le trouve avec les techniques les plus rudimentaires, qui lui permettent de s’éloigner du réel en le transfigurant. Dans la plupart de ses travaux, il aime laisser la part belle au hasard et à l’expérimentation (source).

deloupy 14

Deloupy, auteur de BD

Serge Prud’homme dit Deloupy est né en 1968 à Saint-Etienne, il est diplômé des Beaux-Arts d’Angoulême, section bande dessinée. Après un passage aux Pays-Bas, il revient dans le Forez comme illustrateur indépendant pour la publicité tout en publiant pour l’édition jeunesse et la bd. Il est co-fondateur des éditions Jarjille et a notamment sorti le livre de Jacques Prud’homme « Saint-Etienne autrement ».

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=eJHPDJfpBoY[/youtube]

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Entretien au Caracas café, place de l’Hôtel de Ville de Saint-Etienne, autour d’un café et quelques bugnes 

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  • Dans Saint-Etienne autrement, vos vues au sténopé transforment notre regard sur la ville. Avez-vous cherché à réenchanter la cité ?

Jacques Prud’homme : Quand j’ai vu ce que donnaient les photos à la canette, j’ai été vraiment surpris du résultat. J’ai quitté mon rebord de fenêtre pour aller explorer la ville. Le résultat final est toujours une surprise même si le hasard est relativement maîtrisé. J’ai d’abord photographié beaucoup de lieux emblématiques de Saint-Etienne comme le Puits Couriot ou l’Hôtel de ville pour qu’à partir d’un endroit très connu le lecteur puisse s’interroger sur cette vision déformée de la ville. 

  • Vous photographiez des coins et des façades délaissés de la ville qui viennent enrichir une série intitulée « Archéologie du futur ». Vous y montrez la ville telle qu’elle est, sans artifices. Pourquoi cette série ?

Jacques Prud’homme : Les plus vieilles photos de cette série datent de 1979. C’est souvent les photos les plus intéressantes pour les gens car Saint-Etienne a beaucoup changé depuis. Je m’aperçois aujourd’hui avec les retours sur le blog et sur Facebook que les gens sont nostalgiques de ce passé. Mais à l’époque, ces photos je ne les montrais pas car sur le plan photographique il n’y a rien d’exceptionnel. C’est comme les photos de Eugène Atget qui à la fin du 19ème siècle entreprend de photographier systématiquement les quartiers anciens de Paris appelés à disparaître ainsi que les petits métiers condamnés par l’essor des grands magasins. Il n’y a rien à ajouter. Tout est dans le sujet.

Quand on isole une façade de magasin et qu’on est bien frontal comme pour un dessin d’architecture, il y a une vraie poésie. Ma dernière photo montre un magasin avec trois rideaux différents, un avec des motifs, un bleu, un orange. Pas un seul est identique. Le carrelage est en damiers vert et jaune. Un charme que le plus souvent on passe sans voir. Pour ce genre de choses, il faut être un grand piéton.

Deloupy (à propos des photos de Jacques) : Ta photo du Paris (un cinéma de Saint-Etienne aujourd’hui disparu), on pouvait passer devant à l’époque et ne pas trouver cela très joli. Le fait de sublimer les couleurs lui confère une esthétique nouvelle et donne un caractère fort à tes photos.

Cinéma Le Paris, Saint-Etienne, 1979

Cinéma Le Paris, Saint-Etienne, 1979

 

  • Qu’est-ce qui fait le charme de Saint-Etienne ?

Jacques Prud’homme : Les pentes de Saint-Etienne et ses immeubles si particuliers. Ce charme populaire c’est aussi cette négligence que l’on a au détour des rues. Ces façades de magasin encore en activité où il y a quelque chose qui cloche, une vitre a été cassée et on y a collé un gros bout de scotch parce qu’on avait pas l’argent pour réparer la vitre. Pour capter la poésie d’un lieu, il faut y vivre. En voyage, on survole les choses. On essaie de faire des photos mais on a du mal à sortir de ce que les autres ont déjà fait avant.

Deloupy : On la chance d’avoir une ville qui n’a pas des bâtiments trop hauts. On peut l’appréhender facilement d’autant qu’en grimpant sur les collines on embrasse toute la ville du regard. La nature est à deux pas. Ma prochaine série de dessins sont des cul-de-sac, des impasses que je trouve très graphiques. Cette ville me renvoie à mon enfance. Elle a sa propre histoire qui n’est pas la mienne d’ailleurs. Je n’ai pas vécu l’époque de la mine, j’ai très peu regardé Saint-Etienne jusqu’à trente ans. Maintenant j’ai l’avantage de très bien connaître la ville. Dans des villes comme Istanbul, Le Caire, Paris, une vie ne suffit pas à en faire le tour. Tu ne verras pas forcément la rue qui te parlera le plus. Quand des gens viennent à Saint-Etienne, ils sont agréablement surpris et beaucoup de couples choisissent de s’y installer.

ville vague

Deloupy – « Voici un dessin que j’aime beaucoup. Ce n’est pas le plus marquant de ma production, ni le plus significatif sur Saint Etienne, c’est même le genre de dessin que je n’expose pas… »

terrain

« Un terrain vague, parce que ce sont des lieux en transit, en devenir, qui n’existe déjà plus. C’est aussi ce type de paysage que j’ai vu de ma fenêtre lorsque j’étais enfant, un immense terrain vague où je jouais. »

  • Est-ce la sensation de voir filer le Saint-Etienne de votre enfance qui vous motive à prendre ces clichés ?

Jacques Prud’homme : Non, c’est au fil de mes balades que je découvre des lieux intéressants. J’explore la ville comme un touriste et je fais un recyclage visuel. Du « moche », j’essaie de faire quelque chose. Mon enfance, je l’ai passée à la Ricamarie, une cité minière voisine de Saint-Etienne. Vers 18-20 ans, j’ai photographié le Puits Pigeot, les convoyeurs de charbon et je regrette de ne pas en avoir fait plus.

 

  • Cité du Design, Zénith : photographiez-vous ces bâtiments qui incarnent le Saint-Etienne nouveau ?

Jacques Prud’homme : Oui, la Maison de l’emploi, Saint-Etienne métropole m’intéressent. Au sténopé, les bâtiments sont méconnaissables. La Cité du design c’est moins évident à photographier, le bâtiment est bas. Mais j’ai le projet de monter sur la tour d’observation pour faire une photo.

 

La Cité du Design par Jacques Prud'homme

L’immeuble de Saint-Etienne métropole par Jacques Prud’homme

 

Deloupy : Le quartier Bergson m’intéresse beaucoup. C’est tellement moche qu’on doit pouvoir en faire quelque chose. Ce côté agglomérat d’immeubles sans grand intérêt architectural, ces cubes à habiter, c’est un côté de la ville assez fascinant. Si on collait au milieu de tout ça une sorte de tour Agbar comme à Barcelone, ça lui donnerait un côté beaucoup plus attractif. 

 

  • Puisqu’on parle de l’évolution de Saint-Etienne, gardez-vous en mémoire des projets urbanistiques ou artistiques particuliers ?

Jacques Prud’homme : Saint-Etienne a beaucoup changé. Dans certaines rues, la pauvreté se voit mais je trouve que le centre a pris une image de grande ville par rapport aux années 1960 où c’était encore la ville noire. La grosse erreur urbanistique c’était le parking des Ursules. À cette époque, personne ne parlait de patrimoine. On casse un jardin magnifique pour construire un parking et permettre aux automobilistes de garer leur voitures proches du centre. Lors des Transurbaines, j’ai beaucoup aimé cette idée de peindre les façades en jaune même si cela a été très critiqué. L’anamorphose de Varini place du Peuple c’était aussi quelque chose.

 

Deloupy : En 2005, l’artiste stéphanois Ghislain Bertholon avait projeté d’installer des taupes géantes sortant des crassiers. C’est dommage que ce projet ne se fasse pas. Voilà quelque chose qui donnerait une identité complètement différente à Saint-Etienne qui est en rapport avec la mine et qui est une œuvre artistique pure dans laquelle tout le monde peut se reconnaître. Tu ne peux pas dire, c’est moche et sans intérêt, ce projet renvoie à ta propre histoire par rapport à Saint-Etienne.

 

  • Dans votre série L’introuvable, Saint-Etienne est le décor des aventures de deux libraires. Pas de crassiers, pas de chevalement : c’est une ville provinciale sans les totems de l’identité stéphanoise. Pourquoi ce choix ?

Deloupy : Une fois que l’histoire a été écrite, on s’est dit que ce serait marrant qu’elle se passe à Saint-Etienne. Je n’ai pas cherché l’emblème stéphanois pour construire l’histoire. Pour dessiner la ville, ma démarche en BD est complètement différente de celle du croquis. Dans la BD, il faut que le décor se fonde dans l’histoire. Il ne faut surtout pas que le lecteur s’arrête sur le décor. Le Stéphanois s’arrête parce que cela le ramène à son vécu et à sa propre vision de la ville. Mais ça me poserait problème si à Strasbourg ou ailleurs, on me disait « tiens là je me suis arrêté de lire parce que je ne comprends pas le décor », « qu’est-ce que c’est ce truc derrière mais à quoi tu fais référence ?». Si c’était de la citation propre aux Stéphanois cela me gênerait. Il faut vraiment qu’un décor fonctionne comme un décor et rien d’autre. C’est l’histoire et les personnages qui priment. Pour les croquis, mon choix est absolument subjectif. Ce sont les lieux qui me parlent, des endroits que j’aime dessiner. J’ai démarré une série de dessins qui sont une confrontation entre le moderne et l’ancien. J’ai par exemple dessiner la Maison de l’emploi de Ricciotti et un immeuble des années 1930. J’ai fait ça aussi avec l’immeuble de Saint-Etienne Métropole dans le quartier de Châteaucreux.

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Droguerie parfumerie par Deloupy

  • Vos BD autobiographiques (Pour de vrai , pour de faux) baignent dans le quotidien de Saint-Etienne, son tram, ses places, ses bistrots. Quel plaisir trouvez-vous à baigner vos lecteurs dans la banalité de la vie stéphanoise ?

Deloupy : Je suis assez frappé dans les BD que je lis que les auteurs dessinent des villes lambda. Les auteurs américains dessinent souvent des sous-New-York ou des sous Los-Angeles, dans les histoires françaises on trouve des sous-Paris. C’est-à-dire qu’on ne voit jamais la tour Eiffel mais on sait que ça se passe dans la capitale parce qu’on voit les taxis parisiens. Tardi a une démarche dont je me rapproche car il considère qu’une histoire se passe dans un lieu et il s’informe pour le dessiner. Mais après le lieu doit s’effacer derrière l’histoire.

 

  • Un de vos prochains projets s’appelle Crotteman et présente un Saint-Etienne peu reluisant, celui des crottes de chien…

Deloupy : Il y a vraiment des crottes de chien partout à Sainté. Crotteman est ma réponse… mais pour le projet en cours je n’ai pas la volonté de situer l’histoire graphiquement à Saint-Etienne car cette plaie est partagée par bien d’autres villes. Mine de rien, j’ai fait pas mal d’histoires sur ce sujet-là, c’est un bel et bien sujet stéphanois.

 

  • Des ouvrages récents mettent l’accent sur le rebond stéphanois. Quelle image incarne pour vous ce renouveau à Saint-Etienne ?

Jacques Prud’homme : Les bâtiments où on a fait appel à des architectes connus comme la Maison de l’emploi de Ricciotti. Il est collectionneur de peintures de Viallat et a reproduit ses osselets sur le bâtiment.

 

Deloupy : La Maison de l’emploi est intéressante : la journée, ça ne ressemble à rien mais la nuit c’est très beau avec ses haricots qui s’illuminent et colorent l’ensemble. Le bâtiment de Saint-Etienne métropole donne une impression de lourdeur et n’est pas forcément bien intégré dans le paysage. Il écrase vraiment le reste. Dans cette partie de la ville (le quartier de Châteaucreux, quartier d’affaire naissant), le paysage change tous les jours.

Maison de l'emploi

La Maison de l’emploi par Jacques Prud’homme

 

  • En 2011, vous avez exposé ensemble. Qu’est-ce qui vous a réuni ?

Deloupy : Cela faisait quelques années que je dessinais et que je photographiais des vieilles boutiques et j’ai découvert que Jacques l’avait fait aussi. On avait des lieux en commun. C’était drôle de confronter nos travaux. Dans l’exposition, on avait mélangé les photos et les dessins. Comme les dessins à la gouache étaient assez réalistes, cela entretenait une ambiguité pour les visiteurs : « c’est un dessin, une photo ? »

Jacques Prud’homme : Bientôt, nous allons exposer de nouveau ensemble (mai 2014). On va pousser plus loin le concept en doublant le dessin et la photo sans forcément choisir le même angle mais en ciblant quelques lieux qui nous interpellent.

 

Café neuf par Deloupy

Café neuf par Deloupy

 

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Afficher Saint-Etienne : un territoire se réinvente sur une carte plus grande

  • Un pearltrees et une playlist vidéos « Saint-Etienne, un territoire se réinvente »