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PLAYLIST DE VOYAGE DE SALVATORE

 

Le commandant Piracci a de bons goûts musicaux. Voici ce qu’il écoutait durant son périple…

Lien vers la playlist à écouter

 

Explication des choix

  • La foule – Edith Piaf

Cette première musique de la playlist de voyage de Salvatore Piracci va de la page 11 à 14, dans le premier chapitre.

Tout comme dans la musique d’Edith Piaf, la foule semble être un flux et un tout. Piracci navigue dans cette foule. Seul. Il semble être seul au milieu de cette masse, à l’exception, comme dans La Foule, d’une personne qui ne fait pas partie de ce flux. La femme du Vittoria.

C’est la foule qui a fait rencontrer ces deux personnages. Par ailleurs, la fin de la musique résonne avec l’histoire entre Piracci et la femme du Vittoria : “L’homme qu’elle m’avait donné et que je n’ai jamais retrouvé”.

Après le départ de la femme du Vittoria, Piracci ne l’a jamais revue. La rencontre que la foule lui a donnée, aussi importante soit elle, a disparu à jamais, comme dans la musique d’Edith Piaf.

 

  • You See Me – Mandragora feat La P’tite Fumée

La Techno, une branche de la musique électronique, représente bien l’idée de puissance et de déchaînement, tout comme la mer de la page 67 à 69 dans le chapitre 3.

You See Me fait partie du style de la Trance, une sous-branche de la musique Techno, qui se caractérise par une nature plus mélodieuse, et par son jeu de “kicks” (c’est à dire de grosse caisse, souvent électronique) assez spécial et répétitif, qui représente bien, à mon avis, le rythme sans fin des vagues immenses d’une mer sauvage. 

La mélodie, elle, représente selon moi le contrôle que garde Piracci sur cette mer : “La mer semblait vouloir manger les étoiles et il trouvait cela rassurant” (lignes 8-9, page 68).

Le mélange entre le calme de Piracci et le déchaînement des vagues résonne avec le mélange entre le calme de la mélodie et le déchaînement des “kicks” dans You See Me.

 

  • Fight Your Demons – Thaehan

Thaehan est un artiste qui produit habituellement des musiques dans le style Lofi Hip Hop, un style très calme et posé, à la manière du caractère de Piracci, qui garde toujours son sang-froid.

Cependant, en 2019, Thaehan, contre toute attente, a sorti un album de Métal, intitulé Fight Your Demons.

De par le style qu’il a choisi, très violent, et une des musiques portant le même nom que son album, Thaehan semble se défouler, se battre, comme Salvatore Piracci l’a fait dans le cinquième chapitre, de la page 105 à 106.

Le contraste entre la nature calme et posée habituelle de Thaehan et la sortie soudaine de son album de Métal Fight Your Demons et de sa musique éponyme rappelle le décalage entre le tempérament calme de Piracci et sa bagarre avec le capitaine Libyen qui avait abandonné cinq barques remplies de réfugiés dans la Méditerranée.


  • Why Worry? – Dire Straits (à partir de 4 minutes et 26 secondes jusqu’à la fin de la musique)

Le passage du commandant au cimetière de Lampedusa, de la page 110 à 112, toujours dans le cinquième chapitre, a une ambiance assez mystérieuse. Que ce soit par le lieu dans lequel il est, un cimetière rempli d’histoires tragiques, ou par le moment auquel il y va, aux premières lueurs du jour, ou encore par l’homme qu’il a rencontré là-bas, tout participe à instaurer une aura mystique dans ce passage.

C’est pourquoi l’extrait de Why Worry?, du groupe Dire Straits, de 4 minutes et 26 secondes jusqu’à la fin de la musique représente bien ce passage selon moi. Cet extrait comporte beaucoup de silence, avec seulement quelques instruments sans mélodies trop complexes, ce qui instaure une ambiance mystérieuse. La longueur de cet extrait permet également de nous plonger dans cette ambiance de mystère.

J’ai également choisi cet extrait car une mélodie au clavier est souvent répétée, ce qui permet de l’imprégner dans notre cerveau et de nous refocaliser sur cette ambiance dès qu’on l’entend. Cette notion de répétition était importante pour moi car c’est un extrait que le commandant Piracci retrouvera plus tard dans sa playlist de voyage.

 

  • VERS LE SOLEIL – Julien Granel

Dans le septième chapitre, Salvatore Piracci décide d’abandonner sa vie à Catane et de partir vers la Libye.

De la ligne 9 à 14 de la page 133, il plonge dans ses pensées et est excité à l’idée de partir. Le fait de rester à Catane renfermait de plus en plus le commandant sur lui-même et cet extrait montre que le fait de partir vers ailleurs l’ouvre et l’illumine, comme s’il allait vers le soleil.

C’est pourquoi j’ai choisi cette musique de Julien Granel. De plus, le titre de cette musique, les mélodies joyeuses et même le look coloré de Julien Granel me font penser à un voyage vers l’Eldorado, c’est-à-dire vers un “pays merveilleux d’abondance et de délices” (Dictionnaire Le Robert). Bien que le terme d’Eldorado ne soit pas mentionné dans cet extrait du roman, les pensées de Piracci quand au fait de partir font penser à une recherche de son Eldorado.


  • Adieu mon pays – Enrico Macias

Presque toutes les paroles de cette musique rappellent le départ du commandant, au premier paragraphe de la page 134.

Tout comme Enrico Macias dans Adieu mon pays, Salvatore a quitté son pays, sa maison, sa vie, sa triste vie, sa mer bleue.

Tout comme Enrico Macias dans Adieu mon pays, Salvatore s’éloigne du quai à bord de son bateau.

La mer les a noyés” : cette phrase tirée de la musique résonne particulièrement avec l’enjeu du roman.


  • Why Worry? – Dire Straits (à partir de 4 minutes et 26 secondes jusqu’à la fin de la musique)

L’extrait de cette musique revient pour la seconde fois dans la playlist de voyage de Piracci de la ligne 33 de la page 136 à la ligne 2 de la page 137, au chapitre 7. Il revient car dans ce passage du roman, pendant qu’il regarde pour la dernière fois au loin l’île de Lampedusa, il se remémore le moment où il était dans le cimetière.

Le fait de réentendre la mélodie de l’extrait de Why Worry? rappelle la première fois où elle était présente dans cette playlist de voyage et nous remet donc dans cette ambiance mystérieuse. Cela nous permet de nous rappeler, de la même manière que Piracci, sa rencontre avec l’inconnu.

De plus, la douceur de la mélodie fait écho à la douceur de l’environnement dans ce passage : “La nuit l’entourait avec douceur. Les vagues berçaient son embarcation avec des attentions de mère.” (Ligne 34 à 36 de la page 136). 


  • Suicide social – Orelsan

“Je ne vis plus pour rien”. C’est la première phrase de la page 195 prononcée par Salvatore Piracci. De cette phrase jusqu’à la fin du onzième chapitre, il se convainc qu’il est temps d’en finir.

“Je regarde les hommes et je ne les comprends pas” (ligne 14 à 15, page 195). Piracci est comme Orelsan dans Suicide social. Il observe mais ne comprend pas les hommes, et cela le dépasse.

Dans la musique du rappeur normand, la tension monte tout du long, grâce à la mélodie progressive du piano mais surtout grâce à la performance vocale d’Orelsan, qui augmente le volume de sa voix progressivement jusqu’à crier à la fin du son. Cette montée en puissance représente un chemin de pensée qui s’enfonce de plus en plus vers le suicide, tout comme le chemin de pensée de Piracci. Piracci pense, et plus il pense, plus il en vient à la conclusion qu’il est temps pour lui de partir.


  • Back Home – Feldup feat ZZCCMXTP, KronoMuzik, Pandrezz, Ronare

Le roman se termine par la mort de Salvatore Piracci. De son choc jusqu’à ce qu’il succombe, on peut lire les dernières pensées du commandant, de la ligne 31 de la page 217 jusqu’à la fin du roman, à la page 220.

“It just makes sense”, c’est la première phrase de Back Home, et elle reviendra d’ailleurs deux fois de plus dans la musique. Cette phrase signifie : ça fait juste du sens. C’est exactement l’état d’esprit du commandant lors de ses dernières pensées. Tout prend sens pour Piracci à ce moment. Il est une ombre de Massambalo et doit maintenant disparaître. Son existence prend sens et il en est satisfait. Il lancera un dernier encouragement aux émigrants avant de s’éteindre.

“Cette idée l’apaisa” (page 218, ligne 33). Salvatore est apaisé dans ses derniers instants. Back Home illustre bien ce sentiment. En effet, les accords de KronoMuzik, Pandrezz et Ronare et la voix de Feldup sont calmes et rassurants. Cette musique est apaisante, et on ne peut pas le nier en l’écoutant.

Back Home résonne comme la fin de quelque chose, voire l’accomplissement de quelque chose, c’est pourquoi je vois du sens à ce que ça soit la dernière musique de la playlist de voyage de Salvatore Piracci, et même de sa vie. Back Home renforce l’idée que la mort de Piracci n’est pas triste. Elle n’est pas un échec, mais une réussite dans une quête de sens.

It just makes sense.

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