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DÉ-CONTE – LA PETITE SIRÈNE

L’histoire de La Petite Sirène

proposée par l’Intelligence Artificielle :

Le dé-conte de La Petite Sirène

par Lucie

J’espère que vous avez détesté mon histoire, car moi OUI ! Cette histoire n’est pas la mienne, cette histoire n’est pas celle d’une FEMME. Mon personnage a été créé et repris par… vous savez… ces animaux sans cerveau… DES MOLLUSQUES.

Le premier a me donner vie ne fut autre que Hans Christian Andersen. Il s’est servi de mon personnage pour parler de sa propre vie : en effet, M. Andersen vivait un amour impossible. Il était amoureux d’un homme et malheureusement pour lui, il n’a jamais pu l’avouer. Mon personnage lui a permis d’exprimer cette idylle imaginaire à travers des mots. Avouez, M. Andersen, qu’il est plus simple de se cacher derrière une femme que d’affronter ses peurs. Vous n’êtes pas si couragEUSE que ça mon ami ! 

De plus, quel beau choix que de m’attribuer ce personnage de sirène ! Jusque là imposantes, les sirènes sont devenues à cause de moi (que dis-je ! à cause de VOUS !) les proies de la patriarchie ! Vous m’avez rendu désirable, docile auprès de votre gente. Dois-je vous faire un cours d’histoire pour vous rappeler ce qu’étaient les sirènes avant mon histoire ? Notre voix pouvait vous ensorceler plus vite qu’un claquement de doigt, vous m’avez enlevé ma seule arme. Nous étions détestées, effrayantes, désobéissantes, enchanteresses. Les marins nous craignaient et priaient tous les saints d’éviter de croiser notre chemin. Et voilà que moi, la PETITE sirène, je leur apporte mon aide. Je sacrifie MA voix pour des IDIOTS. Voilà que MOI, sirène, je sauve les marins plutôt que de les mettre au cachot. Moi, je sauve les princes car ils me séduisent de par leur beauté. Honnêtement… les filles… nous on sait trèèèès bien qu’il nous en faut plus qu’un simple joli minois. Désolée de vous l’apprendre les gars, mais il n’y a pas que le physique qui compte dans la vie… #sorrynotsorry.

En plus de ça, ce cher M. Andersen m’a fait subir des douleurs sans nom, tout ça pour approcher le prince. Chaque pas franchi avec mes nouvelles jambes me transperçait comme des coups de couteau. La lame tranchait mes pieds et me tuait à petit feu. Rien ne pouvait atténuer ces douleurs, pas même mon prince tant aimé. Au lieu d’atténuer mes blessures, ce lourdeau m’en affligea de nouvelles en me témoignant de son amour… pour une autre. Autant vous dire que c’était la goutte de trop dans le bocal. Deux solutions s’offraient à moi : tuer le prince pour retrouver ma voix ou repartir au fond du grand bleu pour retrouver ma liberté et ma queue de sirène. ÉVIDEMMENT que je n’allais pas tuer le prince !! Une gentille fille ne ferait JAMAIS une chose pareille ! Ce n’est pas digne de nous de s’en prendre à quelqu’un, hein les filles ! Me voilà de retour dans l’océan, sans prince, sans amour… seule. Andersen veut vous laisser croire que je cherche sans cesse le bonheur, car pour lui bonheur = amour d’un prince dont je ne connais toujours pas le prénom #mystère #dommage.

La vérité, les filles, c’est que je n’ai jamais été aussi HEUREUSE !! Il est temps que je vous raconte ma version des faits ! C’est moi qui reprend les reines, mes chéries, Andersen peut lâcher sa plume et la mettre aux oubliettes !

Une fois de retour dans l’océan, je me sentais enfin chez moi et à ma place. Andersen, le vieux nigaud, a voulu vous faire croire que je cherchais désespérément “le bonheur et la paix”. Que nenni !!! La liberté était mienne, l’exaltation surfait en moi. Ce n’est pas offert à tout le monde de connaître cette liberté, surtout pas à nous les femmes. J’ai souvent Cendrillon au téléphone, je peux vous dire que ce n’est pas la joie tous les jours avec son “prince charmant”. La liberté ? elle connaît pas. La joie ? inconnue au bataillon. Autant vous dire que ma vie… C’EST LE PARADIS SOUS L’EAU LES FILLES !! Je ne dois rien à personne, si demain je veux partir à l’aventure rien ne m’en empêche. Vous savez quoi ? Partons à l’aventure, sortons des sentiers battus par ces hommes ingrats. Écrivons mon histoire, écrivons NOTRE histoire !

Si j’avoue eu contrôle de mes faits et gestes… je l’avoue… je n’aurais pas pu résister à l’idée d’aller voir ce bateau. On en croise pas tous les jours sous l’eau hein ! Faut me comprendre ! En revanche, je vous assure que JAMAIS je n’aurais abandonné ma voix pour un inconnu ! Non mais vous imaginez le message que transmet mon histoire aux petites filles ?? Je vous la fait courte pour CEUX qui n’ont pas compris : chères jeunes filles, acceptez de perdre vos droits fondamentaux pour l’amour d’un pauvre BLAIREAU ! Et oui, c’est ça que mon histoire veut transmettre. Alors les filles écoutez moi bien : ne laissez jamais aucun homme vous réduire à l’état d’objet. Lorsqu’on m’a enlevé ma voix, c’est comme si on m’avait enlevé la vie. Je n’étais plus libre. Lorsqu’on nous enlève notre voix, on nous désarme de notre force. Alors les filles, parlez avec fierté. Parlez, car vous le pouvez. Ne vous cachez pas derrière un rocher. Lorsqu’on veut vous couper la parole, parlez plus fort. Lorsqu’on essaye de vous rabaisser, défendez vous car vous le pouvez ! Je dirais même que vous DEVEZ vous défendre pour celles qui n’ont pas pu et qui ne peuvent toujours pas le faire. 

La morale de mon histoire est très simple : ne vous conformez pas aux attentes de ces mollusques. Vous êtes plus qu’un objet, vous êtes plus que ces préjugés, vous êtes des femmes (et cette chance n’est pas donnée à tout le monde). Rien ne fait plus frissonner mes écailles que de voir certaines d’entre nous se rabaisser au niveau de ces idiots (et pourtant tout le monde sait que les hommes ne sont pas les truites les plus oxygénées de la rivière…).

Formons un Femme Club pour renverser le monde. À Noues de changer les choses. À Noues de leur montrer qui Noues sommes. À Noues de parler plus fort. À Noues de faire taire les idiots qui peuple ce bas monde. À Noues de faire disparaître le privilège masculin de notre société, d’éliminer le manspreading des lieux publics et les agressions des rues.  À Noues de jouer maintenant. 


Analyse du dé-conte par Lucie

Au cours de l’écriture du dé-conte de la Petite Sirène, j’ai cherché le plus possible à reprendre le style d’écriture de Typhaine D : majuscules, langage quelque peu familier pour rappeler le style comique, jeux de mots… 

J’ai fait le choix de réadapter l’histoire en rendant sa voix au personnage féminin. De cette façon, j’ai pu imaginer moi-même ce qu’aurait fait la petite sirène si on lui avait laissé sa voix. En lui rendant sa parole, je désirais qu’elle raconte une histoire différente de celle connue jusque-là. Changer son récit était pour moi un moyen de mettre en lumière l’absurdité de l’histoire originale. 

J’ai fait le choix de qualifier M. Andersen de “couragEUSE” car pour moi dans l’histoire “le” courage est féminin. Si le personnage de la petite sirène existe, c’est car l’écrivain ne voulait pas avouer son amour par honte. Le courage appartient à la petite sirène et son histoire ne mérite pas de s’arrêter à une histoire d’amour. 

Dans la phrase “Je vous la fait courte pour CEUX qui n’ont pas compris”, le mot “ceux” est en majuscules soulignées car certains hommes ne peuvent pas s’imaginer le quotidien d’une femme. Certains n’imaginent pas la peur qui nous submerge lorsque l’on doit rentrer seule la nuit. Certains ne comprennent pas notre colère lorsqu’un des leurs nous coupent la parole. Certains ne se sont jamais sentis attaqués car le privilège masculin les protège de nos problèmes.Ces hommes-là n’ont pas à se soucier de la façon dont ils s’habillent car ils ne seront pas jugés en fonction de leur garde robe. Et surtout en cas d’agression, leurs vêtements ne leur porteront pas préjudice. Une femme ne peut pas en dire autant car certains de ces hommes pensent qu’une tenue justifie un viol.  Certains ne comprennent pas les affiches collées sur les murs des villes lors de la journée des droits de la femme : à Rennes, un homme m’a interpellée alors que je prenais en photo ces collages en me disant “Pourquoi prenez-vous des imbécilités pareilles en photo ?”. Leur incompréhension témoigne d’un manque de reconnaissance et d’empathie flagrant. 

À plusieurs reprises, j’utilise le terme “Noues” avec une majuscule et un “e” apportant une touche féminine. J’ai repris directement l’idée de Typhaine D. car elle symbolise tout ce que j’ai essayé de représenter dans mon texte. Pour moi, le “Noues” représente l’unité des femmes face à la violence des hommes. Cela représente la solidarité féminine, notre sororité qui est notre courage et notre force. 

L’image que j’ai choisie témoigne également du changement de l’histoire que j’ai voulu imaginer. Cette fois-ci la sirène est sur le bateau, elle se tient droite avec la tête haute. On dirait qu’elle possède des jambes, qui étaient dans l’histoire synonyme de douleur. J’interprète la présence de ces jambes comme un signe de combativité : malgré la douleur, la sirène regarde droit devant elle. Le bateau dans l’ombre est d’après moi le symbole de la patriarchie. Il avance en direction du bateau de la sirène, dos au soleil comme s’ il cherchait à lui faire de l’ombre. Pourtant la sirène ne le regarde pas, elle l’ignore et continue d’avancer. 

1 commentaire pour “DÉ-CONTE – LA PETITE SIRÈNE”

  1. « Franchemente je vais me garder une journée pour vous lire … toute me donne envie c’est formidable !! » (Typhaine D, 03/05/2024)

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