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IL ÉTAIT UNE FOIS MARIE

Il était une fois au pays des langues, une petite fille du nom de Macka.

Macka était une petite fille timide et réservée. Elle vivait dans un petit village au cœur de la campagne, avec sa famille, ses parents et son petit frère, et ses animaux dont elle passait son temps à s’occuper. Le vie était plutôt paisible pour elle, elle aimait ses proches et ils l’aimaient, mais elle n’aimait pas vraiment l’école et redoutait de s’y rendre chaque jour. C’était avec une boule au ventre que tous les matins elle répondait à sa mère «  bonne journée à toi aussi maman, à ce soir ». Macka était pourtant douce et intelligente, elle était très curieuse et avide de connaissances : elle aimait la poésie, les romans, les sciences la fascinaient et apprendre l’histoire lui plaisait beaucoup. Elle n’avait même jamais eu de difficultés particulières, elle avait de plutôt bonnes notes, sa famille était assez fière d’elle.

En réalité le problème de Macka n’était pas l’école mais l’ambiance qui s’y trouvait. Elle y subissait le regard des autres et les moqueries. Elle n’avait pas eu la chance d’avoir un seul véritable ami. Elle n’était pourtant pas si différente des autres enfants, elle ne portait pas de lunettes, n’avait pas non plus de physique atypique, elle n’avait jamais compris pourquoi elle subissait tout ça. Le comportement de ses camarades commençait à avoir des répercutions sur ses résultats scolaires, par peur elle n’arrivait pas à s’exprimer oralement devant sa classe, dès qu’un professeur l’interrogeait elle devenait toute rouge impossible de lui répondre. Cela amusait beaucoup la classe qui riait et se moquait d’elle. Elle entendait très bien les murmures de ses camarades qui faisaient écho dans sa tête à chaque fois qu’elle voulait parler : «  pourquoi est ce quelle ne répond pas ? elle à perdu sa langue ? » «  elle doit vraiment être bête pour ne pas réussir à répondre à cette question » « regardez-la, elle devient rouge comme une tomate ». Aussi, l’apprentissage des langues comme l’anglais était devenu beaucoup trop compliqué pour la petit Macka. Elle s’était habitué à cette situation, elle était devenue la meilleure pour retenir ses larmes et à force elle réussissait même à ne plus rougir. Rentrée chez elle, sa pièce de théâtre continuait, elle ne voulait pas alerter ses parents, alors elle gardait ce masque qu’elle avait créé au fil des ans. «  Oui maman j’ai passé une très bonne journée » et elle filait au plus vite dans sa chambre prétextant avoir beaucoup de devoirs. Elle se disait parfois ironiquement qu’elle était bien plus douée que les plus grands acteurs de tous les temps.

Un matin d’hiver, Macka s’éveilla. Sa fenêtre était recouverte d’un épais manteau de neige. Dehors les flocons virevoltaient partout, les toits étaient blancs, le givre faisait briller les branches des arbres au lever du soleil, le paysage était presque féerique, mais pour Macka c’était une journée comme les autres, elle allait devoir se rendre à l’école et affronter une fois de plus les élèves de sa classe.

Alors elle enfila ses bottes, son grands manteau de laine, ses gants et l’écharpe que sa grand-mère lui avait tricoté l’hiver dernier et prit le chemin de l’école. Il faisait si froid qu’elle pouvait observer les vapeurs de son souffle dans l’air. Elle passa la grille de l’école et prit une grande inspiration tout en se disant : « allez, bonne journée Macka ». Elle traversa la coure, monta les marches du grand escalier et arriva en fasse de la porte de sa classe. «  Bonjour Macka » lui lança son professeur, « bonjour » répondit elle, et elle alla s’installer à sa place, celle au fond de la classe à droite prêt de la fenêtre bleue. Elle déposa son sac quelle avait sur le dos à coté d’elle et s’assit. Son professeur, comme chaque jour, commençait en demandant aux élève de sortir leurs cahiers d’exercices afin de corriger les devoirs de la veille. Macka se pencha pour ouvrir son sac et attraper son cahier quand elle s’aperçut qu’il était déjà ouvert. Elle regarda à l’intérieur : ses affaires étaient complètement mouillées. Elle commença à paniquer, elle était pourtant sûre d’avoir fermé correctement son sac avec toute cette neige, comment aurait elle pu oublier ? Elle releva la tête et surprit des regards moqueurs autour d’elle. Elle comprit alors qu’un de ses camarades avait du ouvrir son sac quand elle était encore dans la cour ce matin. Son voisin Victor s’exclama : « regardez Macka est tellement tête en l’air qu’elle n’a pas fermé son sac ce matin .» La classe gloussa sourdement et le professeur fronça les sourcils tout en disant «  Macka ce n’est pas vrai ! Comment vas tu me montrer ton travail à présent ! » C’en était trop pour elle, elle se leva brusquement, affirmant devoir aller sécher ses affaires. Elle quitta la classe en pleurant et rentra chez elle. Arrivée chez elle, elle courut dans sa chambre pour continuer de pleurer. Elle n’arrivait pas à s’arrêter de pleurer, ses sanglots étaient aussi bruyants que sa peine était grande. Elle était là, à genoux au pied de son lit, la tête dans son oreiller. Quand soudain un drôle de bruit se fit entendre. Elle releva la tête, sa vision était troublée par ses larmes, elle s’essuya les yeux et vit une créature à sa fenêtre. Elle bondit en arrière.

« Non, n’aie pas peur ! » lui dit la créature.

Macka la regarda curieusement, sa silhouette était gracile et elle avait des traits délicats. Sa peau était d’un vert pâle semblable à la couleur des feuilles de printemps, elle paraissait si douce au toucher. Ses yeux quant à eux étaient d’un bleu profond et brillant comme les lacs de montagne.

– «  Mais qui es tu ? » lui lança t-elle

– « Je m’appelle Koantig, enchanté ! »

– «  Mais qu’est ce que tu fais chez moi ? » lui dit Macka

– « J’aimerais devenir ton ami, je t’ai entendu pleurer et je sais ce que tu traverse, j’aimerais beaucoup t’aider et je penses pouvoir le faire »

– «  Ah oui ? Et comment ? » Se moqua t elle, «  tu as une baguette magique » ria t elle

– «  Oh j’aimerais beaucoup mais non, je crois que l’amitié est plus forte que la magie ! »

Koantig se mit à chanter « Eur wech e oa un devezh fall Goude bezañ kalet ha troc’het Oc’h ober ouzh an holl hini ur c’hall Kerkent oa gwall gant an deiziad

C’hwi a garan an deiziad Gant e benn braz ha roz-kalon Dre ar c’hoant, dre ar gwechall Gwelomp buan ar gwir da zont

Ouzhpenn an amzer, ‘ba kichen an neñv A-benn an holl, ne leun ket a-wechou Lakaomp hon daoulagad da zigemer ar gwir Ha mont pelloc’h a-bezh e pep tra a welo »

– «  Mais qu’est ce que tu raconte ! qu’est ce c’est que ce langage ? » l’interrompit Macka

– «  C’est du breton ! C’est la langue de mon pays. Si tu veux, je peux te l’apprendre, tu serais la seule de ton pays à la connaître » lui proposa Koantig

– «  Pourquoi pas » lui répondit Macka, «  après tout ça peut être amusant »

Koantig commença donc à raconter à la petite fille son histoire et celle de son pays. Macka était très attentive à tout ce qu’il lui disait. Il la faisait rire et rêver. Elle avait enfin l’impression de s’être fait un ami. Macka passa la soirée et toute la nuit à apprendre la mystérieuse langue de Koantig. Quand le soleil se leva, la petite dut se préparer pour retourner à l’école comme tous les jours. Mais ce matin-là, tout lui paraissait différent. L’atmosphère était beaucoup plus légère, elle n’avait plus peur. Elle sentait que cette fois elle était plus forte que le reste, son ami Koantig lui avait donné une force, elle avait découvert une langue qu’elle trouvait magique, une langue qui lui avait ouvert de nouvelles portes et de nouvelles opportunités. Personne ne pourrait lui gâcher ça. Alors elle alla à l’école et pour la première fois elle réussit à répondre à toutes les questions de son professeur. Ses camarades étaient stupéfaits pensant que leur mauvais coup de la veille l’aurait rendu encore plus timide et non sûre d’elle. Macka rentra alors toute souriante ce soir là. Elle prit le goûter avec ses parents pour la première fois depuis une éternité et leur raconta sa journée. Elle se rendit ensuite dans sa chambre et retrouva son nouvel ami qu’elle serra fort dans ses bras pour le remercier.

– «  Merci Koantig tu m’as redonné le sourire et du courage »

– «  J’en suis très heureux Macka ! Je ne vais pas pouvoir rester plus longtemps je dois rentrer dans mon pays mais ne t’en fais si jamais tu as besoin de moi tu pourra toujours m’appeler en prononçant mon nom. Je sais que tu n’as plus besoin de moi et que tu vas très bien t’en sortir sans moi, mais n’oublie jamais de sourire et garder de l’espoir. »

Koantig s’en alla alors pour son pays magique.

La magie de l’amitié et de la découverte avait transformé la vie de Macka. Elle avait appris que les différences sont des trésors et que l’amitié et l’amour ont le pouvoir de faire briller les jours les plus sombres.

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