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IL ÉTAIT UNE FOIS MATHILDE

   Il était une fois au pays des langues et des langues bien pendues une petite fille qui vivait dans une petite maison au bord de la mer. Année 2003 : « cachine », « mama »« coudane », « mesi », « poto », « bonyou », « baba », « noeil ». Voilà les mots qui résonnaient dans la maison, les premiers mots. Mathilde, c’était son nom, un nom venant du germain « maht » signifiant « force, puissance » et « hild » signifiant « combat ». 

« struc » « scruc » « sucre », les années passèrent et la petite Mathilde grandit. 20 ans et toutes ses dents.

    Un beau jour, alors que la petite Mathilde (grande maintenant) se baladait sur le sentier côtier de Beg Meil, elle tomba nez à nez avec un petit bonhomme haut comme trois pommes.

Mathilde ouvrit, ferma, réouvrit et referma ses grands yeux ronds. 

  • « Piv out ? fit le petit bonhomme 
  • Qui es-tu ? répondit Mathilde
  • Efflam eo ma anv. Korrigan eo ha me zo chom ar roc’h toull, explica le korrigan en montrant du doigt le trou dans la roche. Na te, piv out ? 
  • Je m’appelle Mathilde et je suis venue me promener pour sentir l’air frais de la mer. Ça va ? Tu m’as l’air un peu perdu ? 
  • Fall ‘walc’h. Kollet ‘m eus ar gwel ma mignoned
  • Tu as perdu tes amis ? Mais attends, tu me comprends quand je te parle ? 
  • Oui, mais toi aussi tu me comprends, non ? 
  • Mais tu parles français ? 
  • Ya, répondit Efflam le korrigan. Les korrigans comprennent le français mais notre langue natale reste le breton. Et toi ? Tu sais parler breton pour me comprendre non ? Il est rare d’entendre des humains parler notre langue. 
  • Dans la famille de ma maman, on parle un peu breton en particulier mon papy et ma tata qui est professeur à l’Ecole des Korrigans, l’école qui permet à humains et korrigans de collaborer en secret, car votre existence est peu connue des humains. C’est d’ailleurs la première fois que je rencontre quelqu’un comme toi. 
  • D’accord, je comprends.
  • Bref, tu as perdu tes amis non ? Partons à leur recherche ! »

Et c’est ainsi que les deux nouveaux amis partirent à la rechercher des autres korrigans. 

  • « Oh ! Tu entends, ma petite ? s’exclama le korrigan 
  • Quoi donc ? répondit Mathilde
  • On entend de la musique au loin vers la cale. Je reconnais bien là le chant des miens. 
  • Super ! Les nuages sont noirs, dépêchons-nous avant qu’il ne drache !
  • Qu’il ne quoi ? 
  • Oh, excuse moi, répondit la jeune fille. Tu n’as pas dû comprendre, pour tout te dire mon papa est Ch’ti. Il m’arrive de dire des expressions comme celle-là parce-que mon père me parle comme ça. Une drache signifie qu’il va pleuvoir. 
  • Comme c’est passionnant ! Parles-tu d’autres langues ? s’enthousiasma Efflam 
  • Oui, l’anglais et l’espagnol, que j’ai appris à l’école, et l’italien que le portugais que je commence à apprendre seule.
  • Waw, pourras-tu m’apprendre ? 
  • Bien sûr ! » 

    Et les deux compères continuèrent leur marche en bavardant gaiment. Ils arrivèrent ainsi à la petite cale de Beg-Meil, ne virent personne, cependant la musique s’était faite plus forte signant qu’ils se rapprochaient. Le petit korrigan et la petite humaine remontèrent la cale. La musique venait d’un bar qui était fermé. Etrange… En contournant le bâtiment, les deux amis trouvèrent une porte en bois. Ils l’ouvrirent et… 

  • « Efflam an hini eo !  » s’exclamèrent alors tout les petits lutins. 

C’est ainsi, que sous pluie, dans la petite commune de Beg-Meil, résonnèrent dans la joie et la bonne humeur, biniou et chant (en breton !) de petits bonhommes hauts comme trois pommes.

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