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LETTRE DE VANDA A SON FILS NOÉ

Vanda est le personnage principal du roman éponyme de Marion Brunet. Tout au long du livre, on comprend que Vanda et son fils Noé sont très proches, ils vivent tous les deux dans une petite maison tout près de la plage. Elle est femme de ménage dans un hôpital psychiatrique et travaille pour subvenir aux besoins de son fils. Ils mènent une vie paisible, tous les 2, jusqu’au jour où le père de Noé, Simon, qui n’était pas au courant de son existence, va revenir dans la région et apprendre qu’il a un fils de 6 ans. A partir de là, leur petite vie tranquille va être quelque peu chamboulée car Simon va vouloir s’immiscer et faire partie de la vie de son fils…. Sa mère va écrire à Noé une lettre quelques années après le drame …


Voici la lettre écrite à la main qu’a reçue Noé :

Bonjour Noé, c’est Maman. J’espère que tu vas bien.  

Je t’écris cette lettre car je pense que tout ce qu’il s’est passé récemment n’a pas dû être facile à vivre pour un petit garçon comme toi et je m’en excuse.

Cela fait plusieurs années maintenant et je pense qu’il est important pour toi de comprendre ce qu’il s’est passé pour que nos vies soient comme elles le sont aujourd’hui. 

Pour ça, il faut faire un bond dans le temps et revenir quelques années en arrière. 

Mes amis, je les ai rencontrés aux Beaux-Arts, mais je n’y suis pas resté longtemps. Un an maximum.

C’est également là que j’ai rencontré ton père, Simon. Je ne me suis jamais sentie vraiment à l’aise dans cette école, pas à ma place. Et puis ce n’était pas comme ça que j’allais gagner ma vie, d’autant plus que je venais d’apprendre que tu allais arriver, alors je devais être prête pour ton arrivée. 

Alors je suis partie, mais je n’ai rien dit à Simon, je ne lui ai pas dit que j’étais enceinte de toi. 

J’ai enchaîné des tas de petits boulots histoire de rapporter un peu d’argent mais je ne suis jamais resté bien longtemps avec le même emploi. Je savais vers où je me dirigeais, même si ce n’était que pour quelques mois. 

Et puis, faire toujours la même chose, cela peut vite devenir lassant. J’ai besoin de changement, la routine n’a jamais été mon truc. Mais tu étais là, alors c’était de mon devoir d’avoir une certaine stabilité. 

Alors je nous ai trouvé cet endroit, près de la mer, où nous avons passé tant de temps, j’espère que tu en gardes de bons souvenirs, moi ce sont mes préférés.  

J’ai eu du mal à accepter que ton père soit revenu après toutes ces années, après tout ce que j’avais construit pour toi. Je lui ai donné du fil à retordre mais je l’ai quand même laissé venir te voir de temps en temps. Il voulait te le dire, qu’il était ton père, c’est moi qui ne voulais pas. Je ne voulais pas te perturber. Alors si tu veux être en colère contre quelqu’un, c’est contre moi. 

Et puis il s’est passé ce qu’il s’est passé sur la plage. Pendant longtemps, je t’avais parlé de Tanger et tu me demandais souvent si nous allions y aller un jour, et je t’avais promis que oui. 

J’avais donc décidé que nous irions vivre à Tanger. Nous aurions d’abord été chez des gens très gentils que j’ai connu dans le passé, Françoise et Jimmy (tu les aurais adorés, j’en suis sûr). On aurait ensuite recommencé une nouvelle vie à 2, et tout aurait été parfait. Mais comme tu peux l’imaginer, cela ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. 

Le jour de notre départ, Simon est venu chez nous avec sa compagne, Chloé je crois. Il voulait t’emmener chez lui et obtenir ta garde, ce qui n’était absolument pas envisageable. Il avait prévenu la police et les services sociaux en leur disant que j’étais instable et que je ne pouvais pas avoir la garde d’un enfant. Il savait que nous partions, car tu le lui as dit, dans ton innocence d’enfant, et saches que je ne t’en veux absolument pas. Ton père insistait pour te récupérer, et cela m’a rendue folle.

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans ma tête, mais un élan de rage m’a envahie. J’ai attrapé une planche de bois par terre et je l’ai frappé, d’abord dans les genoux, puis dans la tête. 

Je suis désolée que tu aies dû assister à ça. 

Ensuite, la suite de l’histoire tu la connais. 

Voilà, maintenant tu sais tout. J’espère pour toi que tout va bien pour toi et que tout se passe pour le mieux. 

Je t’embrasse et j’espère te revoir bientôt. 

Maman.

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