Texte collectif écrit le 11 septembre 2023
jour de nos retrouvailles …
ON N’ARRIVE PAS A SE SÉPARER ..
de nos jouets d’enfants
de la balançoire en bois qui pourrit au fond sur jardin
des oiseaux qui nous chantent le réveil le matin
de cette odeur d’essence dans le garage de papa
des gâteaux aux chocolats que maman fait à nos anniversaires
de cette sensation après s’être baigné dans la mer
de tous ces endroits qui évoquent des souvenirs
de ce lieu où l’on a grandi
de notre DS
du parfum que l’on portait lors d’évènements majeurs durant notre enfance
des vieilles photos de famille
des souvenirs ramenés de vacances
de la personne que l’on aime tant
de ces dizaines de doudous d’enfant
de ce son de sirène de pompier
de la faim dans le dernier cours avant d’aller au self
de ces milliers de pensées
de ces bagues laissées
des dernières brises d’été
des journées passées à faire des bêtises avec sa sœur
de Chat GPT, qui nous simplifie la vie
des réseaux sociaux
des gouttes de pluie qui viennent s’éclater sur nos lunettes
des goûters
de nos proches partis trop tôt
de ce portail blanc long comme une muraille
des livres qu’on a déjà lus plusieurs fois et qui prennent bien trop de place dans notre petit appartement étudiant
de nos 25 000 photos sur nos téléphones qui épuisent tout le stockage
des bracelets échangés avec des copines d’école
des cartes d’anniversaire
de nos vieilles planches de surf brisées en deux
de cette bonne humeur que nous donnait le soleil haut dans le ciel
de la migraine qui arrive avec la fatigue
de nos jouets d’enfance
de ces rires qu’on entendait au fond des couloirs
de ses racines
du chocolat parce que c’est trop bon
des bracelets brésiliens qui se sont cassés
des bavardages
de ses amis
des vieux journaux intimes bourrés de fautes d’orthographe dans lesquels on écrivait en primaire
des anciennes lunettes qui nous rappellent que le changement a du bon
des vieilles photos même si elles sont floues
des habitudes culinaires de nos parents
des tickets de cinéma
des cartes postales
des vêtements trop petits
de la musique des années 2009 à 2013
de l’envie d’aller aux toilettes
de sa collection de dents de lait
d’un stylo cassé tout au fond d’une trousse
de cette odeur de vacances
de tous les souvenirs
de ce souvenir noir qui revient le soir
de cette fâcheuse manière de tout raturer
de cette paire de lunettes toute rayées qui tombe sur le bout du nez
de sa fâcheuse habitude à reporter au lendemain
de sa collection de jouets qu’il va pourtant falloir un jour léguer
du tee-shirt trop petit mais que l’on kiffe de fou
de ses passions
des devoirs interminables
des mouvais souvenirs, comme des bons
des cicatrices, qui créent finalement l’histoire et la beauté du corps
de cette soif de découverte
de la flemme qui nous prend lorsqu’il faut faire à manger,
des billets d’avions après un long et beau voyage,
de ces livres qui ont marqué notre adolescence
de ce paysage que nous offrait ces rectangles de verre
de ces derniers moments passés avec notre personne préférée
de cette montre abîmée qu’elle portait tous les jours
de cette appréhension avant une compétition
de notre première paire de crampons
des vieux habits trop petits mais plein de souvenirs
des photos de l’été 2012
de ce goût pour les livres qu’on cherche encore
des billets de matchs importants
de ce monde qui nous paraît immense lorsque l’on fait plus attention à ce qui nous entoure
de son rire qui résonne fort
de nos peurs et nos doutes
de ces maillots qui ont tous un souvenir
de ce ligament défectueux
de ces achats compulsifs
de ces règles de babyfoot qui changent à la guise des enfants
de ce bout de tissu qui nous suit dans nos diverses aventures
de ces tickets inutiles qui servent de marque-page
de ces vêtements qui nous rattachent à un être cher
de cette habitude de manger des céréales le matin
de cette peluche qui vit avec nous depuis le tout premier jour
de ce petit écran de la taille de notre poche qu’on emmène partout
des amis qui s’en vont et reviennent à leur guise
de cette collection de Martine
de ces tickets de cinéma déchirés
de ces chaussettes trouées mais porte-bonheur
de nos petites plantes fanées dans l’espoir qu’elles refleurissent un jour
de l’odeur de barbecue qui s’accroche aux cheveux
du temps qui passe trop vite quand on s’amuse mais pas assez quand il faut travailler
des surnoms qu’on aura inventés
de l’odeur de la pâte à modeler lors du premier jour d’école
des vêtements de bébé que l’on eut portés
de cette odeur particulière quand on prépare une ratatouille
de nos animaux qui ont grandi à nos côtés
du pull tricoté par grand-mère
de la procrastination
des ses amitiés terminées
de son amour pour le fromage
de son doudou gardé précieusement depuis son enfance
de ses livres que l’on ne relira jamais
du sourire sur nos lèvres en présence d’être cher à nos cœurs,
de ses vêtements usés mais associés à des évènements marquants de notre vie,
de ses animaux en partant pour Brest,
de ses moustiques en plein été,
du bruit des perroquets sur le balcon d’en face,
de ces amis qui font rire même quand ça ne va pas…
de tik tok
des travaux manuels que l’on a fait quand on était petit
des bijoux cassés ou rouillés
de sa famille après de longues vacances ou de courts week-ends
des dessins ou des cadeaux d’enfants fabriqués avec leur cœur
des souvenirs de vacances
de ses livres accumulés au fil des ans
des larmes qui ont coulé le dernier jour au lycée
de nos pires souvenirs qu’on aimerait oublier
de la procrastination sur les tâches ménagères
de cet endroit où on pouvait offrir notre sourire qu’importe le passé, on vit pour le futur
des souvenirs de vacances (et par la même occasion de l’envie de voyager)
du temps qui passe sous nos yeux
des habitudes prises au hand à 10 ans
de nos livres d’enfants
de ce petit frère qui n’est plus si petit maintenant
de l’univers dans lequel nous a plongé notre dernière lecture
de ce parfum qui nous rappelle tant
de la pression sociale qui devient à force une pression personnelle
des grosses couettes que grand-mère nous a données car elle a peur qu’on ait froid dans notre appart
des crayons bleus vides