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SÉJOUR EN ENFANCE AVEC FRANÇOIS SEUREL

Cliquez sur l’image ci-dessous

pour découvrir la carte postale sonore interactive :

Bienvenue, 

dans les pages où le temps

opère un mouvement

de secret balancier.

Comme je m’en allais aux vents du monde, que je m’égarais sur des routes de terre sèche, que soulevait le zéphyr,

je fus reçue par les rêves…

Bien le bonjour mesdames-messieurs ! 

Acceptez que je les partage avec vous ; ces rêves ont été façonnés jadis, et j’aimerais les voir résonner aujourd’hui, car ils sont, en vérité, communs à tous ceux que nous nommons “enfants” -nous l’étions un jour, nous le serons toujours, si le cœur nous en dit !

Mais un homme qui a un jour connu le paradis, comment pourrait-il s’accommoder ensuite du reste du monde ?

ALAIN FOURNIER, Le Grand Meaulnes

Je trouve cela attachant, les êtres qui ne savent pas sur quel pied danser.

Parmi eux, il en est qui ne chercheront jamais à comprendre ce qu’on attend d’eux, qui resteront sans cesse à côté de la plaque, parce qu’ils ne parviennent pas à se fixer à un endroit précis. C’est à eux que s’adresse ce livre ; à eux, comme aux rêveurs qui ne cessent de regarder dans le rétroviseur pour avoir, une fois, commis l’erreur (très jolie) de s’attacher à un beau rocher.

Y rester accroché… eh bien, pourquoi pas, si le lieu est sympathique ?

Extrait du podcast : “Je m’en irai un jour de pluie, je l’ai décidé. Il en sera ainsi, car c’est sous la pluie que je l’ai aimé pour la première fois. Mon amour lui sera rendu avec le bruit de mon âme qui s’en va à travers les sous-bois chargés de l’odeur de terre humide… Je lui ferai un signe, de là-haut ; j’espère seulement qu’il me verra.

Aux côtés d’Amour, de Regrets et de Mystères, suivez notre jeune protagoniste François Seurel, 15 ans au début du récit, fils de deux instituteurs, dans la campagne du Centre-Val de Loire et sur les bords du Cher… Le Grand Meaulnes, bien que François soit notre narrateur, décrit pourtant l’histoire d’un autre personnage -ou plutôt, raconte le lien entre François et celui qui hantera son enfance. 

Un fantôme à l’aspect bien humain.

   Trop humain.

       Imparfait ; 

           superbe pourtant !

Je vous en prie, tombez sous le charme ! J’ai nommé le compagnon de jeux et de rêveries, celui qui s’évade et qui revient, la veste déchirée et le pantalon trempé, des feuilles dans les cheveux, des puits d’encre à histoires à la place d’iris… Celui que nous appelions “le grand Meaulnes”…

Augustin Meaulnes. 

Bien sûr, qui d’autre ? 

Le Grand Meaulnes nous raconte une belle histoire d’aventure et d’amour. Et surtout, une histoire d’une vie structurée autour d’un mystère. Mais les mystères ont cela comme inconvénient : c’est qu’ils ne vivent généralement pas vieux… La brume finit par se lever, à nous de savoir détourner les yeux ou regarder ce qui s’y trouvait caché ! 

Extrait du podcast : “Je retiens cette image, parmi tout le livre : celle de la rencontre entre le narrateur et notre grand Meaulnes. Augustin allume la mèche d’une fusée lumineuse rouge, qui lui éclaire le visage. Il a un sourire au coin des lèvres. Seurel le regarde, l’admirant déjà. Ce jour-là, c’est une promesse tacite : l’un vivra pour l’émotion ; l’autre sera dévolu au premier. Mais autant une enfance ne peut s’effacer, autant un être peut disparaître.

Afin de partager notre vécu de lecteur.ice.s de cette oeuvre d’Alain-Fournier, il nous a été demandé de monter un projet de carte postale visuelle, pour s’accorder à la carte postale sonore que constitue le podcast enregistré. Ci-dessous, mon projet visuel en question : 

A.N.D 

“Augustanthracite Nacreusement Destructurée”

(Vénérable morceau de bois, carbonisé par le temps et maladroitement réassemblé. Malgré nos efforts, il continue d’y avoir des paillettes comme nacrées par la poussière, qui s’échappent de la substance de l’Histoire…)

LIEN VERS LA BD NUMERIQUE

EN LIGNE

Pour vous aider dans votre lecture, voici qui pourrait vous être utile… Le sens de lecture !

Le projet “A.N.D” se structure autour d’une bande-dessinée composée de 5 étages, décrivant chacun un moment qui a retenu mon attention lors de ma lecture. Cette planche ne se veut pas exhaustive, au contraire, mais bien purement personnelle. D’ailleurs, j’y ai ajouté des extraits d’une histoire à laquelle j’ai pensé en lisant. Ce détail ne sera, je l’espère, pas trop perturbant ! Il a été pensé de façon à alléger -peut-être ?- la relecture de ce classique qu’est Le Grand Meaulnes et qui pourrait paraître, à première vue, très scolaire (mais il n’en n’est rien !). 

Les cinq “étages” suivent le déroulé de l’histoire. Les voici en détail : 

  • 1er étage, “la rencontre

François Seurel voit son enfance solitaire bousculée lorsqu’un garçon à peine plus âgé que lui est invité à se joindre à sa famille. Augustin Meaulnes déclenche chez Seurel un changement radical, que j’ai tenté de symboliser par le passage du noir et blanc dans les illustrations 1 et 2 à la couleur des étages suivants. Meaulnes apparaît tout de suite comme un élément étrange et virevoltant.

Les images de ce premier étage sont toutes réalisées grâce à l’IA de création graphique “Craiyon”. Je vous donne les prompts : 

1° une salle de classe ancienne / 2° chemin qui sort d’une église / 3° les escaliers d’une vieille maison / 4° deux garçons devant un feu d’artifice

  • 2ème étage, “le domaine perdu

Après avoir longuement réfléchi (illustration 1), Meaulnes s’échappe de l’école de Sainte-Agathe (illustration 2), sans emmener Seurel, qui reste donc à résoudre ses problèmes de maths. Après s’être perdu (Augustin s’endort mystérieusement à plusieurs reprises pendant le voyage), notre évadé se retrouve pris dans la joie, mêlée d’angoisse, d’une fête qui attend ses principaux acteurs : deux enfants qui doivent d’un moment à l’autre revenir de Bourges pour se marier. C’est le moment phare du livre, la plus grande image de la planche. On y voit Augustin à gauche, et Yvonne, à droite, qui se retourne vers le précédent dans un mouvement de curiosité. Si du côté d’Augustin il fut clair qu’il l’aima au premier regard, du côté d’Yvonne, tout cela est plus confus. Les amants ne revenant pas, il est décidé que chacun reparte chez lui. C’est ainsi que la fête si belle et lumineuse, qui se déroulait dans une ambiance ouatée, délicate, se finit brusquement. Là aussi, les images sont réalisées avec Craiyon : 

1° porte d’une forge ouverte à l’aspect magique / 2°château perdu dans la nature / 3° chambre richement décorée 

  • 3ème étage, “le départ

Malgré l’aide de ses compagnons (Seurel et un bohémien qui se trouve être l’enfant que les invités attendaient lors de la fête du domaine mystérieux), Augustin ne retrouve pas le chemin du domaine. Il n’apparaît plus aussi joyeux que sur le premier dessin, mais comme grandi de l’histoire qu’il a vécue en s’égarant. Sur ce troisième étage, le personnage de Seurel apparaît deux fois, avec un net changement. Lui aussi a bien grandi ! Le départ d’Augustin pour Paris n’y est d’ailleurs pas pour rien : il se retrouve face à la “réalité” des enfants de son âge. 

L’image 1 est réalisée avec Craiyon.

  • 4ème étage, “les retrouvailles

Ne parvenant pas à oublier Yvonne de Galais, Augustin tente de la retrouver à Paris. Sa fenêtre reste sombre ; aucune lumière n’égaye les jours de notre pauvre garçon… Il se résout à l’oublier, quand Valentine apparaît et rallume la flamme de son cœur, peu à peu… Il finit par la retrouver, grâce à son ami narrateur François Seurel, et l’épouse, après un goûter en campagne fort tourmenté -mais passons. Ici, Seurel assis en tailleur prend véritablement une posture de conteur. 

L’immeuble parisien de l’image 1 est réalisé grâce à l’outil Craiyon.

  • 5ème étage, “le mariage

Pour remettre l’histoire -peut être un peu “vintage”- au goût du jour, j’ai inséré un parallèle avec l’histoire de Naruto. Pour résumer, ici, Meaulnes est joué par Sasuke (en noir), qui n’arrête pas de fuir sa femme, Sakura (en rose), soi-disant (et c’est vrai, certes) à cause de son “devoir”. Meaulnes, le jour de son mariage, est ainsi parti à l’autre bout de la terre, afin de tenir sa promesse (aider Frantz à rechercher son amour perdu = Valentine). 

  • 6ème étage, “la promesse” 

Cette promesse l’emmène si loin d’Yvonne, que celle-ci finit par dépérir, seule, chez elle, dans les sous-bois… Quelques fois visitée par l’ami du couple, François Seurel, désormais instituteur, Yvonne lui avoue être enceinte. Trop faible, elle ne survit pas à l’accouchement. Dans une de ces lettres envoyée par Meaulnes figure la mention d’un carnet : il s’agit de celui qu’il a tenu durant son séjour à Paris. Vous remarquerez qu’il n’est pas destiné à Yvonne, sa femme, mais à François, son meilleur ami (qui ne cesse de souffrir, car il est lui-même en adoration devant Yvonne).

Il faudra enfin faire remarquer que j’ai fait l’impasse sur l’histoire parallèle qui se déroule entre Frantz de Galais et Valentine, pour m’intéresser véritablement au personnage de Meaulnes, qui n’arrête pas de me…

fasciner !

Dans ma planche, chaque personnage a une police bien à lui, ce qui permet de s’y retrouver et de surprendre par la même occasion le lecteur.


Pourtant, rebrousser

n’est pas si mauvaise chose !

Comme « tout l’art d’écrire ne réside que dans le choix des mots » (Flaubert),

tout l’art de vivre consiste à bien choisir le rythme et l’orientation de son pas…

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