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UNE QUÊTE DE RÉCONCILIATION

J’ai commencé la lecture avec mes parents, lorsqu’ils me lisaient des histoires le soir. C’était d’ailleurs souvent les mêmes ouvrages, comme par exemple “Mercredi c’est ravioli” de M.Tachibana et de S. Hasegawa. J’ai directement accroché à la lecture quand j’ai commencé à savoir déchiffrer les mots et les phrases, et vers mes six ans j’étais abonné au Picsou Magazine et au magazine J’aime Lire. J’allais à ce moment et pendant toute ma primaire souvent à la bibliothèque municipale avec mes parents. J’y empruntais tout le temps trois ou quatre nouveaux livres. Au début, c’était surtout des bandes dessinées et particulièrement les Max et Lili, Titeuf, Kid Paddle et Game Over de respectivement Dominique de Saint-Mars, Zep et Midam.

Vers mes sept ou huit ans, j’ai commencé à me mettre aux romans, lorsque j’ai découvert Chérub de R. Muchamore. Pendant tout le reste de ma primaire, je lisais surtout des magazines (et surtout Sciences et Vie Junior), des bandes dessinées de la bibliothèque et quelques romans. J’adorais vraiment la lecture à ce moment-là. En CM2, j’ai découvert le manga One Piece, d’E.Oda grâce à un ami (Nalé) et j’ai tout de suite accroché. J’empruntais les différents tomes trois par trois à un ami (encore et toujours Nalé) qui possédait la collection entière. Ça a été un véritable coup de cœur qui a eu pour effet de progressivement diminuer ma lecture d’autres genres littéraires. Je continuais cependant à lire des bandes dessinées et à cette période, la série de livres “Seuls” m’intéressait beaucoup.

Vers le milieu de ma 6ème, j’avais fini de lire tous les tomes sortis de One Piece, et j’ai alors continué l’œuvre sur Internet, car l’auteur publie un chapitre par semaine sur le web, appelés “scans”. En 6ème également, grâce au CDI du collège, j’ai retrouvé mon goût pour les romans avec les trois tomes de Hunger Games que j’ai dévorés, de S.Collins. J’ai ensuite continué à lire beaucoup de romans dans ce style jusqu’à à peu près 13 ans. J’ai par exemple lu les deux premiers tomes d’Harry Potter de J.K.Rowling et d’autres romans dont je ne me souviens malheureusement plus, mais c’était essentiellement de la Science-Fiction ou du fantastique. Je me rappelle particulièrement un roman pour jeune adolescent qui parlait d’une invasion d’aliens sur la planète Terre. La personnage principale s’était réfugiée dans une prison. Je me suis également intéressé à d’autres mangas au début du collège comme My Hero Academia de K.Horikoshi ou One Punch Man de l’auteur One.

Par la suite, je lisais presque seulement les romans que l’on devait lire obligatoirement au collège. Je prenais moins de plaisir à lire et je ne me plongeais jamais dans un livre de mon propre gré, excepté les chapitres hebdomadaires de One Piece. Ce n’est pas pour autant que je n’ai jamais aimé les lectures proposées au collège. Je me rappelle par exemple avoir adoré découvrir différents recueils de nouvelles grâce à ma professeure de français de 5ème. Je ne me rappelle pas avoir lu d’autres livres lors de ma quatrième. Cela s’explique probablement en partie par le fait que j’étais en forte phobie scolaire à ce moment-là et que je n’avais plus de motivation pour rien, y compris la lecture. En 3ème, deux livres m’ont particulièrement marqué. Tout d’abord, “Des fleurs pour Algernon” de D.Keyes. Ce livre, que j’ai commencé car j’y étais obligé par mon professeur de français, a été un véritable coup de cœur. Je n’étais vraiment pas très motivé ni enthousiaste à l’idée de lire ce livre, car il faisait plus de 250 pages et j’avais complètement décroché de la lecture. Je ne lisais plus que One Piece, 15 pages par semaine. Cependant, “Des fleurs pour Algernon” m’a intrigué dès la première page et pour cause, je remarque des fautes d’orthographe. Ce n’était pas une erreur de traduction, mais bel et bien des fautes d’orthographe volontaires, de la part de l’auteur. Ça m’a instantanément fasciné, et m’a fait prendre conscience de la puissance des livres. Je me suis rendu compte que l’auteur pouvait tellement manier les codes qu’il lui devenait possible de faire des fautes d’orthographe. C’était tout simplement incroyable. J’ai dévoré ce livre et j’ai eu pour la première fois cette sensation de vide après avoir fini un livre. Cet ouvrage m’a redonné le goût et la foi envers la lecture. Peu après, j’ai décidé de lire la pièce de théâtre “Harry Potter et l’enfant maudit”. Finalement, “Des fleurs pour Algernon” m’a permis de renouer avec le style de roman que j’aime, la science-fiction et le fantastique. Le deuxième livre qui m’a marqué lors de cette année de 3ème est “La place” d’A.Ernaux. Ce livre ne m’a pas marqué directement, et ne m’a même pas plus en 3ème. Il était également donné à lire obligatoirement par mon professeur de français. Je l’ai d’abord trouvé ennuyeux, monotone, presque rébarbatif. Ce n’est qu’en Terminale que j’ai appris à apprécier ce livre, c’est pourquoi j’y reviendrai un tout petit peu plus tard.

Mon attrait retrouvé pour la lecture couplé au fait que le français est une de mes matières préférées, je décide de choisir la spécialité Humanité, Littérature et Philosophie en Première. J’ai adoré cette spécialité, mais au niveau de la lecture, c’est une sorte de désillusion. Je n’aime pas les livres étudiés, ou du moins, je sens que je n’ai pas assez de culture littéraire pour les apprécier. J’ai l’impression de n’avoir pas assez lu pour aimer lire. Cette inquiétude a peu à peu disparu en découvrant des “grands” auteurs dont j’ai apprécié les livres comme Emile Zola. J’ai d’ailleurs découvert pendant cette année de Première l’autobiographie de Maya Angelou, qui m’a touché par l’intensité de son écriture. C’est un des seuls livres qui m’a fait lâché une larme et pourtant c’est une autobiographie, un style que je n’apprécie pas tellement d’habitude. Pour revenir à La Place d’Annie Ernaux, c’est donc en Terminale, grâce à ma professeur de français, que ce style “monotone” qui m’avait déplu dans ce livre était simplement une volonté de l’autrice. J’ai alors compris que j’avais totalement saisi ce que l’autrice avait voulu transmettre en 3ème. Plus que ça, j’ai compris que l’on n’avait pas forcément besoin d’une énorme quantité de connaissances pour comprendre ce que l’auteur ou l’autrice veut faire passer à travers son livre.

Finalement, je vois mon parcours de lecteur comme une quête de réconciliation avec la lecture, un parcours semé d’obstacles mais dont l’issue se finit bien puisqu’aujourd’hui, j’aime lire.

1 commentaire pour “UNE QUÊTE DE RÉCONCILIATION”

  1. Cet article est pour moi une très bonne autobiographie. Il décrit parfaitement tous les moments où il a aimé lire mais également des moments où il se rendait compte qu’il s’éloignait de la lecture. On assimile très bien toute la progression de sa vie de lecteur notamment avec les nombreux ouvrages qui ont été cité. On peut s’identifier par ce dont il est passé, notamment lors des périodes scolaires avec les livres imposées.
    Cette autobiographie permet de se rendre compte que l’on peut tous commencé par aimé la lecture, puis en être moins intéressé. Mais quand on trouve son style de livres peut importe que l’on est une grande culture littéraire ou non, nous pouvons tous retrouver le gout de la lecture.

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