« Les regards des portraits fuient ailleurs ou se perdent »

Ce regard intense que nous lance Monika lors du premier face caméra dans Sommaren med Monika de Bergman révolutionne le monde du cinéma. Pendant 28 secondes, elle nous observe d’un œil moqueur et intriguant ce qui nous trouble. En effet, nous avons l’habitude de regarder une œuvre et non d’être regardés par celle-ci. Il est pourtant impossible de rester indifférent et notre regard fuit involontairement.

Créer une œuvre prenant en compte le regard et où le spectateur se retrouve moins devant le regard de quelqu’un d’autre que devant son propre regard semble répondre au philosophe Jean-Luc Nancy qui affirme : « Les regards des portraits fuient ailleurs ou se perdent ». Ainsi, le spectateur prend conscience de la distance existant entre l’œuvre et lui en se sentant observé. Un spectateur a pour habitude d’avoir le sentiment d’être observé comme il observe lui-même l’œuvre. Généralement, lorsqu’on regarde un portrait, lui-même et son spectateur sont impliqués dans un échange alors qu’ici, l’œuvre semble se dédouaner de cette implication du regard. Or, cette fois-ci, l’observateur est ignoré, exclu de cet échange, ce qui crée en lui un sentiment de malaise.

Ce montage photographique de la combinaison de plusieurs yeux interroge la notion de la furtivité du regard.

Notre lycée a accueilli la résidence de l’artiste Sylvain Fraysse au cours de laquelle nous l’avons rencontré et nous avons échangé sur la notion du regard et sur la mise en espace d’une œuvre.  Notre travail découle de cet échange.

Natacha, Maëlle, Elektra

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