Les dormeurs du val

Parodiez, pastichez, il en restera toujours quelque chose

 
Sur la route pourrie qui longe la gravière,
Écartant pesamment les deux pieds des rayons
Brillants où le grand vent parfois met la poussière
Venant du dépotoir débordant de haillons,
 
Un gros facteur au souffle court, et tête nue,
La nuque cramoisie, le derrière tout bleu,
Pédale, à peine aussi vite que la tortue,
Et jure qu’il ira au fossé, nom de dieu !
 
Le nez dans le guidon, d’une voix de rogomme,
Il maudit sa sacoche (il n’est pas un surhomme !),
Évite un nid de poule et jure en son patois,
 
Puis s’arrête à la fin, descend de sa machine,
Déboutonne son pan, lâche un grand jet d’urine,
Et se mouille deux doigts tant il est maladroit.
 

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