Le livre, Stella 4è2

J’étais passionné de littérature, c’est pourquoi je me rendais régulièrement à la bibliothèque. La bibliothécaire avait l’habitude de me voir et me laissait parfois rester après la fermeture. Elle partait alors et je plongeais dans mes lectures jusqu’au matin.

Ce soir-là, la bibliothécaire partit en me saluant. Je lui répondis discrètement et me glissai aussitôt dans mon livre. Le temps passait et le soleil déclinait. Ma seule source de lumière était la petite lampe de bureau posée au centre de la table. Terminant ma lecture, je décidai de me lever afin de trouver une nouvelle histoire intéressante. Je fouillai entre les étagères. J’empruntais toujours les mêmes chemins que je connaissais bien. Mon regard fut attiré par un livre étrange. Il me semblait vieux, poussiéreux et il n’y avait aucune inscription sur la page de couverture. Ce qui m’étonna le plus c’est que je n’avais jamais vu ce livre. Moi qui pensais connaître cet endroit, ces chemins et ces livres par coeur.

Alors je saisis le livre à deux mains et revins m’asseoir. Je le posai délicatement sur la table et je le contemplai de très longues minutes. Soudain, les pages du livre se mirent à défiler toutes seules. Je fus surpris par ce phénomène car il n’y avait aucun courant d’air, toutes les fenêtres étaient fermées. J’étais encore sous le choc quand je remarquai que toutes les pages étaient blanches. Sur la dernière page, cependant, un message était marqué à l’encre rouge : « Tu n’aurais jamais dû me laisser ». Mon sang se glaça.

Tout à coup, j’entendis un bruit. Je fis volte-face. Une silhouette apparut dans l’embrasure de la porte. C’était la bibliothécaire qui était revenue.

 

Toute suite intéressante et surtout FANTASTIQUE est à proposer à Mme Dufresne qui se fera un plaisir de publier une fin adéquate.

Le manoir, Théo 4è3

Le manoir semblait abandonné depuis vingt ans. Tout était sale, cassé, les portes, les fenêtres. Il appartenait à ma famille depuis des générations. Les circonstances de mon retour n’étaient pas joyeuses : la mort de mon père depuis quelques semaines me rendait l’unique héritier de ce lieu. Mes souvenirs d’enfance étaient extraordinaires : nous vivions tous ensemble, large famille propriétaire remplie de joie et de bonheur. Les enfants y étaient heureux : nous jouions des parties de cache-cache interminables dans cet immense endroit rempli de pièces parfois mystérieuses. Tout était parfait jusqu’à ce jour tragique : la mort de ma petite soeur, tombée dans les escaliers.

Toute la famille se sépara et personne ne remit jamais les pieds dans le manoir jusqu’à aujourd’hui. A la mort de mon père, j’appris qu’un testament m’avait été laissé, me donnant la propriété de cet endroit. Je n’était pas très enchanté par cette nouvelle et devoir y retourner me glaçait le sang. Je décidai finalement d’y aller afin de tourner définitivement la page de cette tragédie. J’actionnai la poignée de la porte qui s’ouvrit sans trop de résistance. Elle était couverte de toiles d’araignées.

Je pénétrai à l’intérieur, il faisait très sombre avec une lourde odeur de moisi et de poussière. Je me sentis tout à coup anxieux et apeuré, comme si c’était la première fois que j’y mettais les pieds. Je me rendis à l’aide de ma lampe de poche dans le salon, enfin ce qu’il en restait. Des cafards couraient sur le sol, les fenêtres garnies de rideaux crasseux et déchirés étaient cassées, ainsi que les volets. Il faisait très froid et j’eus la chair de poule. Tout à coup, j’entendis des bruits de pas sur les planches à l’étage, comme s’il y avait quelqu’un dans le manoir.

Je restai immobile pendant de longues secondes, incapable de bouger. Je repris mes esprits et pensai qu’il s’agissait d’hallucinations. Je me décidai à prendre mon courage à deux mains et montai à l’étage. Les escaliers craquaient sous mes pieds, augmentant à chaque pas ma boule au ventre. Le magnifique tableau de ma famille était encore accroché dans le couloir de l’étage, intact, et la vision de ma soeur me donna les larmes aux yeux.

Tout à coup, je faillis retomber en arrière dans les escaliers : la peinture de ma petite soeur clignait des yeux, me donnant l’impression d’avoir un fantôme en face de moi. C’était impossible, sans doute le fruit de mon imagination ! Je ne pouvais plus bouger, la peur avait pris le dessus. La seule chose dont j’avais envie était de m’enfuir en courant. Pourtant une force m’obligeait à rester, peut-être qu’après tout l’esprit de ma soeur était resté depuis toutes ces années dans ce manoir.

Je décidai alors de me rendre dans ma chambre, elle était restée comme avant : un petit lit au milieu de la pièce, avec encore des vêtements posés dessus. L’armoire était remplie de jouets. Lorsque je m’approchai pour contempler ces vestiges de mon passé, je sentis un courant d’air me caresser le visage. Pourtant aucune fenêtre n’était ouverte et la porte était fermée. J’éprouvai un sentiment bizarre, comme si mes jambes refusaient de bouger.

Je n’osais pas me retourner. J’avais peur de voir quelqu’un, un fantôme. Une main se posa sur mon épaule, je fis volte-face et là, je vis ma soeur, comme lorsqu’elle avait huit ans, me sourire et me regarder de haut en bas. C’était un rêve ou un cauchemar. Je restai bouche-bée devant elle. J’étais terrifié. Elle me dit

« Je suis restée dans ce manoir depuis que vous êtes tous partis. »

Comment était-ce possible ! J’étais en train de rêver ! Elle continua :

« Je suis restée toutes ces années car tu n’as jamais réussi à te pardonner ma mort. Il faut maintenant m’aider à m’en aller. »

Je ne savais pas quoi lui répondre. La mort de ma soeur avait été une tragédie que personne n’avait réussi à oublier. J’étais le premier à revenir sur les lieux. Lorsque je levai les yeux de ma rêverie, elle n’était plus là. Je comprends aujourd’hui que la seule chose qu’elle souhaitait, c’est que je vive, malgré le geste qui l’avait poussée et que je ne me pardonnais pas. Je sortis du manoir avec une seule idée : le mettre en vente. Je n’y retournerai plus jamais.

Le portrait, Pauline 4è2

Cela fait un an maintenant que ma bien-aimée a préféré me jeter à la porte, dans le but disait-elle de me préserver car je l’aimais comme un fou. J’étais resté devant sa porte un long moment et l’avais entendue couper la musique, les lumières s’étaient éteintes chez elle alors que toutes ses fenêtres restaient ouvertes. Je m’étais inquiété et avais décidé de rentrer par la fenêtre de la cuisine. En entrant dans son salon, je la vis, elle flottait au-dessus de moi. Je ne compris pas la situation tout de suite mais elle était bien morte, elle s’était pendue. Plein de questions tournaient dans ma tête : Comment ? Pourquoi ? Elle venait de me mettre à la porte en me donnant pour seule raison que je l’aimais trop. Pourquoi avait-elle mis fin à ses jours ?

J’étais énervé, triste, inquiet, choqué. J’ai décidé de quitter la ville pour oublier ces événements trop violents. Je pris le chemin de la mer. Je louai une petite maison facilement, tout me semblait correspondre à mes besoins. Je me suis installé au milieu des décorations : des cadres, des portraits, un portrait en particulier attira mon attention. Il ressemblait étrangement à ma bien-aimée. Je décidai de le passer du salon à ma chambre. Je m’étais promis de l’oublier mais son doux visage peint me redonnait l’illusion de l’amour. Elle était la femme idéale, même si je n’étais pas l’homme qu’elle attendait.

Je dormais nuit après nuit avec ce portrait en face de mon lit. Une nuit, j’eus l’impression qu’il prenait vie. Ce phénomène se reproduisit plusieurs fois. Cependant les morts ne reviennent pas à la vie, c’était de la folie, mais j’aimais en quelque sorte cette folie car elle était encore liée à son souvenir que j’adorais. Un soir, j’entendis un sanglot qui me glaça le sang. Elle m’apparut, oui, ma bien-aimée, c’était elle en chair et en os. Elle était sortie du portrait. Comment ? Je ne saurais l’expliquer. Elle se tenait devant moi, le regard fuyant, évitant tout contact avec le mien.

Elle annonça qu’elle était morte pour me fuir car j’étais beaucoup trop amoureux d’elle et ne la laissais pas respirer. Elle ne croyait pas à mon départ et voulait partir loin de moi. A ce moment précis, une grande tristesse mélangée à une immense colère montèrent en moi. Je commençais à devenir fou, elle, elle me rendait fou ! J’étais là, allongé sur mon grand lit de bois. A ma droite, une porte-fenêtre laissait rentrer l’hiver et une longue pluie vint jusqu’à moi laver mes larmes.

 

Le fantôme, Lilia 4è2

8 février

Il était 16h, l’heure à laquelle passait mon facteur. Je m’étais endormi sur mon sofa, épuisé par une matinée de durs labeurs. Le bruit de la camionnette me réveilla. Je me levai, ouvris la porte d’entrée. Il n’y avait déjà plus personne, ma boîte aux lettres était vide. Je trouvai cela bizarre. Soudain, je sentis sous mes birkenstocks une petite lettre. Elle paraissait abîmée. Je la pris et rentrai chez moi.

9 février

Depuis hier, je n’ai pas ouvert la lettre, sans savoir pourquoi. Peut-être un geste de méfiance. Elle m’avait l’air assez bizarre, aucune adresse, aucun mot sur l’enveloppe. Pour finir, je l’ouvris :

Cher Stéphane,

Je t’invite à venir me voir 213 rue de la Colombe 7904 Rosiers. Je t’attends avec impatience. Albert.

Je ne connaissais pas d’Albert mais celui-ci savait mon prénom. Je réfléchis donc pendant une dizaine de minutes pour décider si j’entreprendrais ce voyage ou pas.

11 février

Mes affaires sont prêtes, je peux partir à la rencontre du prénommé Albert.

Je partis très tôt le matin, vers 6h30 afin de n’être pas dérangé par la circulation. J’arrivai après deux-trois heures de marche, ce n’était pas si loin que cela de chez moi. La maison était très sombre. Avant de toquer à la porte, je jetai un petit coup d’oeil à la fenêtre du rez-de-chaussée. Je ne vis pas grand-chose à part une tasse de thé avec une petite cuillère. La cuillère me semblait bouger seule. Je repris mes esprits et toquai doucement à la porte d’entrée. J’entendis des pas sonner sur le parquet froid.

La porte s’ouvrit brusquement et je vis mon nouveau facteur, celui qui me livre le courrier depuis peu. Il me fit signe d’entrer. Je franchis le seuil, il y avait beaucoup d’agitation, de bruit, comme si une famille nombreuse vivait ici. Mon nouveau facteur me dit :

« J’étais sûr que tu allais venir. » Il leva sa tasse de thé. Je lui demandai pourquoi il m’avait envoyé une lettre et ne m’avait pas demandé de passer oralement.

« Je préfère une vraie invitation à un vain dialogue. Aurais-tu eu la curiosité de venir jusqu’à moi si tu avais su que c’était un simple facteur qui t’invitait ? »

Il voulut me présenter sa fille à l’étage, c’était sans doute elle qui faisait tout ce bruit. Nous montâmes les escaliers et Albert ouvrit la porte de droite. Je rentrai juste derrière lui dans cette chambre. Je vis une poupée, juste une poupée qui bougeait toute seule. Je crus halluciner, mais Albert, lui, ne voyait pas une poupée, il voyait sa fille. Peut-être était-ce l’esprit de sa fille qui hantait la poupée ?

Je commençai à paniquer, la terreur m’étreignit. Albert se retourna et m’expliqua qu’il avait perdu son job. Il m’invita à prendre le thé au rez-de-chaussée, je descendis les escaliers en tentant d’oublier la poupée maudite. En buvant le thé, ma vue se troubla, je regardai Albert et vis qu’il devenait transparent. Je jetai mon thé sur Albert, la cuillère fut projetée et traversa le facteur. Je ne comprenais plus rien, je me levai brusquement du canapé et allai enfiler mes chaussures. Je sentis, quand je me baissai, des petites mains autour de mon cou. Elles m’étranglaient tellement fort que je perdis connaissance.

J’ouvris les yeux dans mon salon, j’entendais quelqu’un toquer à ma porte. Je me levai et allai ouvrir, je vis un deuxième nouveau facteur qui me tendit plein de lettres. Je lui demandai s’il savait ce qui était arrivé au facteur qui le précédait.

« Monsieur, vous ne savez pas ? Il est mort. Il a étranglé sa fille et s’est suicidé ensuite aux médicaments il y a quelques jours.

– Comment est-ce possible, j’étais avec lui hier ? m’écriai-je très surpris.

– Nous sommes le 8 février, Monsieur, et il s’est donné la mort le 4. Jamais vous ne l’avez vu, lui, hier », répondit mon nouveau nouveau facteur.

Sur la table à manger où je posai mes lettres, je trouvai la lettre d’invitation d’Albert, la tasse dans laquelle j’avais bue et la cuillère que j’avais jetée au visage du fantôme. Je réalisai soudain que j’avais parlé avec un mort, sur la scène même de son crime.

Le manoir, Thomas 4è3

Le manoir semblait abandonné depuis vingt ans. La barrière, ouverte et pourrie, tenait debout on ne sait comment. L’herbe remplissait les allées, on ne distinguait plus les plates-bandes du gazon. Je n’avais pas vu ce lieu depuis plus de de trente ans. Les circonstances de mon retour n’étaient pas très joyeuses. Mon plus lointain souvenir vient de cet endroit. Je jouais pendant des heures avec mes frères et soeurs, mes cousins et cousines et les enfants du village.

Toute la famille était réunie sous ce toit. Nous étions heureux jusqu’au jour où ma soeur Marie tomba de la fenêtre de sa chambre. Ce drame bouleversa la famille toute entière. Cet événement causa le départ de mes parents et de ma fratrie. Mon grand-père resta là, il vivait dans ce manoir depuis sa naissance. Il ne le quitta jamais jusqu’à sa mort, survenue la semaine passée. C’est à moi qu’il avait confié la lourde responsabilité de devenir le propriétaire du château et des domaines qui l’entourent. Il me l’avait promis avant mon départ.

Je me rendais compte seulement en arrivant que c’était un cadeau empoisonné. En effet, les dettes passaient à ma charge et la remise en état des bâtiments allait certainement causer ma ruine. Malgré ces contraintes économiques, mais aussi sentimentales, à cause de l’accident de ma jeune soeur, j’étais attaché à ce lieu. Je voyais aussi le potentiel d’un si grand château aux portes de Paris.

Après ces quelques instants de réflexion, je commençai ma visite. La première pièce était une immense entrée bordée par différents salons et dans laquelle se trouvaient deux beaux escaliers en marbre blanc qui permettaient d’accéder au premier étage. Je me rendis au premier étage dans la grande bibliothèque et tombai sur une vieille poupée qui appartenait à Marie. Ce jouet était avec elle quand elle était tombée. Mais qu’importe. Je n’étais pas là pour raviver ma douleur.

Dans la pièce suivante se trouvaient des portraits de toute la famille depuis plus de dix générations. Parmi eux, celui de Marie. C’était la deuxième fois depuis le début de la visite que cette histoire revenait me hanter par des souvenirs précis. En fixant ce portrait, j’entendis soudain la voix d’une petite fille : « Tu n’as pas rempli ta mission de grand frère, tu devais me protéger. Essaie d’imaginer mon brillant avenir, ma vie pleine de bonheur, tout cela m’a été enlevé brusquement. »

Je n’en revenais pas, depuis tout ce temps, j’avais oublié cette voix. Soudain je compris que je devenais fou. Certaines personnes de mon entourage m’avaient pourtant mis en garde contre cette aventure. Mon passé émotionnel dans ce bâtiment était si fort que la folie consumait peu à peu mon esprit pourtant si rationnel. Je continuai pendant cette longue nuit à déambuler dans les couloirs, les pièces de réception, les nombreuses chambres.

Cette voix ne voulait pas sortir de ma tête. Elle revenait encore et encore, culpabilisante et machiavélique. Epuisé par cette longue errance, j’ouvris par inadvertance la porte de trop, celle de la chambre de Marie qui était restée fermée depuis sa mort. Cette pièce autrefois pleine de vie et de gaieté était devenue la plus sinistre de la propriété. Je voulais repeindre les murs de couleur vive, redonner la joie à cette pièce, pour honorer la mémoire de Marie.

D’ailleurs le manoir entier serait transformé en refuge pour les enfants orphelins de la région et pour les familles pauvres ayant perdu des enfants jeunes. La chambre de Marie serait transformée en petite chapelle à sa mémoire, la fréquentation future de ce lieu permettrait qu’il y ait toujours une personne qui prie pour le repos de son âme, ainsi elle ne pourrait plus jamais hanter les vivants. Afin de financer les travaux, je devrais vendre toutes les oeuvres d’art de la famille, tous les bijoux, les beaux meubles et peut-être même les portraits.

Dans ma tête, c’était l’unique solution pour vivre en paix sans être hanté par l’esprit de ma soeur. Même si ce projet me ruinait, cela valait le coup pour échapper au murmure sarcastique de cette soeur qui est devenue mon pire cauchemar. Mon Dieu, je suis devenu fou, je me transforme en monstre moi-même, je rêve et projette de ruiner ma famille pour un esprit moqueur ! Cet endroit est maudit. Je ne rêve pas, ce fantôme me force à penser à des choses atroces. Je n’en peux plus, Marie, attends-moi, je vais marcher dans tes pas.

Un tableau, Hirlande 4è3

J’arrivai ce soir-là dans la maison de mon arrière-grand-père qui se trouvait au milieu de la forêt. Je venais d’en hériter après la mort de celui-ci. Sa femme était morte des années avant ma naissance. Je n’avais jamais su la cause de son décès. Le manoir ressemblait à ceux des films d’horreur. J’étais là pour le rénover et le vendre. Le taxi parti, je restai seule au pied de la porte, avec ma valise et mes toiles car je peins.

J’entrai. Il n’y avait pas de meuble. Je posai mes affaires à côté de la porte dans le hall et visitai la maison. Les sols étaient poussiéreux et les portes grinçaient. Dans le salon se trouvait une immense cheminée qui se prolongeait au premier étage. Il faisait froid dans ce manoir. Je redescendis et vis dans la cave une étagère, que j’inspectai avec le flash de mon smartphone. Posé sur l’étagère, il y avait un cadre assez grand et emballé, à côté de bougies et d’allumettes. Dans la cave à vin, je trouvai une bouteille de vin vieux. Je remontai au salon avec toutes mes découvertes.

Je m’installai au salon avec ma valise, les allumettes, les bougies et le cadre. Dans la cheminée, quelqu’un avait laissé un assemblage de bûches, alors je jetai du papier dans le foyer et allumai avec les allumettes. Immédiatement un feu surgit. Je regardai la bouteille, elle n’était pas ouverte. Je la débouchai avec mon couteau et la goûtai. Le vin était amer. Sur l’étiquette, on pouvait lire « A ma tendre épouse décédée ».

J’ouvris ensuite l’emballage du cadre. C’était le portrait d’une femme. Elle avait un regard triste. Elle me disait quelque chose. Je me focalisai sur son regard, comme envoûtée. Soudain j’entendis un soupir. Je me retournai mais il n’y avait rien. Je décidai alors d’essayer de reproduire ce beau tableau. Au bout de quelques minutes d’esquisse, je voulus copier le regard de cette femme mais je n’arrivai pas à reproduire son expression. Je me rendis compte alors que pendant que je tentais de la peindre, j’avais bu toute la bouteille de vin. Je fixai à nouveau ses yeux mais tout à coup je les vis bouger.

Je sursautai, je les regardai encore et cette fois, ils me fixèrent puis tournèrent lentement vers ma gauche. Terrorisée, je suivis son regard et me rendis compte qu’elle me désignait un carton que je n’avais pas vu. Je rampai vers le carton et l’ouvris. Il y avait des photos et des lettres. Tout au fond du carton, je trouvai une robe. Je la sortis. C’était la même robe que portait la femme de la toile. Les lettres parlaient de son histoire d’amour avec son mari. Sur les photos pourtant, il n’y avait qu’elle, l’emplacement de son mari était toujours vide. Elle partageait une glace, un banc, seule, avec une personne qui aurait dû apparaitre mais dont la place était vide.

Je repris la robe et montai à l’étage pour trouver une pièce avec un miroir. J’ouvris plusieurs portes sans succès. Je sentais que l’alcool commençait à faire effet, je voyais trouble et titubais. Enfin j’ouvris une porte qui me mena à une chambre avec une armoire et un miroir. J’essayai la robe. Je me regardai et vis dans le miroir une tache de sang apparaitre lentement et se répandre sur le ventre de la robe. Etait-ce une hallucination due à l’alcool ? J’enlevai rapidement la robe qui s’avéra intacte, me rhabillai et retournai dans le salon. Là je tombai inconsciente au moment où je rangeais mes pinceaux pour fuir cette demeure maudite.

Je me réveillai en suffoquant dans les fumées produites par la cheminée qui était bouchée. J’aérai en ouvrant une fenêtre. Toutes mes affaires étaient rangées et j’étais la proie d’un violent mal de tête. Soudain je vis que la femme dans le tableau n’était plus seule. Un homme l’accompagnait. Je m’approchai, retournai le cadre et lus : « Georges et Marie Aimée ». Aimée était mon nom de famille. Marie était mon prénom. Mon père me l’avait donné en mémoire de mon arrière-grand-mère.

Je repartis à l’endroit où j’avais laissé le carton plus tôt mais il n’y était plus. A sa place, je vis une lame de parquet déconnectée des autres. Je la soulevai et dessous je trouvai une longue lettre destinée à mon grand-père. Dans cette lettre, mon arrière-grand-mère expliquait à son fils qu’elle avait peur de son mari, qu’il était violent et elle lui demandait de l’excuser de sa fuite, planifiée pour le lendemain de la date sur l’en-tête.

Je compris alors ce qui s’était passé le jour de sa mort et pourquoi personne ne m’avait jamais répondu à ce sujet. Je laissai tomber la lettre et terrifiée, courus prendre mes affaires. Je sortis du manoir. Il y avait beaucoup de vent, les arbres bougeaient violemment. Je courus à travers la forêt jusqu’à tomber sur la départementale. Au bout de quelques minutes de stop, une voiture accepta de m’emmener vers la prochaine ville. Je luttai pour ne pas m’endormir sur le siège arrière mais je finis par succomber au sommeil.

Je fis un rêve terrible : j’étais dans le parc du manoir de mon arrière-grand-père. Je vis un couple suivi d’un petit garçon qui entraient par la grande porte. Les adultes se disputaient et le petit garçon avait un air coupable. Personne ne faisait attention à moi. Je reconnus les visages de mes arrières-grands-parents. Ils claquèrent la porte d’entrée mais je parvins en marchant un peu à trouver une fenêtre à ma hauteur. Ce que je vis me glaça. Mon arrière-grand-mère était allongée à terre, dans une mare de sang. Mon arrière-grand-père tenait, choqué, un couteau plein de sang et mon grand-père avait disparu. Je retombai en arrière, inconsciente. Je me réveillai dans la voiture inconnue.

 

 

Le fou mélancolique, Khedidja 4è2

Par ce temps humide, glacial et pluvieux, je me sentais perdu, vide et triste en buvant mon vin rouge. Sous le coup d’un chagrin incompréhensible, qui m’était tombé dessus plus tôt dans l’après-midi, j’entendais des voix de femmes que je ne connaissais pas parler dans ma tête. Une surtout hypnotisait mes pensées. C’était très étrange, comme si elle voulait me passer un message. Pourtant ce n’était pas possible, je n’étais pas fou !

J’avais fini par sentir une présence dans ma maison, je décidai alors de prendre ma veste et d’aller me promener dans les bois sombres pour essayer de chasser ces pensées noires et étranges. Cependant, à un moment, j’entendis encore cette voix inconnue, cela me donna la chair de poule qui augmenta en intensité au fur et à mesure de ma promenade. J’arrivai à un château mystérieux, délabré, perdu au milieu des bois. La voix et mon instinct me guidèrent vers ce manoir. J’approchai lentement, j’avais l’impression que ma chair se décollait de mon squelette à l’idée de rentrer à l’intérieur.

C’est ce que je fis enfin. Je vis un immense lustre qui pendait, abandonné, dans le hall désert. Il y avait partout des courants d’air froids. Les murs étaient sales, cet endroit était abandonné et rempli de poussière. Je constatai la présence de taches brunes sur les escaliers. Cela m’intrigua et je les montai pour découvrir le mystère de ce manoir. La voix continuait à résonner, forte, dans ma tête. J’ouvris une porte qui débouchait sur une pièce humide, je vis un corps allongé sur un lit et perçus une fumée blanche étrange près de son corps.

J’étais à ce moment tellement apeuré que mes membres se paralysaient. Cette femme avait le teint très clair, j’étais attiré par sa beauté envoûtante, ses lèvres rouge-sang, ses joues roses comme en temps d’hiver, ses cheveux soyeux et brillants. La fumée près de la femme s’approcha de moi, comme si je l’attirais et mon coeur se mit à battre la chamade. Je regardai encore une fois le corps assoupi et découvris une tache rouge-sang qui semblait s’étaler de plus en plus au niveau du coeur de cette belle femme.

Je courus vers les escaliers pour les descendre le plus vite possible, je me retrouvai coincé dans le hall car la porte s’était refermée. Je poussai désespérément sur la porte tandis que cette fumée blanche descendait lentement vers moi. Soudain je réussis à ouvrir, m’enfuis vers la forêt sombre. Pourquoi toutes ces hallucinations ? Je marchai le long des bois pour rentrer chez moi, je sentais une présence qui me suivait et m’observait. Je criai : « Pourquoi me suis-tu ? »

Le lendemain de cette nuit affreuse, j’entendais toujours des voix de femmes. Mais qui avait tué celle-là ? Ce ne pouvait pas être moi ? Qui me reprochait donc ce meurtre dans ma tête ? Avais-je halluciné sur cette fumée ? Ce ne pouvait être moi, ce n’était pas possible ? Pourquoi le sang avait-il jailli au moment où je me penchais sur elle ? Etait-ce le fruit de mon imagination ?

Le manoir, Adrien 4è2

Le manoir semblait abandonné depuis vingt ans. La barrière ouverte et pourrie tenait à peine debout. L’herbe emplissait les allées ; on ne distinguait plus les plates-bandes du gazon. Nous étions au début du mois d’octobre et il était environ dix-huit heures. J’avais choisi par discrétion de venir à cette heure. La façade était couverte de lierre et de moisissure. Le vent faisait trembler les feuilles des arbres. Je me sentais oppressé, observé et suivi. Le bon sens aurait dû me faire rebrousser chemin, mais c’était comme si mon corps avançait seul.

Je franchis donc la barrière et me retrouvai dans le jardin. Il était encore plus effrayant de près. Le chemin de pierres qui permettait d’accéder à la porte d’entrée n’était guère plus rassurant. Malgré l’atmosphère intimidante, je m’approchai jusqu’à la grande porte d’entrée mais découvris qu’elle était fermée. Je contournai l’antique demeure et trouvai une fenêtre ouverte sur l’arrière. Le sol était en parquet et grinçait fortement, par endroits, il manquait des lames et je devais surveiller où je mettais les pieds.

Je n’aurais jamais dû entrer, mais la curiosité était trop forte, il fallait absolument que je sache. Orphelin de naissance et élevé par l’Assistance Publique, je n’ai en effet jamais connu mes parents. Les recherches que j’avais entreprises très tôt m’avaient emmené jusqu’à ce manoir, à plus de soixante ans. Les propriétaires étaient morts depuis longtemps. Cette maison était vide depuis vingt ans. Je cherchais des preuves qu’il avait appartenu à mes parents.

Je ressentais un mélange d’émotions contradictoires : de la peur de me retrouver dans un endroit aussi sinistre, mais aussi de la curiosité à l’idée de découvrir peut-être qui étaient mes parents. Avec beaucoup d’énergie et tant que la lumière du jour le permit, je parcourus tout le rez-de-chaussée et tout le premier étage, mais les pièces étaient désespérément vides. Sans trop y croire, je montai au dernier étage où je finis par découvrir un petit salon dans lequel étaient accrochés au mur deux tableaux. Ils représentaient un couple à deux époques différentes. Sur le premier, la femme était enceinte et elle et son compagnon paraissaient très heureux. Sur le second, les époux devaient avoir une dizaine d’années de plus et la joie avait disparu de leur visage pour laisser place à une profonde tristesse. Ce n’est pourtant pas cela qui me frappa le plus. L’homme était en effet mon sosie parfait, au même âge.

Abasourdi par cette découverte et épuisé par mon inspection frénétique du manoir, je m’effondrai dans un fauteuil alors que la nuit commençait à tomber. Je ne sais pas très bien combien de temps je restai assis dans ce fauteuil, mais suffisamment pour que mes yeux s’habituent à l’obscurité. Je perçus deux ombres qui s’approchaient de moi. Etaient-ce des fantômes ? Je le crus un instant mais quand elles furent à côté de moi, je pus apercevoir leur visage. La première était une femme qui paraissait très âgée, qui avait dû être belle autrefois mais qui était maintenant d’une pâleur et d’une maigreur extrêmes. La seconde était un homme qui avait dû être robuste mais qui se déplaçait avec difficulté à présent, comme s’il portait sur son dos toute la misère du monde.

Je n’étais cependant pas au bout de mes surprises. Devant cet homme, j’avais en effet l’impression de me retrouver face à un miroir, mais qui me renvoyait une image vieillie de vingt ans. Enfin je sursautai quand la vieille femme s’adressa à moi et me dit :  » Nous sommes bien fatigués, nous sommes là depuis si longtemps. Un enfant nous a été volé le jour de sa naissance par un homme autrefois amoureux de moi, mais qui n’a pas supporté que je ne l’aime pas et que j’épouse quelqu’un d’autre. Sa vengeance a été bien cruelle car nous avons passé notre vie à rechercher cet enfant, en vain. Nous avions, quelques jours avant sa naissance, acheté un médaillon sur lequel nous avions fait graver le mois et l’année de sa naissance en prévision de son baptême. Il n’y avait plus que le jour et le prénom à ajouter car nous ignorions si ce serait un garçon ou une fille. Cela a dû nous porter malheur car nous n’avons eu la joie de connaître cet enfant que quelques heures et nous ne trouverons le repos et ne partirons en paix que quand nous aurons pu lui donner son médaillon. »

A peine avait-elle fini sa phrase qu’elle et son mari disparurent comme par enchantement. Affolé et désemparé, je m’enfuis de cet endroit terrifiant aussi vite que je le pus. De retour chez moi, je tentai de reprendre mes esprits et me dis que sous le coup de la peur, de l’émotion et de la fatigue, la nuit aidant et dans un demi-sommeil, j’avais dû être victime d’une hallucination et rêver toute cette scène tant j’espérais retrouver mes parents depuis ma plus tendre enfance. Cependant, constatant que mon front était en sueur, je voulus prendre un mouchoir dans la poche de ma veste et ma main sentit un objet métallique, accroché à une chaînette.

Quelle ne fut pas ma surprise quand l’approchant de la lumière, je découvris un médaillon au dos duquel étaient gravés le mois et l’année de ma naissance !

A Canadian guest in our class

A Canadian Guest in our Class

Discover real life in Canada!

The pupils in Madame Brauer’s 4e 1 and 2 interviewed a Canadian on his experiences in Canada. His name is Jeffrey and he spent three hours in our class. Jeffrey is from Windsor in Ontario. The pupils received the following answers to their questions.

Group A: Sports & Activities

He has never been dogsledding or snowboarding in Canada. He has never gone white-water rafting, but he has already played lacrosse. He has never played ice hockey, but road hockey.

   Group B: Animals & Plants

He has never seen huskies or caribou in the wild. He has seen thousands and thousands of maple trees.

Group C: Landscapes & Climate

He has never gone to a desert in Canada because there are no deserts there, and he has never climbed a mountain in Canada. He has already witnessed a snowstorm and he has already gone to Canada when the weather is hot. He has already gone to the Niagara Falls.

Group D: Cities & Famous Sites

Jeffrey has never visited Quebec, but he has already gone to Montreal to speak French. The guest found the Niagara Falls extremely beautiful after his visit with his family and friends. He has already gone to Vancouver, but Jeffrey hasn’t returned since 2010.

Group E: Food

In this paragraph, we spoke to Jeffrey about his experiences with Canadian food. He has already eaten pancakes with maple syrup, but he has never eaten maple syrup on bacon. He has already eaten poutine and meat pie many times, but he has never tasted beaver tails.

Group F: Clothing

He has already worn snow boots and warm clothes in winter, but the clothes most worn in Canada are warm pants and a very big coat for the cold weather. He has worn a ski suit in Canada to go skiing, but he has never worn snow shoes. He has never worn a warm winter coat in summer, but he has already seen a man wear a T-shirt in summer.

Final Impressions

I thought it was always snowing in Canada and that all Canadians have already gone dogsledding, but in fact, some Canadians, like Jeffrey, never do that.

  • Perrine

I am happy to learn more information about Canada; it’s very interesting. Now I want to eat poutine because Jeffrey loves that and I think this specialty would be yummy!

  • Naomi

I didn’t know there were so many different landscapes.

  • Jade

I thought that Canada is always very cold, but there are beautiful seasons too.

  • Agathe